La valorisation radiophonique

La valorisation radiophonique

Environnement du travail

La Radio-Télévision Suisse (RTS) est une entreprise de service public active dans le domaine de l’audiovisuel. Elle appartient à la Société Suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) (RTS, [sans date]a).

 La SSR

La Société Suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) couvre les besoins médiatiques de la Suisse dans sa globalité. Elle se divise en quatre entreprises régionales et une entreprise à destination de l’internationale : RTS, SRF (Schweizer Radio und Fernsehen), RSI (Radiotelevisione Svizzera), RTR (Radiotelevisiun Svizra Rumantscha). Swissinfo.ch (SWI) permet de remplir le mandat d’informations attribué par la Confédération pour l’étranger (RTS, [sans date]a). La couverture médiatique helvétique s’inscrit dans la carte suisse en englobant les différentes régions linguistiques (cf. annexe 1 ; figure 6) La SSR dispose d’un budget annuel de 1.2 milliards CHF provenant à hauteur de 75% de la perception de la redevance audiovisuelle. Le reste (25%) est couvert par les recettes commerciales (les publicités, le sponsoring et la vente des programmes à d’autres entités) (RTS, [sans date]a). La Société Suisse de radiodiffusion et télévision répartit les recettes entre les différentes régions linguistiques selon un système favorable aux régions minoritaires (RTS, [sans date]a) (cf. annexe 1 ; figure 7)

Contexte légal

Les missions de la SSR reposent sur plusieurs textes légaux qui structurent toute l’offre médiatique publique helvétique. Nous détaillerons ici les aspects principaux concernant ce cadre juridique.
Constitution Suisse :L’art. 93 de la Constitution fixe les fondations de la radio et de la télévision publiques en Suisse. La Confédération occupe le rôle de législateur de ces médias et décline cette responsabilité dans la Loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) (2006). Il est notamment mentionné que la télévision et la radio participent à plusieurs domaines : culture, divertissement et libre formation de l’opinion.Faire revivre les archives de Couleur3 : réflexions autour de la valorisation d’une collection radiophonique Pierre GUANZINI 4
Depuis 2007, la loi sur la radio et la télévision inscrit l’indépendance de ces dernières face à l’État. Ce texte fixe également un nombre de définitions permettant de structurer le domaine. Il donne comme obligation le respect des droits fondamentaux :
« Elle doit en particulier respecter la dignité humaine, ne pas être discriminatoire, ne pas contribuer à la haine raciale, ne pas porter atteinte à la moralité publique et ne pas faire l’apologie de la violence ni la banaliser. » (LRTV 2006 ; Art. 4).
Les médias suisses disposent également d’un degré d’autonomie élevé. Aucune intervention étatique, quel qu’en soit le niveau, est imposée. La conception des grilles de diffusion ainsi que les programmes de chaque entité de médias publics sont libres. Leurs créateurs sont responsables des contenus produits. (LRTV 2006 ; Art. 6).
Cette loi fixe le mandat de service public alloué à la SSR. L’Art. 24 du texte règle le mandat comme suit : « a. Fournir à l’ensemble de la population des programmes de radio et de télévision complets et de même valeur dans les trois langues officielles ; b. Promouvoir la compréhension, la cohésion et l’échange entre les différentes parties du pays, les communautés linguistiques, les cultures et les groupes sociaux, et tenir compte des particularités du pays et des besoins des cantons ; c. Resserrer les liens qui unissent les Suisses de l’étranger à la Suisse, promouvoir le rayonnement de la Suisse à l’étranger et y favoriser la compréhension pour ses intérêts. » (LRTV 2006)
Enfin, il est mentionné que la SSR doit contribuer :
« a. A la libre formation de l’opinion en présentant une information complète, diversifiée et fidèle, en particulier sur les réalités politiques, économiques et sociales ; b. Au développement de la culture et au renforcement des valeurs culturelles du pays ainsi qu’à la promotion de la création culturelle suisse, en tenant particulièrement compte de la production littéraire, musicale et cinématographique suisse, notamment en diffusant des émissions de producteurs suisses et des émissions produites par elle ; c. A la formation du public, notamment grâce à la diffusion régulière d’émissions éducatives ; d. Au divertissement. » (LRTV 2006 : Art. 24)
Concession octroyée à la SSR
La concession permet d’adapter la LRTV (Loi fédérale sur la radio et la télévision) et l’ORTV (Ordonnance sur la radio et la télévision) au cadre précis de la SSR.
La SSR est totalement indépendante dans son travail rédactionnel et la Constitution garantit cette indépendance. Elle préserve la SSR de toute tentative d’incursions étatiques dans ses rouages internes (Concession SSR 2018 ; Art. 2).
Outre les rappels de la loi et l’inscription précise de la SSR dans la LRTV, la concession fixe différents domaines couverts par le média publique (Concession SSR 2018 ; Art. 6 – 10) :
 Informations  Culture  Formation Divertissement  Sport
Dans le cadre de notre projet, la chaîne Couleur3 s’inscrit dans les domaines concernant la culture et le divertissement. En ce qui concerne le premier domaine, la SSR veille à renforcer la collaboration avec les milieux de la culture et encourage les productions culturelles suisses (musicales, cinématographies ou littéraires) (Concession SSR 2018 ; Art. 7). Pour le divertissement, la SSR s’engage à respecter des exigences éthiques élevées (Concession SSR 2018 ; Art. 9).
L’art.11 de la concession fixe le devoir d’innovation de la SSR, qui se doit de développer une offre journalistique large et innovante. Les nouvelles technologies sont largement favorisées pour étendre cette innovation et sa portée.
L’art. 16, quant à lui, fixe les modalités de l’offre radiophonique sur le territoire. Chaque aire linguistique est régie de la même manière : trois programmes qui couvrent les domaines suivants, dans l’ordre :  Une première chaîne constitue l’offre de base de la radio proposant un panel d’émissions d’informations, de société et de divertissement.  Une deuxième chaîne couvre les domaines de la culture et de l’art classique et moderne.  Une troisième chaîne couvre la culture populaire, le divertissement et les thèmes sociaux, en ciblant spécifiquement les jeunes adultes.
Notre travail porte sur la troisième chaîne de la RTS : Couleur3 et sa couverture de la culture populaire à destination des adultes et jeunes adultes.1 La RTS possède une particularité supplémentaire : Option Musique vient compléter l’offre musicale qu’elle propose en étant la 4ème chaîne officielle (RTS, [sans date]d).

