La qualité de la documentation en utilisant le DSI en matière d’exhaustivité et de précision

La manière dont la question de départ est survenue

En tant qu’étudiants infirmiers, nous avons tous étés confrontés, durant nos périodes pratiques, à un patient ayant le risque de développer une escarre ou qui en a développé une durant son hospitalisation. Malgré la diversité des protocoles, des recommandations faites par des experts et la diversité des outils de prévention, nous avons constaté que la lutte contre les escarres reste un souci quotidien pour les équipes soignantes hospitalières et extra-hospitalières. L’escarre est une pathologie fréquente qui touche souvent les personnes âgées, les personnes atteintes de déficiences neurologiques et les patients en réanimation. Toute équipe soignante, que cela soit dans un hôpital, en institution pour personnes âgées ou à domicile est concernée par la prévention des escarres. Les facteurs de risques sont largement connus et documentés. On recense principalement l’immobilité et la malnutrition. Les infirmiers, par leur présence constante auprès du patient, sont au coeur de la prévention des escarres.

En effet, le soignant va dépister les patients risquant de développer des escarres et va identifier les facteurs de risques chez ces personnes afin de mettre en place des interventions de prévention qui relèvent de son propre rôle ou en collaboration avec d’autres professionnels de la santé. En comparant nos expériences au sujet de la prévention des escarres, nous avons constaté, en premier lieu, que malgré l’existence de protocoles et de guidelines destinés à la prévention des escarres, les soignants n’y font pas toujours référence dans leur démarche de prévention. Les outils de dépistage, tels que l’échelle de Braden, étaient peu utilisés, ou quand c’était le cas les évaluations n’étaient pas toujours reconduites dans le temps. Les plans de soins n’étaient pas toujours complétés et mis à jour. Les outils qui permettent d’évaluer le degré d’autonomie du patient ne sont pas toujours complétés à temps ou les évaluations ne sont pas toujours reconduites.

Les protocoles des pansements mis en place étaient parfois omis ou on remarquait une disparité entre ce qui était documenté dans le dossier de soins et ce qui était observé directement chez le patient. On prenait rarement des photos des escarres pour pouvoir faire par la suite une évaluation objective des interventions ou des traitements mis en place. Enfin, nous avons constaté qu’il n’existait pas de statistiques permettant de se rendre compte de l’ampleur du problème et d’évaluer la qualité et l’efficacité des interventions mises en place par les soignants. Un autre aspect, non-négligeable dans la prévention des escarres, est celui de la documentation infirmière. En effet, pour rendre compte de l’évolution de la situation d’un patient risquant de développer une escarre ou en présentant déjà une, il est de la responsabilité professionnelle de l’infirmier de noter toutes les observations et les décisions cliniques prises à l’égard de ce problème.

Cette action permet non seulement de garantir la continuité des soins, mais aussi d’évaluer régulièrement l’efficacité des soins dispensés. Les transmissions écrites sont au coeur de la communication infirmière, elles permettent de garantir la traçabilité et la continuité des soins dans une logique commune. La forme structurée des transmissions écrites permettent à celui qui les consulte de se rendre compte rapidement d’un nouveau problème de santé auquel il faut être attentif, d’un changement de l’état du patient et de sa réaction face aux soins reçus. Ces transmissions sont régulièrement consultées par toutes les personnes qui interviennent auprès du patient, c’est pour cela que l’information transmise se doit d’être de qualité. Selon l’organisation des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) (2002), pour assurer des soins sécuritaires et de qualité, la documentation infirmière doit contenir des informations pertinentes, exactes et complètes. En se penchant sur les transmissions écrites traitant du problème des escarres durant nos stages, nous avons remarqué qu’il existait des lacunes. A l’admission du patient, les éléments clés sur l’état cutané, tels que la température, l’humidité, la couleur et l’intégrité de la peau ne figuraient que rarement dans les notes infirmières. Les mesures préventives mises en place n’étaient pas toujours indiquées. Même si les transmissions écrites respectaient la nomenclature D (pour Données), A (pour Action) et R (pour Résultat), il manquait souvent le résultat des interventions mises en place, résultat pourtant nécessaire à l’évaluation des actions.

