La ville : entre croissance et développement durable 

Étroitement lié à la croissance démographique, le taux de croissance des villes peut se définir comme l’augmentation d’une population sur une aire concentrée, en fonction de la croissance du pays et de l’évolution du système de la ville. La taille d’une ville évolue dans le temps, en fonction des ressources disponibles et des investissements dans les infrastructures publiques, qui se traduisent par les conditions de vie.

On peut définir la ville comme des regroupements de populations ne produisant pas elles-mêmes leurs moyens de subsistance alimentaire. L’existence des villes suppose donc, dès leur origine, une division technique, sociale et spatiale de la production, et implique des échanges de natures diverses entre ceux qui produisent les biens de subsistance et ceux qui produisent les biens manufacturés […] La dynamique de l’urbanisation est liée au potentiel d’interactions qu’offrent les villes […] à la puissance multiforme qu’engendre le regroupement de grandes quantités de populations dans un même lieu. (Ascher, 2010, p. 11) .

Selon, Clément et Fauteux (1979), l’autosuffisance d’une ville, en termes d’emploi, de maind’œuvre et d’accessibilité influence la croissance démographique d’une ville. Une ville sera aussi caractérisée par la prédominance des espaces construits, où la nature n’est pas un élément structurant, par la vitalité de la vie sociale et par diverses fonctions qui interagissent entre elles. La forme urbaine sera ainsi orientée en fonction de cette dynamique (Rémy et Voye, 1992). D’un autre côté, les villes contribuent à l’uniformisation et l’artificialisation des milieux, ce qui entraine la détérioration et la destruction des milieux naturels (MAMROT, 2012).

Principes de ville durable et qualité de vie urbaine

Le concept de ville durable a pris forme suite au Rapport de la Commission Brundtland au début des années 1990, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement au Sommet de la Terre de Rio (Dubiela, 2011). Par la suite, La Charte d’Aalbord (1994), le Plan d’action de Lisbonne (1996), l’Appel de Hanovre (2000) Les Principes de Melbourne (2002) et L’Accord de Bristol (2005) viendront entre autres préciser et encadrer certains aspects du concept (Marchand, 2012). Depuis, une multitude d’articles portant sur les villes durables a vu le jour (Zheng et al., 2014), mais il ne semble pas y avoir de consensus entourant la définition d’une ville durable (Voiron-Canicio, 2005). Cela rend le concept difficile à définir clairement.

Selon les orientations stratégiques de l’ADEME (2013), la durabilité urbaine se caractérise par « une ville économe, adaptable et robuste » (ADEME, 2013, p.5), qui prend aussi en compte les aspects humains et sociaux. L’urbanisme durable doit viser à lutter contre l’étalement urbain et les nuisances qui portent atteinte à la qualité de vie des habitants. La cohésion et la mixité sociales et générationnelles doivent également être prises en compte dans le but d’encourager les échanges entre les habitants et d’assurer l’attractivité de la ville. Une ville durable intègre enfin la préservation des ressources, développe des modes de production et de consommation responsable, notamment au niveau agricole. Selon l’ADEME, « La protection du foncier agricole, par exemple, ou la prise en compte de la qualité des sols permettent de maintenir ou développer des productions [agricoles] locales avec des circuits courts de distribution » (ADEME, 2013, p. 6).

Selon Brochet et al. (2007), le concept de ville durable prend forme en réaction à l’étalement urbain qui a suivi la motorisation des individus et d’autre part à la métropolisation. En effet, la séparation des usages due aux infrastructures de transport, à la diminution des espaces publics et à l’apparition de ville dortoir des dernières années. Ces phénomènes ont engendré une augmentation de la consommation des ressources naturelles et une empreinte écologique de plus en plus grande. Face à cette réalité, les auteurs proposent de remettre la ville en forme, c’est-à-dire une ville compacte. Bien qu’il soit difficile d’évaluer la densité souhaitable, une ville compacte signifie des économies d’espaces et d’argent (rentabilité du réseau et des servitudes publiques), ce qui rendrait également plus facile le transport actif et collectif. Il est également proposé de créer des villes en réseau, connecté par des espaces publics qui eux seraient rattachés au réseau de transport en commun.

Selon Denis Meadows et al. (2013), une société durable se définit comme étant « une société qui perdure de génération en génération et qui est suffisamment prévoyante, flexible et réfléchie pour ne pas fragiliser les systèmes physiques et sociaux qui la sous-tendent. » Elle se planifie à long terme, tend à réduire au maximum l’utilisation des ressources non renouvelable et exploite les ressources renouvelables au même rythme qu’elles se régénèrent. Une société durable encourage également les technologies qui permettent d’être plus efficient face aux ressources naturelles et elle définit le nombre d’individu et d’industrie souhaitable et durable.

Selon l’architecte et urbanisme Jan Gehl (2012), une ville durable se définit avant tout par une densité raisonnable (de sorte que le soleil atteigne les arbres), une priorisation du transport actif relié à un système de transport en commun (projets de Transit Oriented Development) et une égalité dans l’accès aux espaces publics. Toutefois, une densité trop élevée décourage selon lui les interactions sociales puisque les gens auraient tendance à moins fréquenter l’espace public. Pour assurer le contact entre la rue et les bâtiments, ces derniers devraient avoir une hauteur d’environ quatre étages.

Mancébo (2011) avance que les défis des villes durables consistent à redéfinir l’équilibre global du tissu urbain et à repenser l’ensemble de la ville, entre autres en fonction de critères de multifonctionnalité et de densité urbaine. Il avance également que le renouvellement et le fonctionnement des villes reposent sur les modalités de localisation, délocalisation et relocalisation de la population urbaine.

Le concept de qualité de vie urbaine est souvent rattaché à celui des villes durables. Par contre, les chercheurs ne sont pas encore arrivés à un consensus concernant sa définition, « […] le concept de qualité de vie est en constante évolution, variable selon l’idéologie dominante. » (Dubiela, 2010, p. 75). Tel qu’abordé par Sénécal et al. (2005), le concept renvoie aux conditions matérielles d’existence (hygiène) et aux disparités socio-économiques (accessibilité aux services). La qualité de vie dépendrait de plusieurs facteurs tels que la densité et la diversité du cadre bâti, l’équité sociale, la relative égalité dans l’allocation des services et des équipements et l’accessibilité à un logement décent et abordable. Se rapportant à Lynch, les auteurs avancent qu’une forme urbaine adéquate se traduit par une économie des ressources, un accès aux espaces végétalisés et aux services et aux infrastructures publics. Le bien-être de la population et la qualité de l’environnement semblent ainsi ultimement liés. Leur recherche visait entre autres à mesurer la qualité de vie et de l’environnement de Montréal et sa banlieue, à partir de différents facteurs; la compacité urbaine, les revenus, le temps de transport et la distribution de la végétation. Ces facteurs ont été représentés à partir d’images satellitaires et se sont vus attribuer des scores pour évaluer leur contribution. Il en ressort que dépendant du contexte de la ville, certains facteurs seront plus élevés. Par exemple, en banlieue, les espaces végétalisés seront plus nombreux alors qu’au centre-ville, la compacité urbaine sera un facteur plus important.

Les recherches tendent ainsi à démontrer que le concept de ville durable renvoie essentiellement à assurer la qualité de vie sociale, environnementale et économique des générations actuelles et à venir. De plus, une ville durable devrait être compatible avec son environnement. La compatibilité, la densité, la mixité et la diversité des usages sont des principes mis de l’avant, de même que les transports actifs et collectifs sont vus comme un moyen de limiter les émissions de gaz à effet de serre. La consommation équitable et raisonnable des ressources vise finalement à répondre aux besoins actuels sans compromettre ceux des générations futures.

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Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE 
1.1 La ville : entre croissance et développement durable
1.1.1 Principes de ville durable et qualité de vie urbaine
1.1.2 Le contre-exemple : Détroit
1.1.3 Dynamique d’un système urbain
1.2 L’agriculture urbaine
1.3 L’eau
1.3.1 Facteurs anthropiques
1.3.2 Facteurs d’influence naturels
1.3.3 Renouvellement de la ressource hydrique
1.3.4 Concept du dépassement des limites
1.3.5 Modèle dynamique de gestion de l’eau
1.4 Le sol et la densité
1.4.1 La densité urbaine
1.4.2 Le renouvellement du sol
1.4.3 Contamination du sol
1.4.4 Minéralisation du sol
1.4.5 Épuisement du sol
CHAPITRE 2 MÉTHODOLOGIE 
2.1 Approche systémique
2.1.1 Logiciel utilisé : STELLA 9.1.1
2.1.2 Les données statistiques utilisées
2.2 Modèle de référence
2.2.1 Les données utilisées
2.2.1.1 Les travailleurs
2.2.1.2 La population active
2.2.1.3 Les agriculteurs
2.2.2 Modèle incluant les facteurs d’influence
2.2.2.1 Les espaces végétalisés
2.2.2.2 Les espaces minéralisés
2.2.2.3 Le chômage
2.2.2.4 L’emploi
2.2.2.5 L’exploitation du sol
2.2.2.6 L’importation de nourriture
2.2.3 Modèle incluant la consommation d’eau
2.2.3.1 Demande industrielle
2.2.3.2 Demande résidentielle
2.2.3.3 Demande agricole
2.2.3.4 La quantité d’eau disponible
2.2.4 Modèle incluant la consommation de sol
2.2.4.1 Demande industrielle
2.2.4.2 Demande résidentielle
2.2.4.3 Demande agricole
2.2.4.4 La quantité d’espace disponible
2.3 Modèle du contexte de ville existante : les données de Montréal
2.3.1 Données sur la ressource hydrique
2.3.2 Données sur la superficie disponible
2.3.3 Données sur les travailleurs
2.3.4 Données sur la population active
2.3.5 Données sur les agriculteurs
CHAPITRE 3 RÉSULTATS 
3.1 Calibration du modèle
3.1.1 Dynamique initiale
3.1.2 Dynamique en fonction des seuils retenus
3.1.3 Dynamique en fonction de l’importation
3.1.4 Dynamique en fonction de l’agriculture verticale
3.2 Validation de l’hypothèse
3.2.1 Application du modèle à un contexte de ville émergente
3.2.1.1 La superficie du territoire et l’espace occupé
3.2.1.2 Limites de croissance en fonction de la ressource hydrique
3.2.1.3 Impact sur le taux de satisfaction de la population
3.2.1.4 Synthèse sur le modèle de ville émergente
3.2.2 Application du modèle à un contexte de ville existante
3.2.2.1 La densité urbaine
3.2.2.2 Contexte d’agriculture traditionnelle (avec importation)
3.2.2.3 Contexte d’agriculture verticale
3.2.2.4 Limites de croissance en fonction de la ressource hydrique
3.2.2.5 Synthèse sur le modèle de ville existante
3.3 Analyse des paramètres
3.3.1 La population initiale
3.3.2 Les facteurs d’influences
3.3.2.1 Les espaces végétalisés et minéralisés
3.3.2.2 Le taux de chômage et d’emplois
3.3.2.3 Le taux d’exploitation
CHAPITRE 4 DICUSSION 
4.1 Dynamique du modèle développé
4.2 Développement urbain et consommation des ressources dans un contexte de
ville émergente
4.3 Développement urbain et consommation des ressources dans un contexte de
ville existante
4.4 Agriculture urbaine
4.5 Facteurs d’influences sur la qualité de vie
4.6 Autres éléments à considérer lors des travaux futurs
CONCLUSION 

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