La résolution de l’insécurité alimentaire à travers les différentes politiques agricoles

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Notion de sécurité alimentaire

Conception d’Amartya Sen

L’approche de ce lauréat du prix Nobel d’économie est connue sous le nom de l’approche par les « entitlements » reposant sur l’aptitude des individus à contrôler la nourriture par le biais des moyens légaux qui existent dans la société comme le travail, les échanges, les transferts et la production. L’auteur identifie quatre types d’« entitlements » liés à la nourriture, à savoir « production-based entitlements », « labor-based entitlements », «trade-based entitlements » et « transfer-based entitlements ». Ces quatre composantes sont très importantes pour contribuer à illustrer ce que signifie la sécurité alimentaire.
Tout d’abord, le droit de l’individu lié à la production (production-based entitlements) implique pour certains le droit de consommer sa propre production, et pour d’autres le droit d’accès aux terres et aux bétails, et éventuellement le droit d’en posséder. La promotion de ce droit, notamment en faveur des petits producteurs, nécessite l’intervention des politiques gouvernementales pour augmenter la capacité de production (recherche, accès au crédit, réforme foncière, système d’irrigation, investissements…)
Quant au droit de l’individu lié au travail (labor-based entitlements), il implique la possibilité d’obtenir un revenu en fournissant la main d’oeuvre. Le gouvernement peut contribuer à donner plus de motivations en créant des opportunités d’emploi à la fois dans les zones rurales et urbaines, en octroyant des aides financières pour les petites entreprises et en facilitant l’accès au soin ou à l’éducation.
La possibilité d’accéder à la nourriture peut être facilitée aussi par les échanges sur les marchés (trade-based entitlements). Cependant, cet accès sera plus ou moins grand selon la variation de prix des produits alimentaires, variation qui dépend de plusieurs facteurs: existence ou non de mécanisme de contrôle des prix par le gouvernement, coût de transport, existence de subvention à l’exportation, diversification de produits exportés dans le but de réduire une trop grande dépendance d’un produit. Afin d’assurer la sécurité alimentaire sur cette base d’une manière, le gouvernement a intérêt à surveiller le fonctionnement des marchés et à maintenir des fonds destinés à importer la nourriture en cas de pénurie. Parfois, il s’avère non nécessaire de procéder à des achats car les autres Etats peuvent simplement faire des dons alimentaires.
Le droit de l’individu basé sur le « transfer-based entitlements » peut être fragilisé par les politiques commerciales de certains Etats consistant à diminuer l’aide alimentaire internationale ou à réduire les dépenses budgétaires au titre de programmes d’aide alimentaire internes.
Cette conception d’Amartya Sen permet de comprendre les différentes composantes nécessaires pour arriver à atteindre la sécurité alimentaire. Le défaut de ces «entitlements » laisse présager le début possible de famines. Il paraît ainsi nécessaire de transposer cette conception basée sur les droits de l’individu sur les droits des Etats (state entitlements). Ainsi, la sécurité alimentaire d’un Etat implique un bon fonctionnement des trois composantes: « production-based entitlements » signifiant la capacité de production suffisante à l’intérieur du pays ; « trade-based entitlements » impliquant la disposition de capacité financière destinée à des achats de produits alimentaires et « transfer-based entitlements » nécessitant l’accès à l’aide alimentaire internationale ou à des ventes concessionnaires de produits alimentaires, et cela sans que le pays soit une cible de l’embargo alimentaire.
Certains auteurs préconisent la nécessité de varier l’utilisation de ces «entitlements» pour promouvoir la sécurité alimentaire. Les Etats n’ont pas intérêt à compter seulement sur leur production interne ou à constituer leur stock alimentaire uniquement à partir des échanges sur les marchés mondiaux. En étant trop dépendant d’un «entitlement », les Etats risquent de se retrouver très facilement dans un état d’insécurité alimentaire. Par exemple, il suffit que les prix de produits alimentaires augmentent pour que la disponibilité et l’accessibilité alimentaires d’un Etat soient affectées. Une mauvaise récolte dans un Etat peut causer une baisse de capacité d’exportation et ainsi une chute importante de revenu des producteurs. Un Etat qui cherche à promouvoir sa sécurité alimentaire à l’aide de plusieurs «entitlements» semble être moins affecté par la survenance d’un événement imprévu.
En tout, Amartya Sen a initialement bâti sa réflexion autour des droits de l’individu. La solution de transposition aboutissant aux « State entitlements » paraît plutôt fonctionnelle mais imparfaite. Il serait ainsi plus pratique de s’inspirer ou même de reprendre une définition déjà convenue dans un forum international.

Définition selon la Déclaration de Rome sur la Sécurité Alimentaire (1996)

La sécurité alimentaire s’inscrit dans le cadre de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) en 1948 et particulièrement dans la déclaration de Rome de 1996.
« La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » [Sommet mondial de l’alimentation (SMA), 1996].
D’après cette notion, il faut noter que la sécurité alimentaire ne représente pas seulement la nécessité de reconnaître et de réaliser un droit fondamental de toute personne d’être à l’abri de la faim. Les problèmes alimentaires (crises alimentaires ou sanitaires) ne peuvent plus être simplement résolus par la volonté de constituer des stocks alimentaires suffisants. Autrement dit, l’accessibilité physique et économique à la nourriture ne permet pas de garantir l’état de sécurité alimentaire en faveur de la population d’un pays quelconque. Il faut que cette population soit également en mesure de consommer, à tout moment, des produits alimentaires sains, nutritifs et correspondants à ses préférences alimentaires. Ainsi, les quatre composantes qui se dégagent de cette définition sont les suivantes : l’accessibilité, la disponibilité, la consommation salubre et la stabilité.

L’agriculture au coeur des stratégies de développement

Theodore Schultz entama son discours d’acceptation du prix Nobel d’économie de 1979 en faisant l’observation suivante :
« Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres ; par conséquent, étudier l’économie de la pauvreté nous apporterait beaucoup de renseignements sur les principes économiques qui comptent vraiment. Partout dans le monde, les pauvres tirent en majorité leur revenu de l’agriculture ; par conséquent, étudier l’économie agricole nous apporterait beaucoup de renseignements sur l’économie de la pauvreté » (Schultz, 1979).
Dans une période de crise économique et surtout alimentaire propice aux interrogations et remises en cause des modèles de développement, nous revenons à l’idée selon laquelle la base fondamentale du développement n’est axée que sur l’agriculture. Pourtant, rapprocher les notions « développement agricole » et « sécurité alimentaire » confine au truisme : il faut à la fois assurer l’accroissement des gains de productivité pour les producteurs tout comme l’accès aux marchés et aux actifs pour les consommateurs.

L’importance économique du développement agricole dans la lutte contre la pauvreté et pour parvenir à la sécurité alimentaire

Nous constatons que les habitants des pays en développement dont la subsistance est tributaire de l’agriculture sont encore, en règle générale, bien plus pauvres que ceux qui travaillent dans d’autres secteurs de l’économie. De plus, ils représentent une forte proportion – souvent la majeure partie – de la totalité des pauvres dans leur pays.
 L’offre alimentaire.
Au niveau mondial, les énormes gains de productivité de ces dernières décennies ont permis d’accompagner la croissance démographique et l’augmentation des besoins par habitant, qui ont par ailleurs largement évolué dans leurs compositions. Comme l’indique la figure ci-dessous, la disponibilité alimentaire mondiale par habitant a progressé de façon continue depuis plus de 50 ans et ce résultat reste valable à surface agricole constante. Ce succès passé ne garantit pourtant pas que le défi de disponibilité alimentaire soit relevé dans l’avenir. En effet, quelles que soient les projections, et sans sous-estimer la question majeure du gaspillage, l’augmentation des capacités de production mondiale, par accroissement de la productivité, doit demeurer une priorité. C’est le rôle essentiel de l’agriculture et le premier défi de l’innovation agronomique : trouver de nouveaux leviers de rendement dans un environnement climatique incertain et tenant compte de ressources naturelles parfois saturées. Ce défi a déjà été relevé par le passé, déjouant les pronostics malthusiens les plus pessimistes, mais reproduire un tel effort suppose de réinvestir davantage le sujet, via la recherche-développement et la diffusion des innovations. Or, on constate que les marges de croissance de la productivité agricole se trouvent majoritairement dans les pays émergents et en développement.

Le secteur agricole, l’assise d’une stratégie de croissance pour les pays agricoles

L’agriculture peut être le secteur principal dans la croissance générale dans les pays agricoles. En effet, cette croissance agricole a préludé aux révolutions industrielles qu’a connues le monde tempéré, depuis l’Angleterre au milieu du XVIIIème siècle jusqu’au Japon à la fin du XIXème siècle. Plus récemment, en Chine, en Inde et au Viêt Nam, une croissance agricole rapide a précédé le développement de l’industrie. L’accroissement de la productivité agricole qui a entraîné un surplus agricole (en partie taxé pour financer le développement industriel) et permis une baisse des prix de l’alimentation a été à la base des succès de la transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu’une croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la croissance économique en général, ce qui a ensuite causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB). Ainsi, on est amené à se poser les questions suivantes :
Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, la croissance agricole peut-elle toujours déclencher une croissance globale ?
Quelles sont les mesures essentielles pour accélérer la croissance agricole et lui permettre de remplir son rôle historique ?
Ainsi, ci-contre sont présentées les quatre raisons pour lesquelles l’agriculture peut déclencher une croissance globale dans les premières étapes du développement.

Un vaste secteur

Dans les pays à faible revenu au début de leur transformation, la part importante de l’agriculture dans le PNB laisse à penser qu’une forte croissance de l’agriculture est nécessaire à une croissance économique globale. En effet, l’agriculture a été à l’origine d’environ un tiers de la croissance en Afrique subsaharienne ces 15 dernières années. Avec l’augmentation du PNB par habitant, la part de l’agriculture dans le PNB régresse, de même que sa contribution à la croissance, même si ce secteur peut rester important dans certaines régions de pays plus développés.

Réduction des prix alimentaires

Dans beaucoup de pays, la commercialisation des produits alimentaires est imparfaite à cause de la prévalence des denrées alimentaires de première nécessité qui sont peu commercialisées au niveau international, c’est le cas notamment des racines, des tubercules et des céréales locales. Même pour les aliments qui sont largement commercialisés au niveau mondial, une grande partie de l’économie alimentaire nationale demeure isolée des marchés internationaux en raison du coût élevé du transport et de la commercialisation, en particulier dans les arrière-pays ruraux et les pays enclavés. Dans ces pays, la productivité agricole détermine le prix des aliments, qui détermine à son tour le niveau des salaires et la capacité concurrentielle générale. La productivité concernant les denrées alimentaires de première nécessité est donc la clé de la croissance.

Avantage comparatif.

La plupart des pays dépendent d’un portefeuille différent de produits primaires exportés bruts ou transformés (y compris dans le secteur minier et le tourisme). Pendant de nombreuses années, l’Afrique subsaharienne gardera un avantage comparatif pour les activités primaires et la transformation des produits agricoles du fait de ses richesses naturelles favorables à l’agriculture, de l’absence de main d’oeuvre qualifiée et d’un climat d’investissement difficile qui limite la compétitivité des biens manufacturés.

Relations entre différentes formes de croissance

La croissance agricole est très fortement liée à d’autres secteurs économiques. Lorsque les revenus agricoles sont dépensés pour acheter des biens et des services non commercialisables, cela stimule la demande en produits industriels et en services au niveau local. Cela favorise ainsi la croissance de la production agricole et de la commercialisation des denrées alimentaires, ainsi que la hausse de la demande en produits et en services intermédiaires.
Au total, pour réduire la pauvreté et la faim de la façon la plus directe possible, la priorité doit être donnée à la croissance économique dans les secteurs où les pauvres travaillent, où les facteurs de production appartiennent aux plus démunis et aux personnes sous-alimentées, qui engendrent des produits consommés par ces populations et qui se développent dans les régions où elles vivent. L’agriculture remplit tous ces critères et a prouvé qu’elle était capable d’assumer un rôle de secteur leader pour initier une croissance rapide et un développement économique de grande ampleur à moyen terme, en particulier dans les pays les moins avancés. Par ailleurs, pour améliorer la sécurité alimentaire, il faut non seulement une situation de croissance économique et des revenus plus élevés mais aussi des mesures immédiates pour assurer, à ceux qui ont faim, un accès adéquat à la nourriture. Diverses politiques et instruments sont donc nécessaires pour assurer cet accès alimentaire. Le chapitre suivant évoquera ces politiques pouvant améliorer le niveau de croissance économique des pays de par le monde.

La résolution de l’insécurité alimentaire à travers les différentes politiques agricoles

De décennie en décennie, le problème d’insécurité alimentaire, qui est un cas où les personnes n’ont pas un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, a était étudier sur diverses échelles de résolution pour l’amoindrir et dissoudre les personnes qui en sont vulnérables.

Les problèmes causant l’insécurité alimentaire dans le monde

Pour améliorer la situation critique à laquelle les personnes vulnérables et le gouvernement font face, il importe de savoir à quel problème ils font face afin de savoir quelle politique est la plus efficace à envisager.

L’insuffisance de la subvention de l’Etat

En général, la subvention est l’une des techniques la plus efficace pour augmenter la productivité agricole et la production alimentaire dans les pays souffrant d’insécurité alimentaire. Dans les pays ayant une forte population dont la plus grande part du revenu est dédiée à la nourriture, une subvention aux intrants fait l’un des rares sujets à être mis sur tapis. Ces subventions aux intrants qui s’adressent aux agriculteurs et visent en partie les familles vulnérables, majoritairement les ruraux ayant des activités agricoles, devraient être renforcé par les organismes publics surtout dans les régions les plus démunies (dans la région Sud de Madagascar par exemple), car ceux qui veulent pousser à bout le domaine de l’agriculture n’ont pas les moyens nécessaires pour s’en assurer.

Un problème d’accessibilité mais non de disponibilité

Dans ce qui a été confirmé ci-dessus, la notion de disponibilité alimentaire concerne l’ensemble des ressources alimentaires produites, en stock ou importées pour une période de référence. Mais pourquoi certaines personnes ou régions qui disposent de ressources nécessaires n’arrivent pas à subvenir d’autres provinces ?
La réponse à laquelle nous devons nous attendre est basée; en premier lieu, sur la sécurité routière, les marchandises et les producteurs allant subvenir ces régions ne sont pas sécurisés durant leurs trajets car ils existent des malfaiteurs qui abusent des routes démolies pendant les saisons de pluies (ou saboter par eux même) pour voler les marchandises, en guise d’exemple : nous pouvons prendre la route allant à Morondava se situant dans la région Sud de Madagascar ; en second lieu, les catastrophes et aléas naturels, le climat non conforme à la production, c’est-à-dire variable d’un moment à l’autre, sont l’une des cas qui confirment l’idée que les investisseurs et producteurs n’iront pas délocalisés son entreprise ; en dernier lieu, en tant que vendeurs, ils cherchent tous à maximiser leurs profits, donc en allant vendre dans les provinces ou régions de son pays, ils se mettent tous à l’évidence s’ils pourront en gagner plus. Par conséquent, et en tout cas, ce n’est pas un problème de disponibilité mais d’accessibilité car divers critériums méritent d’être posés avant toute prise de décision.

Un problème de sécurité foncière

Les systèmes fonciers (systèmes d’acquisition et d’appropriation des terres) influencent beaucoup la sécurité alimentaire des populations. Les exploitants « sans terres » ou pratiquant l’agriculture sur des terres marginalisées sont en insécurité alimentaire chronique les obligeant à vendre leur force de travail chez d’autres exploitants plus nantis. Ainsi il semble que la sécurisation du foncier est considérée comme un des facteurs essentiels qui favorisent l’accès à un processus de développement des exploitations familiales, mais elle est d’autant plus importante que l’Etat l’imagine. Cependant la sécurisation de l’accès au foncier est considérée comme une condition au développement agricole et à la sécurité alimentaire.

L’insécurité alimentaire due à la dégradation de l’environnement

Les principaux signes de la dégradation de l’environnement sont : l’érosion, la rareté des terres cultivables (source de conflits dans certaines communautés), la déforestation (parce que le bois est la principale source d’énergie), la désertification, le surpâturage, la rareté de l’eau etc… Ceux-là contribuent tous à la diminution de la production et par conséquent, à l’insécurité alimentaire.

L’insécurité alimentaire due à un problème démographique

Le problème d’insécurité alimentaire se pose lorsque la population croît à un rythme accéléré sans que s’en suive la production agricole. Cependant, à ce sujet la sécurité alimentaire mondiale va devenir de plus en plus difficile à garantir. Une population en croissance rapide rend l’état de l’insécurité alimentaire de plus en plus critique car la production agricole et les politiques mises en place n’arrivent pas à combler l’explosion démographique. Plus que du travail du système agricole (agriculteurs, recherches, vulgarisation, intrants, etc.) dont on connaît de mieux en mieux les limites, cette sécurité dépend désormais de la vitesse avec laquelle on parviendra à faire freiner cette explosion démographique.

D’autres facteurs d’ordre politique, social et économique

Les politiques de développement inadaptées prônant l’industrialisation plutôt que le développement par l’intermédiaire de l’agriculture ainsi que la marginalisation du monde rural contribuent à l’insécurité alimentaire. Cependant l’environnement politique de certain pays est instable qui à son tour affecte significativement le domaine de la sécurité alimentaire, elles sont parfois défavorables et les institutions sont peu efficaces. D’un autre point vu, les produits sont centrés dans les régions riches, car les producteurs seront sûrs que leurs optimums seront toujours atteints, et donc il n’y a pas un coup d’oeil et même une politique à insérer pour résoudre le faible revenu des autres régions et la pauvreté en un autre cas qui persiste.
Pour améliorer la sécurité alimentaire lors des crises prolongées, il ne faut pas se contenter d’interventions à court terme: il faut plutôt chercher à protéger et à promouvoir les moyens d’existence des populations sur le long terme, c’est pour cela que des politiques agricoles ont été mises en oeuvre

Les diverses politiques agricoles

Beaucoup de politiques ont été instauré dans le domaine de l’agriculture tantôt quelques-unes n’ont pas été efficaces, mais cela ne nous empêche pas à exposer ceux qui sont les plus appliquer ci-dessous. Mais pourquoi a-t-on besoins des politiques agricoles ?
L’insécurité alimentaire peut être une conséquence directe d’un conflit violent et d’une instabilité politique, voire un facteur aggravant. En effet, l’insécurité alimentaire est un des facteurs qui peuvent déclencher ou approfondir un conflit, souvent dû à des facteurs économiques et structurels sous-jacents. Par exemple, une hausse soudaine et imprévue des prix des denrées alimentaires, ou la réduction ou la suppression des subventions pour les produits alimentaires de base, peuvent être un catalyseur de troubles civils et politiques. C’est dans cette perspective que la mise en évidence des diverses politiques agricoles qui permettent de dissoudre ces maux économiques et sociaux est à initier.
Les différentes politiques agricoles qui sont parfois utilisées pour une révolution agricole dans le monde sont les politiques publiques de lutte contre la faim. En effet, la politique efficace pour venir en aide à la sécurité alimentaire et qui est la plus récente utilisée peut être englobé par les deux suivantes :

Politique d’augmentation du ratio disponibilité alimentaire/population :

Pour résoudre le problème de la faim certains pays qui souffrent de surpopulation ont mené des politiques abaissant les taux de fécondité, ces politiques pouvant être aussi bien incitatives que répressives. Ces pays ont aussi cherché à augmenter les disponibilités alimentaires. Pour atteindre ce dernier objectif, deux stratégies non exclusives ont été utilisées. Il s’agissait pour la première stratégie d’augmenter la production agricole nationale de manière à s’assurer éventuellement une autosuffisance alimentaire. Pour la deuxième, il fallait augmenter les recettes en devises pour pouvoir importer des produits vivriers en complément de la production nationale.
 La stimulation de la production nationale :
Pour accroître la production agricole nationale les gouvernements peuvent combiner tout un arsenal de moyens. En se fondant sur l’idée qu’une augmentation de la profitabilité des activités agricoles stimule la production agricole, de nombreux gouvernements ont eu recours aux subventions des moyens de production (engrais chimiques, pesticides, matériels agricoles). Toujours dans la même logique les gouvernements ont encouragé les crédits agricoles, ils ont aussi cherché à stabiliser les prix des produits agricoles. Il s’agissait de garantir aux producteurs locaux des prix supérieurs aux prix internationaux afin d’accroître la production et de garantir l’autosuffisance alimentaire. Pour prouver que ces dits sont vrais, cette démarche a été appliquée surtout par les pays développés (l’Union Européenne dans le cadre de sa Politique Agricole Commune, PAC). En outre, la production nationale et les disponibilités alimentaires peuvent être renforcées par les importations commerciales et les aides alimentaires
 Importations commerciales et aides alimentaires :
Les importations de denrées alimentaires de base sont pratiquées par les pays soit par obligation, soit par choix. Les marchés internationaux de denrées alimentaires se caractérisent par leur très grande instabilité expliquée par le nombre insuffisant d’exportateurs et un grand nombre d’importateurs. Ainsi cinq territoires seulement à savoir les États-Unis, le Canada, l’Union Européenne, l’Australie et l’Argentine ont assuré plus de 80% des exportations durant la période 1997-1999, les États-Unis en assurant près de la moitié. De plus tout le négoce international des denrées alimentaires est aux mains d’une demi-douzaine de firmes internationales. Concernant l’aide alimentaire, l’un des premiers programmes est né aux États-Unis en 1954 dans le cadre du plan Marshall. La loi relative à cette aide (la Public Law 480) fixait comme objectif la lutte contre la faim dans le monde mais également l’écoulement du surplus agricole américain, de conquérir de nouveaux marchés agricoles et enfin d’asseoir une influence politique pour lutter contre le communisme. Les pays européens quant à eux ont commencé à adopter les programmes d’aide alimentaire à partir de 1960 une fois que leur autosuffisance a été assurée. Actuellement plus d’une soixantaine de pays fournissent d’aide alimentaire. Cette aide se présente le plus souvent sous forme de dons, de ventes à prix particulièrement bas, de prêts à des taux d’intérêt faibles, de devises pour acheter des denrées alimentaires. L’aide d’urgence en cas de catastrophe et de guerre est devenue plus importante quantitativement que l’aide apportée dans le cadre de projets ou programmes. Dans les pays receveurs, l’aide est donnée, vendue ou échangée en contrepartie d’une participation en travail à de grands travaux publics. L’aide alimentaire a été très largement critiquée: d’abord parce que les flux sont très irréguliers et peu prévisibles. De plus lorsque l’aide est très abondante et distribuée gratuitement aux populations elle peut entraîner chez celles-ci la passivité et maintenir la dépendance d’autant plus que les producteurs ne produisent plus. Dans certains cas, l’aide arrive en retard ou est composée de denrées qui ne correspondent pas aux habitudes alimentaires des pays receveurs ou encore elle est de mauvaise qualité. Enfin l’une des plus véhémentes critiques de l’aide est qu’elle peut être détournée par des groupes sociaux puissants; elle peut amener certains pays à ne pas combattre les premiers signes d’apparition de la famine pour bénéficier de plus d’aide avec l’aggravation de la situation. Ainsi certaines famines pourraient même être fabriquées de toute pièce (Brunel, 1997). Des politiques d’accroissement ou de maintenance à un certain niveau des capacités d’accès des populations notamment les plus pauvres à la nourriture peuvent être menées.

Les politiques d’abaissement et de stabilisation des prix alimentaires :

Comme leurs noms l’indiquent ces politiques visent un abaissement des prix alimentaires pour rendre la nourriture accessible aux populations. Les gouvernements de certains pays comme l’Inde, le Bengladesh pour stabiliser les prix ou les empêcher d’atteindre un certain plafond jugé critique pour les pauvres, ont mis en place des politiques de stockage publique. Ces politiques obéissent au schéma suivant: d’abord les organismes publics achètent les produits alimentaires chez les producteurs locaux à des prix d’intervention ou à l’étranger; ensuite ils procèdent au stockage dans des greniers publics et enfin quand le niveau des prix deviendra trop élevé pour les populations défavorisées, les autorités publiques procèdent au déstockage des aliments pour les mettre sur le marché et les vendre à un prix relativement modéré parfois même inférieur au prix de revient compte tenu des coûts de stockage et de transport.
Pour abaisser les prix alimentaires tout en les stabilisant, de nombreux gouvernements ont fait de sorte que le prix au producteur des aliments soient réduits. Pour cela les méthodes suivants ont été combiné suivant les pays et les époques: prise en charge par l’État de tout ou partie du commerce intérieur des vivres, bas prix d’achat au producteur, fixation de plafond de prix au producteur pour le commerce non étatique, importation par l’État de vivres à bas prix tout en surévaluant la monnaie nationale, taxation des exportations agricoles…
La critique dans de tels cas est que c’est la paysannerie qui supporte le poids des politiques ; en effet, ces prix agricoles sont défavorables aux producteurs et aux autres ruraux mais sont favorables aux consommateurs urbains.
De nombreux pays utilisent aussi leurs ressources budgétaires pour financer des subventions à la consommation de certains produits alimentaires. Ces subventions peuvent bénéficier à l’ensemble de la population ou être réservées aux plus vulnérables. L’État peu aussi ne subventionner que des biens inférieurs ou se limiter à certaines zones défavorisées. Il existe d’autres politiques d’accroissement des capacités d’accès à la nourriture: comme les politiques salariales (imposition du salaire minimum), la création d’emploi ou la redistribution des richesses (impôts, allocations revenu minimum…). Ces politiques ont été mises en place aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés à l’exception des États-Unis et sont censées garantir l’accès à une alimentation correcte.
Les politiques de réformes agraires qui consistent en une distribution des terres plus égalitaire socialement sont aussi un bon moyen d’augmenter la capacité d’accès à une alimentation saine aux paysans les plus mal lotis mais aussi d’augmenter le ratio des disponibilités alimentaires/population.
Il faut reconnaître que les moyens d’assurer la couverture des besoins alimentaires sont multiples et varient suivant les contextes et les lieux. Toutefois, ces dernières années un concept nouveau s’est invité dans le paysage des politiques de lutte contre la faim. Il s’agit du concept de sécurité alimentaire. Cette dernière parait plus complète car comprenant à la fois la politique d’augmentation de la disponibilité alimentaire, et la politique d’abaissement et de stabilisation des prix alimentaires.