Pertinence de la question de départ pour les soins infirmiers

Les escarres sont considérées comme des événements indésirables qui surviennent en cours d’hospitalisation et qui peuvent être évités. Les escarres sont aujourd’hui largement reconnues comme un critère de qualité des soins infirmiers. Barazzoni et al. (2000), indiquent dans le rapport annuel de l’organisation FoQual qui s’occupe d’évaluer la qualité des soins des hôpitaux de Genève (Suisse), que : « De nombreuses études réalisées ces dernières années ont montré que les escarres sont un indicateur de qualité sur lequel il est possible d’agir à condition de disposer de ressources en personnel et de matériel de prévention adéquats » (p.19) En se penchant sur les études épidémiologiques menées par divers pays, nous avons constaté que la prévalence des escarres dans les hôpitaux et les institutions de soins reste encore aujourd’hui importante. En Suisse, depuis 2011, l’Association Nationale pour le développement de la Qualité dans les hôpitaux et les cliniques (ANQ) a mandaté la haute école spécialisée bernoise de mesurer la prévalence des escarres dans les hôpitaux en médecine somatique aiguë. Les premiers résultats publiés dans le rapport intitulé Mesure nationale de la prévalence chutes et escarres (2013) indiquent un taux de 4,6%. Ils soulignent que la Suisse se situe dans les valeurs basses en comparaison avec une fourchette mondiale entre 5,0% et 11,6%. La mesure internationale des indicateurs de soins, International Prevalence Measurement of Care Problems (LPZ), 2011, qui a mené des études de prévalence des escarres dans quatre pays européens indique que 3% des personnes hospitalisées dans les hôpitaux suisses et ayant participé à l’étude avaient des escarres de stade 2, 3 et 4 et que 2,6% des personnes en établissements médico-sociaux, toujours en excluant le stade 1, étaient touchés par les escarres (p. 6).

Les répercussions des escarres sur la qualité de vie du patient sont incontestables. En effet, nous avons pu observer dans nos diverses expériences que l’apparition des escarres entraîne une souffrance physique et psychique et une perte d’autonomie chez le patient. Sur le plan physique, les escarres engendrent des douleurs, des troubles du sommeil, et induisent parfois des complications, telles que des infections allant jusqu’à la mortalité. Sur le plan psychologique, il y a une atteinte de l’image corporelle et de la dignité de la personne. Enfin, la douleur, l’anxiété et certains appareils nécessaires au traitement des plaies d’escarres affectent les relations sociales de la personne et la poussent à l’isolement (Essex, Clark, Sims, Warriner, & Cullum, 2009). D’autre part, le traitement des escarres représente une lourde charge économique en matière de ressources matérielles et humaines pour les institutions de santé à travers le monde. Au Canada, le traitement d’une plaie d’escarre durant un mois coûte 9 000 dollars à la communauté (Baker, Boyce, Gairy, & Mighty, 2011). En Angleterre, une étude de Dealy, Posnet et Walker (2012) a démontré que le coût d’une escarre de stade 4 est 10 à 20 fois plus élevé qu’une escarre de stade 1 (£ 1,214 vs £ 14,108). En France, les escarres sont reconnues comme un événement indésirable associé aux soins en hôpital. À titre d’exemple, Nestrigue et Or (2011) indiquent qu’en 2007 les escarres de stade 3 ont causé un prolongement du séjour d’hospitalisation de 14,7 et de 11,2 jours et ont engendré un surcoût de 155 millions d’euros.

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Table des matières

Résumé
Remerciements
Chapitre 1 : introduction
Chapitre 2 : Problématique
2.1- La manière dont la question de départ est survenue
2.2- Pertinence de la question de départ pour les soins infirmiers
2.3- Le lien avec le métaparadigme de la discipline infirmière
2.4- Les savoirs de Carper
2.5- Revue exploratoire de la littérature
2.6- Les concepts retenus comme pertinents pour notre travail
2.7- En quoi cette problématique amènera-t-elle des perspectives / propositions pour la pratique ?
Chapitre 3 : les concepts et champs disciplinaires infirmiers
3.1- Les concepts pertinents retenus
3.2- Cadre théorique
Chapitre 4 : Méthode
4.1- Méthode PICOT
4.2- Critères de sélection des articles
Chapitre 5 : Synthèse des résultats et discussion
5.1- Synthèse des résultats des articles
5.1.1 La qualité de la documentation en utilisant le DSI en matière d’exhaustivité et de précision
5.1.2 La comparaison du DSI avec le dossier papier
5.1.3 Les systèmes de technologie de l’information de santé (STI) intégrant le DSI
5.2- Lien avec le modèle conceptuel utilisé
5.3- Lien avec la question PICOT
5.4- Perspectives /propositions pour la pratique
Chapitre 6 : Conclusion
6.1- Apport du travail de Bachelor
6.2- Limites
6.3- Perspectives pour la recherche
Appendice A Schéma du NREM
Appendice B Tableau des articles retenus
Appendice C Grilles adaptées du Fortin (2010)

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