La théorie de l’empowerment

La théorie de l’empowerment

Définition et traduction de l’empowerment

Le terme d’empowerment est un terme complexe, à commencer par sa traduction comme mentionné plus haut. Si l’on sépare les éléments du terme « empowerment », on trouve alors trois termes : le préfixe « em- » qui, en anglais, est employé pour exprimer un mouvement.
Vient ensuite le radical « power » qui peut être traduit par « pouvoir » en français puis vient le suffixe « -ment » qui donne à voir un résultat tangible (Le Bossé 2008).
L’empowerment articule donc deux dimensions, « celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder. Il peut désigner autant un état qu’un processus […] à la fois individuels, collectifs et sociaux ou politiques […] impliquant une démarche d’autoréalisation et d’émancipation des individus, de reconnaissance de groupes ou de communautés et de transformation sociale » (Bacqué, Biewener 2015, p. 6).
Selon Bacqué et Biewener, le terme est difficile à traduire dans la langue française, même si plusieurs mots ont été inventés pour le refléter comme « capacitation » ou « empouvoirisation ». Au Québec, on retrouve les termes de « habilitation », « pouvoir d’agir » ou « puissance d’agir ».

Des modèles d’empowerment

C’est au milieu du XVIIe siècle en Grande-Bretagne que débute l’utilisation du terme to empower. On l’utilise à l’époque dans l’idée de « donner du pouvoir à » pour permettre à une instance décisionnelle importante comme l’État, l’Église ou une autorité élevée de déléguer un pouvoir à quelqu’un qui n’en aurait pas le privilège par son statut social moins élevé. Au XIXe siècle, le mot empowerment est formé et définit une action et un état (comme mentionné au début de ce chapitre avec l’ajout du suffixe « -ment »).
C’est à partir des années 1970 que sa définition change. Son usage se démocratise pour illustrer le phénomène de revendication de groupes minoritaires et opprimés qu’on voit émerger autant dans les pays de l’hémisphère nord que de l’hémisphère sud. Aux États-Unis, l’action collective générée par le mouvement des femmes battues popularise le terme en le définissant comme l’idée d’un «pouvoir intérieur », d’une « conscience critique » et leur permettant de se positionner contre la logique de victimisation.
En Inde en 1980, un mouvement de revendication porté par les femmes (épouses, travailleuses précaires) soumises au patriarcat vient confronter la notion de pouvoir paternaliste, c’est-à-dire le «pouvoir sur » (pouvoir à sens unique du haut vers le bas) à la notion de « pouvoir avec » et «pouvoir de » venant inscrire la dimension du pouvoir du bas vers le haut dans le phénomène d’empowerment.
A partir des années 1990, le terme d’empowerment est repris par l’ONU et la banque mondiale pour appeler à responsabiliser les citoyens et orienter le concept vers un traitement plus individuel avec le développement des pratiques d’auto-entreprenariat ou de microcrédit. Cette démarche ancre l’individu en dehors du groupe, lui conférant une plus grande responsabilité concernant ses choix et sa réussite.

Bibliothèques Tiers-Lieux

Le concept est issu de la notion sociologique du troisième lieu introduite en 1989 par Ray Oldenburg sous le terme de third place. Dans son ouvrage, il présente les deux premiers lieux comme étant le domicile et le travail, des lieux dans lesquels nous sommes liés par des obligations familiales, salariales ou professionnelles. Le troisième lieu quant à lui se distingue par son caractère social, lieu de détente par excellence, sans attente particulière. A l’époque les caractéristiques de ce troisième lieu se retrouvaient dans les cafés et les espaces publics générateurs de lien sociaux.
Ce terme a ensuite été associé au monde des bibliothèques par Robert Putnam en 2003, puis introduit et adapté au contexte des bibliothèques françaises par Mathilde Servet en 2009. Ce terme a ensuite été associé au monde des bibliothèques par Robert Putnam en 2003, puis introduit et adapté au contexte des bibliothèques françaises par Mathilde Servet en 2009. La bibliothèque troisième lieu a pour principale caractéristique d’être un catalyseur de lien social par un ancrage physique fort dans l’espace de la ville, par une vocation sociale affirmée et par une nouvelle approche culturelle (Servet, 2010).

Troisième lieu et Tiers-Lieux, quelle distinction ?

Dans le livre bibliothèques troisième lieu dirigé par Amandine Jacquet, le Tiers-Lieux est désigné le plus souvent pour identifier un Tiers-Lieux existant dans d’autres lieux que les bibliothèques. Les bibliothèques auraient alors développé leur propre concept. Les termes troisième lieu et Tiers-Lieux ont souvent été utilisés comme synonymes dans la littérature. Le troisième lieu est la traduction de third place de Ray Oldenburg en 1989. La thèse de Mathilde Servet, en 2009 comme dit plus tôt, a démocratisé ce terme et l’a appliqué au monde des bibliothèques francophones. Entre-temps, en 2000, en France, le concept de Tiers-Lieux a été introduit. De nombreux écrits ne différencient pas les deux notions et j’ai moimême mis du temps avant de différencier ces deux termes car dans mes lectures il était peu mentionné que ces termes n’étaient pas synonymes. C’est grâce aux travaux d’Antoine Burret, qui a écrit en 2017 une thèse qui s’intitule Etude de la configuration en Tiers-Lieu : la repolitisation par le service que j’ai pu trouver une définition et une conceptualisation de la notion de Tiers-Lieux.

Liens entre bibliothèque Tiers-Lieux et empowerment

La bibliothèque Tiers-Lieux reprend les missions de la bibliothèque traditionnelle notamment dans la dimension de la formation au travers des collections et des services de bibliothéconomie. Nous verrons que d’autres dimensions comme la participation ou la dimension politique se sont développées avec l’appellation Tiers-Lieux. Les bibliothèques tendent alors en orientant leurs missions au service des habitants à développer leur connaissance de leur territoire et donc leur reconnaissance des publics. Nous verrons ici 4 dimensions qui permettent d’articuler le concept d’empowerment avec celui de la bibliothèque Tiers-Lieux : La dimension de la formation, de la reconnaissance, de la participation et du positionnement politique.

 

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Table des matières

1. Introduction
2. L’empowerment et la bibliothèque : approche théorique
2.1 La théorie de l’empowerment
2.1.1 Définition et traduction de l’empowerment
2.1.2 Des modèles d’empowerment
2.1.3 Le processus de l’empowerment
2.2 Les enjeux de l’empowerment en bibliothèque 
2.2.1 Bibliothèques Tiers-Lieux
2.2.2 Troisième lieu et Tiers-Lieux, quelle distinction ?
2.2.3 Trois générations de troisièmes lieux
2.2.4 Liens entre bibliothèque Tiers-Lieux et empowerment
3. Méthodologie 
3.1 Objectifs de recherche initiaux et question de recherche
3.2 Type de recherche 
3.3 Type de méthode
3.4 Choix du terrain et public cible 
4. Analyse
4.1 La bibliothèque comme lieu de formation
4.1.1 Les collections
4.1.2 Les formations proposées par la bibliothèque et ses partenaires
4.1.3 L’équipe de la bibliothèque
4.1.4 Le prêt de salle
4.2 La bibliothèque comme lieu de reconnaissance 
4.2.1 Inclusion des publics et partenariats
4.2.2 Le rôle de la bibliothèque en termes de reconnaissance
4.3 La bibliothèque comme lieu de participation
4.3.1 La bibliothèque Lacassagne
4.3.2 La bibliothèque Louise-Michel
4.3.3 Les Champs Libres
4.3.4 La Bulle
4.4 La bibliothèque dans le positionnement politique
4.4.1 La bibliothèque, relais des débats de société ?
4.4.2 Des espaces pour prendre une part plus active dans la cité ?
4.5 Recommandations 
5. Limites
6. Conclusion

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