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Table des matières

GLOSSAIRE
LA SECURITE ALIMENTAIRE VIA L’AGRICULTURE : UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
PARTIE I: L’AGRICULTURE: UN MOTEUR DE DEVELOPPEMENT ET DE LUTTE CONTRE L’INSECURITE ALIMENTAIRE
CHAPITRE I : DE L’AGRICULTURE A LA SECURITE ALIMENTAIRE : CONDITION SINE QUA NON DU DEVELOPPEMENT
A/ Quelques notions à retenir
1.Notion sur l’agriculture
2.Notion de sécurité alimentaire
a) Conception d’Amartya Sen
b) Définition selon la Déclaration de Rome sur la Sécurité Alimentaire (1996)
3.Notion de développement
B/ L’agriculture au coeur des stratégies de développement
1.L’importance économique du développement agricole dans la lutte contre la pauvreté et pour parvenir à la sécurité alimentaire
2.Le secteur agricole, l’assise d’une stratégie de croissance pour les pays agricoles
CHAPITRE II : LES DIFFERENTES POLITIQUES AGRICOLES ET LES INSTRUMENTS PERMETTANT D’ATTEINDRE L’OBJECTIF DE DEVELOPPEMEN 
A/ La résolution de l’insécurité alimentaire à travers les différentes politiques agricoles
1.Les problèmes causant l’insécurité alimentaire dans le monde
a) L’insuffisance de la subvention de l’Etat
b) Un problème d’accessibilité mais non de disponibilité
c) Un problème de sécurité foncière
d) L’insécurité alimentaire due à la dégradation de l’environnement
e) L’insécurité alimentaire due à un problème démographique
f) D’autres facteurs d’ordre politique, social et économique
2.Les diverses politiques agricoles
a) Politique d’augmentation du ratio disponibilité alimentaire/population
b) Les politiques d’abaissement et de stabilisation des prix alimentaires
B/ Les instruments d’intervention d’une politique agricole
1.Les instruments d’intervention directe
2.Les instruments de la politique commerciale liée aux produits agricole
PARTIE II: ANALYSE DE QUELQUES CAS DANS CERTAINS PAYS
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE AU MALI
A/ Analyse de l’insécurité alimentaire
1.Analyse descriptive des ménages et des villages
a. Taille moyenne et composition des ménages
b. Niveau d’éducation du chef de ménage
c. Statut du ménage
2.Profil de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité des ménages
a) Distribution géographique de l’insécurité alimentaire
b) Classe de sécurité alimentaire
c) Profil des ménages en insécurité alimentaire
d) Evolution de la sécurité alimentaire des ménages au Mali
B/ Politiques agricoles adoptées au Mali
1.La politique d’incitation à la production
2.Les exploitations familiales et investissements privés dans la zone Office du Niger
CHAPITRE II : LES PARTICULARITES DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE A MADAGAGASCAR
A/ L’insécurité alimentaire à Madagascar :
1.Evolution de la situation économique et de l’insécurité alimentaire à Madagascar
2.Etat actuel de la sécurité alimentaire à Madagascar
a. Pourcentage des ménages touchés par l’insécurité alimentaire
b. Mécanisme de survie adopté par les ménages en insécurité alimentaire
B/ Les faits concernant l’insécurité alimentaire par région
1.Les régions du Nord et la capitale :
a. La Capitale (La région d’ANALAMANGA)
b. Les régions du Nord :
2.La région du Sud:
C/ Les caractéristiques du « KERE » au Sud de Madagascar
1.Le problème d’accessibilité alimentaire et les contraintes climatiques
2.L’insuffisance de subventions et d’aides provenant de l’Etat:
CHAPITRE III: SYNTHESE
1.Analyse comparative des deux pays
2.Solutions et recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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