 La RTS

La RTS en tant que tel existe depuis 2010 et résulte de la fusion entre la TSR (Télévision suisse romande) et la RSR (Radio Suisse romande). La première antenne remonte à 1922 en Suisse, à Lausanne. En ce qui concerne la télévision, la première émission à être diffusée sur les postes helvétiques remonte à 1954 (RTS [sans date]b). Pour couvrir les besoins audiovisuels des cantons romands, la RTS dispose de quatre chaînes de radio (une de plus que ce que le cadre légal prévoit), de deux chaînes de télévision et d’espaces digitaux sous forme de plateformes numériques pour divers contenus (RTS [sans date]c). Le budget annuel de la RTS est environ de 380 millions CHF et elle emploie quasiment 2’000 personnes dans ses différentes antennes (RTS [sans date]a). Pour couvrir l’actualité des cantons issus d’une autre aire linguistique et internationale, l’entreprise emploie de nombreux correspondant.e.s (RTS [sans date]a). De plus, elle propose à ses publics une vaste offre numérique qui permet d’accéder en tout temps et en tout lieu aux contenus proposés par le média. Ces espaces virtuels sont accessibles sur le Web et sur application pour mobile. L’institution est également présente sur Apple Podcast, Spotify et sur les réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Facebook, etc.).

