L’agriculture constitue un facteur incontournable pour une sécurité alimentaire et un développement durable

L’agriculture constitue un facteur incontournable pour une sécurité alimentaire et un développement durable. Elle occupe une place primordiale dans les pays en voie de développement, notamment au Sénégal avec 60 % de la population (DIOP N., 2000). Cette activité, la première du secteur primaire, est composée de l’agriculture de rente et de l’agriculture vivrière. Les statistiques économiques révèlent qu’en 2004 le secteur agricole occupait plus de 33,1% des actifs dont 62,1% dans le sous secteur de l’agriculture vivrière (ANSD, édition 2005). Cependant, cette agriculture est confrontée à un problème climatique depuis plus de trois décennies.

« La variabilité pluviométrique interannuelle en Afrique de l’Ouest préoccupe les populations. Le déficit pluviométrique qui s’est amorcé en 1968 s’accompagne d’un dessèchement de la zone soudano-sahélienne » (SAGNA P., 1988). En effet, la péjoration climatique qui sévit en Afrique au sud du Sahara depuis la fin des années 60 n’épargne pas le Sénégal. Cette anomalie climatique pour reprendre les termes de RAISON J.-P. (1974), cité par LEROUX M. (1980), a fait l’objet de plusieurs études. Elle se manifeste par une baisse de la pluviométrie. Dans les années 1970 on a noté en Afrique de l’Ouest une baisse des précipitations d’environ 180 mm en moyenne annuelle (TAPSOBA D., 1997). Cette péjoration climatique entame aujourd’hui largement la production agricole qui est l’une des principales sources d’alimentation et de revenu du monde rural.

Au Sénégal, l’agriculture dépend essentiellement de la pluviométrie et de ses variations. En effet, 96 % des espaces cultivés sont réservés aux cultures sous pluie (DIOP M., REYNIERS F.-N. et SARR B., 2005). Cette dépendance de l’agriculture à la pluviométrie pose le problème de la sécurité alimentaire en années de pluviométrie déficitaire. La variabilité interannuelle influe sur les rendements et les productions. Cependant, l’influence la plus déterminante est liée à la mauvaise répartition des pluies et à ses aléas (DOREGO G. S., 2007).

Les séquences sèches observées pendant l’hivernage causent un énorme préjudice aux cultures entraînant une baisse des rendements. En effet, même si le total annuel est important, une longue séquence sèche peut avoir des effets néfastes sur les rendements (TAPSOBA D., 1997). L’agriculture, dans la C.R. de Bona, en particulier dans sa partie sud, qui intéresse notre étude, est aussi frappée par cette péjoration climatique comme toutes les autres contrées du pays. Cette C.R. se caractérise par les quantités de pluies reçues pendant l’hivernage et ses sols relativement favorables à l’agriculture. Toutefois la question se pose de savoir à quoi serait lié le déficit de la production de l’année 2007 ?

De cette péjoration climatique découle aussi une baisse du débit d’eau douce. Ceci facilite l’intrusion des eaux marines qui à leur tour dynamisent le phénomène de salinisation des terres. Ainsi, la baisse de la pluviosité de ces dernières années a occasionné une augmentation de la teneur en sel des eaux du Soungrougrou. Selon DACOSTA H. (1989), cité par (MONTOROI J.-P., 1996), les intrusions marines ont augmenté ces dernières années à cause de la baisse de la pluviométrie qui a entraîné une diminution des écoulements. Ceci a causé une évolution des sols de mangrove et des terres rizicoles situées à côté du Soungrougrou, des marigots de Diacounda et de Boughary en tanne herbu puis actuellement en tanne vif. Il s’en est suivi une dégradation ou plutôt une décimation complète de la mangrove dans la zone. Ainsi, la dégradation des sols serait à l’origine de la baisse de la production et des rendements rizicoles.

