La sélection cynotechnique des chiens

La sélection cynotechnique des chiens

Le Berger Belge Malinois

Les variétés de Berger Belge sont constituées du Groenendael, du Tervueren, du Laekenois et du Malinois. Ce dernier représente la seule variété compétente pour le travail, les autres étant rarement efficaces. Le Malinois possède une robe à poil court de couleur fauve et un masque noir. Musclé, il paraît fin sans être pour autant maigre. Son poids oscille également autour de 25-30 kilos et la taille tourne autour de 60-65 cm au garrot. Ce chien est d’un tempérament nerveux, allant de l’hypersensibilité au caractère très affirmé. Il s’adapte également à tous les dressages et demeure, sans contestation, « le chien » pour travailler. Il possède des capacités innées pour le mordant ainsi qu’un nez remarquable lui permettant de s’orienter vers plusieurs disciplines. Il convient cependant de souligner que la gendarmerie change actuellement d’optique. Elle se tourne vers la formation d’animaux monovalents, ce qui laisse entrevoir l’utilisation d’autres races. En effet, la monovalence fait disparaître la nécessité d’avoir absolument un chien capable de défendre ou d’attaquer, c’est à dire un chien imposant et d’un certain caractère.

On illustrera ce point plus en détail dans la dernière partie consacrée aux perspectives du centre. C’est ainsi qu’on peut déjà noter l’introduction de races nouvelles durant le stage d’automne de l’année 2002 avec un Labrador en recherche de stupéfiants et un Doberman en piste et défense. De plus, un Bouvier des Flandres était à l’essai en tant que chien d’intervention.

L’examen clinique

Quand le chien arrive au S.V.U., pour n’importe quel motif que ce soit (consultation, simple pesée…), il doit rentrer muselé et tenu en laisse par son maître afin d’assurer la sécurité du personnel et des chiens entre eux. Le vétérinaire va alors procéder à un examen clinique complet de l’animal et dispenser des soins si son état le nécessite. Une fiche de visite médicale d’entrée est rédigée par la secrétaire médicale en même temps que se déroule l’examen clinique. On trouve sur cette fiche l’identification complète de l’animal puis les pièces fournies avec le chien à son arrivée (carnet de vaccinations, certificat sanitaire international, radiographies…) et enfin tous les résultats de l’examen clinique que voici (cf annexe 1).

Tout d’abord, on commence par mesurer la taille du chien, effectuer une pesée et évaluer son état d’entretien. En fonction de ces deux derniers critères, on ajuste la ration journalière de l’animal (quantité de nourriture quotidienne, un ou deux repas par jour). Puis on procède à l’examen clinique du chien, appareil par appareil. On commence d’abord par regarder l’état d’entretien des coussinets.

En effet, les coussinets d’un chien de travail sont très sollicités et les plaies sont une pathologie récurrente au centre. Ensuite on ausculte les appareils cardiaque puis respiratoire avant d’effectuer une palpation abdominale pour évaluer l’état de l’appareil digestif. Enfin, avant de s’intéresser à l’appareil ostéo-articulaire, le vétérinaire aura pris soin de faire un examen approfondi des muqueuses buccales, de la denture, des yeux et de l’état du fond d’oeil ainsi que celui des oreilles (au passage il vérifiera si un tatouage est présent et s’il demeure encore visible) sans oublier l’aspect de la peau et du pelage dont la couleur sera également mentionnée sur la fiche pour compléter l’identification du chien. L’examen clinique se termine par l’examen ostéo-articulaire qui repose essentiellement sur la manipulation des membres du chien. On examine d’abord chaque hanche (flexion, extension, abduction) puis chaque coude (flexion, extension) avant d’effectuer quelques pressions le long du rachis (surtout au niveau lombo-sacré) pour déceler une éventuelle douleur ou des craquements à la mobilisation d’une ou plusieurs articulations.

