La régression face à l’angoisse

La régression face à l’angoisse

PARTIE 1. Dispositif de recherche

Présentation du lieu de stage C’est dans un CMP infanto-juvénile que j’ai pu effectuer mon stage durant mon année de master 1. Le public concerné comprend donc des enfants et adolescents jusqu’à 16 ans. Ces derniers viennent consulter (dans la très grande partie des cas sur demande des parents) pour divers troubles tels que des difficultés relationnelles, des soucis scolaires, des formes d’agressivité ou d’agitation, de régression face à la survenue de certains événements entre autres. Au sein du même secteur, j’ai accompagné mon tuteur de stage dans son parcours sur différents sites et ce, deux jours par semaine. C’est sur l’un de ces sites que j’ai fait la rencontre d’une jeune patiente… B) Choix d’une rencontre Mon choix de recherche était initialement tourné vers le cas d’un petit garçon réfugié de Tchétchénie avec une partie de sa famille. La situation de ce garçon de 10 ans m’avait touchée. Fuir son pays, quitter des frères et sœurs pour jeter l’ancre dans un nouveau pays totalement inconnu, sans même le repère de la langue était grandement perturbant. Malgré tout, je n’ai pu porter mes recherches sur lui car d’une part je ne l’ai plus revu en entretien, d’autre part, je n’avais accès qu’à peu d’éléments sur son passé, sa vie dans son pays d’origine. Une histoire de politique concernant sa mère (une femme avec un certain pouvoir politique de ce que l’on m’avait dit), était à l’origine de cette fuite et tout restait très flou et compliqué d’accès. Mon choix s’est alors dirigé sur un autre cas clinique que je trouvais tout aussi intéressant : celui d’une petite fille de 10 ans qui montrait une agressivité particulièrement archaïque tout spécialement à l’encontre de la compagne de son père, ses parents étant divorcés. Sa colère débordante a alors éveillé en moi un vif intérêt à son égard puisque j’entendais en ce lieu une souffrance persistante et criante. Je fis le choix de l’appeler Elsa tout au long de ce mémoire, en raison de son identification à la Reine des Neiges. Il m’a semblé important de lui donner le nom de ce personnage qu’elle aimait et qui pouvait la re-narcissiser. C) Méthode Les entretiens auxquels j’ai pu assister étaient menés par le psychologue. Je fis la rencontre du père et de sa conjointe à un entretien , avant même d’avoir jamais vu Elsa. Les entretiens avec les parents sans leur enfant est une pratique courante pour faciliter l’expression de leur ressenti sur la situation. Je vis Elsa, en tout et pour tout, deux fois. Ses séances de psychothérapie d’une demiheure laissaient place dans un premier temps à un bref entretien entre le psychologue et ellemême puis un second temps de la séance était réservé au jeu. En l’occurrence, son choix s’est dirigé sur la pâte à modeler lors de la première séance. Quant à la deuxième, environ un mois après, Elsa se tourna vers le dessin. J’intervenais dans ces temps de jeu ce qui avait l’avantage de pouvoir recréer une triangulation avec Elsa, le psychologue et moi-même. A chacune de ces séances, la prise de note était effectuée dans l’après coup. D) Contraintes et limites de la recherche Le recueil de données cliniques reste quelque peu restreint étant donné le peu de rencontres auxquelles j’ai pu assister. Je me suis donc également servi du dossier d’Elsa ainsi que des renseignements du psychologue. De cette façon, j’ai pu approfondir mes observations en croisant les informations et en notant les répétitions dans le souci de ne pas tirer de conclusions trop hâtives. De plus, je n’ai jamais pu rencontrer la mère d’Elsa c’est pourquoi tout ce qui est rapporté dans ce présent dossier à son égard provient du discours d’un tiers. Me servir du discours d’autrui (que ce soit celui du père pour parler de son ex-femme ou bien de la mère envers son ex-mari ou encore à l’encontre de leur fille) est une contrainte à laquelle j’ai dû faire face et essayer de maintenir une distance, une prudence en citant scrupuleusement les sources. Certaines informations relevées dans le dossier ont dû être écartées car la source n’était pas précisée mais l’ensemble du matériel qui suit tente de rendre compte au maximum des difficultés et du vécu d’Elsa, aux prises avec cette triangulation particulière ressentie.

PARTIE 2. Anamnèse

Elsa a 10 ans lorsque que je la rencontre. Je me fais la réflexion qu’elle semble plus jeune comparé à son âge. Elsa montre une franche assurance de prime abord. Les lunettes glissées sur le bout du nez, en permanence debout derrière le bureau durant les séances, elle parle d’un ton autoritaire un peu à la manière d’une maîtresse d’école. Mais cette vive assurance laisse rapidement entrevoir une dévalorisation et des angoisses. En effet, depuis le divorce de ses parents dès sa première année Elsa montre les premières réactions face au traumatisme des cris et de la séparation telles qu’une « agitation », une « violence » et « une perte de la propreté » 3 pour reprendre les termes du médecin psychiatre. C’est pourquoi dès l’âge de 3 ans d’Elsa, la mère fait une demande appuyée par l’assistante sociale et le médecin au CMP. C’est le début du suivi d’Elsa avec un médecin psychiatre. Lors de la séparation, le père et la mère choisissent la garde alternée et se partagent la maison à tour de rôle pour que les enfants soient dans « leur maison ». Mais cela devenait « ingérable » et le père a fini par partir. La fratrie se constitue d’une sœur de 4 ans son aînée au moment du divorce. Les relations avec elle restent conflictuelles. Ses parents auront d’autres enfants par la suite avec de nouveaux partenaires. L’un d’eux, du côté de la mère, aura des attitudes inappropriées selon les dires du père lors de l’entretien. Ce dernier me semble sincère dans ses propos et nous explique les punitions administrées à Elsa qui relevaient de la maltraitance. La grand-mère maternelle est famille d’accueil. Sa fille la fait intervenir lorsqu’elle « n’en peut plus » avec Elsa et qu’elle n’arrive plus à se faire respecter. Son enfance est marquée par des crises d’opposition à répétition aussi bien chez la mère que chez le père. Les conjoints de chaque côté des deux parents ne sont pas acceptés par Elsa et des conflits voient le jour au sein même des couples qui menacent de se séparer. Une amélioration envers les partenaires de la mère est constatée, cependant, son agressivité et sa haine envers la compagne de son père n’ont pas cessé lors de ses visites chez son père un week-end sur deux et la moitié des vacances. En effet, dans ces moments, Elsa est contrainte de la voir et les attaques ne sont pas des moindres. Ceci est une des raisons pour lesquelles la mère avait vivement insisté il y a deux ans auprès du psychologue pour obtenir un suivi avec lui. Ce dernier me rapporte que la mère ne supportait plus le caractère d’Elsa en général et qu’elle évoquait de nombreux suivis (notamment avec des infirmières) qui n’auraient permis aucun changement dans le comportement de sa fille. Elle lui avait alors demandé à ce qu’Elsa vienne toutes les semaines.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

ntroduction
Chapitre un : Le contexte de la rencontre
PARTIE 1. Dispositif de recherche
A) Présentation du lieu de stage
B) Choix d’une rencontre
C) Méthode
D) Contraintes et limites de la recherche
PARTIE 2. Anamnèse
PARTIE 3. Éléments transféro/contre-transférentiels
SYNTHESE CHAPITRE UN
Chapitre deux : Étude de cas
PARTIE 1. De l’« appropriation » à l’angoisse de séparation
A) Une surprotection suite à la maladie et l’ « appropriation » par la mère
B) Un contexte de violence et le deuil difficile de la séparation parentale
C) La séparation d’avec le père : Une angoisse répétée
PARTIE 2. Un Œdipe perturbé et la quête identitaire
A) La jalousie et l’agressivité envers les figures féminines : L’objet persécuteur
B) L’ambivalence et la recherche d’autorité du père
C) Le risque de l’enfermement dans les paroles identificatoires
PARTIE 3. La régression face à l’angoisse
A) L’inhibition chez Elsa : Une peur de l’échec ?
B) La tentative de contrôle de l’environnement : La prégnance du mode oral, urétral et anal
C) Le jeu en miroir : La question du clivage de l’objet et de la punition infligée
D) « Coller » l’autre : Un antidote
Problématique
SYNTHESE CHAPITRE DEUX
Chapitre trois : Articulation théorico-clinique
PARTIE 1. Divorce et perte d’objet : Émergence d’angoisses
A) Un traumatisme précoce : Les conflits et la séparation des parents
B) La séparation d’avec le père : Le vécu de perte d’objet
C) Des angoisses à répétition : L’expérience traumatique non « digérée »
PARTIE 2. Des enjeux œdipiens perturbés par l’absence, l’emprise et la recomposition
familiale ?
A) Emprise de la mère
a. Un « lien de complétude » qui fait barrière au processus d’individuation
b. Identification à la vindicte de la mère : Le terreau de l’ambivalence envers le père
B) Absence du père réel : L’importance du regard du père dans la construction identitaire
C) Rivalité avec l’amie du père : L’écran du conflit
PARTIE 3. La régression comme tentative de contrôle et quête de toute-puissance
A) Le double mouvement du mode urétral : Un fantasme de toute-puissance
a) Mouvement sadique : Destruction, empoisonnement de la rivale
b) Énurésie : L’autoérotisme comme évitement de l’angoisse ?
B) Les conduites de « collage » excessives : Incorporation de l’objet
C) Le « je » en miroir : Entre soutien et domination
SYNTHESE CHAPITRE TROIS
Conclusion
Bibliographie

 

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *