La Région agricole de l’oignon de Vidalia

L’enregistrement des AOP et des IGP

Partout en Europe, le contrôle de ces appellations est possible grâce à un cahier des charges précis, le regroupement des producteurs qui l’a défini et la surveillance de son pays d’origine et la Commission.
Le premier pas de l’enregistrement d’une appellation est la reconnaissance d’un groupe des opérateurs qui établira le cahier des charges. Selon la Commission, ce dernier doit représenter les équilibres des différentes catégories des opérateurs. En France, pays de terroir, ces groupes s’appellent les Organismes de Défense et de Gestion (ODG). Ils sont les interlocuteurs entre l’INAO et les producteurs. Ses missions sont de défendre le nom, le produit et son terroir, de valoriser le produit ainsi que de développer une connaissance statistique du secteur. Il doit également élaborer le cahier des charges et s’occuper de la mise en oeuvre des plans de contrôle et de l’inspection. Il tient une liste des opérateurs actuels et fournit un accès à ce groupe à tous les producteurs de la région. On constate une organisation normalisée qui demande que la notion de terroir soit présente au produit et sa défense intégrale aux acteurs qui emploient le nom d’origine.
Dans ce cahier des charges élaboré, y sont décrites la production et l’histoire de produit. Sa qualité doit se différencier d’un produit de base, au niveau des informations sur sa composition et ses caractéristiques organoleptiques. Les demandeurs doivent justifier le nom d’IG qui peut correspondre à un lieu, une tradition ou le nom d’une variété ou élevage et ce dernier doit porter une réputation.24 Ensuite, toute la démarche de la production doit être décrite. Les produits entrants dans la fabrication du produit ainsi que les contraintes du processus de fabrication. En ce que concerne le lien au territoire, les IGP sont censés décrire les caractéristiques du produit en lien avec son terroir, sa réputation ou autre alors que pour les AOP, toutes ces caractéristiques doivent également être adressées. C’est ici que les acteurs exigent le savoir-faire pour aller plus loin qu’une production normale. Le regroupement des producteurs autour de ces lieux géographiques demande « un long processus collectif, fruit de la concertation entre les divers producteurs de la région » afin de les délimité officiellement (LE GOFFIC, op.cit). Le résultat de ce processus est un sens de propriétés collectives vers l’espace, une reconnaissance des atouts de la région qui aide à la promotion de la région et ses produits.
Une fois que ce cahier des charges est vérifié par son pays d’origine, les producteurs doivent déposer « un document unique » à la Commission Européenne dont le produit. Le dossier entre dans le domaine de l’Europe, il est ajouté à la base de données DOOR. Puis, il y a une période d’attente lorsque les inspecteurs examinent la légitimé du produit. La Commission passe en moyenne quatre ans à examiner le cahier des charges, temps pendant lequel d’autres pays peuvent se manifester contre l’appellation s’ils le souhaitent. L’appellation est ensuite publiée au Journal Officiel et en cas d’opposition, d’autres parties peuvent contester l’appellation pendant une période de six mois. Cette période d’attente et de surveillance de la Commission, hors de la délimitation du territoire et la description du produit prend un minimum de neuf mois et en moyenne quatre ans, ce qui représente une période assez longue et intense pour les acteurs l’appellation. Cette étape constitue une normalisation des systèmes pour chaque pays membres. Le processus d’enregistrement est montré dans la figure 1, il est pris du site de l’Union Européenne et décrit la façon dont les différents niveaux du gouvernement sont liés.
En théorie, un label AOP fixé sur une étiquette doit offrir des garanties sur la qualité de contrôle et sur le lien au terroir. Par contre, des faiblesses de rigueur et de contrôle de ces principes ressortent lorsque ce label est employé en dehors de la France. En effet, depuis l’élargissement de l’appellation à l’échelle européenne, les pays membres sont libres de maintenir leurs contrôles nationaux.Dans les pays ayant une tradition de labels d’origine, on trouve une meilleure valeur donnée aux produits et plus de groupes de producteurs qui connaissent et recherchent une appellation. Dans certains pays, la rigueur sur les contrôles est plus laxiste ; il y a peu d’organisations de producteurs et les contrôles s’établissent de manière irrégulière aussi bien par l’état que par les organisations locales.
En Europe, cette certification joue un rôle sur le consommateur en lui garantissant un produit répondant aux exigences du label, c’est-à-dire un produit de terroir ayant des forts liens avec son territoire. La figure 2 résume les caractéristiques qui sont garanties par l’étiquette AOP ou IGP sur un produit d’origine, les plus larges et simples qui soutiennent les liens plus précis au terroir. Une seule étape ne soit pas garantie par une IGP, la limitation de production au territoire. Cependant, il est un élément important car il assure que les avantages économiques et culturels soient rapportés à la région de production. En plus, les trois lignes attachées à une IGP représentent le choix entre ces trois preuves du lien au territoire, sans tous les deux, le produit perde ses qualités d’authenticités et son lien au territoire. L’organisation de la Commission Européenne s’occupe des données DOOR mais le cahier de charge est prioritaire des pays membres. Alors, les éléments qui garantissent le lien au terroir à droit sont eux qui risquent à rencontre les problèmes de mauvaise surveillance des pays membres.
En 2012, quelques modifications légères ont été faites au sein du règlement des indications géographiques. Dans un premier temps, la période d’examen de la Commission a été réduite entre 3 et 6 mois. En outre, il est interdit d’utiliser ou d’imiter un produit bénéficiant d’un label d’origine, « y compris quand ces produits sont utilisés en tant qu’ingrédient » – règlement n° 1151/2012 (DUTILLEUL 2012). Enfin, des exigences ont été rajoutées pour mieux définir la mission des Etats membres au contrôle des indications. On voit ainsi le trajet de l’Union Européenne qui met ce système au coeur du développement d’une agriculture de qualité et le fait plus accessible aux pays membres. Toutefois, certains éléments n’étaient pas touchés par les derniers changements et risquent à confondre le consommateur ou diminuer les avantages rapportés aux producteurs d’un produit AOP.

Ses critiques

Grâce au succès rencontré par les différentes appellations en Europe, l’extension des protections pour les produits alimentaires déjà désignés avec son label d’origine et l’identification des appellations nouvelles hors de l’Europe sont en cours. Cela commence déjà à prendre forme pour vingt-six appellations alimentaires parmi le 1449 enregistrées à la Commission en dehors de l’Union Européenne.26 En revanche, il est possible de mettre quelques critiques de ce système bureaucratique et son éloignement de l’idée de terroir.
La première critique relate le problème de certification que rencontrent souvent les labels, qu’il s’agisse d’un label bio, du commerce équitable ou autre. Il faut prendre en compte la réputation du label lui-même et la valeur qu’il porte aux acteurs. D’abord, il faut remarquer que l’intégrité du label a contribué au succès des appellations françaises. Par exemple, si un produit provient d’une appellation inconnue et porte le même signe de qualité – qu’une bouteille de Champagne par exemple, le consommateur s’attend à une qualité similaire. A chaque fois que cette attente est réalisée, on associe ce label à la qualité du produit. L’INAO a fait des efforts pour analyser au fond des choses chaque appellation, pour ne choisir que celles de qualité et a amélioré considérablement les impacts des appellations et créant ainsi une réputation pour les AOC. Mais l’extension de ces labels en dehors de la France risque de sévèrement à endommager leur réputation.
Force est de constater un manque de clarté des labels eux-mêmes pour le consommateur. En effet, les trois appellations entrent dans un système agroalimentaire déjà inondé par des labels aussi divers et variés, dont les forment et les couleurs des logos se confondent et ne garantissant pas pour autant le même niveau d’authenticité. De même, la confusion des logos peut se faire entre les appellations reconnues. Sur l’étiquette, des différences subtiles entre une IGP et une AOP sont difficilement remarquables et il est très facile de confondre les cercles bleus ou rouges. Cette confusion s’accentue si on observe les logos utilisés européens qui peuvent varier d’un pays à l’autre. Il serait intéressant d’étudier l’aptitude d’un consommateur à distinguer et à identifier les différences entre les logos utilisés, cette confusion pouvant mettre à mal la réputation du label AOP. De plus, ils apparaissent dans un climat saturé de la distribution alimentaire, où chaque fabricant tente de valoriser son ou ses produits par l’utilisation de labels sauvages. Il semblerait que l’on achète des produits labellisés non seulement pour leur qualité et leur goût mais pour aussi pour encourager le savoir-faire et les techniques de fabrication en lien avec une tradition reconnue. En outre, si les IGP continuent à se multiplier plus vite que les AOP, les conséquences seront moins importantes au développement local.27 Si le consommateur comprend qu’il n’y a qu’un élément des produits IGP lié aux valeurs de terroir et que les produits STG n’ont aucun lien avec le lieu de production, il pourrait alors perdre sa confiance dans ce système.