La radiographie de face du bassin

Le premier cliché radiographique que l’on prend va permettre d’évaluer le stade de dysplasie coxo-fémorale de l’animal, maladie décisive dans la sélection du chien en gendarmerie et considérée d’ailleurs comme vice rédhibitoire. Le chien est allongé en décubitus dorsal sur la table de radiographie. Un coussin matelassé en forme de gouttière assure un certain confort pour l’animal ainsi que pour les personnes chargées de la prise des radiographies : en effet, le coussin permet une bonne contention du chien qui est maintenu ainsi bien droit avec le bassin parfaitement de face. Deux personnes se chargent de la prise des radios.

L’une se place au niveau de la tête et tient les membres antérieurs de l’animal alors que l’autre saisit les membres postérieurs au niveau des jarrets, ceux-ci étant maintenus à quelques centimètres de la table. On place le chien et on règle le diaphragme de l’appareil de sorte que la surface radiographiée couvre tout le bassin ainsi que les fémurs et les rotules. Il faut obtenir une radio des hanches en pleine extension : le vétérinaire, qui se charge des membres postérieurs, exerce une traction soutenue sur ceux-ci ; l’assistant agit de même avec les membres antérieurs pour faire contrepoids.

Cependant, avant de prendre la radio, le vétérinaire doit veiller à respecter plusieurs paramètres de contention. Il doit d’abord disposer les membres postérieurs de telle sorte que les fémurs se retrouvent parallèles entre eux ainsi qu’au rachis. Il doit ensuite exercer une rotation médiale des grassets de façon que les rotules se retrouvent au zénith. Une fois tous ces paramètres pris en compte, le vétérinaire prend la radio d’une simple pression du pied sur une pédale. Cette prise de radio, comme on vient de le voir, demande beaucoup de rigueur car l’interprétation du cliché qui en découle peut varier considérablement selon que ces paramètres sont plus ou moins bien respectés. On veille donc, avant d’interpréter toute radiographie de dysplasie coxo-fémorale, à ce que ceux-ci aient été respectés. Outre le choix des constantes radiographiques qui peut éventuellement être remis en cause, on vérifie que tout le bassin apparaît sur la radio, que les fémurs sont parallèles et les rotules situées au zénith.

En ce qui concerne l’évaluation de la position du bassin qui doit être parfaitement de face, on peut comparer les trous ovalaires et la largeur des ailes iliaques. Ensuite on peut évaluer le parallélisme des fémurs en comparant la surface de recouvrement de chaque fémur sur la pointe ischiatique correspondante.

La dysplasie coxo-fémorale en quelques mots

La dysplasie coxo-fémorale est une maladie qui touche, comme son nom l’indique, les hanches de l’animal. On trouve cette affection chez toutes les races de chiens et il n’y a aucune prédisposition sexuelle. La cause est encore inconnue mais on sait que plusieurs gènes sont impliqués dans la maladie et qu’un chien a plus de chances d’être atteint si ses parents sont touchés. La maladie se traduit par une mauvaise conformité entre la tête fémorale du membre et le cotyle dans lequel elle s’imbrique. Par conséquent, la tête fémorale bénéficie d’une trop importante liberté de mouvements : on parle de laxité articulaire. La subluxation de la tête fémorale occasionne ainsi des distensions capsulo-articulaires et des fractures par tassement du sourcil acétabulaire. Toutes ces lésions tissulaires sont à l’origine d’une douleur, renforcée par les contractures musculaires réflexes. Cette douleur, ainsi que la boiterie d’un ou des deux membres qui en résulte, sont deux éléments capitaux dans le diagnostic clinique de la dysplasie coxo-fémorale.

Ces signes peuvent apparaître entre 4 mois et un an ; on constate alors une baisse d’activité de l’animal, sa posture et sa démarche sont anormales : il y a asymétrie de la position assise, mobilisation simultanée des postérieurs lors de la course, « chaloupement » du train arrière et l’animal se soulage en ramenant ses membres postérieurs en avant de façon à reporter l’essentiel de son poids sur les membres antérieurs.