 Fonctionnement

Les principaux studios de la RTS sont situés à Lausanne pour la radio et à Genève pour la télévision auxquels s’ajoutent, dans chaque canton romand, un bureau-studio permettant d’accueillir des invité.e.s.(RTS [sans date]a). L’organisation interne de la RTS est pyramidale, avec une direction qui structure toutes les démarches entreprises et participe au développement des offres proposées par le média. Ses différents départements permettent de diriger les services (cf annexe 1 ; figure 2) :  Stratégie et programmation  Actualité et Sports  Société et Culture  Opérations  Communication et Marketing  Relations Humaines  Finances

Environnement numérique

La RTS a développé une large présence numérique qui se décline ainsi :  RTS.ch, site principal, qui donne une vision d’ensemble des offres du média (RTS, [sans date]e).  PlayRTS, qui donne accès aux différents programmes télévision et radiophonique (RTS, [sans date]c). L’interface est également disponible sous la forme d’une application mobile.  Facebook sert la promotion des différents contenus de la RTS :  RADIO TELEVISION SUISSE (RTS)  RTSInfo  RTS Culture  RTS Sport  Nouvo RTS  Les archives de la RTS  …  Instagram propose également plusieurs pages gérées par la RTS.  Rtsinfo  Radiotelevisionsuisse  Nouvofr  Rtsarchives  Rtssport  LinkedIn  Apple Podcast Spotify

 D+A

Le service « Data et Archives » est un des nombreux services de la RTS, rattaché à la direction « Stratégie et programmation » (D+A, 2020a) (cf. annexe 1 ; figure 3). Ce service a plusieurs missions (D+A, 2020b) :  Gérer les archives produites par l’entreprise.  Rendre disponibles ces archives.  Répondre aux questions documentaires des journalistes, producteurs et autres personnels travaillant à la télévision et/ou à la radio par la présence de desks à Lausanne et à Genève. Le chef de service actuel de D+A, L. Bouchet, dirige D+A. L’organisation de ce service d’archives est quelque peu différente des structures habituelles rencontrées dans l’entreprise RTS puisque le management est fondé sur l’holacratie.

L’holacratie

Née en 2007 pour pallier au manque de souplesses du système entrepreneurial standard (Chiquet, 2016). L’holacratie a été développée en partie par Brian Robertson aux États-Unis (Castillo, 2018). Nous en exposerons brièvement les principes fondateurs avant de présenter son application dans la structure de D+A.

Définition

L’horizontalité est le maître mot de l’holacratie. Celle-ci fonctionne par cercles de personnes qui se regroupent, se recoupent et participent à l’atteinte des objectifs de l’organisation. La hiérarchie est décloisonnée dans cette approche et favorise ainsi l’autonomie individuelle, la créativité et l’intelligence collective. (Castillo, 2018) (Chiquet, 2016) Chaque cercle a sa « raison d’être » du cercle qui donne du sens au groupe. La « raison d’être » est comparable au cahier des charges d’un service (La rédaction JDN, 2019). Ces cercles œuvrent au moyen de séances. Certaines séances sont dites « d’ancrage », c’està-dire qu’elles réunissent les premiers liens (cf. section « rôles ») de chaque cercle afin de décider de la direction à prendre et de déterminer les décisions à effectuer pour répondre aux missions du service (La rédaction JDN, 2019).

 But

Le but de l’holacratie est d’apporter une meilleure logique aux activités d’une entreprise (ou d’un service) ainsi qu’une approche plus organique et souple. Dans une structure traditionnelle, les décisions sont prises par un groupe de personnes au sommet de l’organisation et se répercutent en cascade dans la hiérarchie. A contrario, le concepteur de l’holacratie illustre sa nouvelle théorie avec l’exemple du corps humain : celui-ci fonctionne avec nombre de vases clos qui communiquent entre eux et ont chacun un rôle bien défini dans l’organisation complète du corps (Castillo, 2018)

