La relation école – famille

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La relation école – famille

Au vu des demandes institutionnelles

La collaboration entre l’école et la famille, ainsi que l’implication des parents dans la vie scolaire de leurs enfants sont des thèmes très importants pour l’Education Nationale française. En effet, dans les programmes officiels d’enseignement en maternelle (2015), la première partie desdits programmes est consacrée à la relation que doivent entretenir les enseignants avec les parents. La liaison entre l’école et la famille est un pilier fondamental du métier d’enseignant. Cette facette du métier d’enseignant est très importante, en effet la relation entre l’école et la famille est très présente dans les programmes d’enseignement de la maternelle publiés au Bulletin Officiel du 26 mars 2015. Au début de ces programmes il y a deux paragraphes sur la relation aux parents. Le paragraphe 1.1 de ces programmes s’intitule «Une école qui accueille les enfants et leurs parents». Dans ce paragraphe la première phrase est prégnante : « Dès l’accueil de l’enfant à l’école, un dialogue régulier et constructif s’établit entre enseignants et parents, il exige de la confiance et une information réciproque». Cette citation est très représentative de ce vers quoi les enseignants doivent tendre. C’est un enjeu fondamental pour la réussite des élèves à l’école.
L’équipe enseignante doit définir, avec les familles, des relations à entretenir avec les parents afin d’assurer le bien-être des élèves, ainsi que des familles. Pour construire une école à la réussite de tous les élèves, une coopération renforcée avec les parents est nécessaire, et plus particulièrement avec les parents les moins proches de l’institution, les parents qui ne connaissent pas du tout l’école ou qui la méconnaissent.

Au vu de la recherche 10

Ces recherches et cet intérêt pour les relations avec les familles ont débuté en 1997. Larivée, S.J. ; Terrisse, B. ; Richard, D. (2013) ont d’ailleurs démontré que le point de départ de cet engouement est un rapport de l’OCDE en 1997, qui «montrait […] l’importance de ce courant dès la fin des années 1990». Ces chercheurs ajoutaient également que «l’école qui, pendant des décennies a été investie de la mission d’instruction en se centrant exclusivement sur l’enfant a montré qu’elle n’obtenait qu’un succès relatif si celui-ci présentait des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation». Ces propos ont d’ailleurs été repris par la suite par différents chercheurs, dont Rousseau, N. ; Deslandes, R. ; Fournier, H. (2009) qui expliquaient que lorsque les élèves étaient en difficulté, la relation qui liait les enseignants et les élèves s’en trouvait lésée. En effet la relation de confiance doit être «basée sur un engagement mutuel des deux participants et ne peut se développer sans l’engagement réciproque des deux individus.» Rousseau, N. ; Deslandes, R. ; Fournier, H. (2009).
L’école compte sur les parents autant que les parents comptent sur l’école. Il est souvent dit que la réussite de la scolarité d’un élève peut être liée à un bon dialogue établi entre l’école et les familles. Un enfant qui sent ses parents en confiance avec l’institution se sentira lui aussi en confiance avec son / ses enseignant.e.s, de même qu’un enfant qui sent que ses parents n’ont pas confiance en l’école aura des difficultés à se sentir à l’aise en classe. C’est pour cela qu’il est question de collaboration entre l’école et la famille.
Cette collaboration est donc primordiale et surtout, elle n’est pas seulement souhaitée dans les réseaux d’éducation prioritaire (renforcée ou non) mais pour toutes les classes. Il est important de construire cette relation, citée plus haut, afin de passer d’une confrontation entre les familles et l’école à une véritable collaboration entre les différents acteurs. Évidemment la relation existant entre les enseignants et les familles n’est pas toujours conflictuelle, mais nombreux sont les parents qui ne se sentent pas totalement en confiance avec l’équipe enseignante.

Pour favoriser la réussite des élèves

D’autre part, comme les recherches de Larivée, S.J. ; Terrisse, B. ; Richard, D. (2013), ainsi que celles de Deslandes et Bertrand (2004), Epstein (2011) Ferguson (2008) et Jeynes (2011) l’ont démontré, la réussite 11 scolaire était «favorisée par la collaboration entre les parents et l’école». Ceci est aussi présent dans l’introduction des programmes d’enseignement de l’école maternelle. En effet, il nous est demandé, en tant qu’enseignant, de «construire un dialogue régulier et constructif». Ceci est une condition indispensable pour pouvoir ne serait-ce qu’envisager un climat de confiance. Dans tous les cas, un climat de confiance ne se demande pas, il se construit et se consolide à chaque instant.
L’école maternelle est un lieu privilégié pour construire ce type de relation. En effet, comme préconisé dans les programmes d’enseignement de maternelle (2015), «ces relations permettent aux parents de comprendre le fonctionnement et les spécificités de l’école maternelle. […] L’expérience de la séparation entre l’enfant et sa famille requiert l’attention de toute l’équipe éducative, particulièrement lors de la première année de scolarisation». Ce qui est visé par cette citation est l’attention que doit montrer un enseignant pour la famille de l’élève, afin que celui-ci s’épanouisse dans l’école. Les enseignants de maternelle sont des personnes privilégiées pour cette relation entre l’école et la famille puisque les familles sont beaucoup plus présentes en classe de maternelle. En effet, en élémentaire les parents ne rentrent que très rarement dans la classe, ils déposent leurs enfants au portail et ne discutent que très peu avec les enseignants.
En maternelle par contre, les parents entrent dans la classe et passent plus de temps avec le/la ou les enseignant.e.s pour discuter de leur enfant et de ses apprentissages. Il n’est pas rare que les parents d’enfants scolarisés en maternelle prennent le temps une fois par semaine, voire plus, de discuter des évolutions et/ou régressions de leurs enfants. Cette communication vise aussi au développement de cette relation de confiance qui doit exister.
Les programmes officiels (2015) affirment aussi que «l’école maternelle joue un rôle pivot à travers les relations qu’elle établit avec les institutions de la petite enfance et avec l’école élémentaire». C’est donc ce que nous exprimions ci-avant, puisque la maternelle permet de poser les bases de cette relation de confiance qui se poursuivra jusqu’à la fin de la scolarité des enfants / élèves même si les parents sont de moins en moins présents sur les lieux d’apprentissage, même s’ils continuent à être un soutien pour leurs enfants.

pour construire une relation qui perdure

Ce dialogue nécessaire entre les familles et l’école s’établit sur une longue période, afin que la relation de confiance s’installe et perdure. Il est primordial de faire intervenir ces discours dans les programmes d’enseignement de maternelle de l’Education Nationale puisqu’il s’agit de la période de la première scolarisation de leur enfant et que, de ce fait il y a tout un questionnement, voire une appréhension, autour de ce lieu méconnu qu’est l’école. Ce qui est exprimé dans les programmes d’enseignement de maternelle de l’Education Nationale est le fait que : «L’expérience de la séparation entre l’enfant et sa famille requiert l’attention de toute l’équipe éducative, particulièrement lors de la première année de scolarisation.».
La relation entre l’école et la famille est très complexe. En effet, comme l’exprime Deslandes, R. en 2004 dans son article collaboration école famille : défis sociaux et scolaires, il existe plusieurs types de soutien pour les élèves. Deslandes (2004) les cite «affectif, communication avec les enseignants, interactions entre les parents et les enfants sur le quotidien scolaire, communication entre les parents et l’école et communication entre les parents et l’enfant sur des projets d’avenir». Ce qui est en jeu ici, est bien le fait que les parents ont un pouvoir très fort sur ce qui se passe en classe, et ce, même s’ils n’y sont pas corporellement. Une des difficultés, toujours selon Delandes (2004) est que la définition de la «participation parentale» n’est pas la même pour tous les acteurs, ni pour tous les parents. Il est difficile de savoir ce que l’on entend derrière ce terme, c’est pourquoi un dialogue constant et explicite est nécessaire à la construction d’une bonne relation entre l’école et les familles.

Une relation entre l’école et la famille qui repose sur de nombreux facteurs

Deslandes et coll. en 2005, estiment que les parents devraient tenir les enseignants au courant de leurs pratiques mais il faut aussi que les enseignants soient transparents quant à leurs méthodes d’enseignement en classe.
Bastien Louessard et Philippe Cottier (2015) ont mené une recherche sur les pratiques familiales vis à vis des environnements numériques de travail (ENT). Cette recherche est en lien avec ce qu’annonçait Deslandes (2004) puisqu’ils affirment qu’il existe différents styles éducatifs. Ils en nomment trois : «authoritarian», «authoritative», et «permissive». Ils définissent le premier style éducatif comme des parents très impliqués dans la vie scolaire de leurs enfants, c’est à dire qu’ils ont «un contrôle élevé et un soutien élevé, par une tendance à la régulation des enfants selon un grand nombre de règles et de principes immuables», Louessard et Cottier (2015).
Le deuxième type d’éducation «authoritative» renvoie, toujours selon Louessard et Cottier à «un contrôle toujours élevé mais à un soutien fort, ces parents développant une attitude plus rationnelle, qui valorise les échanges et qui explicite les motivations de leurs décisions». Ces parents sont plus dans la discussion avec leurs enfants, mais toujours dans un contrôle accru de ce qu’ils font. Les enfants «soumis» à ce type d’éducation ne sont pas totalement libres, et peuvent ressentir des difficultés à comprendre pourquoi ils travaillent à l’école.
Le dernier type d’éducation, quant à lui, se réfère à «des parents imposant peu de règles ou de sanctions à leur enfant, ils cherchent d’avantage à privilégier la communication et l’échange.». Nous ne tentons pas par ces citations de privilégier un type d’éducation par rapport à un autre, mais nous tentons d’expliciter les différents types de familles que nous pourrions rencontrer en tant qu’enseignant. Et comme le dit Deslandes, R. (2004) «la diversité des enfants et de leurs familles correspond à l’un des plus importants défis contemporains des professeurs actuellement.» C’est pourquoi il nous semble important de connaître les différents types d’éducation parentale existant.
Comme l’ont démontré toutes les recherches nommées ci-avant, la relation entre l’école et la famille est un enjeu primordial dans le métier d’enseignant, mais c’est aussi un enjeu très complexe. Nous allons donc maintenant nous pencher sur les différents outils qui pourraient faciliter cette relation entre l’école et les familles.

Le numérique et ses outils

Définitions

La société dans laquelle nous vivons actuellement est en plein essor, que ce soit au niveau technologique ou au niveau des recherches sur le bien-être dans la vie de tous les jours. Cette quête du bien-être et des innovations technologiques et techniques est source de beaucoup de recherches scientifiques. Dans notre vie quotidienne, le numérique prend de plus en plus de place. Mais qu’est-ce donc que ce numérique dont nous entendons sans cesse parler ?
Le dictionnaire «Larousse» définit le numérique comme «la représentation d’informations ou de grandeurs physiques au moyen de caractères, tels que des chiffres, ou au moyen de signaux à valeur discrète. C’est l’ensemble des techniques qui utilisent des signaux numériques.»
Les technologies numériques actuelles investissent tous les domaines de la vie quotidienne. En effet tous les secteurs en sont impactés, que cela soit au niveau de la communication, de l’industrie, de la sécurité, du secteur médical et même dans le développement de loisirs nouveaux. Le numérique est une révolution pour nos anciennes habitudes. Nous devons réapprendre à interagir avec ces nouvelles technologies qui modifient profondément notre environnement. Nous entendons par là que le numérique est toujours présent à nos côtés que cela soit lorsque l’on consulte nos smartphones, lorsque nous achetons des objets en ligne, lorsque nous commandons et/ou réservons des objets, des lieux, des repas.
Le numérique est partout et les sociétés sont obligées de se transformer afin de suivre cette constante évolution. Cela peut être vu comme un frein à la communication et à l’évolution ou encore comme une entrave à la liberté pour certains ou bien comme un levier de communication et de liberté. En effet nous pouvons nous sentir encerclé.e.s par ces technologies et se sentir constamment observé.e.s, cela est un réel ressenti, mais nous pouvons aussi nous sentir plus libres avec ces nouvelles technologies puisque le numérique est porteur d’emploi.
L’évolution des technologies a créé un nouveau secteur d’emploi et a 15 donc été un levier de croissance pour les pays.
Il est plutôt rare qu’aujourd’hui les familles ne disposent d’aucun accès à internet ni d’aucun outil. Il est difficile d’imaginer la vie sans l’accès au numérique et sans consulter internet pour beaucoup d’entre nous actuellement.
Comme nous l’avons dit précédemment, le numérique est l’ensemble des techniques qui utilisent des signaux numériques, afin de pouvoir accéder à ce numérique nous devons bien évidemment bénéficier d’outils permettant cette accessibilité au numérique.
Le dictionnaire Larousse définit les outils comme : « des éléments d’une activité qui n’est qu’un moyen, un instrument». Depuis 1980 et ce , pendant deux décennies, il y a eu une véritable «révolution numérique». Beaucoup d’outils se sont développés, en particulier internet, l’accès aux e-mails, des outils du quotidien ont été développés virtuellement, comme les calculatrices par exemple. Ce développement s’est terminé par l’arrivée des réseaux sociaux, dont bon nombre de personnes ne sauraient se passer maintenant.
Depuis les années 1980, ces outils n’ont cessé d’être plus nombreux et plus développés, nous pouvons maintenant consulter des informations «en direct» sur internet, plus besoin d’acheter de livres de cuisine, des centaines de milliers de recettes sont disponibles en ligne, plus besoin d’avoir plusieurs appareils pour écouter de la musique, lire et communiquer. Ces outils, qui ont pour fonction de nous faciliter la vie, à condition d’être utilisés à bon escient et correctement, sont de plus en plus présents dans notre quotidien et ont tendance à prendre de plus en plus d’espace, et parfois trop d’espace pour des personnes n’arrivant pas à s’en défaire.

Numérique et enseignement

La société actuelle étant en plein essor, les technologies le sont elles aussi, par extension. Par le développement de ces technologies, nous sommes face maintenant à des nouveaux outils nous permettant d’enseigner autrement.
Le métier d’enseignant, n’est pas un métier qui se fait seulement en présentiel, c’est dire face aux élèves. Ce métier s’effectue aussi en dehors des murs de la classe et c’est ce qui peut être un frein. Le métier et le rôle des enseignants est défini par le référentiel de compétences du professeur des écoles. (2013). Celui-ci déclare que le professeur des écoles soit savoir «intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier». Il est donc nécessaire de se former à l’utilisation de ces outils, puisque cela fait partie de nos devoirs. Il est aussi mentionné dans ce texte que les enseignants doivent «tirer le meilleur parti des outils, des ressources et des usages numériques, en particulier pour permettre l’individualisation des apprentissages et développer les apprentissages collaboratifs.»
Ceci fait référence à plusieurs choses. Dans un premier temps cela fait référence à la relation entre l’école et la famille, puisque par l’individualisation des apprentissages se crée une connaissance plus poussée des élèves et donc une capacité plus grande de pallier aux difficultés, et donc d’en faire part aux parents. De ce fait, la communication est plus aisée.
Le deuxième aspect suscité par cette citation du référentiel de compétences est le fait que nous devons, en tant qu’enseignant, savoir prendre en main un outil tel que l’ordinateur. Cela est renforcé par le fait que nous devons former les élèves à l’EMI (éducation aux médias et à l’information), par ce biais nous devons les faire devenir des utilisateurs conscients des risques d’internet. Nous ne pouvons décemment pas leur apprendre ceci si nous ne sommes pas nous même au point sur ces dangers.

Attentes institutionnelles

Le gouvernement actuel voit le développement des outils numériques comme une réelle chance. En effet, il n’est pas rare de croiser sur différents sites du gouvernement la citation suivante : « La révolution numérique est une chance pour l’école car les nouveaux outils offrent un potentiel de renouveau pédagogique important.».
Sur le site d’eduscol, le site de l’éducation nationale, il est même précisé que l’utilisation des outils du numérique est un : «Élément clé de la refondation de l’École, […] qui constitue un puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique et de démocratisation du système scolaire. Elle est également un formidable outil d’inclusion des enfants en situation de handicap. Par son origine, son ambition, ses missions et son organisation, elle incarne la stratégie numérique du ministère, un enjeu majeur pour l’école et la réussite des élèves.»
Depuis 2003, le ministre de l’Education Nationale de l’époque, Xavier Darcos, a annoncé une généralisation des Environnements Numériques de Travail (ENT). Dans un premier temps le second degré de l’enseignement était concerné. Depuis 2012, le recteur de l’académie de Nantes a implanté une généralisation de ces environnements numériques de travail au sein du premier degré. Ceci était une première en France.

Les environnements numériques de travail

Mais qu’est ce donc qu’un environnement numérique de travail ? Sylvain Genevois et Françoise Poyet (2010) définissent les environnements numériques de travail comme : « un ensemble intégré de services numériques choisis et mis à disposition de tous les acteurs de la communauté éducative d’une ou plusieurs écoles ou d’un ou plusieurs établissements scolaires dans un cadre de confiance défini par un schéma directeur des ENT et par ses annexes.» Ces outils que sont les environnements numériques de travail sont une preuve assez forte des volontés de l’Education Nationale de former ses élèves à être des utilisateurs avertis des outils numériques.
Cette volonté se retransmet aussi dans les programmes d’enseignement en élémentaire parus au Bulletin Officiel du 26 novembre 2015 puisqu’y apparaissent désormais des enseignements nommés EMI : éducation aux médias et à l’information ainsi que des enseignements de programmation. De nombreux outils numériques revendiquent aujourd’hui l’appellation d’ENT, mais la notion d’environnement numérique de travail désigne «un ensemble de services numériques choisis et mis à disposition de tous les acteurs de la communauté éducative d’une ou plusieurs écoles ou d’un ou plusieurs établissements scolaires dans un cadre de confiance défini par un schéma directeur des ENT et par ses annexes.Il offre un lieu d’échange et de collaboration entre ses usagers, et avec d’autres communautés en relation avec l’école ou l’établissement.» (éduscol).
Sylvain Genevois et Françoise Poyet (2010) défendent la théorie selon laquelle les ENT «invitent à repenser les formes de cet enseignement simultané à bâtir une nouvelle organisation. Ils définissent cela par le terme d’école étendue.» Ils définissent les environnements numériques de travail comme «un espace fédérateur pour l’ensemble de la communauté éducative. C’est un espace intégrateur, accessible par un seul identifiant, perçu généralement comme portail unique de services. Cet environnement ne se réduit pas à un outil matériel (comme l’ordinateur) ou à un logiciel.» Ils expliquent que ces environnements sont composés d’outils et de services multiples. Toujours selon Sylvain Genevois et Françoise Poyet (2010), les ENT sont vecteurs de co-éducation, ils doivent être utilisés dans l’optique de décloisonner l’école et de diminuer cette peur qu’ont les familles vis à vis de l’école. Le site gouvernemental «eduscol» définit les ENT comme «un formidable outil d’inclusion des enfants en situation de handicap. […] par son origine, son ambition, ses missions et son organisation, elle incarne la stratégie numérique du ministère, un enjeu majeur pour l’école et la réussite des élèves». Cette vision des ENT est à mettre en opposition par rapport aux ressentis des enseignants. En effet, les enseignants se sentent opprimés par le développement d’outils du numérique. Ils ne souhaitent pas être «importunés en dehors du temps scolaire» (Genevois et Poyet, 2010).

Difficultés

Les enseignants semblent ressentir des difficultés à élargir la classe hors de l’espace classe. Peut être faudrait il qu’ils essaient d’avoir une nouvelle vision de l’enseignement. Ce concept «d’école étendue» (Genevois, Poyet 2010) est une réelle volonté ministérielle, mais déjà, en 2010 elle semblait ne pas être souhaitée par les enseignants. Peut être faudrait il définir un cadre très 19 fort quant à l’utilisation de tels outils numériques, ce manque de limites pour éviter les débordements peut aussi être une raison de cette non-motivation qu’ont les enseignants vis à vis de cet outil. (Genevois, Poyet, 2010).
Ce qui ressort de diverses recherches et documents institutionnels est le fait qu’il y ait des difficultés d’accessibilité pour beaucoup, ce qui peut augmenter la fracture numérique existant. C’est cependant du rôle de l’école de ne pas favoriser cette fracture numérique et sociale et il est donc du ressort des enseignants de chercher à éviter ce type de problème.
À travers cette définition de ce qu’est un environnement numérique de travail il apparaît évident que les enseignants ne sont pas les seuls concernés par cet outil. Ces environnements numériques de travail sont aussi des leviers importants dans la liaison entre l’école et la famille.
Comme nous avons tenté de le démontrer par le biais des différentes recherches existantes, nous allons maintenant nous pencher sur les outils du numérique qui seraient au service des familles.

L’ENT , le numérique et les familles : intérêts et limites

Intérêts

Rapprocher les familles de l’école

«Les parents s’impliquent généralement moins dans des activités à l’école qu’à la maison en raison d’un manque de temps, mais aussi de leur méconnaissance du milieu scolaire et du sentiment d’incompétence que celle – ci entraîne (Larivée, 2011, Moseman, 2003)» selon Larivée, Terrisse et Richard (2013). Cette citation datant d’il y a quelques années peut être un point de départ pour la recherche méthodologique qui va suivre. En effet, les enseignants peuvent paraître très éloignés des parents. C’est pourquoi les outils numériques tels que les ENT par exemple semblent être un levier sur lequel nous pouvons nous appuyer.
Comme l’annonce le ministère de l’Education Nationale sur le site eduscol, «la diffusion des usages du numérique dans l’enseignement constitue un puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique et de démocratisation du système scolaire.» Par le biais de ces outils, il nous semble pertinent de favoriser la réussite de tous les élèves. En effet, un des objectifs des environnements numériques de travail est de pouvoir individualiser les enseignements et l’accompagnement de chacun6.

ENT : multiplicité de services

Un des avantages primordiaux des ENT est la multiplicité des services présents sur cette plate-forme. En effet, les environnements numériques de travail ne sont pas de simples moyens de communication par messagerie. Sylvain Genevois et Françoise Poyet (2010) ont listé différents outils répertoriés en différentes catégories. Les différentes catégories nommées par cette recherche sont les suivantes : «services d’intégration, services de sécurité, services portail, services support, services de communication et collaboration, services informationnels et documentaires, services d’accompagnement de la vie de l’élève, services production pédagogique et éducative et services utilitaires». Les services nous intéressant le plus pour notre recherche sont les services de communication et de collaboration ainsi que ceux d’accompagnement de la vie de l’élève et les services de production pédagogique et éducative.
Ces catégories regroupent les différents outils que les enseignants peuvent utiliser à des fins pédagogiques et / ou éducatives. Ceci regroupe donc la messagerie ainsi que les espaces d’échanges et de collaboration, comme l’espace collaboratif de l’ENT, cela regroupe aussi les services de cahier de texte et de suivi individuel des élèves, ainsi que l’affichage de l’emploi du temps (plus utilisé dans le second degré, mais pas uniquement) ainsi que le cahier de liaison. Ces différents outils sont ceux que l’on pourrait utiliser dans une optique de relation entre l’école et la famille. Les outils nommés ci-avant, s’ils étaient utilisés à bon escient et avec la bonne formation pour les deux acteurs de cette relation, pourraient être des leviers suffisants pour favoriser une relation de confiance. Ceci pourrait donc répondre au défi inhérent au métier d’enseignant, c’est à dire de prendre chaque élève et sa famille dans son individualité afin de mener à la réussite de tous les élèves.

