La vie ascendante ou affirmative

LA VIE affirmative 

LE CORPS

Nous voulons partir du corps pour mieux appréhender notre étude de recherche sur la volonté. Partir du corps , c’est ce qu’a fait aussi Nietzsche, parce que le phénomène du corps est un phénomène plus riche, plus explicite, plus saisissable que le phénomène de l’esprit. Il faut le placer au premier rang pour des raisons de méthode, sans rien préjuger de sa signification ultime. Car pour Nietzsche, le corps est la réalité terrestre de notre existence, c’est en même temps la seule réalité. Qu’est-ce que le corps ? Le Dictionnaire Nouveau Petit Robert, le définit d’une part comme la partie matérielle des êtres animés, l’organisme humain, par opposition à l’esprit, à l’âme ; mais également comme le siège des sentiments, ses sensations . C’est justement comme siège des sentiments, des sensations qu’il était considéré comme un champ de forces. Mais nous ne le définissons pas en disant qu’il est un champ de forces. Car, en fait, il n’y a pas de champ de forces ou de bataille. Il n’y a pas de quantité de réalité, toute réalité est déjà quantité de force. Toute force est en rapport avec d’autres, soit pour obéir, soit pour commander. Alors ce qui définit un corps est ce rapport entre des forces dominantes et des forces dominées. Tout rapport de forces constitue un corps : Tout rapport de forces constitue un corps : chimique, biologique, social, politique. Deux forces quelconques, étant inégales, constituent un corps dès qu’elles entrent en rapport : c’est pourquoi le corps est toujours le fruit du hasard, au sens nietzschéen, et apparaît comme la chose la plus « surprenante », beaucoup plus surprenante en vérité que la conscience et l’esprit .

La synthèse en question présuppose que la « force est un quantum, une grandeur mesurable ». On parlera en conséquence de « quantas de forces ». Ces quantas ne sont jamais en équilibre, parce que le changement « appartient à l’essence de la force ». Toutefois, le rapport entre quantas n’est pas seulement quantitatif. Il est aussi, essentiellement, d’ordre qualitatif. De ce point de vue qualitatif qui est réglé par les valeurs et les jugements de valeurs. On distinguera les forces actives ou dominantes et les forces passives ou réactives et dominées. « Une force est active lorsqu’elle tend spontanément vers la puissance, réactive lorsqu’elle y tend par suite d’une excitation venue du dehors ». La réactivité n’en comporte pas moins un degré de l’agir que Nietzsche explique en deux mots « résister et réagir ».

Quand on pense à la somme des forces et d’initiatives qu’a mobilisées, aux temps les plus douloureux de notre récente histoire, ce qui est appelé « la Résistance », on en vient à se demander si la « Résistance » est encore tributaire de la passivité. On sait, d’autre part, que les forces réactives comme passivités tributaires de l’extériorité, sont particulièrement appropriées, selon Nietzsche, aux vertus religieuses d’obéissance et de croyance. Reconnaissons que tout n’est pas faux dans cette critique, même s’il convient de n’en point rester à une dichotomie dont la simplicité devrait éveiller quelque soupçon.

Le Corps vivant

Dans un corps les forces supérieures ou dominantes sont dites actives, les forces inférieures ou dominées sont réactives. En obéissant, les forces actives ne cessent d’être forces, distinctes de celles qui commandent. Obéir est une qualité de la force en tant que telle, et se rapporte à la puissance autant que commander : « Aucune force ne renonce à sa puissance propre. Les forces inférieures se définissent comme réactives : elles ne perdent rien de leur force, de leur quantité de force, elles l’exercent en assurant les mécanismes et les finalités, en remplissant les conditions de vie et les fonctions, les tâches de conservation, d’adaptation et d’utilité. Voilà le point de départ du concept de réaction, dont nous verrons l’importance chez Nietzsche : les accommodements mécaniques et utilitaires, les régulations qui expriment tout le pouvoir des forces inférieures et dominées. C’est ainsi que, dans la théorie de la vie, mécanisme et finalité s’opposent ; mais ce sont deux interprétations qui valent seulement pour les forces réactives elles-mêmes. Il est vrai que, au moins, nous comprenons l’organisme à partir de forces. Mais il est vrai aussi que nous ne pouvons saisir les forces réactives pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire comme des forces et non comme des mécaniques ou des finalités, que si nous les rapportons à celles qui les dominent et qui, elles, ne sont pas réactives.