A terme s’installe la plupart du temps un processus arthrosique, en conséquence des perturbations biomécaniques de l’articulation, qui continue à alimenter la douleur. Le fait de sélectionner des chiens selon certains points tels qu’un bon tempérament ou une grande taille pourrait accroître le risque d’apparition de critères indésirables comme la dysplasie. La méthode pour diminuer la prévalence de la maladie est la sélection de chiens indemnes et donc l’éviction pour la reproduction de tous les animaux atteints en réalisant des examens radiographiques.

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Table des matières

Liste des illustrations
Lexique
Introduction
1ère partie : L’historique et les missions du centre de formation des chiens et maîtres de chien de la gendarmerie

Chapitre 1 : L’historique du centre
Chapitre 2 : Les missions du centre
1.Le recrutement et le débourrage des chiens
2.La formation initiale des équipes cynophiles
3.Le suivi et l’entretien des équipes cynophiles
4.La recherche de nouvelles techniques d’utilisation du chien
5.Le concours opérationnel aux unités
6.La formation des personnels du centre
Chapitre 3 : La fiche technique du centre
2ème partie : La sélection des acteurs et la constitution des équipes
Chapitre 1 : La sélection des chiens
Sous-chapitre 1 : La sélection zootechnique
1.La sélection selon la race
1.1. Le Berger Allemand
1.2. Le Berger Belge Malinois
2.La sélection selon le sexe
3.La sélection selon l’âge
Sous-chapitre 2 : La sélection médicale des chiens
1.Le déroulement de l’examen médical
1.1. La visite d’entrée
1.1.1. L’examen clinique
1.1.2. Les procédures et les soins apportés à l’animal
1.1.2.1. L’identification
1.1.2.2. La vaccination
1.1.2.3. Le déparasitage
1.2. La visite d’examens radiographiques
1.2.1. Les radiographies de dépistage de la dysplasie coxo-fémorale
1.2.1.1. La radiographie de face du bassin
1.2.1.2. La radiographie en distraction
1.2.2. La radiographie de profil des coudes
1.2.3. La radiographie du rachis lombo-sacré
2.Les critères définissant un avis vétérinaire défavorable à l’achat d’un chien en gendarmerie
2.1. Des notions de législation : la vente, les vices cachés et rédhibitoires
2.2. La dysplasie coxo-fémorale
2.2.1. La dysplasie coxo-fémorale en quelques mots
2.2.2. L’interprétation des radiographies
2.2.2.1. La radiographie officielle de dysplasie
2.2.2.2. La radiographie en position de distraction
2.2.3. Des exemples de radiographies
2.2.3.1. Des stades indemnes de dysplasie
2.2.3.2. Des stades avancés de dysplasie
2.3. Les autres affections médicales
2.3.1. Les affections décelées par l’examen radiographique
2.3.1.1. La non union du processus anconé
2.3.1.1.1. Les grandes lignes de la pathologie
2.3.1.1.2. Des illustrations
2.3.1.2. Les affections lombo-sacrées
2.3.1.2.1. Une radiographie de rachis normal
2.3.1.2.2. Des radiographies de rachis atteints
2.3.2. D’autres pathologies
3.L’avis du vétérinaire
4.La visite de rétrocession, la visite d’achat et le suivi des chiens
incorporés dans le centre
4.1. La visite de rétrocession
4.2. La visite d’achat
4.3. Le suivi des chiens incorporés
Sous-chapitre 3 : La sélection cynotechnique des chiens
1.La zone de prospection de la cellule achat
2.Les tests de sélection
2.1. L’évaluation de l’esprit ludique
2.2. L’évaluation de la stabilité caractérielle
2.3. Les investigations de l’olfaction
2.3.1. Des généralités sur l’olfaction
2.3.1.1. L’anatomie de l’appareil olfactif