Utilisation des différents outils

Nous allons à présent nommer les outils et leurs utilisations qui pourraient augmenter et favoriser la relation école – famille. Le cahier de texte numérique pourrait être un premier levier très intéressant à utiliser. (Genevois, Poyet, 2010). En effet, le cahier de texte peut être vu comme l’objet transitoire entre l’école et la maison, c’est à dire l’objet permettant un lien entre l’école et la maison du fait qu’il soit utilisé dans les deux lieux. Cet objet pourrait faire le lien entre « l’activité intérieure et extérieure» de l’école (Genevois, Poyet, 2010).
Les services de dépôt et de partage (quoique très peu utilisés selon Genevois et Poyet 2010), offrent un potentiel intéressant, en effet, il serait possible de travailler les présentations ou « exposés » et de déposer et partager les différentes recherches, ce qui permettrait aux élèves de montrer à leurs parents les différents travaux faits en classe et de partager les différentes recherches au sein même de la classe. En effet, en maternelle les parents sont plus «présents» dans la vie scolaire des enfants, mais il est plus complexe quand les enfants grandissent d’être autant impliqués dans cette relation scolaire.
Enfin, la messagerie, qui est l’outil le plus utilisé par les familles et les enseignants, permet de communiquer au sein d’un même espace temps scolaire, ceci permettrait un «prolongement de l’action éducative hors de l’établissement» (Genevois, Poyet, 2010). Ceci permet d’être en contact plus direct et plus immédiat avec les familles qui ne sont que très peu disponibles sur les horaires de l’école.
Les différents outils ont donc des aspects qui permettraient cette relation favorisée entre les familles et l’école.

Limites

Enseignants récalcitrants

Pour ce qui est des aspects ne favorisant pas ou peu la relation école famille, il y a dans un premier temps, le fait que les enseignants refusent d’utiliser ces outils car ils les trouvent intrusifs et refusent la communication avec les élèves «hors temps scolaire» (Genevois, Poyet, 2010) Il est probable que certains enseignants soient résignés à ne pas faire «déborder» la classe sur le plan personnel. (Dioni, 2008) Selon Genevois et Poyet (2010), certains enseignants voient l’essentiel du métier comme devant s’effectuer entre les murs de l’école.
Comme expliqué plus haut, l’usage de ces outils pourraient agrandir, ou plutôt approfondir la fracture sociale, le fossé, existant dores et déjà entre les familles. L’utilisation unique d’outils numériques pour la communication et la favorisation d’une relation entre les familles et l’école ne serait pas bénéfique. Une utilisation des outils numériques raisonnée et combinée à d’autres moyens (communication de vive voix, cahier de liaison, rendez vous individuels etc.) permettrait une meilleure construction de cette relation de confiance.

Renforcer la relation entre l’école et la famille par le numérique

En effet, Bastien Louessard et Philippe Cottier (2015) affirment que «l’étude des échanges entre les familles et les écoles semble pouvoir éclairer les pratiques de l’ENT à plusieurs niveaux. D’une part, nous pouvons envisager qu’à l’exception du cas des parents éloignés, le recours à l’ENT ne sera qu’un renfort d’une communication pré-existante». Comme nous l’expliquions ci-avant, les outils numériques tels que les environnements numériques de travail ne sont pas les éléments indispensables aux fondations d’une relation de confiance, mais cela peut être un levier pour continuer à renforcer cette relation de confiance.

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Table des matières

Sommaire
Introduction
Cadre théorique
1. Le cadre institutionnel
1.1. La relation école – famille
1.2. Le numérique et ses outils
2. L’ENT, le numérique et les familles : intérêts et limites
2.1. Intérêts
2.2. Limites
3. Méthodologie de recueil de données
3.1. Contexte
3.2. Public ciblé et méthodologie de recueil de données
4. Analyse de données et résultats
4.1. Questionnaire à l’intention des familles.
4.2. Questionnaire à l’intention des collègues enseignants.
5. Discussion des résultats
Conclusion
Bibliographie / Sitographie

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