Après avoir expliqué ce que sont les forces actives et réactives, nous poursuivons notre développement sur le corps vivant ! Ce corps, pour l’individu humain, est un corps vivant, c’est-à-dire caractérisé par un certain nombre de phénomènes situés entre une naissance et une mort. Nietzsche souligne inlassablement l’originalité de la vie, c’est –à-dire sa nature essentiellement active et créatrice, en d’autres termes la subordination inconditionnelle en elle des forces réactives aux forces actives. Voilà pourquoi, il a défini la vie même, avec Herbert Spencer, comme une adaptation intérieure, toujours plus efficace, à des circonstances extérieures. Mais par là, on méconnaît l’essence de la vie. On ferme les yeux sur la prééminence fondamentale des forces d’un ordre spontané, agressif, conquérant, usurpant, transformant et qui donne sans cesse de nouvelles exégèses et de nouvelles directions, l’adaptation étant d’abord soumise à leur influence. C’est ainsi qu’on nie la souveraineté des fonctions les plus nobles de l’organisme, fonctions où la volonté de vie se manifeste active et formatrice. Certes, la vie travaille sur des conditions, mais finalement ce sont les conditions qui se rapportent à la vie, non point le contraire. C’est pourquoi Nietzsche refuse la théorie de la lutte pour la vie de Darwin. Car une telle théorie imagine la vie essentiellement sous le mode de la détresse et de l’indulgence, alors la vie est avant tout prodigalité c’est-à-dire que les vivants n’ont de besoins que parce que déjà en eux, la vie est là, autre que le manque et le combat. En ce sens, la thèse de Nietzsche est donc sous ce mode particulier la thèse générale : c’est le oui qui oriente tout et, quand il dit non, c’est pour un grand oui : « Vouloir se conserver soi-même est l’expression d’une situation de détresse, d’une restriction apportée à l’impulsion vitale qui, de sa nature, aspire à une extension de puissance et par là même souvent met en cause et sacrifie la conservation de soi… Mais, en tant que savant naturaliste, on devrait savoir sortir de son réduit humain : dans la nature ce n’est point la détresse qui règne mais l’abondance, le gaspillage, même jusqu’à l’absurde. » .

A VOLONTE 

Le mot volonté peut désigner en droit, un concept associé à l’intentionnalité ; en philosophie, un ensemble de tendances gouvernées par un principe rationnel, en ce sens, la volonté de puissance est une idée de Nietzsche ; en politique, la volonté populaire est le fondement de la démocratie ; en psychologie, elle est la capacité à accomplir des actes volontaires ; et enfin en théologie, la volonté de Dieu est la sanctification des fidèles. Le concept de volonté présente les aspects psychologiques d’un problème dont la dimension philosophique est exprimée par le concept liberté. L’analyse du concept de volonté doit donc commencer par un parcours des contextes philosophiques successifs dans lesquels ce concept a été inséré, afin d’expliciter et d’isoler le noyau de la description psychologique.

C’est d’abord dans le cadre éthique que, pour la première fois, Aristote a conçu une analyse subordonnée mais néanmoins distincte, du volontaire et de l’involontaire. Cette analyse, recueillie dans le livre III de l’Ethique à Nicomaque, contient en germe, outre les développements que lui donneront la psychologie médiévale et celle de XVIIème siècle cartésien, l’annonce d’une conjonction possible entre analyse phénoménologique et analyse linguistique. La description du noyau volontaire de l’action humaine supposait, en effet, des choix de nature sémantique, opérés sur le vif de la langue grecque. Ainsi Aristote commence par délimiter la sphère des actes que nous faisons de « plein gré », pour les distinguer de ceux qui sont « contre le gré » de l’agent. Ensuite la théorie de la volonté sera liée dès l’origine à l’évolution du droit pénal et à la réflexion politique.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: LA VIE AFFIRMATIVE
Chapitre I : Le corps
1- Le Corps
2- Le corps vivant
Chapitre II : La vie
3- Le concept de la vie
4- La vie ascendante ou affirmative
DEUXIEME PARTIE: LA VOLONTE
Chapitre I : Nature de la Volonté
1- Entre le Souhait et l’effort
2- Le moi et la faiblesse de la volonté
3- Le vouloir de la vie et l’ego
Chapitre II : Quelques caractères généraux de la volonté
1- L’autonomie de la volonté
2- La volonté et la liberté
3- La volonté et la passion
4- La volonté et l’habitude
5- Les principes pour la philosophie de la volonté
TROISIEME PARTIE: LA VOLONTE DE PUISSANCE
Chapitre I : La volonté de puissance
1- Qu’est-ce que la volonté de puissance ?
2- Volonté de puissance et sentiments de puissance
3- La volonté dans les écrits de Nietzsche
Chapitre II : La volonté selon quelques philosophes
1- La volonté selon les cartésiens
2- La volonté selon Schopenhauer
3- La volonté selon Nietzsche
Conclusion

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *