LA RIZICULTURE TRADITIONNELLE CHEZ SOCIETES DIOLAS DE BASSE CASAMANCE

La pluviométrie

   Le climat de la basse Casamance est caractérisé par l’ alternance d’ une saison des pluies (Juin- Octobre) avec un maximum en Aout, et une longue saison sèche d’Octobre à Juin, et un hivernage particulièrement pluvieux pendant les mois d’été. Il est de type soudano-guinéen. Il faut noter que la pluviométrie au Sénégal est caractérisée par des fluctuations et des variabilités interannuelles. La basse Casamance qui s’étend de l’océan au Songrougrou affluent de la rive droite du fleuve Casamance se distingue nettement du reste du pays par une forte pluviosité qui dépasse parfois 1735 mm à Oussouye et 1547mm à Ziguinchor. Apportées par la mousson occidentale, les pluies tombent en averses vio lentes et drues qui peuvent durer au mois d’Aout des journées entières. Ces pluies gouvernent la riziculture dans les terroirs de Basse Casamance. Elles jouent le rôle de premier plan chez les riziculteurs de basse Casamance et imposent le calendrier agricole chez les Diolas. Cette région appartient climatiquement au domaine guinée-libérien qui, en Afrique Occidentale, s’ étend de l’embouchure de la Gambie au cap des palmes C’est la partie du Sénégal la plus arrosée.

Le calendrier cultural

   Dès le mois de Mai, les travaux rizicoles démarrent avec la fertilisation et le débroussaillage des champs de plateau pour la mise en pépinière. Il faut à l’aide du coupecoupe, couper les arbres sauf les palmiers, les arracher, les rassembler. Quand ils sont secs le paysan les brule (le brulis). Tout ce procédé se fait avant l’arrivée des premières pluies c’est-àdire dès le Mois d’Avril. D’ après nos enquêtes auprès des ancêtres comme nous l’ a dit le roi de Mlomp avant il pleuvait dès le mois de Mai. Dès les premières pluies mi-juin juillet, le paysan traditionnel diola commence d’abord à cultiver les champs de riz sur le plateau et démarre aussi la mise en pépinière. Beaucoup de paysans nous parlaient de cette culture de plateau « e pangpang » où le riz le plus cultivé fut le riz hâtif. Ce qui fait que dès la fin des travaux de labour dans les rizières moyennes et les rizières profondes, ce riz hâtif semé dans le plateau murissait et le paysan passait déjà à la récolte de ce riz. Ce qui veut dire que le paysan diola récoltait deux fois dans l’année. Le riz de plateau et le riz de mangrove et des rizières profondes. C’est pour cela avant il y avait autosuffisance alimentaire car le riz était abondant. Ainsi le calendrier cultural du diola précolonial commençait surtout du mois de Juillet et se terminé à la mi-octobre. Pendant cette période, le paysan traditionnel diola homme femme passe des journées entières dans les rizières. Ils partent dans les rizières tôt le matin et reviennent le soir. Tous les jours de la semaine sont consacrés aux travaux rizicoles sauf le jour de repos, souvent le dimanche. Quand il ya un décès dans le quartier ou dans le village, ce jour personne ne part dans les rizières car presque tout le monde se cannait dans un village diola.

Le maraîchage

   Après la récolte du riz, les populations surtout les femmes s’adonnent également au maraîchage. Elles font des jardins soit juste à côté de la maison soit dans des zones défrichées non loin du quartier ou du village. Les jardins qui sont juste à côté des maisons sont à titre personnels et sont clôturés avec des branches de palmier. La propriétaire y sème des légumes destinés pour la plupart à la consommation familiale. Dans ces jardins sont le plus souvent semés des légumes comme le piment, la tomate. Parfois, ce sont les femmes d’un même quartier qui regroupent en association et défrichent des zones dans le plateau non loin des habitations pour faire un grand jardin. Ce type de jardin est le plus souvent clôturé avec du grillage. Et dans le jardin chaque femme a une part qu’elle travaille pour son compte. Elle y sème divers légumes comme oignons, tomates, salade, piment, destinés pour la grande partie à la commercialisation. La vente se fait dans le marché local. L’ argent qu’elle gagne est destiné aux cotisations associatives féminines et aux besoins personnels comme par exemple l’achat d’habits. De nos jours d’après les propos recueillis auprès des interrogés, une activité rentable est entrain de battre son paroxysme dans beaucoup de localités de la Basse Casamance : la récolte de la pomme d’acajous . Beaucoup d’habitants (hommes, femmes) ont de grands jardins où il sème la pomme d’acajou destinée à la commercialisation. Le jus de la pomme d’acajou est vendu sur le marché. Le litre est vendu soit à 100f ou 150f. Le jus de la pomme d’acajou constitue de nos jours le vin le plus utilisé et le plus bu par la population pendant l’hivernage surtout dans la rive sud, la zone du Kassa.

Le riz et les échanges précoloniaux

   En pays diola, le riz constitue la base de l’alimentation. Les habitants ne préparaient pas divers plats. Le plus connu dans les différents terroirs diola est Je « Niankatan » (riz au poisson préparé de manière traditionnelle). C’est un plat habituel qui possédait un caractère traditionnel chez le Diola. Les témoignages rappellent les valeurs nutritives au riz par les anciens. Les Diolas prétendaient que Je riz est Je plus excellent et Je plus salutaire des aliments. Pendant les tètes familiales et les cérémonies religieuses, on confectionnait uniquement les de riz. Manger du riz, boire du vin du palme. Tout le rythme de vie diola est commandé par la riziculture. Mais au-delà des fonctions alimentaires, le riz occupe une place très importante dans les pratiques culturelles et cultuelles dans la société; dans l’économie familiale, dans 1’ancienne religion du terroir et les échanges. Les diolas sont essentiellement des riziculteurs et sont toujours liés à leurs terres. Leurs grandeurs se mesurent par la possession de nombreux troupeaux mais également de la richesse en riz, des greniers pleins de riz. Ce qui veut dire que la culture de cette céréale n’a qu’un rival dans les préoccupations paysannes ; l’état du troupeau bovin. Cette richesse est source de prestige, gage de solennelles funérailles, témoignage ou mieux de la valeur d’ un homme. La fécondité des rizières exprime ces vertus suprêmes que sont la force physique, le gout du travail, le courage etc …. Autrement dit, le riz a une valeur primordiale chez les diolas. Leur vie matérielle tout entière aussi bien que leurs préoccupations sont dominées par la riziculture. Le riz récolté est engrangé dans les greniers. La volonté d’accumuler à l’abri des regards indiscrets d’importants stocks de riz, par esprit de prévoyance, mais aussi et surtout par le gout de posséder et de s’enrichir. Être riche chez le diola signifie alors disposer de nombreuses et vastes parcelles (bouilt), de greniers de riz abondants et de nombreux troupeaux de bovins. Pendant les grandes cérémonies religieuses comme le bukut (bois sacré), les sacrifices au boekin (fétiches) ou même lors d’un enterrement, le riz est le plus souvent utilisé. Leur expérience et leur science sont au service de la rizière. Même la localisation des villages elle-même est le plus souvent liée à celle des rizières. Et pendant le mois de février, dans les villages de Mlomp, Kadjinoll, Kagnout est célébrée une fête à l’occasion de la fin de la moisson (kamaguène). Cette fête célébrée toujours de manière traditionnelle marque la date du calendrier agricole. A l’occasion de cette fète majeure célébrée depuis des générations seront présentés les hommes et femmes mariés de l’année, et ces populations utilisent le plus souvent le riz rouge pour ces mariages. Traditionnellement en basse Casamance le riz n’est pas vendu mais conservé le plus longtemps possible et consommé lors des cérémonies. Cependant pendant les « périodes difficiles », il n’est pas rare que les villages de Kagnout, Kassel, Cabrousse, Diembéring, Bandial, échangent le riz de leurs greniers contre le bétail des villages de la rive nord. Donc le troc est particulièrement important. Troc du riz contre le bétail de la rive nord, mais aussi troc du riz contre le poisson, et également troc du riz contre le haricot et l’arachide. Donc depuis des époques très reculées la riziculture a toujours occupée une place primordiale et a joué un rôle important dans l’économie des sociétés diola.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE
CHAPITRE Il : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
CHAPITRE Ill: CADRE CONCEPTUEL
CHAPITRE IV : CADRE THEORIQUE
LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA BASSE CASAMANCE
4.1 QUESTIONS DE RECHERCHE
4.2 OBJECTIFS DE RECHERCHE
4.3 HYPOTHESES DE RECHERCHE
CHAPITRE V: METHODOLOGIEDE L’ETUDE
5.1 : RECUEUIL ET GESTION DES INFORMATIONS
5 .1 .1 : La recherche documentaire
5.2 LA COLLECTE DES DONNEES DE TERRAIN
5.3 LES DOMAINES CIBLES ET LES ENQUETES DE TERRAIN
5.4 LE CHOIX DU SITE, POPULATION CIBLEE ET ECHANTILLONNAGE
5.4.1 Choix De La Basse Casamance
5.4.2 Population Ciblée
5.4.3 Échantillonnage
5.4.4 :Outils De Collectes
5.4.5 Descente Sur Le Terrain
5.4.6 Analyse Des Résultats
5.4.7 Difficultés rencontrées
DEUXIEME PARTIE 
Chapitre 1: SITUATION GEOGRAPHIQUE, GROUPES ETHNIQUES ET MIGRATIONS
1.2 : LES DIOLAS: PEUPLEMENT ET DIVERSITE
CHAPITREII: LES FONDEMENTS DE LA RIZICULTURE TRADITIONNELLE BASSE CASAMANCE 
2.1 CLIMAT FAVORABLE
2.1.1 La température
2.1.2 La pluviométrie
2.2 : DES SOLS CONVENABLES
2.3 LA VEGETATION
CHAPITRE III : LES PRA TIQUES DE PRODUCTIONS RIZICOLES EN BASSE CASAMANCE 
3.1 LE DISPOSITIF CLASSIQUE
3.1.1 La population active
3.1.2 Les terres rizicultivables
a) Les rizières hautes
b) Les rizières moyennes
c) Les rizières profondes
3. 1.2 Le matériel agricole
a) Le kadiendo ou kajendu
b) Le coupe-coupe
: Le déroulement des activités
b) Le labour des rizières
c) Le repiquage
3.1.4 Le calendrier cultural
3.1.5 Le suivi des cultures
La récolte, les festivités et activités post-récoltes
b) Les festivités post-récoltes
c) Les activités post-récoltes
3. 1. 7 : Le rapport à la société
a) Les droits fonciers
b) L’ habitat
c) Le statut individuel ou familial
3.1.8 Le riz et les échanges précoloniaux
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE 1 : LES CONTRAINTES LIEES A L’ACTIVITE RIZICOLE EN BASSE CASAMANCE 
1.1 L’ISLAM MANDINGUE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE DE L’ARACHIDE
1.2 LE RAPPORT AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
1.2.1 L’insuffisance des pluies
1.2.2 Le problème de salinisation des rizières
LE RAPPORT AUX MIGRA TI ONS ET A LA MODERNITE
CHAPITRE Il : LES POLITIQUES AGRICOLES EN BASSE CASAMANCE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux, rapports, thèses et mémoires
Sources archivistiques
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
ANNXE

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