La structuration des fonctions de décision dans la conduite de l’agriculture pluviale

Les fonctions de décision dans la conduite de l’agriculture pluviale sont complexes. La structure repose sur une organisation subsidiaire, qui fait interagir de nombreux acteurs, dont l’objectif est d’inciter l’agriculture. D. Kermel-Torres et P.J. ROCA soulignent, qu’en limitant l’attention au simple niveau d’une communauté villageoise, on peut montrer que co-existent là de nombreux types de groupes qui interfèrent : résidentiel, production, de consommation, lignage, d’âges etc. De ce point de vue on peut voir nettement que du niveau macro ou microéconomique de l’organisation d’un secteur donné, l’agriculture pluviale en particulier, peut présenter des avantages, mais aussi des contraintes dans le processus de prise de décisions des acteurs, car une même personne peut se situer à différents cercles de décision au sein d’un même groupe social.

Pour les fonctions de décision liées à la conduite de l’agriculture au Sénégal et particulièrement dans la région de Fatick, communauté rurale de Ngayokhème, on peut distinguer différentes échelles d’intervention. L’Etat central définit les grandes lignes de la politique de développement, comme par exemple l’agriculture, et se charge des prérogatives de l’organisation de ce secteur par différents services à la base. La collectivité locale constitue une entité autonome. Elle suit certes les grandes lignes de la politique agricole mais, avec la loi portant sur les collectivités locale de 1996, elle est responsable du foncier, l’environnement, ainsi que le développement local, dès lors elle se reste la première collaboratrice de tous les acteurs à la base. La collectivité locale ne gère pas la compétence de l’agriculture, mais reste un «maillon essentiel à considérer en remontant les autres échelons supérieurs, de collectivités territoriales et des autres élus» (Innocent BUTARE et Jean-Sibiri ZOUNDI, 2004).

Dans les différentes échelles d’intervention, bon nombre d’éléments endogènes et/ou exogènes peuvent intervenir dans la décision. Ces éléments sont essentiellement la science, la politique, l’économie, la sociologie etc. De ce point de vue, le décideur, le bailleur de fonds, le chercheur, les opérateurs économiques et l’agriculteur (ISRA, 1990), animés par une volonté commune doivent synchroniser leurs interventions pour mieux tirer profit de leurs actions.

Le cadre physique et humain

Présentation de la région de Fatick

Située au centre ouest du Sénégal et aux latitudes (14° 19’N et 16° 25’W), la région de Fatick est au cœur du bassin arachidier. La capitale régionale du même nom Fatick est à 150km de la capitale du pays, Dakar. La région de Fatick est limitée à l’Est par la région de Kaolack, à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord et au nord-est par la région de Diourbel, au nord–ouest par Thiès et au sud par la République de Gambie . Elle couvre une superficie de 6.685 km2 et est divisée en trois départements (Fatick, Foundiougne et Gossas), huit (8) communes, neuf (9) arrondissements et vingt-huit (28) communautés rurales, soit une population globale de 724.345 habitants dont un nombre d’actifs s’élevant à 217.303 et une population rurale de 602.160 habitants et 122.185 de populations urbaines .

Evolution de la population

A. Lerricolais (Terrains anciens, approche renouvelée : analyse du changement dans les systèmes agraires sérère), note qu’à partir de la fin du XIXe siècle, les migrations sont marquées par la « réoccupation des zones limitrophes, l’extension vers les confins du Sine, les mouvements organisés vers Kaffrine dans les années trente, puis par la société des Terres neuves dans les années soixante-dix, les flux devenus dominants vers les villes depuis les années soixante-dix ».

Le Service Régional de la Statistique et de la Démographie rappelle dans son rapport de 2010 l’évolution de la population de Fatick. Ainsi en 1976, la population régionale était à 408.657, 509.702 habitants en 1988, puis à 615.558 habitants en 2002.

Caractéristiques de la communauté rurale de Ngayokhème

Présentation physique de la CR de Ngayokhème 

La présentation physique de la communauté rurale de Ngayokhème est faite selon les caractéristiques générales qui marquent le terroir. De cette étude monographique, il faut comprendre également celle du village de Sob. La communauté rurale de Ngayokhème est située dans l’arrondissement de Niakhar, département et région de Fatick. Elle partage des limites :
➤ au Nord, avec l’arrondissement de Ngoye dans le département de Bambey ;
➤ à l’Ouest, avec les arrondissements de Tattaguine et Fissel ;
➤ à l’Est, avec la communauté rurale de Patar ;
➤ au Sud, avec la communauté rurale de Niakhar.

