La solution du labyrinthe comme métaphore de la connaissance

Introduction

Lorsque le mot labyrinthe est prononcé plusieurs idées surgissent presque instantanément. Viennent en effet à l’esprit pêle-mêle des images de plans compliqués, d’ensembles inextricables, d’entrecroisement de voies enchevêtrées qui posent de tels problèmes d’itinéraire à celui qui s’aventure dans un endroit ainsi défini que la perspective d’une issue se révèle sinon impossible du moins problématique.
Si l’on se réfère d’ailleurs à la définition offerte par de nombreux dictionnaire à des époques pourtant différentes, force est de constater que c’est incontestablement la signification qui s’attache à ce mot : « Antiq. Edifice composé d’un grand nombre de chambres et de galeries dont la disposition était telle que ceux qui s’y engageaient parvenaient difficilement à en trouver l’issue.
Par ext. Petit bois dont les allées s’entrelacent si bien qu’on peut s’y égarer facilement. » 2 « Antiq. Enclos qui enfermait des bois coupés par un réseau inextricable de sentiers, des bâtiments, des galeries, aménagées de telle sorte qu’une fois engagé à l’intérieur, on ne pouvait en trouver l’unique issue. Par ext. Se dit d’un réseau compliqué de chemins tortueux, de galeries… dont on a peine à sortir. »

Labyrinthe maniériste

un plan complexe

L’impression que l’on ressent parfois devant un plan de quartier ou face à un enchainement de voies qui semblent masquer leur sortie trouve un écho avec l’emploi du mot labyrinthe dans la description architecturale de villes, comme n’ont pas manqué de le remarquer de nombreux chercheurs, à l’exemple de Laurence Liégeois : « La figure du labyrinthe est souvent utilisée pour décrire et analyser l’espace urbain, par les chercheurs et les penseurs de la ville, mais aussi par les artistes qui y voient une métaphore riche de sens. Le tracé – pour certains le dédale – des rues, la diversité du bâti et la multiplicité des stimuli reçus rendent l’espace urbain difficile à appréhender d’emblée et à maîtriser, particulièrement lorsque l’individu est confronté à une ville qu’il ne connaît pas. Non seulement le labyrinthe est une figure spatiale non immédiatement intelligible, mais il est aussi celle de la contrainte, car il impose au mouvement en son sein des barrières qu’il est difficile, voire impossible de contourner, selon le degré d’ouverture du labyrinthe. »
Comme nous l’avons spécifié dans la fin de notre introduction sans une définition un peu précise des différents types de labyrinthe aucune étude, selon nous, ne saurait prétendre offrir de conclusions sérieuses. Nous proposerons donc en préalable à chacun des rapprochements entre formes de labyrinthe et organisation urbaine une approche qui s’efforcera d’expliquer non seulement le fonctionnement interne du labyrinthe mais encore l’impression qu’il contribue à produire sur les personnes qui s’y aventurent.
Le labyrinthe maniériste, dont nous proposons un exemple ici, est constitué d’un grand nombre de voies dont beaucoup se révéleront des impasses (parmi les nombreux cas observables sur l’illustration ci-après nous en signalons, en guise d’exemple, trois par des astérisques rouges).
Les multiples ramifications sans issue rendent le cheminement difficile et incertain et exigent de faire preuve d’astuce et d’intelligence pour imaginer une solution. En effet une sortie existe mais elle est unique et rien n’indique la bonne direction. On conçoit aisément que toute la difficulté réside dans le choix que l’utilisateur est tenu de faire à chaque carrefour (sur notre exemple nous voyons que dès l’entrée trois possibilités A, B, et C lui sont offertes)

