La série Le Petit Nicolas de René Goscinny (France) et Les Aventures de Madjid de Houchang Morâdi–Kermâni (Iran)

Depuis quelque temps, la notion de «patrimoine» s’est imposée dans la littérature de jeunesse. Ce fait est dû à l’intérêt grandissant pour l’histoire des livres d’enfance et de jeunesse, tant de la part des chercheurs que du public et des professionnels du livre et parallèlement, au recul temporel d’un siècle maintenant, sur la production éditoriale estampillée «jeunesse». Ce domaine d’étude suscite une demande croissante de documentation, d’où le besoin de repérer ou de constituer des collections spécialisées . C’est pourquoi on peut remarquer des éditeurs se mettant à publier des titres portant l’étiquette «patrimoine», des bibliothèques planifiant l’acquisition de livres spécialisés afin d’ouvrir des «centres patrimoniaux» . De plus, il y a des bibliothèques fondées sur l’idée de sauvegarder le patrimoine . Dans l’enseignement, on a le souci de présenter des œuvres patrimoniales aux élèves dans les cours de littérature et pour l’enseignement des langues, il est nécessaire de recueillir des textes et de constituer des anthologies. Parallèlement, quelques colloques dans le domaine de la littérature de jeunesse traitent de ce sujet, comme le colloque organisé par la bibliothèque L’Heure Joyeuse , celui de l’Université de Sherbrooke, de l’université Lumière Lyon 2 , de la BnF  et de l’Université de Cergy Pontoise .

Le Petit Nicolas de René Goscinny 

La série du Petit Nicolas est une série innovante, qui a laissé une empreinte durable sur la production ultérieure dans la littérature. Le premier livre du Petit Nicolas est né en 1960, dans la période d’aprèsguerre marquée par la volonté de reconstruire le pays, d’aller de l’avant. Nicolas est un enfant de cette période qui découvre la modernité domestique et le développement économique . Ces histoires évoquent bien cette période et sont racontées par la bouche de Nicolas, le personnage principal. Dans l’histoire littéraire du XXe siècle , cet ouvrage se dresse dans la période 1960-1985 que l’on peut caractériser ainsi : dans cette période, la culture littéraire fut remise en question et une paralittérature (bande dessinée, etc …) et des moyens d’expression nouveaux (cinéma, radio, télévision …) se sont développés. Cette sorte de littérature a été consommée par le grand public. Il est à noter que Le Petit Nicolas a été publié pour la première fois comme des histoires sous la forme d’une bande dessinée apparue dans un quotidien . Dans cette période, le marché du livre a constitué l’enjeu d’intérêts importants et les médias ont accentué la transformation du livre en objet de consommation. Dans le domaine de la littérature de jeunesse, aussi, on rencontre des changements pendant cette période. Au lendemain de la guerre, la prise en compte des besoins de lecture des enfants se fit dans les communes rurales, au travers des 17 bibliothèques centrales de prêt (créées en 1945) et de la soixantaine de salles  » pour enfants  » des bibliothèques municipales. En 1951 est créée l’option jeunesse du CAFB, certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaires. La Joie par les Livres est fondée en 1963 par Anne GrunerSchlumberger, qui souhaitait ouvrir, aux enfants des quartiers populaires, un lieu inspiré par le modèle anglo-saxon de lecture publique. Quelques années plus tard, une bibliothèque destinée aux enfants est construite. Tous les éléments architecturaux de cette bibliothèque ont été adoptés aux goûts et besoins des enfants. Le meilleur dans la production internationale du livre pour enfants a été offert par cette bibliothèque. Trois bibliothécaires spécialisées ont  préparé le fonds de la bibliothèque et elle fut ouverte le 1er octobre 1965. Dans les années 1970, la graphie et les illustrations sont en parfaite adéquation avec le texte. L’album de jeunesse est né dans les années 1960. Le père de Nicolas, illustrateur, s’appelle Jean-Jacques Sempé. Il a créé des illustrations inoubliables pour les histoires de Nicolas. Dès 1965, les éditions scolaires de « L’École » proposent une nouvelle collection « L’École des Loisirs » se présentant sous la forme d’albums, permettant une lecture ouverte et imaginative, à l’opposé de la lecture fermée et rationnelle des manuels scolaires. Le thème central du Petit Nicolas est l’école. Le titre de cette fameuse édition nous a amenés à réfléchir sur la dichotomie que nous faisions au début entre éducation et loisirs : éduquer par le plaisir, par le jeu, se divertir sans renoncer à l’exigence littéraire, mettre en scène l’école dans une lecture extra scolaire, voici quelques-unes des idées nouvelles qui émergent dans les années 1960. La littérature de jeunesse en 1960, tout en s’adressant aux enfants, les ramène souvent, d’une façon inavouée, aux schémas de pensée, aux cadres de référence des adultes. Mais, Goscinny essaie précisément de rompre avec cette habitude et choisit pour cela de se mettre à la hauteur de l’enfant. L’écriture du «je» s’est répandue dans la littérature de jeunesse au cours des années 1970-1980.

Dans les années 1960, apparaît une génération d’auteurs illustrateurs, véritables créateurs qui bousculent toutes les conventions de la littérature de jeunesse et s’adressent directement aux attentes des enfants. Les illustrations humoristiques de Sempé ont accentué le côté comique des histoires qui attire l’attention des lecteurs. Mais, Goscinny s’écarte du courant des années 1970 dans lequel la littérature de jeunesse ose aborder des thèmes tabous. La fin des années 70 voit l’apparition d’un phénomène important : les premières grandes collections au format de poche. Par exemple, «Folio Junior» est créé par Gallimard en 1977. Le Petit Nicolas et les autres classiques l’ont alimenté. C’est ainsi que l’accès du livre s’est démocratisé. René Goscinny, un des pères de Nicolas, fut un scénariste de génie, écrivain, cinéaste, révolutionnaire de la bande dessinée. Il a créé de multiples personnages inoubliables pour faire rire les enfants. Cet auteur est né le 14 août 1926 à Paris. Sa famille émigre en Argentine où il suit toute sa scolarité dans un collège français. C’est à New York qu’il débute sa carrière. Rentré en France au début des années 1950, il donne naissance à toute une série de héros légendaires. Goscinny imagine les aventures du Petit Nicolas avec Jean-Jacques Sempé. Puis, il crée Astérix avec Alberto Uderzo. Le triomphe du petit Gaulois sera phénoménal. Traduites en 120 langues et dialectes, les Aventures d’Astérix font partie des œuvres les plus lues au monde. Cet auteur réalise en même temps Lucky Luke avec Morris, Iznogoud avec Tabary, etc. À la tête du journal Pilote, il révolutionne la bande dessinée, l’érigeant au rang de «9e Art». Cinéaste, Goscinny fonde le studio Idéfix avec Uderzo et Dargaud. Il réalise quelques chefs-d’œuvre du dessin animé : Astérix et Cléopâtre, les Douze Travaux d’Astérix … Il recevra à titre posthume un César pour l’ensemble de son œuvre cinématographique. Le 5 novembre 1977, René Goscinny nous quitte brutalement à l’âge de 51 ans. Les succès d’Astérix, de Lucky Luke, du Petit Nicolas ou d’Iznogoud font de René Goscinny l’un des humoristes les plus célèbres au monde. Scénariste de génie, il a su s’associer aux plus grands dessinateurs : Sempé, Uderzo, Morris, Tabary… Son œuvre fait désormais partie du patrimoine culturel français, prescrite dans les écoles pour l’apprentissage de la lecture et du français. «La France ne sait pas honorer comme elle le devrait ceux qui ont de l’humour, qui la font rire et qui enrichissent notre patrimoine et notre  mémoire de créatures amusantes et poétiques dont chaque enfant aimerait être l’ami. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de rues Goscinny ? De bibliothèques Goscinny, de collèges Goscinny?» s’interrogeait Bernard Pivot.

Les Aventures de Madjid de Houchang Morâdi-Kermâni 

L’auteur des Aventures de Madjid est né dans un pays oriental, qui fait partie d’un haut plateau de l’Asie, un des premiers issus de la civilisation, pays du père des droits de l’homme, Cyrus  ; un pays souverain et indépendant avec une histoire remarquable, un peuple d’une extrême hospitalité, oui, de l’IRAN, l’Éternel IRAN , de ce pays de contrastes qui fut le centre d’intérêt de certains touristes français comme Pierre Loti :

Pays de vastes empires, de dynasties qui se succèdent, apportant des forces nouvelles lorsque les anciennes se sont affaiblies. Pays de rêves, de contes, de légendes, mais pays des astronomes, des mathématiciens précis. Pays de désert brûlants, de lumière blanche, implacable, aveuglante, et pays de crépuscule doux, de jardins secrets où coule l’eau précieuse des sources et des fontaines, sous l’ombre bénie des plantes et des pins. Pays de palais aux mille miroirs, de salles aux plafonds élevés et aux stalactites d’azur, mais aussi de villages de masures en terre battue.

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Table des matières

Listes des figures
Liste des Tableaux
Introduction
Le Petit Nicolas de René Goscinny
Les Aventures de Madjid de Houchang Morâdi-Kermâni
Les outils de recherche
Les chapitres
Chapitre I : Patrimoine culturel et littérature pour la jeunesse : questions de “transmission” et de réception
Pourquoi associer Le Petit Nicolas et Les Aventures de Madjid : justification
et présentation des œuvres
Le Petit Nicolas
Les Aventures de Madjid
L’œuvre humoristique : le patrimoine dans la littérature de jeunesse
La notion du patrimoine, indissociable de la notion de culture
La notion de la culture
Les informations au sein de la notion de la culture
Les éléments constitutifs de la culture
Les caractères de la culture
La culture possède des valeurs
La culture est diffusée
La culture est symbolisée
La culture est protégée
La notion de «patrimoine»
Les enjeux de la notion de patrimoine
Le caractère du patrimoine immatériel
Le patrimoine est transmis
Le patrimoine est protégé
Les institutions comme support du patrimoine : le cas iranien
Le Conseil du livre pour Enfants
L’Institut pour le Développement Intellectuel des Enfants et des
Adolescents
Institut de Recherche sur l’Histoire de la Littérature
de Jeunesse en Iran : IRHLJ
Le Centre de Recherches sur la Littérature de Jeunesse
La réception des œuvres étudiées
Le destinataire
Des œuvres largement diffusées depuis leur parution
La poly-exploitation
Le Petit Nicolas et les exploitations
Les Aventures de Madjid et les exploitations
La légitimité
Chapitre II : La «valeur» littéraire : l’esthétique de l’œuvre patrimoniale
Les fonctions de la littérature de jeunesse
Adapter au destinataire enfant : par le lecteur implicite
Les ruptures
L’adhésion
Sensibiliser le lecteur par « la défamiliarisation»
Créer la familiarité par «la défamiliarisation»
Au niveau lexical
Au niveau émotionnel
Au niveau sémantique
Au niveau syntaxique
L’attrait du Petit Nicolas : procédés stylistiques
L’attrait des Aventures de Madjid : procédés stylistiques
Chapitre III: «La protection» du patrimoine : la traduction de l’œuvre Patrimoniale
La réception des œuvres traduites dans les autres pays
La traduction du Petit Nicolas
La traduction des Aventures de Madjid
Réactions des lecteurs étrangers face aux traductions
Les Avis sur la traduction du Petit Nicolas
Les Avis sur la traduction des Aventures de Madjid
La qualité de la traduction
Les procédés techniques du travail
L’emprunt
Le calque
La traduction littérale
La transposition
La modulation
L’équivalence
L’adaptation
La naturalisation
L’infantilisation
Étude de la traduction du Petit Nicolas
Étude de la traduction des Aventures de Madjid
Conclusion

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