LA QUALITE DE LA PULVERISATION EN ARBORICULTURE FRUITIERE

LA QUALITE DE LA PULVERISATION EN ARBORICULTURE FRUITIERE

Facteurs influençant l’efficacité d’une pulvérisation

Comme expliqué précédemment, une répartition homogène de la bouillie phytosanitaire au sein de la canopée garantit une pulvérisation de qualité. Il est donc important de comprendre les phénomènes qui régissent sa distribution et les facteurs qui interviennent dans sa répartition sur le végétal. Il faut aussi appréhender les pertes de produits qui entrainent deux problèmes : un d’ordre économique pour le producteur et un d’ordre environnemental pour la société. Aussi, la précision d’une pulvérisation et l’importance des pertes par dérive est dépendante de plusieurs facteurs : les conditions météorologiques, le mode d’action du produit, le type de matériel et son réglage, la structure et le stade végétatif du pommier

La météorologie et le mode d’action du produit

Lors d’un traitement, les conditions météorologiques vont conditionner la qualité de la pulvérisation au sein de la canopée et son efficacité. Trois paramètres l’influencent :
– Le vent qui transporte les embruns de fines gouttelettes. Plus sa vitesse augmente, plus les gouttes sont transportées loin de leur lieu d’émission (Panneton & Piché, 2005). Aussi, pour réduire cette dérive, aucun traitement ne doit être réalisé si l’intensité du vent est supérieure à 3 sur l’échelle de Beaufort (19 km/h) (Arrêté du 12 sept. 2006).
*pour les ravageurs
– La pluviométrie qui pendant ou après un traitement peut aussi créer un risque de perte de produit par ruissellement et lessivage.
– L’humidité relative de l’air qui conditionne la rapidité d’évaporation des gouttelettes pulvérisées. Plus le diamètre d’une goutte est petit, plus elle s’évapore vite (Tableau I). La substance active une fois dans l’atmosphère se retrouve alors soumise au phénomène de dérive. Par ailleurs, en dessous de 200 µm, l’évaporation de la bouillie est plus rapide que l’absorption par la cible (Barthélemy et al,, 1994).
Les conditions météorologiques doivent donc être optimales pour obtenir un compromis entre une surface impactée importante grâce aux fines gouttes pour les produits de contact, une bonne absorption pour les produits systémiques et un minimum de dérive (Tableau II).

Le matériel de pulvérisation et son réglage

 Le pulvérisateur
En arboriculture, plus de 90% du parc matériel est composé de pulvérisateurs à jet portés. Leur turbine permet d’obtenir les dépôts de bouillie les plus importants sur les cibles éloignées (Godyn et al., 2004) et dans la partie basse des canopées denses. Ils apportent ainsi une répartition homogène du produit sur la hauteur du pommier (Panneton et al., 2005)
 Les buses
Plusieurs travaux montrent que le type de buse utilisé a un effet considérable sur le dépôt de bouillie et sa répartition dans la végétation (Balsari et al., 2001 ; Loquet, 2006 ; Jaeken, 2003 dans Destombes 2010). Néanmoins, d’autres études ont montré que ces quantités de dépôts étaient fortement influencées par les conditions météorologiques (Holownicki et al., 2004). En effet, lors d’une pulvérisation par vent soutenu, les buses à turbulence donnent un dépôt significativement inférieur à celui des buses à injection d’air. Inversement, lorsque le vent est nul, les buses à turbulence produisent le dépôt le plus important sur la végétation. Toutefois, l’efficacité biologique de ces buses est équivalente en verger (Heinkel et al, 2000).
 Le réglage du matériel
Le réglage d’un pulvérisateur est complexe. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : la vitesse de la turbine, la vitesse d’avancement, le débit et la pression des jets.
Un flux d’air trop fort à la sortie du ventilateur provoque une augmentation du pourcentage de gouttes sensibles à la dérive (Fritz et al., 2010) et une réduction d’environ 20 % du dépôt sur les feuilles à l’extérieur de la canopée (Triloff 2004 et 2012). L’inverse provoque une augmentation des dépôts à proximité du ventilateur. Ces variations n’entrainent néanmoins pas de baisse d’efficacité contre le puceron cendré et la tavelure (Cross et al., 2002).
Le volume de bouillie appliqué par hectare est fonction du débit des jets, de la vitesse d’avancement du tracteur et de la distance entre les rangées d’arbre. La vitesse et la pression doivent être les plus stables possibles. En effet, en l’absence d’un système de régulation, une pression trop faible diminue la quantité de bouillie pulvérisée et entraine un sous dosage. L’inverse provoque un surdosage sur les feuilles (Gentet, 1986). La vitesse d’avancement influe aussi sur les dépôts. Travis et al., (1997a) ont montré qu’une vitesse basse (2,4 km/h) favorise un dépôt plus important. En effet, les quantités de dépôts sont corrélées au volume appliqué (Panneton et Piché, 2005). En 2002, Balsari l’a confirmé en montrant que pour deux volumes différents (500 et 100L par hectare), le volume atteignant le végétal diminuait de 80 à 65 %. Une autre étude complémentaire a montré qu’en mai, lorsque la canopée n’est pas encore très développée, l’utilisation d’un volume réduit (300 l/ha) permettait d’obtenir le meilleur dépôt sur la végétation. En juin et en aout, les meilleurs dépôts étaient obtenu avec un volume de 500 et 1000 l/ha (Balsari et al., 2002). D’après l’auteur, adapter le volume pulvérisé au stage phénologique des arbres permettrait d’optimiser la répartition et la distribution du produit au sein de la canopée.

La structure et le stade végétatif du pommier

La structure du pommier varie énormément selon le stade végétatif, le système de conduite, la variété et la densité de plantation (Walklate et al., 2006). Tous ces paramètres affectent la relation entre le volume de bouillie pulvérisé et le dépôt obtenu sur la culture. Une étude, menée sur plus de 10 années, a montré qu’entre différents vergers de pommiers, traité à différents stades de croissance, la quantité de dépôts moyens de pesticides pouvait sextupler (Figure 18) (Cross et Walklate, 2008). En effet, seulement 26 % des vergers traitées (grands arbres aux couverts denses) avaient reçu un dépôt efficient (répondant à l’homologation) alors que les 74% restant avaient des dépôts 2 à 6 fois supérieures à la norme (Walklate et al., 2006). Ces dépôts plus importants correspondent aux petits et jeunes arbres, aux canopées moins denses (Travis et al., 1997b). Par une analyse statistique, les auteurs ont déterminé les paramètres de la structure du pommier qui influencent cette variabilité des dépôts (Tableau III). Ainsi, 80 % de la variabilité serait dû à la densité de la canopée. La combinaison de la hauteur et de la densité montre que ce sont ces deux paramètres qui influencent à 93 % la variation des dépôts (Cross et Walklate, 2008). Aussi, d’après les auteurs, en ajustant correctement la dose et le volume d’eau, il est possible d’obtenir des quantités de dépôts similaires entre vergers.

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Table des matières

Table des matières
Introduction
Partie I. Synthèse bibliographique
1.1 LA CULTURE DU POMMIER, QUELQUES GENERALITES
1.1.1 Aspects économiques
1.1.2 Classification
1.1.3 Biologie et physiologie
1.2 LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE
1.2.1 Les principaux bioagresseurs du pommier
1.2.1.1 La tavelure du pommier
1.2.1.2 Le puceron cendré
1.2.2 Le matériel de pulvérisation en fruits à pépins
1.2.2.1 Les pulvérisateurs
1.2.2.2 Les buses
1.3 LA QUALITE DE LA PULVERISATION EN ARBORICULTURE FRUITIERE
1.3.1 Généralité
1.3.2 Critères d’évaluation de la qualité de la pulvérisation
1.3.3 Méthodes de quantification des dépôts de bouillie phytosanitaire
1.4 FACTEURS INFLUENÇANT L’EFFICACITE D’UNE PULVERISATION
1.4.1 La météorologie et le mode d’action du produit
1.4.2 Le matériel de pulvérisation et son réglage
1.4.3 La structure et le stade végétatif du pommier
1.5 L’EVALUATION DE LA SURFACE FOLIAIRE
1.5.1 Mesure directe
1.5.2 Mesure indirecte
1.5.2.1 Tree Row Volume (TRV) et Leaf Wall Area (LWA)
1.5.2.2 L’analyse du spectre lumineux
1.6 EXPRESSIONS ET METHODES D’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
1.6.1 Mode d’expression de la dose homologuée
1.6.2 Une expression et une utilisation des doses inadaptées
1.6.3 Les outils d’adaptation en Europe
1.6.3.1 L’outil Français « Optidose » en vigne
1.6.3.2 Le modèle anglais : PACE
1.6.3.3 Le modèle Espagnol : Dosafrut
Partie II. Adaptation des doses et des volumes
2.1 OBJECTIF DE L’ETUDE
2.2 MATERIELS ET METHODES
2.2.1 Description du site expérimental
2.2.1.1 La parcelle d’essai
2.2.1.2 La stratégie de protection employée
2.2.2 Facteurs et modalités étudiés
2.2.2.1 Les facteurs
2.2.2.2 Les modalités de l’essai
2.2.3 Dispositif expérimental
2.2.4 Matériel de pulvérisation
2.2.5 Observations et mesures
2.2.5.1 Suivi de pousse
2.2.5.2 Caractérisation de la végétation
2.2.5.3 Condition d’une application
2.2.5.4 Présence et dégâts des bioagresseurs
2.2.5.5 Indicateurs
2.2.6 Traitement des données
2.3 RESULTATS
2.3.1 Conditions météorologiques printanières et estivales
2.3.2 Conséquences sur la végétation et la pression des bioagresseurs
2.3.2.1 Sur le volume de végétation et les stades phénologiques
2.3.2.2 Sur le développement de la pousse
2.3.2.3 Sur les risques de tavelure
2.3.2.4 Sur les ravageurs
2.3.3 Suivi des attaques de tavelure
2.3.4 Suivi des principaux ravageurs
2.3.4.1 Puceron cendré
2.3.4.2 Acarien rouge
2.3.4.3 Carpocapse et tordeuses
2.3.5 L’application des traitements
2.3.6 Les indicateurs de la saison
2.3.6.1 Pression phytosanitaire (IFT)
2.3.6.2 Coûts de la protection phytosanitaire
2.4 DISCUSSION
2.4.1 Suivi des attaques et efficacité biologique
2.4.1.1 Sur les ravageurs
2.4.1.2 La tavelure
2.4.2 La réduction des IFT et l’impact sur les coûts des traitements
2.4.3 Limites du protocole et proposition d’amélioration
2.4.3.1 Choix de la parcelle
2.4.3.2 Méthodes d’observation
2.4.3.3 Choix des indicateurs
2.4.3.4 Prise de décision des traitements
2.4.3.5 L’application des traitements
2.4.3.6 Le choix du volume de bouillie
2.4.3.7 Choix des modalités
CONCLUSION
Références bibliographiques
ANNEXES

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