Une autre critique est évoquée par une journaliste slovaque qui parle du cas des pâtisseries enregistrées comme STG. Elle a démontré un rapport défavorable avec ce nouveau label (LIPTAKOVA 2013). Dans un premier temps, l’enregistrement d’un produit STG a pris cinq ans, une procédure désagréable et interminable pour les acteurs. De plus, après ces cinq ans, le nombre de producteurs a été réduit au vu de la diminution du pouvoir d’achat de la population slovaque. Les pâtissiers abandonnèrent leur nouveau label dont les exigences étaient très strictes et souvent chères à la production. Sans ce label, ils sont libres d’économiser sur la production et de mieux vendre leur produit localement. De fait, les producteurs choisirent de ne pas adhérer à ces exigences. Il s’agit ici d’un problème qui ne peut pas se jouer de la même façon aux Etats-Unis parce que les acteurs d’une appellation trouveront plus facilement un marché pour les produits d’un prix augmenté. Par contre, cet exemple montre la limite des labels d’origine ayant un strict cahier des charges, ce qui peut bloquer les acteurs sur les développements pour un meilleur coût-efficacité.
En France, en plus des contrôles effectués par l’entité gouvernementale – INAO -, des efforts de promotion permettent de mettre en valeur les produits labellisés, ce qui augmentent leur consommation. Ces efforts de promotion sont établis par l’INAO en France mais au niveau mondial, ce type d’institutions manque, provoquant des conséquences sur l’écoulement de ces produits de qualité.

LES MARQUES : UN FORME D’APPELLATION

Aux Etats-Unis, il n’y a pas de système d’appellations d’origine à proprement parlé. Pour autant, les industriels ont développé des produits avec des marques sans vraiment laisser apparaître de mention concernant les origines et le savoir-faire du produit. C’est depuis le 19ème siècle, lors de la révolution industrielle, que des marques investissent dans des campagnes publicitaires afin de se créer une réputation sans aucun lien avec les aires de production. Elles sont mises en place par un industriel ou transformateur sans lien fort avec le lieu d’origine et porte ces propres objectifs notamment son succès financier (FUMEY 2008). Aux Etats-Unis, la protection d’un nom d’origine est compliquée pour un groupe d’agriculteurs dans un contexte juridique, mais la connaissance d’un tel système n’existe pas non plus auprès des consommateurs. Rien ne désigne un produit d’origine sur le marché, sauf la reconnaissance du lieu. Ce fait ne laisse pas ces produits prospérer dans un ensemble comme on peut le voir en Europe.
Les marques sont protégées contre la fraude et l’utilisation maladroite comme toute autre forme de propriété intellectuelle. Aux Etats-Unis, les lois mises en place sont censées leur fournir une protection. Les indications géographiques sont traitées comme toute autre marque et il n’existe pas de liste comme au Journal Official de l’UE et la base de données DOOR (MENDELSON and WOOD, op.cit). Les indications géographiques n’ont pas un label uniforme et sont protégées selon des réglementations diverses contrôlées par les entités gouvernementales différentes. Sans un système de labellisation, il n’est pas possible de parler du système des indications géographiques américaines.
Toutefois, il existe un certain nombre des marques identifiées géographiquement aux Etats-Unis. Leur protection est organisée par le Bureau des brevets et des marques des Etats-Unis,29 ou selon un système spécial pour le vin. Une personne ou une entreprise peut enregistrer un nom d’origine comme une marque si son nom évoque intrinsèquement, pour le consommateur, un produit et son ancrage dans un territoire (BRODY 2010). Autrement, le nom doit être laissé au domaine public. La procédure pour obtenir la protection d’un nom d’origine demande un rassemblement des acteurs impliqués mais sa démarche et les exigences gouvernementales sont plus laxistes.

American Viticultural Areas (AVA)

American Viticultural Areas est un système de certification qui est la plus ressemblante aux appellations d’origine et demeure le seul présente sur le marché américain pour les produits d’origine. Elle peut être reconnue automatiquement comme indication géographique (MENDELSON and WOOD, op.cit). Mais il faut savoir que le système viticole appartient à un système complètement différent du système agroalimentaire car sa taxation est sous la surveillance du bureau d’échange (TTB30) – qui contrôle l’alcool et tabac – et par le Trésor américain. Le TTB vérifie que certains critères délimitent le périmètre géographique et s’intéressent aux caractéristiques géographiques, géologiques et climatiques : l’altitude, le relief, le caractère du sol et son inclinaison. Il faut également prouver que le nom de l’appellation soit réellement employé – une exigence stipulée aussi par la Commission Européenne pour les IG. Cependant, la rigueur du TTB peut être mise en question par rapport à la réputation de chaque appellation car des appellations inconnues se trouvent sur sa liste. En plus, les American Viticultural Areas seraient difficiles à transposer au système agroalimentaire dans le sens où elles concernent des produits qui sont taxées. Or, il n’existe aucune taxe dans le système agroalimentaire aux Etats-Unis.

USDA Federal Marketing Orders

Les contrôles des aliments sont établis par le Service à l’Agriculture des Etats-Unis (USDA31), un service complètement à part du TTB. Par contre, sous son contrôle, il existe un moyen pour un regroupement de producteurs de s’organiser à l’échelle nationale avec un ordre fédéral de commercialisation. Ces ordres ont été créés sous l’accord sur la commercialisation des biens agricoles de 1937.32 Ainsi, un groupe de producteurs peut chercher cet ordre pour identifier les problèmes de commercialisation d’une filière. Si un ordre est considéré bénéfique pour le secteur, un projet est mis en place par les acteurs clés de l’industrie, y compris les agriculteurs et distributeurs. Normalement, un groupe de producteurs et de membres de la communauté régionale se forme pour faciliter le discours entre ces acteurs et le gouvernement national. L’objectif est d’identifier et de traiter les obstacles particuliers à l’aide d’une normalisation de commercialisation et de la réglementation ainsi que d’une allocation de fonds pour la recherche de méthodes de production et de commercialisation. Concernant les avantages, dans le cas d’un produit régional, ceci permet aux producteurs de limiter l’usage d’un nom d’origine à ceux qui répondent aux exigences du propriétaire de l’ordre et de surveiller les fraudes. Toutefois, l’ordre de commercialisation fédéral est employé plus souvent pour une filière entière et n’est pas attaché à une région spécifique. Par ailleurs, il ne permet pas la protection totale d’un nom d’origine mais constitue plutôt un premier pas vers le regroupement autour d’une filière.

Certification Mark

Un ordre de commercialisation peut être couplé avec un label de certification. Il s’agit d’un label certifié par une partie tierce qui est posé sur le label afin de prouver que certaines exigences ont été respectées. Son cadre juridique particulier, différent d’une marque traditionnelle est défini dans l’acte Lantham (BRODY 2011). Il est en quelque sorte une marque reconnue sur le marché international touchant toutes les filières. La partie certificatrice est aussi le propriétaire de la marque. Il peut être une association ou le gouvernement mais il n’a pas le doit de profiter du label afin d’assurer une impartialité.
Contrairement à ce qui est mis en place en France, la place et le rôle du propriétaire d’une marque de certification est très limité. En effet, des frais d’adhésions importants peuvent freiner les petits producteurs mais, en plus, les propriétaires n’ont pas le droit de faire de la publicité pour le produit (BARHAM, op.cit).
Il faut préciser que dans le cadre juridique, une marque de certification soit différente d’une marque collective, car elle est surveillée par une partie tierce. La marque ne peut pas appartenir à un groupe de producteurs mais tous producteurs qui remplissent les exigences de certification peuvent distribuer sous cette dernière. Contrairement, un produit d’une marque collective appartient des fabricants du produit et doit arriver au consommateur dans son état final, ce qui empêche les producteurs agricoles à diriger cette genre de marque car ils vendent rarement directement aux consommateurs (BARHAM 2010). Les fondateurs évoquent les exigences de certification, qui peuvent comprendre les méthodes de productions, les entrants à la fabrication, la qualité ou d’autres caractéristiques d’un bien ou service (MENDELSON and WOOD, op.cit). Il s’agit d’une phrase ou d’une image que les acteurs payeront pour utiliser. En fait, un certain nombre des marques de certification les plus connues aux Etats-Unis sont celles qui comprennent toute la production d’une aire géographique. C’est le cas de l’orange de Floride ou de la pomme de terre de l’Idaho. En s’appliquant aux filières agroalimentaires, les marques de certification appartiennent aux institutions différentes chargés de surveiller la production. Par exemple, la chambre de commerce de Walla Walla dans l’état de Washington est propriétaire de la marque de certification ses oignons doux. Alors que la marque Wisconsin Cheddar appartient au comité commercial du lait du Wisconsin.Les parties respectives enregistrent ses producteurs et leur permettent d’utiliser sa marque, mais on constate que ces organisations ne sont pas pareilles vu que sa surveillance concerne des institutions ayant des objectifs différents.
Cette étude analyse une marque de certification d’un terrain limité, les oignons de Vidalia, en raison des similitudes avec le système européen qui est aussi surveillé par une partie tierce. Alors que le système de marques aux Etats-Unis est fondé sur un système individualiste et capitaliste, l’adhésion à une marque de certification sous-entend que les producteurs agissent collectivement. Cela pourrait avoir des conséquences appréciables sur le territoire.

Comment mesurer la qualité ?

La norme des marques de certification suggère un certain niveau de qualité d’un produit. Cependant, il reste encore à examiner de ce facteur tellement important. Pour l’industrie agroalimentaire, l’USDA a créé une série de définitions qui correspond à tous les genres de produits. Selon sa catégorie, il y a des normes par rapport à la taille, la couleur, la texture. Ces caractéristiques sont inspectées à chaque saison par le Service d’agriculture au niveau de l’état. Pour les fruits et les légumes, il existe plus de 312 variétés de normes. Divisées en « grade », ces variétés sont maintenues et mises à jour sur demande des groupes agroalimentaires par le service de commercialisation et d’agriculture nationale. Ces changements doivent être avantageux pour les acteurs de la filière, la filière elle-même ou l’agence gouvernementale au niveau local, de l’état ou fédéral.Pour les fruits et légumes, un certain pourcentage d’une récolte doit répondre aux exigences de grade afin de considérer la production entière comme conforme.
Ce système est normalisé à l’échelle nationale et reconnu par la majorité des consommateurs américains grâce à des lettres ou des nombres. Les grades « A » ou « 1 » indiquent des produits de qualité supérieure. Pour les marques de certification, ces normes jouent un rôle très important sur la définition de la qualité que l’on est censé assurer. Il est ainsi important de dire que ces normes cherchent des caractéristiques très carrés, censés protéger les qualités organoleptiques, mais rencontrent des difficultés face aux nouvelles variétés de semences introduites.
Le cadre juridique et politique pour les produits avec une origine est complexe aux Etats-Unis. L’USDA et d’autres services s’occupent de l’aménagement du territoire. Cela veut dire que le rôle d’incorporation des éléments hors des facteurs purement économiques dans un système de labellisation n’appartient pas à une seule institution. En plus, si on fait l’hypothèse qu’un label d’origine existe aux Etats-Unis, on n’est pas encore familiarisés avec la tradition des produits de terroirs comme c’est le cas dans les pays européens. En effet, il faudrait un grand travail de promotion pour faire connaître ce label aux consommateurs et producteurs. Les intérêts sont multiples, à la fois pour les consommateurs, les producteurs et le développement rural. Tout ceci devrait pousser le gouvernement à investir dans l’établissement d’une liste des indications géographiques américaines. Toutefois, les produits d’origine existent aux Etats-Unis. Moins mis en valeur, ils trouvent leur support sur les marques qui forment une sorte d’appellation. À présent, il devient intéressant de changer d’échelle et de présenter l’oignon de Vidalia qui illustrera notre propos.

LE PORTAIT DES OIGNONS DE VIDALIA

Dans cette partie, l’objectif l’histoire de l’oignon de Vidalia, une histoire qui lui a permis de devenir l’un des très rares produits d’origine aux Etats-Unis. Dans un deuxième temps, il est nécessaire de focaliser sur le rôle des acteurs, de la structure de contrôle de la marque de certification et de l’ordre fédéral de commercialisation. Enfin, il faut montrer comment s’organisent que les producteurs et les conséquences sur la région de Vidalia.

L’HISTOIRE L’OIGNON DE VIDALIA

La culture de l’oignon doux de la ville de Vidalia dans l’état de Géorgie remonte aux années trente lors de l’épisode de la Grande dépression. Les agriculteurs du sud-est de la Géorgie cherchaient une culture qui pousserait bien dans un sol sableux comme la cacahuète ou le maïs qui poussent déjà dans l’état. On attribue l’origine de l’oignon de Vidalia à Mose Coleman, un agriculteur du comté de Toombs, qui fit l’expérience de sa culture en 1931 (TORRANCE 2003). Peu apprécié au début à cause de son goût trop doux, le succès ne fut pas immédiat. Néanmoins, sa diffusion s’est déroulée grâce à une série de développements fortuits sur le marché agroalimentaire de la région. En effet, peu de temps après sa colonisation, l’état de Géorgie a construit un marché fermier dans la région de Vidalia, au croisement des grandes autoroutes entre les villes principales de Macon, Augusta et Savannah. Cette localisation a permis la diffusion du nom de Vidalia dans tout l’état. La reconnaissance du nom s’est diffusée par les voies différentes de communication et la ville a rapidement profité d’une réputation commerciale intéressante. En outre, l’une des premières chaînes de supermarchés du sud des Etats-Unis, Piggly Wiggly, qui allait devenir un géant à la distribution alimentaire, s’est installé à Vidalia aidant d’une certaine manière à diffuser le nom de la ville.
Depuis les années 70, la consommation d’oignon aux Etats-Unis est en croissance. Ainsi, en 2010, l’oignon devient le deuxième légume frais le plus valorisé du marché américain. Grâce aux cuisines ethniques, au fast-food, aux buffets de salade et aux plats transformés prêt à consommer, les oignons s’intègrent dans de multiples plats, qu’ils soient marinés, rôties, caramélisés ou crûs. De plus, on leur prête des vertus pour la santé grâce à leur teneur en vitamines et antioxydants. Sa production se divise par couleur : jaune, rouge et blanche puis par saison. Les oignons nouveaux sont vendus de mars à août, quand les bulbes sont encore petits et les pousses vertes sont attachées, les oignons séchés de août jusqu’au prochain printemps : 87 % de la production américaine d’oignons est consacrée à la production d’oignons jaunes, 8 % aux oignons rouges et enfin 5 % aux oignons blancs. L’oignon jaune de Vidalia est récolté entre avril et août. Il fait partie des premières récoltes des oignons séchés qui ont la typicité d’une douceur élevée. D’autres variétés douces proviennent des régions à l’ouest des Etats-Unis, du Texas, de Washington et de l’Idaho, où le climat plus sec permet aux oignons d’être récoltés plus tôt. A Washington, l’oignon de Walla Walla, est le seul autre production qui porte un nom d’origine. En dehors de cette concurrence, depuis quelques années, une demande croissante pour les produits frais pendant toute l’année incite les importations, surtout pour les variétés douces du Pérou et du Mexique.
Au Sud-Est des Etats-Unis sur la côte Atlantique, l’état de Géorgie connait un climat humide et subtropical permettant une production agricole toute l’année. En 2007, lors du dernier recensement agricole par l’USDA, la Georgia était le quatorzième état en chiffres d’affaires ayant 7, 112, 866, 000 USD en ventes et dix-huitième en chiffre d’affaires par ferme avec 148, 662, juste au-dessus de la moyenne nationale qui est de 134, 807.39 On constate alors que la Géorgie cultive des produits d’une assez importante valeur ajoutée. Elle tombe dans les premiers des états par rapport à la superficie plantée et le volume cultivé est en cinquième position.40 Aussi, elle est le premier producteur américain, par chiffres d’affaires en matière de poulets, de cacahuètes et de pécans, deuxième pour la production de coton et troisième pour les oeufs et les pèches – le fruit symbolique de l’état. Sa production d’oignons de printemps est classé onzième sur la liste des commandités agricoles pour l’état, mais sa récolte en légumineuse est la plus importante de l’état.
Aujourd’hui, la culture de l’oignon de Vidalia est la plus célèbre parmi toutes les autres récoltes géorgiennes et toutes les productions d’oignons aux Etats-Unis. « Le plus doux oignon du monde » se mange dans les plats traditionnels du Sud des Etats-Unis. Il est souvent consommé cru dans les sandwiches et les salades grâce à sa douceur. Sinon, ils sont frits ou servis en grillade. Les villes de sa production, Vidalia et Glennville, montent des festivals de l’oignon chaque année dont la tradition et les recettes sont partagés parmi d’autres divertissements. Sa filière représente 115 millions de dollars de chiffre d’affaires pour l’état et engage des milliers des géorgiens (BLACK 2011). Très important à la culture et économie de l’état, le regroupement organisateur de la région est crédité de créer son image.