2.3.1.2. La muqueuse olfactive
2.3.1.3. Les voies nerveuses de l’olfaction
2.3.1.4. La physiologie de l’olfaction
2.3.1.5. La discrimination olfactive
2.3.1.6. Les facteurs de variation de l’acuité olfactive
2.3.2. Les recherches olfactives
2.3.2.1. La recherche de matière
2.3.2.2. La piste
2.4. L’évaluation au mordant
Sous-chapitre 4 : Un aperçu statistique de la sélection
Chapitre 2 : La sélection des maîtres de chien
1.La sélection des nouveaux maîtres de chien
2.La reconduite des maîtres de chien confirmés
Chapitre 3 : La constitution des équipes
1.La détermination du caractère du chien
2.La détermination du profil caractériel du maître
3.Les critères d’association homme-chien
4.Les causes de dissociation du binôme
3ème partie : La formation des équipes cynophiles
Chapitre 1 : La formation initiale
Sous-chapitre 1 : La formation pratique des binômes
1.L’obéissance, une formation commune
1.1. La marche au pied
1.1.1. La suite en laisse
1.1.2. La suite sans laisse
1.1.3. La position d’arrêt
1.2. Le rappel, la tenue de place
1.3. Les positions
1.3.1. L’assis
1.3.2. Le couché
1.3.3. Le debout
1.4. L’habituation au tir
1.5. Le saut
1.6. Le rapport d’objet
2.La formation particulière à chaque spécialité
2.1 Le chien d’investigation
2.1.1. Le chien de recherche de matières
2.1.1.1. Le chien de recherche en stupéfiants
2.1.1.1.1. Le débourrage
2.1.1.1.2. Le stage de formation
2.1.1.1.3. La formation continue en unité
2.1.1.2. Le chien de recherche en explosifs
2.1.1.2.1. La destination des équipes cynophiles
2.1.1.2.2. La formation des équipes
2.1.1.3. Le chien de recherche de restes humains
2.1.1.3.1. La création du GNICG
2.1.1.3.2. Les difficultés rencontrées dans la formation
2.1.1.3.3. Les sources d’approvisionnement en matière d’origine humaine
2.1.1.3.4. Bilan
2.1.2. Les chiens de piste et défense
2.1.2.1. Le débourrage
2.1.2.2. Le stage de formation
2.1.2.3. La formation continue en unité
2.1.3. Le chien de piste, spécialisé en avalanches
2.1.3.1. Les conditions requises pour le travail en montagne 119
2.1.3.1.1. Les aptitudes du chien
2.1.3.1.2. Les aptitudes du maître de chien
2.1.3.1.3. Les acquis préalables du binôme
2.1.3.2. La formation théorique du maître de chien
2.1.3.3. La formation pratique du binôme
2.1.3.3.1. Le stage de classe A et B (1ère année)
2.1.3.3.2. Le stage de classe C (2ème année)
2.1.3.3.3. Le recyclage des équipes de montagne
2.2. Le chien d’intervention
2.2.1. Les différentes fonctions du chien d’intervention
2.2.1.1. Le chien de garde et patrouille
2.2.1.2. Le chien d’assaut
2.2.1.3. Le chien de détection
2.2.2. La formation du chien d’intervention
2.2.2.1. Le dressage au mordant
2.2.2.1.1. Le mordant sportif
2.2.2.1.2. Le mordant utilitaire
2.2.2.2. La formation à la détection
2.2.2.2.1. La motivation à l’aboiement
2.2.2.2.2. La mobilisation du flair : l’initiation à la quête
2.2.2.2.3. La progression des exercices de quête
Sous-chapitre 2 : La formation théorique des maîtres
1.Les cours cynophiles
2.Les cours vétérinaires
Sous-chapitre 3 : Les contrôles de la formation initiale
Chapitre 2 : La formation continue
1.La formation au quotidien en unité
2.Les stages de recyclage au centre
4ème partie : Les perspectives du centre en matière de formation
1.L’essor des équipes d’intervention
2.Le renforcement de la formation continue
3.Du binôme………vers le trinôme
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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