La satire de la societe parisienne du xixe siecle

LA SATIRE DE LA SOCIETE PARISIENNE DU XIXe SIECLE 

Siècle des bouleversements, le XIXème siècle français est aussi celui des conflits sociaux, où pour arriver tous les moyens sont bons. Le Père Goriot est une œuvre forte, sévère, dénonciation cruelle et puissamment exprimée contre la nature humaine.

Comme il l’explique dans son Avant-propos de La Comédie humaine, il a pour projet d’identifier les « Espèces sociales » de son époque, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques. Ayant découvert par ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait atteindre à une « valeur philosophique », il veut explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent, afin « d’écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs » et « faire concurrence à l’état civil ».

L’auteur décrit la montée du capitalisme et l’absorption par la bourgeoisie d’une noblesse incapable de s’adapter aux réalités nouvelles. Intéressé par les êtres qui ont un destin, il créé des personnages plus grands que nature, au point qu’on a pu dire que, dans ses romans, « chacun, même les portières, a du génie ». Ses opinions politiques sont ambiguës : s’il affiche des convictions légitimistes en pleine Monarchie de Juillet, il s’est auparavant déclaré libéral, et défendra les ouvriers en 1840 et en 1848, même s’il ne leur accorde aucune place dans ses romans. Tout en professant des idées conservatrices, il a produit une œuvre admirée par Marx et Engels, et qui invite par certains aspects à l’anarchisme et à la révolte.

Thème de la vieillesse, thème de la solitude, thème de l’amour, thème de l’argent, de l’individu, de la jeunesse, des passions, de la division sociale. Dans un seul roman, Ceci n’est que la vie, avec ses vertus et ses tumultes, ses charmes et ses vices, ses splendeurs et ses scrupules, ses laideurs et ses misères. Dans ce roman, une intrigue fragmentée, un drame à plusieurs personnages dont les destinées se croisent sans s’opposer, des scènes nombreuses où ils se rejoignent pour échanger, des zones dramatiques indépendantes d’où ils jaillissent, chacun escorté de son histoire singulière, doué de son caractère et de son ambition propres, mû par sa logique et ses intérêts particuliers, face à sa passion, s’obstinant dans son être et son désastre. Ce roman, qui débute et s’achève par un nom de femme (madame Vauquer ; madame de Nucingen), peut être un roman d’hommes.

« La société française allait être l’historien, je ne devais être que le secrétaire »: Célèbre formule de Balzac dans son Avant-propos de 1842. Or, se faire transcripteur de la société française sur une période allant de la Révolution française à la monarchie de juillet, implique la mise en place d’une société cohérente, à l’image de la société réelle et dans laquelle chacun déroule son existence, découvrant, selon les jours, les heures et les difficultés auxquelles il est confronté, un des aspects de sa personnalité, un des moments de son existence. C’est au travers des différentes étapes de sa vie racontées dans Le père Goriot que la complexité de la personnalité de Rastignac sera dévoilée aux lecteurs. Publié en 1835, Le Père Goriot décrit le comportement de la société française après la révolution de juillet 1830, à l’époque où les aristocrates regardent les nouveaux riches et les parvenus d’un mauvais œil. Balzac observe la vie autour de lui et il voit que les aristocrates veulent de l’argent pour pouvoir maintenir leurs rangs et les bourgeois pour avoir une sécurité.

Le traitement de l’argent

Au XIXème siècle, c’est le dieu argent qui règle la vie sociale. Les personnages du Père Goriot sont tous, de près ou de loin, liés avec l’argent. Pour Vautrin, banquier du bagne, l’argent est à la fois sources de puissance et de respectabilité. Pour Rastignac, il est le moyen de parvenir et de se faire une place dans le monde; qu’il vienne à manquer et tout espoir s’envole. Bien vite, Eugène se rend compte que le baron Nucingen et la chaussée-d’ Antin, symboles de la banque et de la bourgeoisie d’affaire, représentent l’avenir. C’est pourquoi, à la fin du livre, sa première action de jeune homme « expérimenté » est de se rendre chez madame Nucingen, dans laquelle il voit désormais autant une maîtresse que la femme du banquier. Pour Goriot, l’argent est de satisfaire sa passion paternelle, le seul lien -ténu-, qui se le rattache à ses filles. Quand il ne possédera plus rien, toute relation sera impossible. Pour Anastasie et Delphine, il est le moyen d’entretenir leurs amants et de satisfaire leurs caprices.

Son manque se fait cruellement sentir et pousse les jeunes femmes à des actions désespérées: Delphine envoie Eugène joué les cent derniers francs qu’elle possède afin de rendre à Marsay, son Ex-amant les six mille francs qu’elle lui doit; Anastasie engage une parure de diamant appartenant à la famille de son mari pour régler les dettes de jeux de Maxime de Trailles. Toutes deux n’hésitent pas, devant l’étendu des dettes contracter, à envisager le suicide. Pour ceux qui ont besoin d’argent, deux solutions: avoir recours à l’usurier Gobseck ou obtenir de l’argent sur gage au Mont-de-piété.

Le XIXème est aussi, comme le montre Balzac, le temps des rentiers(Le Père Goriot place son argent de manière à ce que chaque année il lui soit versé une rente fixe) et des spéculateurs en bourse, ceux qui « carottent sur les rentes ». Le lecteur comprend dès le début que l’argent est le thème le plus important dans le livre. Balzac va traiter ce thème de l’argent de plusieurs manières dans le roman. Le roman revient sans cesse au thème de l’or et de la valeur de l’or. Barbéris pense que « le roman du tonnelier pourrait être considéré comme le roman mythique de l’or ». On peut dire que la force de la bourgeoisie vient du fait qu’elle a des capitaux disponibles qu’elle peut investir quand une opportunité se présente. Ce roman va exposer également comment Rastignac est devenu « Le fils de l’argent et du pouvoir» .

L’argent est l’ultime instrument de tous les pouvoirs et de tous les asservissements . IL constitue le secret fondamental de nos sociétés, l’ultima ratio mundi que révèle le grand –prêtre Vautrin (le latin confère un caractère ésotérique et inspiré à cette expression).IL devient même une espèce de divinité moderne servie par un petit nombre d’initiés. IL ne s’agit pas de l’afficher avec une grossière ostentation ou de se laisser dominer par lui. L’énigmatique Vautrin montre bien, par son enfouissement et son lucide détachement de joueur professionnel, que le maître de l’argent est le maître du monde. On pourrait donc affirmer que l’entité la plus importante de ce roman comme de toute la Comédie Humaine est l’argent dont le retour obsédant dans les avatars grotesques ou terrifiants marque de fait sa place de « personnage » central de l’œuvre. Le Père Goriot, une des trois clés maîtresse de la Comédie Humaine, est chargé de révéler cette divinité omniprésente, apparence moderne de Satan. L’argent contribue puissamment à façonner ce réalisme visionnaire de Balzac en mêlant étroitement l’énergie romantique et, par avance, le pessimisme noir de la deuxième moitié de du XIXème siècle.

Rastignac est un jeune homme de petite noblesse. Il vient à Paris espérant y rencontrer la fortune. Mais il n’a ni l’argent, ni la connaissance de la société parisienne nécessaire. Une de ses cousines lointaines, Madame de Beauséant, une des dernières grandes dames, le prend sous son aile pour l’aider à appréhender ce monde qu’il ne connaît pas. Grâce aux femmes, il va apprendre les mœurs de cette société pervertie et en s’adaptant parviendra à en gravir les échelons. Cependant dans ce monde déluré, un homme, le Père Goriot, est l’emblème même du désintéressement. Il se sacrifie pour ses filles, qui en retour ne lui offrent que le mépris. Rastignac, touché par le dévouement de ce père pour ses filles et voyant comment ces dernières le traitent, comprend cependant que malgré lui il devra s’adapter aux coutumes de ces gens et agir comme eux pour parvenir au sommet.

Dans Le Père Goriot, l’argent se décline en or, monnaie, pièce, sou, richesse, fortune, capital, brevet, banque, avoirs, valeurs, intérêt, reconnaissances, etc. Tous ces termes aussi commerciaux que banals sont utilisés selon les projets des personnages dans leur rapport avec l’argent. Le mot « argent » apparaît quatre vingt trois fois et le mot « fortune », soixante-quinze fois. L’occurrence de ces mots montre à quel point le thème de l’argent est pertinent pour comprendre ce roman de Balzac, et ainsi la société parisienne dans la première moitié du XIXème siècle. Afin de saisir le rôle de l’argent dans cet ouvrage, nous nous proposons d’étudier la signification de l’argent.

La signification de l’argent

Au XIXème siècle, la littérature, copiant la réalité, fait de l’argent une forme de la puissance économique et politique: Stendhal dans Lucien Leuwen ; Flaubert dans L’éducation sentimentale; Zola dans Pot-bouille, Au Bonheur des Dames, L’Argent, La Fortune des Rougon; Maupassant dans Bel-Ami.

Chez Balzac, toute la Comédie Humaine témoigne de la montée du pouvoir de l’argent pendant la première partie du XIXème siècle. Dans la préface du Cabinet des Antiques, Balzac souligne: « L’argent est la seule puissance de ce temps ». Le banquier Nucingen, symbole de la finance et du capitalisme montant, reparait dans trente-deux romans: La maison de Nucingen raconte ses liquidations, ses employés, sa politique de l’argent, jusqu’aux comédiens sans le savoir où, à quatre-vingt-deux ans, il soumissionne des actions de chemin de fer. Gobseck, symbole des usuriers, dont la vie est racontée dans le roman du même nom, est mentionné dans une dizaine de romans: « L’argent fait les hommes »: c’est pourquoi les participants au festin du banquier de Taillefer dans La peau de chagrin souhaitaient voir chacun d’eux accéder rapidement à la richesse. Mais il peut aussi les défaire: dans César Birotteau, Balzac conte la grandeur et la décadence du marchand parfumeur; dans Le colonel Chabert, il montre le héros, spolié de sa fortune, finissant dans un hospice pour indigents au Kremlin-Bicêtre.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA SATIRE DE LA SOCIETE PARISIENNE DU XIXe SIECLE
CHAPITRE I : Le traitement de l’argent
1-1-La signification de l’argent
1. 2- La recherche de profit
CHAPITRE II: La dépravation des mœurs
2-1- L’adultère et la passion dans Le Père Goriot
2-2-La déchéance du Père Goriot
DEUXIEME PARTIE: LE STYLE NARRATIF
Chapitre 3: Le réalisme dans Le Père Goriot
3-1- Sur le plan social et politique
3-2- Sur le plan économique et littéraire
CHAPITRE 4: LE SYSTEME DES PERSONNAGES
4-1- Les personnages reparaissants
4-2- Les personnages disparaissants
TROISIEME PARTIE:LA SATIRE DE LA NARRATION
Chapitre 5 : Le Père Goriot, un roman de dénonciation sociale
5-1 – La critique moqueuse
5-2- L’immoralité
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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