LA DEFINITION DU TERRITOIRE ET SON CONTROLE

L’appellation de l’oignon de Vidalia fait référence à vingt comtés dans le Sud-Est de l’état, juste derrière la porte et la ville de Savannah. Cette aire est délimitée par l’ordre fédéral de commercialisation n° 955 et l’acte des oignons de Vidalia datant de 1986.43 La carte ci-dessous présente la région de production des oignons ; il s’agit de treize comtés entiers et sept comtés partiels définis dans l’acte de 1986 par les acteurs de la région au niveau de l’état. En 1989, un autre ordre à suivi afin d’étendre la protection juridique du nom au niveau des Etats-Unis et a permis de créer le comité de l’oignon de Vidalia (VOC) pour mieux commercialiser le produit. Encore un an plus tard, le nom de Vidalia est devenu officiellement marque de certification. Cette procédure de quatre ans a mis en place le cadre juridique de sa protection. Désormais, le nom est traité comme une marque par les lois américaines dont son contrôle est géré l’état de Géorgie, devenu son propriétaire.
Sur la carte 1, la région agricole de Vidalia est montrée ainsi que les villes principales à proximité, les autoroutes qui dépassent la région et enfin les rivières qui contribuent au climat typique de la région. La production est concentrée au centre de la région autour des villes qui ont construit l’histoire des oignons : Vidalia et Glennville. Un peu plus loin, on voit la ville portuaire de Savannah ainsi que les villes principales de l’intérieur de l’état comme Macon ou encore Atlanta, la capitale de l’état.

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Table des matières

REMERCIEMENTS 
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1 – CADRE CONCEPTUEL ET PROBLEMATIQUE 
CHAPITRE 2 – CHOIX DU PRODUIT ET CONTEXTUALISATION 
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE 3 – LE CADRE JURIDIQUE ET POLITIQUE 
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE 4 – LE PORTAIT DES OIGNONS DE VIDALIA 
CHAPTIRE 5 – LA REGLEMENTATION AMERICAINE 
CONCLUSION 
TABLE DES ILLUSTRATIONS 
BIBLIOGRAPHIE THEMATIQUE 
LISTE DES ANNEXES

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