La CR de Ngayokhème est marquée par un relief en majorité plat, sauf dans sa partie nord où il est observé quelques élévations à Ngangarlame et à Datel. Elle se situe dans la partie ouest de l’arrondissement et, selon les sources du plan local de développement (PLD), couvre une superficie de 112 km2 , soit 27,31 % de l’arrondissement et 4,23 % et 1,4 % des superficies du département. La communauté rurale est composée de 18 villages.

Les différents ouvrages consultés, ont fourni des informations nombreuses et variées. Le fait commun observé est la densité de la population. Valérie Delaunay et al. Dynamique démographique et dynamique du parc agroforestier à Faidherbia albida (Del.) A. Chev. en pays Sérère (Sob, Sénégal), note une croissance rapide de la population dans cette région. « La densité de population dans le Siin est passée de 130 habitants par km² en 1990 à 150 habitants par km² en 2000 » (V. Delaunay et al.). L’évolution rapide de la population n’est pas sans conséquence sur l’utilisation des ressources naturelles et surtout sur l’organisation sociale et traditionnelle des populations.

Le climat

La région est sous l’influence de deux régimes climatiques, le régime tropical soudanien et le régime sahélien. Ces deux types de régime climatique sont partagés entre deux saisons : La saison des pluies communément appelée « Navet ou Ndiig » respectivement en wolof et en sérère dure trois (3) mois voire quatre (4) allant habituellement de mi-juin à octobre, période faste pour l’agriculture pluviale. La saison sèche « noor ou ciid », occupe tout le reste de l’année, et contient en son sein les mois les plus frais mais aussi les mois les plus chauds de l’année. Selon les études de la météo sur l’évolution du climat, la région de Fatick connait un contraste avec un nord marqué par une pluviométrie relativement bonne, le sud caractérisé par une pluviométrie annuelle abondante d’environ 1000mm et une frange côtière de (63 km de cotes) à l’ouest qui joue fortement sur le climat.

Le régime des vents

Dans ces terroirs sérère, les vents sont très caractéristiques. Les principaux vents qui soufflent sont essentiellement:
● l’Harmattan, vent chaud et sec de l’Est, soufflant durant la saison sèche, est un véritable agent érosif, car pendant cette période le couvert végétal est faible et le sol est laissé nu. Il est à l’origine de beaucoup de poussière. Il souffle sur toute la partie Nord et Nord-est de la région entre le mois de février et avril.
● l’alizé maritime, présent dans la zone côtière, est généralement observé entre les mois de novembre et février.
● la Mousson, vent du Sud et principal agent responsable des pluies, s’installe de juin à octobre pendant l’hivernage. La Mousson est caractérisée par une charge forte en eau.

Les principaux vents qui balaient la région sont caractérisés par une:
● vitesse moyenne de 3 mètres par seconde, ce qui constitue un véritable agent érosif et de risque de maladie pour la population locale en saison sèche.
● direction presque constante allant du nord-nord-ouest à l’est-nord-est pendant la saison sèche et du Sud au Sud-Ouest (station météorologique de Fatick 2013) pendant la saison des pluies.

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Table des matières

Introduction générale
I. Problématique
II. Contexte de l’étude
III. Etat de l’art
IV. Objectifs et hypothèses de recherche
V. Le cadre méthodologique
PREMIERE PARTIE : Monographie de la communauté rurale de Ngayokhème
CHAPITRE I : Le cadre physique et humain
I. Présentation de la région de Fatick
II. Caractéristiques de la communauté rurale de Ngayokhème
CHAPITRE II : Le cadre socio-économique de l’agriculture
I. Le caractère sociologique de l’agriculture pluviale
II. Les acteurs sociaux
III. Le cadre communautaire de l’agriculture
DEUXIEME PARTIE: La gestion de l’agriculture pluviale dans la CR de Ngayokhème
CHAPITRE I : Fonctions et décisions liées à l’agriculture pluviale dans la CR Ngayokhème
I. Les outils fondamentaux de gestion de l’agriculture
II. Le cadre environnemental et privé de l’agriculture
III. La gestion technique
IV. AMMA : la science au service de l’agriculture pluviale dans la C.R. de Ngayokhème
CHAPITRE II: Fonctions et décisions liées à l’agriculture pluviale dans le village de Sob
1. Les cultures vivrières
II. Phases et décisions dans l’agriculture pluviale : exemple de la culture de l’arachide
Bibliographie
Table des matières
Index
ANNEXE

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