un espace clos, une réalité physique

Se perdre dans une ville est un acte courant surtout lorsque nous sommes nouveaux dans la ville. L’étranger n’a pas les repères nécessaires pour se retrouver. Il est perdu en raison, en majeure partie, de son ignorance. Il est donc contraint à errer dans l’espoir de découvrir un indice sur son parcours. Généralement les règles d’organisation sont difficiles à déterminer donc sans plan il existe peu de probabilités que le visiteur s’y retrouve.
Le labyrinthe maniériste peut permettre de se cacher et donc de s’isoler mais il est aussi un outil de protection et d’enfermement.
La citadelle définie comme une « Forteresse construite à l’intérieur ou près d’une ville, en vue de la défendre contre les assauts extérieurs ou les révoltes intérieures, et qui commande souvent aussi la campagne environnante » présente un cas particulier intéressant à étudier. En effet des murs sont édifiés afin de protéger la ville de tous les assaillants. Si ceux-ci parviennent à franchir les murailles, l’enchevêtrement des rues dans lesquelles les agresseurs vont se perdre formera opportunément une seconde protection. Cette situation est particulièrement visible dans le cas de la ville d’Eguisheim. Sur le plan cadastral nous pouvons noter aisément que la ville est formée par un cercle qui apparaît comme un noyau protecteur tandis qu’à l’intérieur, les ruelles s’entremêlent les unes avec les autres pour créer une seconde protection.
Les traboules de Lyon renvoient également à cette idée de protection. Ces chemins de traverse qui relient deux rues en traversant un pâté de maisons n’ont pas été nécessairement construites dans le but de perdre mais ont été très souvent utilisées pour se déplacer dans la ville à l’abri des autorités, qui, généralement ne connaissaient pas les configurations. Cette situation a été par exemple très utile lors de la seconde guerre mondiale pour les résistants qui grâce à leur connaissance des lieux possédaient un avantage certain sur les troupes d’occupation, perdues dans cet univers étranger.
La planification d’une ville peut être divisée en deux catégories, la planification sauvage, celle qui s’organise au fil du temps et des siècles selon des règles qui changent et la planification organisée que nous pourrions appeler également action d’urbanisation. Celle-ci peut se définir comme un « Ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l’organisation et à l’aménagement des espaces urbains, en vue d’assurer le bien-être de l’homme et d’améliorer les rapports sociaux en préservant l’environnement. »
Nous commencerons d’abord par développer les villes « anarchiques » qui ont une planification sauvage afin de comprendre comment et pourquoi elles s’apparentent à des labyrinthes maniéristes. Tandis que dans second temps nous développerons les villes systèmes qui s’organise selon un plan directeur et souvent une trame et expliquerons en quoi elles s’apparentent à des labyrinthes rhizome. Enfin nous expliquerons comment une ville ne peut s’organiser selon un plan de labyrinthe unicursal.

Le Labyrinthe rhizome

Une forme proliférante, l’immensité

Au fil de nos recherches il nous et arrivé de rencontrer sur internet des jugements de valeur sur les types de labyrinthe, tel blog décrétant par exemple que l’unicursal représentait le labyrinthe par excellence (vraisemblablement pour des raisons historiques), tel site consacré à des jeux, ignorant délibérément, pour sa part, toute autre forme que le maniériste (car c’est évidemment celui qui se prête le mieux à ce genre d’activité).
Si nous ne comptons pas entrer dans ces considérations nous remarquerons toutefois que le cas du labyrinthe défini initialement par Deleuze et Guattari sous le nom de rhizome se situe sans doute un peu à part des deux autres en ce qu’il apparait comme extensible à l’infini et qu’il ne comporte à proprement parler ni entrée ni sortie, ni dedans ni dehors et que tous les points qui le constituent sont connectés entre eux. Dans l’Apostille au Nom de la Rose, Umberto Eco le présente ainsi : « … le réseau, ou […] rhizome est fait de telle sorte que chaque chemin peut se connecter à chaque autre chemin. Il n’a pas de centre, pas de périphérie, pas de sortie parce qu’il est potentiellement infini. » L’illustration qu’il fournit ensuite dans De l’arbre au labyrinthe a très 19 souvent suscité des rapprochements avec le web (dont le nom renvoie lui-même à l’image de la toile d’araignée) et son fonctionnement.

Le chaos et le vertige, une perte imaginaire

Selon l’affirmation de Manuel Bello Marcano, « Le labyrinthe transforme notre vision de l’espace urbain en une fascinante série de défis et d’inconvénients. Il est un système d’organisation spatiale chaotique et codifié qui se nourrit de l’erreur. […] Aujourd’hui, la villelabyrinthe est un dédale qui nous montre une vision d’ensemble au travers d’une géographie dominée par la technologie de l’information. Pourtant, elle nous séduit également avec le fourmillement constant de ses petites «erreurs» et singularités qui découlent de notre quotidien cartographique. »
La structure d’un plan de métro pourrait apparaitre comme un exemple « d’organisation 26 spatiale chaotique et codifié[e] ». En effet, par son caractère abstrait ce plan ne permet absolument pas de se situer dans la ville mais paradoxalement il facilite la compréhension du parcours car il prend du sens dans le microcosme que représentent les lignes de métro acquérant ainsi une logique interne.
Par ailleurs, il s’agit de nuancer l’impression de perte de repères ressentie par le passant car cet égarement n’est pas forcément dû à l’organisation d’un plan ou d’une structure aux multiples embranchements.
Les villes contemporaines de plus en plus modernisées ont souvent une organisation simple mais l’évolution des technologies crée des villes bien plus complexes, organisées non plus horizontalement mais par strates verticales. S’installe alors au sein de la ville une seconde organisation qui est, elle, bien plus chaotique.
Dans ces immenses mégalopoles plusieurs artistes ont essayé de montrer les méandres que les villes pouvaient produire dans la pensée. Métaphoriquement la multiplication des hypothèses et des choix produits par la ville représente la réalité complexe dans laquelle vivent les protagonistes.
Nous songeons par exemple à la ville de Tokyo qui par son effervescence humaine a 27 tendance à provoquer chez le voyageur une sensation d’égarement. En effet, la mégalopole est tellement immense et dense qu’elle donne au visiteur l’impression d’être perdu dans des méandres infinis. Ce sentiment est particulièrement bien évoqué dans le film Lost intranslationde Sofia Coppola où les personnages perdus dans leur propre vie se retrouvent seuls dans une ville qu’ils ne connaissent pas. Le contraste entre ce chaos et le calme de l’hôtel Park Hyatt dans lequel ils résident est particulièrement saisissant et donne un aspect encore plus nébuleux à la ville.

Le labyrinthe unicursal

La solution du Labyrinthe comme métaphore de la connaissance

Le labyrinthe parfois qualifié de classique, puisqu’il puise son origine dans la mythologie grecque, désigné désormais sous le nom d’unicursal en raison du trajet qu’il propose, est constitué d’un parcours somme toute linéaire, ce que souligne Umberto Eco : « Le labyrinthe classique dit de Cnossos, est unicursal : en y entrant, on ne peut qu’atteindre le centre, et du centre, on ne peut que trouver la sortie. Si on « déroulait » le labyrinthe unicursal, il nous resterait dans les mains un unique fil.»
En effet malgré l’apparence complexe de son plan, souvent enveloppé en forme de spirale (voir l’illustration traditionnelle) et les multiples méandres et circonvolutions qu’il présente, il s’agit pour l’utilisateur, ni plus ni moins que de suivre docilement l’itinéraire imposé. La difficulté majeure consiste donc à atteindre le centre et, de là, à revenir sur ses pas afin de regagner la sortie. En fait, on peut imaginer qu’en raison de la longueur du parcours et des tours et des détours que réalise l’utilisateur, ce dernier s’imagine qu’il se perd irrémédiablement ce qui contribue peut-être à créer chez lui une certaine angoisse. Pourtant, comme le souligne encore Umberto Eco : « Il ne permet à personne de s’égarer : vous entrez et vous arrivez au centre, puis vous allez du centre à la sortie. C’est pourquoi au centre, il y a le Minotaure, sinon l’histoire perdrait toute sa saveur, ce serait une simple promenade de santé. Oui, mais vous ne savez pas où vous allez arriver, ni ce que fera le Minotaure. Et la terreur naîtra peut-être. »
Nous émettrons l’hypothèse que, dans ce cas précis, la perte de repères nait vraisemblablement du manque de recul par rapport à l’ensemble du système, lequel est sans doute provoqué par la hauteur des parois qui empêche une projection globale. En effet, lorsque le labyrinthe est seulement tracé sur le sol, qu’il est, par exemple, matérialisé par des pierres comme dans l’exemple ci-dessous, une personne peut mentalement imaginer le parcours qu’elle aura à effectuer et prendre alors conscience de l’absence de difficultés.
On relève des traces de ce type de labyrinthe sur des monnaies, des tableaux ainsi que sur le dallage de plusieurs cathédrales. En effet la religion a eu souvent recours à ce type de labyrinthe pour inciter à la méditation. En fait, en ce cas, la représentation est double et offre curieusement deux images opposées. D’une part, c’est la vision de l’échec d’un univers hostile, l’idée d’enfermement, d’obstacles multiples que l’être humain ne parvient pas à surmonter; le labyrinthe devient métaphore d’une lutte perdue contre les péchés. D’autre part, d’un point de vue spirituel il est associé au « chemin de Jérusalem » c’est-à-dire un pèlerinage certes qui reste accessible à tout chrétien même s’il semble compliqué. Il est alors synonyme d’une épreuve à affronter pour aboutir au salut, au terme d’un long cheminement. La perte de soi dans les méandres du labyrinthe permettait aux pèlerins de progresser vers la plénitude et d’en ressortir nouveau. Le but était donc de parcourir le circuit et de se laisser guider sans réfléchir.
On peut voir des exemples de ce second type de labyrinthe dans le pavage en marbre noir et blanc que les pèlerins devaient arpenter dans la cathédrale d’Amiens , ou dans le dallage de lacathédrale de Chartres. On en trouve encore un dans la basilique de saint Quentin de l’Aisne.

Se perdre sans se perdre

Comme nous l’avons démontré auparavant, dans une ville, de multiples parcours sont tracés. Chacun d’entre eux menant à plusieurs nœuds et à plusieurs destinations. La subtilité et la particularité du labyrinthe unicursal résident dans l’impossibilité du choix puisqu’un seul parcours est possible. Il s’agit d’un parcours prédéfini qui donne l’impression que l’on s’est perdu non pas parce qu’il est semé d’embûches mais parce qu’il fait faire des détours et qu’on manque singulièrement de perspective d’ensemble. Pour en comprendre le principe il faudrait s’imaginer être embarqué dans un flux sans être capable d’en contrôler le cours. L’itinéraire serait tracé mais le parcours complexifié.

Une ville utopique

Une dernière interrogation surgit : le labyrinthe unicursal dans une ville ne relève-t-il pas de l’utopie ?
Il est en effet difficilement concevable d’imaginer une ville unicursale sur le même plan que les villes actuelles. En effet un seul parcours sur un plan horizontal serait voué à l’échec pour des raisons de fonctionnalité. Une seule rue capable de desservir toute une ville entière sans proposer de rues intermédiaires constituerait certes un labyrinthe mais provoquerait aussi une perte de temps considérable pour tous les habitants. Pour autant nous pouvons tout de même essayer d’imaginer une ville futuriste comme la tour de Babel, une ville verticale qui tend à toucher le ciel et qui de cette manière pourrait être desservie par une rampe en forme de spirale qui mènerait jusqu’en haut de la tour.

