L’agriculture dans la Communauté Rurale de Bambaly: quelles stratégies pour lutter contre la faim ?

La Communauté Rurale de Bambaly est l’une des zones les plus enclavées du Sénégal et où les conditions de vie sont difficiles. Le secteur agricole occupe plus de 90% de la population et constitue la première source d’alimentation et de revenu de celle-ci. L’agriculture est marquée dans cette zone par des conditions physiques favorables (une disponibilité des terres due à un relief plat partout et à une pluviométrie abondante). Mais depuis quelques décennies, comme dans la plupart de la zone rurale du pays, ce secteur semble être négligé par l’Etat. Malgré cette situation, elle continue à être le premier secteur économique de la population de la C R de Bambaly. Mais, force est de constater qu’elle ne parvient plus à assurer aux hommes une autosuffisance alimentaire. Elle souffre aujourd’hui des maux qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle dans la zone. Il s’agit entre autres de la vétusté du matériel agricole, du manque de formation des agriculteurs qui sont toujours collés aux anciens systèmes de production, de la faible utilisation des intrants, de la mauvaise gestion des revenus familiaux, etc. Aujourd’hui, cette situation fait qu’une grande partie de la population de cette zone est exposée à la faim quelques mois après les récoltes. Les revenus sont faibles, les productions sont insuffisantes pour nourrir la population durant toute l’année. Ceci suscite beaucoup d’effets sur la population : exode rural des jeunes, découragement des agriculteurs, pauvreté de plus en plus accentuée, l’émigration clandestine…Pour arrêter ce fléau partout dans le pays, le Gouvernement avait lancé, en 2006, sur l’initiative du président WADE, le Plan de Retour Vers l’Agriculture (REVA), perçu comme une réponse au problème du chômage des jeunes et à un bon rendement agricole surtout dans le monde rural. La crise alimentaire de 2008 a montré toutes les insuffisances de ces politiques à assurer correctement la sécurité alimentaire dans ces zones. C’est dans ce contexte qu’a été lancée, en mai 2008, la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA), dont l’objectif était de relancer les productions agricoles nationales pour assurer la sécurité alimentaire. Aujourd’hui, l’agriculteur figure en bonne place parmi les priorités dégagées dans le programme « Yonu Yokuté » du président Macky SALL.

PROBLEMATIQUE 

Contexte / Justification

Au Sénégal, l’agriculture constitue la principale activité économique. Elle est assurée par des petits agriculteurs familiaux, travaillant dans des conditions inégales d’accès aux facteurs de productions et au marché. Elle est essentiellement constituée par des cultures pluviales (mil, sorgho et arachide) dont la conduite varie selon que l’on se situe au nord ou au sud du pays. Le climat du pays, marqué par l’alternance d’une saison sèche et d’une saison des pluies (hivernage), se caractérise en effet par un contraste pluviométrique nord/ sud très marqué. Trois cultures dominent les superficies cultivées: le mil, l’arachide, et le sorgho. Dans le sud du pays, une troisième céréale, le riz, occupe également des superficies importantes.

« Ce contexte climatique explique, au moins partiellement, que la plupart des paysans sénégalais ne parviennent pas avec leurs seules activités agricoles à assurer la sécurité alimentaire de leur famille »   Face à des enjeux nouveaux, comme le changement climatique, la crise énergétique ou la pression sur les ressources naturelles, il est essentiel de développer des modes de productions durables. Encore plus, le revenu des ruraux diminue depuis les années 1980. Beaucoup de paysans voient leur niveau de vie diminuer de plus en plus devant la crise que connaît le monde rural. Avec les pluies irrégulières du fait des changements climatiques, le calendrier des saisons change et les paysans ont du mal à faire face à ces nouveaux problèmes. A ceci s’ajoutent l’appauvrissement des sols lié à la surexploitation et à l’érosion et le manque d’intrants agricoles. Malgré une forte majorité de la population vivant de l’agriculture, l’ensemble du pays est aujourd’hui importateur net de nourriture. Ainsi les paysans laissés à eux-mêmes subissent les durs effets des problèmes que traverse l’agriculture car ne possédant pas de matériels ou de moyens techniques adaptés.

Cette situation est vécue dans la Communauté Rurale de Bambaly. Bien que le climat, le relief et le sol soient favorables à une agriculture productive et durable dans cette zone, elle (l’agriculture) n’arrive pas à assurer les besoins alimentaires de la population. Pour palier à cette situation de déficit alimentaire et de revenu, pour éradiquer la faim et la pauvreté, les populations de la Communauté Rurale de Bambaly développent d’autres activités économiques parallèles : l’élevage, la pêche, le commerce, l’arboriculture, l’exploitation des ressources forestières… Malgré tous ces efforts de lutte contre la pauvreté, la population de ce terroir affronte de nombreuses difficultés et est très dépendante de l’extérieur pour ses besoins alimentaires. Face à cette situation, quelles stratégies à adopter pour lutter contre la faim dans cette Communauté Rurale ? Cette question mérite une profonde réflexion de tout un chacun : les autorités étatiques, le Conseil régional de Sédhiou, le Sous Préfet de l’Arrondissement de Djirédji, le Conseil rural de la C R de Bambaly avec à sa tête le Président, les hommes, les femmes, les jeunes, les enseignants, les étudiants et élèves de tout ce terroir pour permettre à cette population d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un avenir proche.

Présentation de la zone d’étude

La Communauté Rurale de Bambaly se situe dans la Région de Sédhiou, en Moyenne Casamance. Elle couvre une superficie de 437 km2 avec une population de 15182 habitants selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-2002). La Communauté Rurale se limite au nord par la forêt classée de Boudhié, au sud et à l’est par le fleuve Casamance et la Commune de Sédhiou et à l’ouest par la Communauté Rurale de Djirédji avec qui elle forme actuellement le nouvel arrondissement de Djirédji. Son climat est de type soudano-guinéen avec une alternance d’une saison des pluies et une saison sèche. La pluviométrie varie entre 1100-1500mm en année normale. Le relief est particulièrement plat avec des sols sablo-argileux. L’importance de la pluviométrie et le type de sol favorisent le développement d’une variété agricole. Ainsi, de nombreux produits sont exploités à l’instar du mil, du maïs, du sorgho, du riz, du fonio, de l’arachide, de la patate douce, du manioc, du sésame, etc. Ces produits sont utilisés à des fins alimentaires et commerciales par les populations. Ils assurent à la population de cette localité le minimum vital.

La Communauté Rurale est constituée de 32 villages et 9 hameaux (RGPH-2002) avec une diversité ethnique. Elle est en majorité peuplée de Balante et de Mandingue mais on y trouve d’autres ethnies comme les Manjaque, les Mancagne, les Diola, les Peulh, etc.

Pertinence/Intérêt

La population de la Communauté Rurale de Bambaly est confrontée à de nombreuses difficultés de vie. L’agriculture qui constitue l’une des principales activités économiques de la zone, traverse de nombreuses difficultés comme le changement climatique, la pauvreté des sols, la croissance démographique, la réduction des terres de culture, l’avancée de la langue salée…qui font qu’elle ne peut plus nourrir sa population. Celle-ci est de plus en plus exposée à l’insécurité alimentaire. Conscients de cette situation dangereuse pour la survie, les agriculteurs de cette Communauté Rurale développent certaines activités de subsistance et génératrices de revenu: l’élevage, l’exploitation des ressources forestières, le commerce, la pêche, etc. Mais avec l’enclavement de ce terroir, la raréfaction des ressources halieutiques, l’accès au marché, la faiblesse des prix de vente des produits constituent un réel problème de génération de revenu.

Actuellement, la Communauté Rurale de Bambaly est traversée par une seule route en latérite parfois même impraticable pendant l’hivernage, allant de Sédhiou à Marsassoum en passant par Bambaly village et Djirébji. Toutes les autres représentent de petites pistes et des sentiers qui relient les villages les uns aux autres avec beaucoup de risques. Cette situation désastreuse pousse même les producteurs à vendre leurs produits à des bas prix pour ne pas perdre totale. Et parfois les revenus avec lesquels ils pensent combler les déficits agricoles alimentaires restent le plus souvent insuffisants. Tout cela nous pousse à voir :
● Les produits cultivés dans la Communauté Rurale de Bambaly.
● Les techniques de culture.
● Les quantités récoltées.
● L’usage des produits récoltés.
● Les revenus générés par les activités économiques.
● Les problèmes de l’agriculture dans la Communauté Rurale de Bambaly
● Les stratégies pour une agriculture productive et durable.

LES POTENTIALITES PHYSIQUES ET HUMAINES

Les potentialités physiques et humaines pour le développement de l’agriculture sont importantes dans la Communauté Rurale de Bambaly. Les conditions naturelles permettent le développement de l’agriculture. Il s’agit de la forme du relief, du type de sol, du climat en particulier les précipitations, de l’hydrographie. Mais aussi, la population joue un rôle très important dans cette agriculture. Elle constitue une main d’œuvre disponible pour cette activité grâce à sa jeunesse et à sa bonne répartition entre hommes et femmes dans les travaux champêtres.

LES POTENTIALITES PHYSIQUES 

Les potentialités physiques sont les aspects naturels favorables au développement de l’agriculture. C’est tout ce que l’homme a trouvé sur place ou ce qu’il obtient sans le moindre effort pour mener à bien l’agriculture. Il s’agit comme on l’a tantôt dit, de la forme du relief, du type de sol, du climat et de l’hydrographie.

Relief et sols
Avec une superficie de 437 km2 , le relief de la C R de Bambaly est d’une manière générale homogène. Il se caractérise par la faiblesse de son élévation. Aucun point n’atteint 20 mètres de haut. Tout l’espace est quasi-plat. Elle constitue une formation continentale et dominé par les plaines. Les plateaux sont inexistants dans la zone. Quelques pentes faibles servent de voies d’écoulement et d’évacuation des eaux courantes vers les dépressions ou les bas fonds. Cela facilite les activités agricoles sur de grands espaces.

Quant aux sols, ils sont assez variés dans la CR. Ils sont sableux et assez abondants particulièrement dans les champs de brousse. « Mais il faut dire que ces sols ne sont vraiment sableux que sur une très faible épaisseur, quelques centimètres, c’est-à-dire à la partie superficielle très lessivée. En effet, à partir de deux à trois décimètres de profondeur, la proportion d’argile devient de plus en plus grande. D’autre part, ces sols sont relativement riches en matière organique, probablement à cause de la présence de la forêt qui couvre de vastes étendues » . Ils sont favorables à la production du mil et de l’arachide.

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Table des matières

Introduction Générale
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
Première partie : POTENTIALITES AGRICOLES DANS LA CR DE BAMBALY
CHAPITRE I : LES POTENTIALITES PHYSIQUES ET LA FORCE HUMAINE
CHAPITRE II: L’APPORT DES AUTRES ACTIVITES ECONOMIQUES POUR L’AGRICULTURE
Deuxième partie : ORGANISATION DE L’ACTIVITE AGRICOLE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE BAMBALY
CHAPITRE III : L’ORGANISATION DE L’AGRICULTURE DANS LA COMMUNAUTE RURALE
CHAPITRE IV : LES QUANTITES PRODUITES ET LES REVENUS GENERES PAR LES PRODUITS AGRICOLES
Troisième partie : PROBLEMES DE L’AGRICULTURE ET STRATEGIES POUR UNE AGRICULTURE PRODUCTIVE
CHAPITRE V : LES PROBLEMES DE L’AGRICULTURE DANS LA COMMUNAUTE RURALE
CHAPITRE VI : LES STRATEGIES POUR UNE AGRICULTURE PRODUCTIVE DANS LA COMMUNAUTE RURALE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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