La résistance bactérienne

La résistance bactérienne

Facteurs de virulence

La large gamme d’infections causées par S. aureus est liée à l’expression de plusieurs facteurs de virulence (figure 1). S. aureus a en effet la capacité de sécréter, après invasion, des facteurs d’adhésion, des toxines ou encore des enzymes. Les S.aureus ont une protéine obligatoire de fibrinogène/fibrine qui permet la fixation aux caillots sanguins et aux tissus traumatisés. C’est la raison pour laquelle ce germe est capable de produire des infections de poteau-chirurgie et des infections au niveau des plaies. Les facteurs de virulence du Staphylocoque doré comprennent des antigènes, des enzymes et des toxines. [9]

Adhésines Protéines de surface Paroi Protéine A 4.2.Génome Le génome du staphylocoque est constitué d’un chromosome circulaire d’environ2800 Kb. Les travaux de séquençage du génome de S. doré initiés par les équipes de Baba et d’Hiramatsu ont permis de percer le secret du grand pouvoir d’adaptation de cette bactérie [10]. Le génome est formé de deux domaines fonctionnels distincts. La majeure partie du chromosome (75%) appelé « core » contient des gènes qui assurent le métabolisme de la bactérie. La deuxième partie de la bactérie (25% environ) est constituée d’éléments génétiques accessoires et mobiles comme les plasmides, transposons, prophages ou des îlots de pathogénicité portant la plupart des gènes associés à des facteurs de virulence et à la résistance aux antibiotiques [11-12].

Facteurs d’invasion et d’adhésion

S.aureus se fixe aux cellules par l’intermédiaire de protéines de surface dénommées adhésines qui appartiennent à la famille des MSCRAMM (Microbial Surface Components Recognizing Adhesive Matrix Molecules). Ces protéines sont ancrées dans le peptidoglycane bactérien par des liaisons covalentes. Cinq protéines ont été caractérisées protéine A, protéine de liaison au collagène, protéine de liaison à la fibronectine, protéine de liaison au fibrinogène et protéine de liaison à l’élastine.

La résistance intrinsèque

La résistance intrinsèque (ou naturelle ou insensibilité) est un caractère qui touche toutes les bactéries de la même espèce ou du même genre bactérien. Elle est stable, transmise à la descendance (elle a pour support génétique le chromosome bactérien) mais elle n’est pas ou peu transmissible sur un mode horizontal (d’une bactérie à l’autre au sein d’une même espèce ou entre espèces différentes). [16] Elle confère une certaine tolérance, voir une insensibilité totale vis-à-vis d’une molécule particulière ou vis-à-vis d’une classe d’antimicrobiens

La résistance acquise Elle est moins stable, mais elle se propage souvent de façon importante dans le monde bactérien (dans certains cas, elle peut concerner la grande majorité de ces souches comme, par exemple, la production de pénicillinase chez le staphylocoque qui intéresse plus de 90 % des souches). [16] La résistance acquise résulte d’une modification du capital génétique de la bactérie, lui permettant de tolérer une concentration d’antibiotique plus élevée que celle qui inhibe les souches sensibles de la même espèce…

Résistance extra chromosomique Elle est essentiellement liée à l’activité plasmidique. Les plasmides sont des structures extra chromosomiques constituées d’ADN bicaténaire circulaire, se répliquant de façon autonome. Leur transmission, stable au cours des générations, peut se faire entre des bactéries de la même espèce ou d’espèces différentes. L’une des conséquences de cette facilité de transmission intra et interspécifique est que la résistance plasmidique peut intéresser plusieurs antibiotiques à la fois (BMR multirésistance). La résistance plasmidique est fréquente car est liée à une synthèse des protéines additionnelles et non à une mutation et à l’inverse de la bactérie mutante, elle n’est pas fragilisée. Aussi, elle est contagieuse elle se transmet horizontalement par conjugaison, mobilisation, transduction et transformation.

Les mécanismes biochimiques de la résistance aux antibiotiques

Sur le plan biochimique, les bactéries ont développé quatre grands mécanismes d’acquisition de la résistance afin de neutraliser l’action des agents antibactériens, les plus répandus étant la modification de la cible, l’inactivation enzymatique, l’imperméabilité (diminution du diamètre des porines) et l’efflux des antibiotiques à l’extérieur de la cellule par des pompes énergie dépendantes. Le motif commun à ces différents mécanismes de résistance est d’empêcher l’interaction de l’antibiotique avec sa cible. (figure3)

LA RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES CHEZ Staphylococcus aureus

L’émergence de souches résistantes à la pénicilline en 1948 et à la méticilline en 1961 a eu lieu peu d’années après l’introduction de ces molécules sur le marché [20-21].Depuis cette date, les souches de S. aureus résistant à la méticilline (SARM) ont largement diffusé et sont devenues endémiques dans de nombreux pays [22-23]. Par la suite, S. aureus est devenu résistant à la plupart des autres classes d’agents anti infectieux, incluant également les glycopeptides depuis 1997 [24], et la multirésistance chez S. aureus est devenue un problème majeur de santé publique. Puisque les isolats de SARMs sont le plus souvent résistants à d’autres classes d’antibiotiques, elles sont considérées comme des bactéries multirésistantes (BMR), et la résistance à la méticilline est depuis lors utilisée comme marqueur de multirésistance. Les Staphylocoques peuvent être sensibles à divers antibiotiques mais se caractérisent par une aptitude remarquable à acquérir de multiples caractères de résistance.

Résistance à la Pénicilline G La sécrétion de pénicillinases est présente chez 70 à 90 % des S. aureus. Lorsque le laboratoire de bactériologie signale une résistance à la pénicilline (sans résistance à l’oxacilline), celle-ci implique aussi une résistance à l’ampicilline, l’amoxicilline, la ticarcilline et à la pipéracilline. En revanche, les pénicillines associées à un inhibiteur de pénicillinase (acide clavulanique, sulbactam ou tazobactam) ou les β_lactamines insensibles aux pénicillinases (céphalosporines, imipenem) restent actives. Fait important en pratique, les céphalosporines de troisième génération (céfotaxime, ceftriaxone) sont dix fois moins actives que l’oxacilline sur le staphylocoque, ce qui rend leur utilisation illogique en dehors des cas d’infections mixtes. [25]

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Table des matières

Introduction
Revue bibliographique 
Généralités sur S.aureus
1.Classification
2.Epidémiologie de S.aureus
2.1. Niche écologique
2.2. Transmission
3.Pouvoir pathogène
3.1. Généralités
3.2. Infections staphylococciques
4.Caractères intrinsèques
4.1. Facteurs de virulence
4.2. Génome
4.3. Facteurs d’invasion et d’adhésion
4.4. Substances élaborées par S.aureus
Notions générales sur les différentes familles d’antibiotiques
Antibiotiques  définition- historique
Classification des antibiotiques
Mode d’action des antibiotiques
III. La résistance bactérienne aux antibiotiques
1.Définition de la résistance bactérienne
1.1. La résistance intrinsèque
1.2. La résistance acquise
2.Les mécanismes génétiques de la résistance acquise
2.1. Résistance chromosomique
2.2. Resistance plasmidique
3.Les mécanismes biochimiques de la résistance aux antibiotiques
3.1. Altération de la cible bactérienne de l’antibiotique
3.2. L’inactivation enzymatique
3.3. La réduction de la perméabilité membranaire
3.4. L’efflux actif
4.La résistance aux antibiotiques chez S.aureus
Résistance à la Pénicilline G
Résistance aux aminosides
Résistance aux fluoroquinolones
Résistance aux autres antibiotiques
5.Résistance à la méticilline
5.1. Support de la résistance à la méticilline  le gène mecA
5.2. Mécanismes de la résistance à la méticilline
Matériel et méthodes 
1.Prélèvement et isolement
2.Tests d’identification
2.1. Coloration de Gram
2.2. Test catalase
2.3. Test coagulase
3.L’antibiogramme
4.Etude génotypique
4.1. Extraction d’ADN
4.2. PCR multiplexe
4.3. Electrophorèse sur gel d’agarose
Résultats et discussion
Conclusion
Annexes
Bibliographie


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