Conclusion

Nous avons maintes fois remarqué que très souvent on associait les mots ville et labyrinthe sans que cela ne corresponde vraiment à des conclusions issues d’une réflexion sur le sujet . Cela s’explique aisément sans doute par le fait que s’égarer dans le dédale des rues est une situation que nous connaissons tous et que l’image qui surgit spontanément alors est celle du labyrinthe, comme symbole quasi obligé ou archétype caractérisé dans cette situation. Se perdre dans les méandres urbains ne se résume cependant ni simplement ni systématiquement à cela.
La ville est une machine qui prend l’individu dans ses réseaux d’engrenages que ce soit pour l’étourdir dans des ruelles étroites et sans points de vue ou pour l’engourdir dans d’immenses perspectives vertigineuses, voire même pour le déstabiliser en lui faisant sentir qu’il est étranger, qu’il évolue dans un monde qui n’est pas vraiment le sien et qu’il n’est pas parvenu à dominer complètement, dont il ne connaît pas toutes les règles de fonctionnement comme le notent les chercheurs du CETHIS dans la présentation de leur séminaire : « la ville devenant le lieu du déracinement, de l’anonymat, de la désaffiliation et donc lieu de « décivilisation » » 38 Même s’il s’agit d’une fiction, dont le but premier est à l’évidence de déclencher le rire, le fameux sketch de Raymond Devos dans lequel des automobilistes victimes d’une situation 39 absurde tournent indéfiniment sur une place sans issue, pourrait sans doute rendre métaphoriquement compte de l’impression de piège pour l’individu que peuvent engendrer certaines structures urbaines.
Cette impression peut à juste titre sembler écrasante au point que dans ses recherches sur le devenir des villes et leur évolution future Yona Friedman en vient à conclure : « La ville, en tant que mécanisme, n’est donc rien d’autre qu’un labyrinthe : une configuration de points de départ, de points terminaux, séparés par des obstacles. »
Comme nous avons pu le montrer, de multiples facteurs entrent en jeu dans la création de l’effet évoqué et il serait sans doute illusoire de croire que telle ou telle trame de ville suffit à apporter une solution. Nous avons, entre autres, examiné le cas de La Plata, qui a prouvé par exemple que son ordonnancement strict n’a pas rendu le résultat escompté.
Il n’est pas question non plus de noircir le tableau. Dans une ville, de multiples parcours sont tracés, chacun menant à plusieurs nœuds, à plusieurs destinations, et dans une certaine mesure chaque habitant propose son propre chemin et utilise l’espace libre offert pour déambuler et se laisser porter par l’organisation du tracé urbain. Un autre rapport à la ville-labyrinthe pourrait alors s’imaginer : si au lieu de subir cette perte de repères on la vivait comme un jeu et un défi, l’espace urbain deviendrait beaucoup plus fascinant à arpenter.
« Dans l’Antiquité, vaste édifice comprenant d’innombrables salles agencées de telle manière que l’on ne trouvait que difficilement l’issue.
Réseau compliqué de chemins, de galeries dont on a du mal à trouver l’issue. »
En architecture le labyrinthe renvoie à une forme et un concept qui existent depuis la mythologie. L’accumulation et l’enchevêtrement d’itinéraires multiples aboutissant à un réseau complexe incitent souvent à parler de labyrinthe à propos de ville.
Il semblera opportun d’opérer un certain nombre de distinctions entre plusieurs types de labyrinthes, en fonction notamment de leur forme, de l’objectif qu’on leur assigne, de ce pour quoi ils ont été initialement créés. Un but physique, spirituel ou mental peut animer le parcours du labyrinthe.
Dans la mythologie le labyrinthe est conçu pour qu’on s’y perde et qu’on ne puisse jamais en ressortir. Dans la légende du Minotaure, il convient de rappeler que le labyrinthe correspond à une commande passée à un architecte, Dédale, avec une consigne expressément formulée : cette construction était en fait destinée à enfermer un homme à tête de taureau qui ne devait pas pouvoir en ressortir.
Dans sa réécriture originale de cette histoire, « La demeure d’Astérion », Borges fait allusion à ce fait : « Il est exact que je ne sors pas de ma maison ; mais il est moins exact que les portes de celle-ci, dont le nombre est infini, sont ouvertes jour et nuit aux hommes et aussi aux bêtes. Entre qui veut. […] Selon une autre fable grotesque, je serais, moi, Astérion, un prisonnier.
Dois-je répéter qu’aucune porte n’est fermée ? Dois-je ajouter qu’il n’y a pas une seule serrure ? »
Ce labyrinthe particulièrement complexe cache un monstre aux yeux du monde. Si quelqu’un s’aventure dans le labyrinthe il s’y engouffre à jamais et sera dévoré par le Minotaure.
La légende veut d’ailleurs que le créateur se soit lui-même montré incapable d’en sortir autrement que par la voie des airs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le nom propre « dédale » est passé dans la langue courante pour désigner un agencement particulièrement confus : « Par antonomase ou métonymie, on appelle dédale, du nom du constructeur légendaire du labyrinthe crétois, tout lieu où l’on risque de s’égarer en raison de la complexité des tours et détours et, abstraitement, tout ensemble de choses embrouillées et confuses ; de sorte que les deux mots labyrinthe et dédale sont pratiquement synonymes. »
Dans le langage courant, comme nous l’avons rappelé plus haut, la notion de labyrinthe équivaut à l’idée de se perdre mais il convient de noter qu’elle englobe à la fois l’idée de se perdre physiquement et celle de se perdre mentalement. En outre, un labyrinthe n’est pas seulement un système qui perd l’être humain, il peut aussi représenter le monde autour de lui, qui livre une réalité complexe et parfois compliquée à cerner.
Cette exploitation figurée du concept renvoie à une des caractéristiques intrinsèque du labyrinthe: la notion de difficulté, qu’en certains cas elle accentue et souligne davantage au point de lui accorder la primauté.
De ce fait, dans un labyrinthe, des sensations surgissent inévitablement, l’explorateur doit comprendre son corps dans l’espace, il réfléchit à chaque décision qu’il prend. Dans la vie quotidienne le sens de la vue reste celui qui est le plus utilisé de tous. La désorientation et la tromperie amènent l’utilisateur à ne plus faire confiance à sa seule vue. Il voyage dans un espace qu’il apprend à connaitre au fil du trajet. Le labyrinthe peut offrir plusieurs possibilités de parcours, ce qui implique nécessairement un choix à chaque alternative. En général on en ressort changé.

 

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Table des matières
SOMMAIRE
AVANT PROPOS
INTRODUCTION
I Le labyrinthe maniériste
1) Un plan complexe
2) Un espace clos, une réalité physique
II Le labyrinthe rhizome
1) Une forme proliférante, l’immensité
2) Le chaos et le vertige, une perte imaginaire
III Le labyrinthe unicursal
1) La solution du labyrinthe comme métaphore de la connaissance
2) Se perdre sans se perdre
3) Une ville utopique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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