Soutenance mémoire
Lyon Confluence, présentation générale
Un quartier ayant connu de grands changements et qui montre ses ambitions internationales
La ville de Lyon est située dans la région Rhône Alpes, qui a pour préfecture Lyon. La région comptait 6 millions d’habitants en 2007, pour 43 698 habitants au km² et mesure 200 kms du nord au sud et 180 d’est en ouest. La région est découpée en 8 départements, dont le Rhône sur lequel se trouve Lyon. Le département comptait 1,654 million d’habitants en 2005 pour 3249 kms². Elle se trouve dans l’agglomération du Grand Lyon (57 communes) qui accueillait 1,3 million d’habitants en 2005, pour 515 kms², soit 80% de la population du département pour seulement 16% de sa superficie. Finalement, la ville de Lyon compte aujourd’hui près de 520000 habitants (467 000 en 2005) pour 48 kms². La ville est découpée en 9 arrondissements.
Avant de devenir la ville internationale qu’elle est aujourd’hui, Lyon a connu de nombreux changements au cours des siècles. Durant la Renaissance, la ville était surtout consacrée au commerce et aux activités bancaires. Aux 17 et 18èmes siècles, la ville suit le modèle des villes classiques (manufactures, commerce important). Elle regroupe alors une grande concentration ouvrière. Le développement urbain sera ensuite influencé par les hommes politiques qui vont se succéder aux 19 et 20èmes siècles, qui, par des travaux d’envergure, vont améliorer le cadre de vie, et encourager le départ des industries en périphérie, augmentant ainsi le parc de logement en ville.
Parmi ces projets d’aménagement de la ville qui ont eu un impact positif en terme de rayonnement, on compte la réhabilitation, lente mais soignée, du Vieux Lyon, quartier historique anciennement pauvre et peu visité, classé aujourd’hui en secteur sauvegardé et très attractif. De même, d’autres grands projets ont largement contribué à redessiner la ville de Lyon. On pourra noter par exemple le projet de la Part-Dieu, réaménagé en un quartier d’affaire (le second de France aujourd’hui) et qui fait de ce lieu un redoutable pôle d’activités tertiaires avec un million de mètres carrés de bureaux ainsi qu’un des plus grands centres commerciaux de centre-ville d’Europe. De même, les berges du Rhône sont devenues, en quelques années un véritable espace de détente ouvert à tous, ou encore le Carré de Soie (pôle d’activité de plus de 30 000 personnes), le quartier de Gerland et la Duchère [13]. Enfin, un des projets les plus ambitieux de la ville aujourd’hui est celui de la Presqu’île, ou Confluence (en raison de sa position au confluent du Rhône et de la Saône), qui permettra à long terme de doubler la surface de son hypercentre.
La conquête du quartier Confluence date en fait du 18ème siècle. En effet, à cette époque, le centre de la ville s’organise en son cœur, vers le quartier historique. Ce n’est qu’à ce moment que, à la recherche d’un endroit où placer des industries, le gouvernement de la ville de Lyon organise un vaste projet de comblement de la Presqu’île (jusqu’alors endroit non stratégique en raison du terrain, instable, et de marécages). Le projet d’aménagement du sud de Lyon est confié en 1770 à Michel Antoine PERRACHE (ingénieur initiateur de grands travaux, souvent qualifié « d’Haussmann Lyonnais »).
Au 19ème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer (construction de la gare de Perrache en 1857), Confluence devient un site pour les industries et les entrepôts, en faisant ainsi un véritable quartier ouvrier. Jusqu’au 20ème siècle et le déclin de l’industrie, le quartier est donc mis à l’écart, délaissé et considéré comme un quartier « en marge de Lyon ». Cette connotation négative est attribuée aux activités économiques (ou non) qui y ont eu lieu. De même, le quartier est, depuis les années 1800 enclavé entre le Rhône, la Saône et la gare de Perrache, qui vient créer une fracture nette avec le reste de la ville, dont le centre s’étend au nord. En effet, cette gare, imposante sur trois étages, vient créer une véritable barrière, et l’enclavement qu’elle implique suggère certains besoins en termes de déplacements. Il est donc question à l’heure actuelle de revoir l’aménagement de la gare de Perrache, aujourd’hui sur trois étages, afin de créer un espace plus agréable et plus simple à traverser [14].
Un pôle de centralité européen dû à une situation géographique avantageuse et un découpage adéquat de la ville
Avant de se pencher sur les méthodes et la législation qu’implique un tel projet, il semble important de se pencher sur l’ampleur du projet. Et pour cela, les propos de Raymond Barre, maire de Lyon en 1995, illustrent bien l’importance du projet et la volonté de le mener à bien : « si Lyon abandonne le projet du confluent, elle redeviendra une petite ville de province » [15]. C’est en fait la position stratégique de la ville qui est considérée comme un atout important. Paul Morand dit même que la ville est un « lieu de carrefour » et que ce potentiel doit être utilisé afin d’attirer de nombreuses personnes.
Mais Lyon est-elle aujourd’hui dotée de suffisamment d’atouts pour être une «métropole d’équilibre européenne » ? En effet, malgré une situation géographique avantageuse, des services développés et un cadre de vie agréable, la ville manque à l’heure actuelle d’institutions et de sièges sociaux de classe internationale. Or, ce sont ces derniers qui suscitent le regroupement de services rares : par exemple en superposant la carte des grands orchestres symphoniques et des centres de décisions en Europe, on peut voir que les deux coïncident. Cela démontre bien l’importance d’attirer des services rares afin d’avoir un poids en Europe. Or ces derniers ont peu à peu disparu à Lyon au profit de Paris.
Tout d’abord, il faut reconnaître que la ville est idéalement située en Europe : proche des grandes villes françaises (Paris, Marseille), au carrefour de la Suisse, l’Italie et l’Allemagne, elle profite également d’un aéroport récemment rénové et relativement bien connecté à la ville. Cependant, ce dernier ne propose pas encore de vols directs pour les grandes villes de l’ouest (New York…) et malgré la proximité avec l’Italie et la Suisse, les connexions routières et surtout ferroviaires ne sont pas optimales. De même, la ville de Lyon ne se démarque pas en Europe dans le domaine financier et ne peut être comparée aux grands sièges européens : Paris, Hambourg ou encore Munich. La ville bénéficie en effet de seulement 60 établissements de crédit, dont 10 capables de traiter tous types, contre des centaines à Paris. Cependant, Lyon peut aujourd’hui compter sur des domaines dans lesquels elle est le leader en Europe : sanitaire et scientifique, avec 142 ha dédiés à ce dernier pour 7000 lits d’hôpital, 7500 emplois et 300 chercheurs. La ville a même vu s’installer le Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutiques. De même, la ville est favorable au niveau de la disponibilité de bureaux et le projet Confluence vient renforcer ces opportunités d’installations.
La volonté de la ville de Lyon à l’origine du projet était de relancer l’attraction du sud de la ville en créant un quartier central, attirant et vivant. Pour cela, la ville a souhaité agrandir le parc immobilier en proposant 1500 logements de plus afin d’attirer 10 000 nouveaux habitants dans le quartier. Le réaménagement du quartier passe aussi par la relance de son économie. Pour cela, le projet propose de nombreux bureaux afin d’attirer les activités tertiaires dans le quartier. La finalité du projet est de créer 13000 nouveaux emplois et de proposer également une véritable « vie de quartier », grâce à notamment la création d’un centre commercial, situé au centre de Confluence. Ces emplois sont notamment destinés à des entreprises de renommée internationale, telle que Euronews, qui viendront alors faire la publicité de ce quartier de par leur secteur d’activité.
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Table des matières
Introduction
Lyon Confluence, présentation générale
Un quartier ayant connu de grands changements et qui montre ses ambitions internationales
Un pôle de centralité européen dû à une situation géographique avantageuse et un découpage
adéquat de la ville
Changer l’image de la ville afin d’en faire une vitrine en Europe
La volonté de se placer parmi les villes les plus attractives d’Europe
Qui se traduit par une réorganisation du quartier et de la ville
Ainsi que par un projet aboutit, socialement et environnementalement exemplaires
Un projet mis en valeur par une communication et une publicité importantes
L’appel aux starchitectes comme vecteur d’importance
L’aide de la publicité et de la presse
Le réaménagement d’espaces stratégiques du quartier
Conclusion
Bibliographie
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