La population de la C.R. de Bona et surtout de sa partie sud s’accroît sans cesse. Les Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1988, de 2002 et le Plan Local de Développement (PLD) de 2003 l’illustrent nettement. Cette augmentation de la population n’est pas sans conséquence sur les surfaces forestières. Elle entraîne une augmentation des surfaces cultivées au détriment des formations végétales. La déforestation, combinée à l’effet de la pluviométrie a pour conséquence une dégradation des sols de la zone. Cette dégradation se manifeste par une érosion, un ravinement, un ensablement, etc.

PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE LA ZONE D’ETUDE

Situation géographique 

Située sur la rive droite du Soungrougrou, la C.R. de Bona se localise dans le sud du Sénégal et à l’Ouest de la région de Kolda. Elle appartient à la Moyenne-Casamance qui correspond à la région de Sédhiou. Elle constitue avec celles de Bounkiling, de Diaroumé et de Diamacouta l’arrondissement de Bounkiling . Elle est limitée au nord par la République de Gambie, au sud par le fleuve Soungrougrou, à l’est par la C.R. de Bounkiling et à l’ouest par le marigot de Diacounda qui constitue une barrière naturelle entre elle et la C.R. de Oulampane située dans l’arrondissement de Sindian, département de Bignona.

Cette C.R. compte cinquante-deux villages et occupe une superficie de l’ordre de 228 km2 . Sa partie sud constitue la zone d’étude. Le village de Bona, qui est le chef-lieu de la C.R., se trouve à 3 km de la route nationale numéro IV (transgambienne) qui mène vers Ziguinchor .

LE MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNAUTE RURALE

Rappels sur la géologique, le relief et les sols 

L’étude de la géologie représente un aspect essentiel et très important dans notre travail. Son importance relève du fait qu’elle engendre les sols sur lesquels l’agriculture est pratiquée. La Casamance naturelle appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Sa formation et son évolution restent liées à un cisaillement du socle ancien occasionné par la tectonique et à une charge importante de sédiments. Plusieurs séries se sont succédé sur ce bassin. Cependant, nous ne traiterons que du Quaternaire.

Le Quaternaire

La période du Quaternaire est marquée par d’importants changements climatiques. Ces derniers se sont manifestés par des variations de la pluviométrie dans la zone. Au même moment, les fluctuations du niveau de la mer se sont faites sentir sur les côtes sénégalaises ainsi que mauritaniennes, mais aussi dans les basses vallées des fleuves. Cette période se caractérise aussi par des mouvements tectoniques ayant entamé le vieux socle primaire ou paléozoïque, mais aussi sa couverture secondaire et tertiaire. Il peut être divisé en deux grandes sous-périodes : le Quaternaire moyen et ancien et le Quaternaire récent.

Le Quaternaire moyen et ancien

Il se caractérise par une subsidence. Cette dernière a entraîné une baisse progressive ou mieux encore un affaissement du fond du bassin sédimentaire. On note pendant cette période une importante formation de cuirasse et de grès ferrugineux. Ces dépôts ont recouvert d’immenses plateaux tabulaires. C’est sur ces plateaux constitués par la série argilo-sableuse tertiaire appelée aussi Continental terminal que s’est incisé un réseau de fleuves et de marigots.

Le Quaternaire récent 

Il occupe une place de choix dans l’évolution géomorphologique du bassin de la Casamance. Les grès constituent le matériau originel à partir duquel se sont formés les sols. Au cours du Quaternaire récent une pédogenèse ferralitique en période humide s’est développée et a donné naissance à une couverture pédologique profonde de plusieurs mètres (MONTOROI, 1996). Cette sous-période se traduit d’abord par une transgression marine. Ainsi, la mer a envahi les zones basses entraînant un dépôt de sédiments. Cette transgression est suivie d’une régression marine très importante qui a coïncidé avec un assèchement du climat : c’est l’Ogolien. Cette phase reste une étape très importante pour la pédogénèse. En Casamance, elle se particularise par la formation de sols ferralitiques et l’incision profonde des lits des fleuves.

Après l’Ogolien vient le Nouakchottien (10000 ans BP), marqué par une nouvelle transgression. C’est donc une phase humide. Le niveau marin étant très bas pendant cette période, cela a facilité l’action des fleuves qui ont ainsi creusé leur lit et rempli leur vallée. C’est par la suite que le niveau de la mer a baissé peu à peu pour atteindre son niveau actuel. On note donc la formation de cordons littoraux qui ont à leur tour entraîné la formation de golfes côtiers et de grandes lagunes. La transformation géologique en Moyenne Casamance a fini par inciser le plateau du Continental terminal avec l’aide du réseau hydrographique. Ce processus aurait mis en place deux niveaux de cuirasses MICHEL P., (1973), cité par BASSEL M. (1992). Selon MICHEL P. (1973), cité par MONTOROI J.-P. (1996), le Continental terminal est issu de la désagrégation de roches plus anciennes. Il se caractérise par un grès hétérométrique, argileux, bariolé et azoïque.

Pendant le Quaternaire, on note sur les bordures du Soungrougrou des dépôts marins ou fluviatiles récents. Cependant, il faut noter que ces dépôts ne sont pas spécifiques à la zone. En effet, on les rencontre en Basse-Casamance, mais aussi au Sine-Saloum et sur la partie du fleuve Gambie qui se trouve en territoire sénégalais dans la région de Tambacounda.

Le relief et les sols

Les différentes formes de terrain sont soumises à l’action du climat qui est à l’origine du relief actuel et des types de sols qu’on observe dans la zone d’étude.

Le relief

Le relief observé en Afrique occidentale est formé d’un ensemble de plateaux et de plaines dont les altitudes sont différentes (DIALLO, 1983). Selon BRUNET R., FERRAS R. et THERY H. (2005), le relief est « l’état de surface momentané de la croûte terrestre résultant du jeu conjoint (mais à des échelles de temps différentes) de forces de construction (tectoniques) et de forces de destruction (érosives) ». Ainsi, il est le résultat d’une longue évolution géomorphologique. A l’image de la région de Sédhiou, la C.R. de Bona se caractérise par la faiblesse de son relief. Elle est ainsi formée par un ensemble de vastes et bas plateaux gréso-argileux, découpés par le Soungrougrou et les marigots de Diacounda et de Boughary. L’altitude y varie entre 40 et 50 m. La pente est partout faible. La pente longitudinale moyenne serait de 0,413 % à Missira et de 0,435 % à Diaroumé (DACOSTA H. (1989), cité par NDIAYE E. H. M., 1990). La proximité de la nappe souterraine révèle aussi une faiblesse de la pente.

Les sols

Le sol est le résultat de la décomposition et de la transformation de la roche sousjacente par l’effet des agents physico-chimico-biologiques : altération des roches affleurantes sous l’action du climat et des organismes vivants (micro organismes, végétaux inférieurs) (BOUDET G., 1975). La pédogenèse reste essentiellement liée à l’importance des pluies, à la nature de la roche mère, mais également au modelé selon MICHEL P. et SALL M. M. (2000), cité par SENE I. M. (2007). Les sols jouent un rôle fondamental dans l’agriculture. Ils constituent donc un facteur incontournable.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 1 : LE MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNAUTE RURALE
CHAPITRE 2 : LES ASPECTS HUMAINS
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES PLUVIOMETRIQUES DE LA C.R. DE BONA ET DEROULEMENT DE L’HIVERNAGE 2007
CHAPITRE 1 : LES CARACTERISTIQUES PLUVIOMETRIQUES DE LA C.R. DE BONA
CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DE L’HIVERNAGE 2007
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA PLUVIOMETRIE PENDANT L’HIVERNAGE 2007 A BOUNKILING ET A MARSASSOUM
TROISIEME PARTIE : IMPACTS DE L’HIVERNAGE 2007 SUR LES CULTURES DANS LE SUD DE LA C.R. DE BONA
CHAPITRE 1 : LES TYPES DE CULTURES ET LEURS CONTRAINTES
CHAPITRE 2 : IMPACTS SUR LES CULTURES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES

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