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des graphiques
Liste des figures
1. Introduction
2. Contexte
2.1 Mandat
2.1.1 But
2.1.2 Objectifs généraux / spécifiques
2.2 Environnement du travail
2.2.1 La SSR
2.2.2 Contexte légal
2.2.3 La RTS
2.3 D+A
2.3.1 L’holacratie
2.3.2 Holacratie et D+A
2.3.3 Missions
2.3.4 Le tout-archivage
2.3.5 Le cercle « Offre et valorisation »
2.4 Évolution historique de la radio en Suisse
2.5 Histoire de Couleur3
3. Méthodologie
3.1 Recherches documentaires
3.2 Entretiens
3.3 Analyses
3.4 Discussions
3.5 Nuages de mots-clés
3.6 Limites
4. La valorisation radiophonique : approche théorique
4.1 Définitions et fondements théoriques
4.1.1 Archives
4.1.2 Archives sonores
4.1.3 Valeurs archivistiques
4.2 Valorisation
4.2.1 Valorisation théorique
4.2.2 Axes de valorisation
4.2.3 Choix de valorisation(s)
4.2.4 La valorisation et le monde numérique
4.2.5 Rendre ludique pour intéresser
4.3 La valorisation radiophonique
4.3.1 Contraintes juridiques en radio
4.3.2 La radio sur le Web – vers la « postradiophonie » et la radio augmentée
4.4 Points essentiels
5. État des lieux – organismes similaires
5.1 Radio-Canada
5.2 BBC
5.2.1 BBC Archive
5.2.2 BBC Digital Archives
5.2.3 British Library Sound
5.2.4 BBC Programmer Explorer
5.2.5 BBC Genome
5.2.6 The World Service Radio Archive
5.3 INA
5.3.1 L’INA Institut
5.3.2 Le site des collections de l’INA
5.3.3 Réseaux sociaux
5.4 SONUMA
5.5 Institutions suisses
5.5.1 Memoriav
5.5.2 La Phonothèque Nationale Suisse
5.5.3 La Médiathèque Valais
5.6 Radios « jeunes » dans le monde
5.6.1 Mouv’
5.6.2 Pure FM – RTBF
5.6.3 Bande à part
5.7 Observations et recommandations
6. La valorisation à D+A
6.1 Analyse des besoins
6.1.1 Compréhension de la situation
6.1.2 Présence numérique de D+A
6.1.3 Facteurs de réussite et d’échec d’une valorisation sur les réseaux sociaux
6.1.4 Quelques autres valorisations D+A
6.1.5 Perspectives futures pour D+A et la valorisation de ses fonds
6.1.6 Évaluation de la situation
6.2 Contraintes légales
7. Couleur3 : sa structure, son patrimoine et sa valorisation
7.1 État des lieux
7.1.1 Présence digitale de Couleur3
7.1.2 Application Couleur3
7.1.3 Dans Ton Quiz (DTQ)
7.1.4 Événements Couleur3
7.1.5 Humour / sujets sensibles
7.1.6 Aspects graphiques
7.2 Valorisations Couleur3
7.2.1 Couleur30
7.2.2 Livre Couleur3
7.2.3 Série d’événement pour les 30 ans
7.2.4 Les 35 ans
7.2.5 notreHistoire.ch
7.2.6 Valorisation sous la forme d’une série radiophonique
7.3 Inspirations pour la solution proposée
7.4 Analyse du fonds Couleur3
7.4.1 Points essentiels de l’analyse
7.4.2 Résultats de l’analyse
7.4.3 Outil de sélection
7.4.4 Recommandations pour le fonds
8. Solutions de valorisation
8.1 Premières ébauches
8.1.1 Résultat du tri
8.2 Solutions gardées
8.2.1 Période sélectionnée
8.3 Première solution : Valorisation par l’application
8.3.1 Archives sélectionnées
8.3.2 Suggestion 1 : Playlist « archives »
8.3.3 Suggestion 2 : News « archives »
8.3.4 Suggestion 3 : Questionnaire / quiz
8.3.5 Suggestion 4 : section « archives »
8.3.6 Suggestion graphique
8.3.7 Évaluation
8.4 Deuxième solution : Valorisations pour les 40 ans de la chaîne
8.4.1 Suggestion 5 : Confrontation des animateurs actuels aux émissions du passé
8.4.2 Suggestion 6 : jeu de piste « Couleur3 »
8.4.3 Suggestion 7 : l’Escape Game Couleur3
8.4.4 Évaluation
8.5 Communication autour des deux projets
8.5.1 Première solution
8.5.2 Deuxième solution
8.6 Synthèse des solutions
9. Conclusion
Bibliographie
Figures
Métadonnées Dublin Core
Analyse Couleur3
Description des valorisations Couleur3
Corrections des valorisations
Entretien Antoine Multone
Entretien Stéphane Laurenceau
Entretien Vincent Seriot
Entretien Louise Saudan
Outil d’analyse du fonds

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