La protection phytosanitaire de la culture cotonnière

LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE DE LA CULTURE COTONNIERE

Cadre physique de la culture du cotonnier

Actuellement le cotonnier est cultivé uniquement en conditions pluviales au Mali, entre les latitudes 10,0° et 14,5° Nord et les longitudes 4,0° et 11,0° Ouest (Soumaré, 2004). Les régions administratives concernées par la culture cotonnière sont : la région de Sikasso, le sud des régions de Ségou et Koulikoro et le sud-est de la région de Kayes. Les sols en zone cotonnière, appartiennent à 3 unités géomorphologiques définies par le Projet d’Inventaire des Ressources Terrestre (PIRT., 1983) : le Haut Bani Niger, le Plateau de Koutiala et la moitié Est du Plateau Mandingue. Sur le plan physique, les sols sont constitués de plaines, de glacis d’accumulation, de surfaces sommitales plates et de dépôts éoliens et alluviaux. Ces sols sont de type argileux, argilo limoneux, limono sableux et/ou gravillonnaires (sur les pentes).

Ils sont classés parmi les sols ferrugineux tropicaux et se caractérisent en général par une faible fertilité naturelle (Van der pol, 1992). La végétation naturelle sur ces sols est celle des savanes tropicales arbustives, arborées puis boisées en allant du Nord au Sud. La culture cotonnière, qui s’étend sur 5 mois (juin, juillet, août, septembre et octobre) rencontre une grande diversité de conditions climatiques au Mali. Néanmoins deux grandes zones de production sont distinguées : une zone sèche et une zone humide (Annexe 5). La zone sèche connaît une faible pluviométrie, entre 600 et 900 mm de pluies par an. C’est une zone de forte pression sur les terres en raison d’une densité de population élevée pour des terres cultivables rares. On y distingue 3 grandes aires de production cotonnière :

• le nord soudano-sahélienne (15 % d’exploitations cotonnières) où les systèmes de culture reposent plutôt sur la rotation avec des céréales (mil, sorgho) et avec des légumineuses (arachide, niébé). Cette partie septentrionale (San et le Nord-Est de Fana) se caractérise par des exploitations de petites tailles, des sols peu fertiles et un faible niveau d’équipement des producteurs ;

• le bassin de Koutiala où toutes les cultures sont généralement conduites de manière intensive (utilisation des intrants chimiques, apport de fumure organique, culture attelée et forte mobilisation de main-d’oeuvre). Les cultures de cotonniers y sont pratiquées depuis longtemps d’où l’appellation de « vieux bassin cotonnier» pour cette aire de production. La densité de population y est souvent élevée (jusqu’à 70 habitants km-2). Plus de 80 % des exploitations sont bien équipées. Les systèmes de cultures reposent sur la rotation coton-maïs au Centre et au Sud de ce bassin et la rotation coton-sorgho à l’Ouest et à l’Est de ce bassin ;

• la Haute Vallée du Niger qui s’étend autour de Bamako. Sa proximité avec la capitale accroît la pression sur les terres cultivables du fait de l’urbanisation. Les systèmes de cultures reposent sur des céréales traditionnelles, comme le mil et le sorgho, des légumineuses comme l’arachide et le niébé, le maïs et le coton .

Conduite technique de la culture cotonnière

Avec des variations suivant les régions (annexe 6), la culture cotonnière occupe en moyenne 20 à 30% des superficies totales cultivées par exploitation (Derlon, 2004). Le cotonnier entre en rotation principalement avec des céréales (mil, sorgho ou maïs en fonction des zones de production et des habitudes alimentaires). Très rarement, le cotonnier est cultivé en association avec d’autres plantes cultivées. Les variétés de cotonniers actuellement cultivées (STAM 59 A, STAM 279 A. NTA 90-5, NTA 93-15 et G 440) ont été sélectionnées au Mali ou dans des pays voisins (Togo et Sénégal). Elles présentent peu de différences d’un point de vue agronomique et sont toutes adaptées aux conditions pédoclimatiques rencontrées au Mali. Si certains producteurs épandent auparavant une fumure organique (essentiellement de la terre de parc), les premières opérations culturales sont le labour suivi d’un semis dès que les premières pluies les permettent.

Le semis, parfois fait sur billons, peut être précédé suivi d’une application d’herbicides (avant ou juste après la levée des cotonniers). Les lignes de semis sont espacées de 0,80 m et 0,30 m séparent deux poquets successifs sur chaque ligne. Un démariage à deux plants par poquet est ensuite pratiqué après la levée des cotonniers. Des travaux d’entretien sont menés (sarclages manuels et/ou mécaniques) pour lutter contre l’enherbement. Un buttage (souvent mécanique) limite les risques de verse. Des engrais minéraux (engrais NPKSB dit « engrais complet » et urée) sont toujours apportés après la levée. Des pulvérisations d’insecticides (voir chapitre précédent) sont réalisées pour contrôler les insectes ravageurs pendant la phase fructifère du cotonnier. La récolte est manuelle ce qui favorise la qualité de la fibre produite. Le démarrage, la succession et parfois le nombre de ces opérations culturales (calendrier cultural) connaissent des variations annuelles en fonction des régions et des producteurs et ne résultent donc pas uniquement de variations climatiques (pluviométriques). Pour toutes ces opérations culturales, la recherche a fait des recommandations précises (Tableau 1) qui sont malheureusement loin d’être en totalité respectées actuellement. En conséquence les itinéraires techniques précis de conduite de la culture cotonnière présentent alors de grandes variations d’une parcelle à l’autre au sein d’une même unité géographique.

Le cotonnier : croissance, développement et caractères de résistance aux ravageurs La majorité des connaissances présentées ci-dessous sont issues des ouvrages suivants : « Le cotonnier et ses produits » de Parry (1982), « cotton physiology » de Mauney et Stewart (1991) et « Insect pests of cotton » de Mattews et Tunstall (1994). Cependant, d’autres références ont été utilisées ponctuellement pour compléter les informations données. Les cotonniers cultivés appartiennent au genre Gossypium (famille des Malvaceae, sous famille des Malvoideae, et tribu des Gossypieae). Ce genre compte plus de quarante espèces, mais en Afrique subsaharienne G. hirsutum est la seule espèce cultivée. Bien que conduits annuellement, les cotonniers de l’espèce G. hirsutum au terme de leur développement ressemblent à de petits arbustes (Figure 2).

On distingue trois phases dans la croissance d’un cotonnier : la levée, le développement de la partie aérienne et la phase reproductive. La levée dure de 7 à 10 jours et s’étend du déploiement épigé des cotylédons à l’émission de la première feuille. Pendant cette phase le système racinaire se met progressivement en place. Le développement de la partie aérienne dépend de la température et repose sur la croissance du méristème apical de la tige principale. Ce méristème dominant (croissance monopodiale) produit, tous les 2 à 4 jours, un nouveau phytomère composé d’un entre-noeud, d’une feuille, d’une pré-feuille et de deux méristèmes axillaires. Les méristèmes axillaires des premiers phytomères sont dormants (parfois jusqu’au 4ième phytomère). Pour les phytomères suivants l’un des méristèmes axillaires donne d’abord naissance à des branches d’abord végétatives (0 à 3 par cotonnier) puis fructifères. A chaque branche fructifère issue de la tige principale, on attribue un numéro qui correspond à son ordre d’apparition. La première branche fructifère peut apparaître avec le 5ième phytomère mais parfois seulement avec le 8ième phytomère (c’est une caractéristique variétale qui peut aussi dépendre de la température).

Les branches végétatives ont comme la tige principale une croissance monopodiale mais, contrairement à la tige principale, leurs bourgeons axillaires ne donnent naissance qu’à des branches fructifères. Toutes les branches fructifères, formées à partir soit de la tige principale soit des branches végétatives, ont une croissance sympodiale (responsable de la forme en zigzag de ces branches) : au niveau de chaque phytomère un bourgeon axillaire se développe pour former un nouveau phytomère, à la suite de l’avortement ou de la croissance lente du bourgeon terminal, et l’autre bourgeon axillaire donne naissance à un organe fructifère. On attribue toujours un numéro à la position qu’occupe cet organe fructifère sur la branche fructifère. Ce numéro est croissant en s’éloignant de l’axe de la tige principale du cotonnier. Sur les branches fructifères un nouveau phytomère est produit en général tous les 5 à 6 jours.

La production d’organes fructifères, qui débute une trentaine de jours après la levée, est continue. Le bouton floral est au début entièrement protégé par trois bractées (Figure 3). Puis au fur et à mesure de son développement les parties non protégées par les bractées deviennent plus importantes et après une trentaine de jours un bouton floral donne naissance à une fleur de corolle blanche (Figure 3) aux pétales non soudées (dialypétale). Peu de temps après l’épanouissement de la fleur, les anthères s’ouvrent pour libérer des grains de pollen qui, réceptionnés par les stigmates, vont assurer, après 20 à 30 heures, la fécondation des ovules le plus souvent de la même fleur (autogamie). Le lendemain la corolle de la fleur rougit (Figure 3) et finit par tomber. L’ovaire devenu fruit grossit ensuite pour atteindre une taille définitive en un peu plus de vingt jours (Figure 3).

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Table des matières

1.INTRODUCTION
2 HYPOTHESE ET OBJECTIFS DE LA THESE
2.1 Hypothèse de la thèse
2.2 Objectifs de la thèse
2.2.1 Objectif général
2.2.2 Objectifs spécifiques
3 POINT DES CONNAISSANCES
3.1. Cadre physique de la culture du cotonnier
3.2. Conduite technique de la culture cotonnière
3.3 Le cotonnier : croissance, développement et caractères de résistance aux ravageurs
3.4 Les principaux ravageurs du cotonnier
3.4.1 Helicoverpa armigera (Hübner)
3.4.2 Diparopsis watersi (Rothschild)
3.4.3 Earias spp.
3.5 L’écimage des cotonniers
4.CADRE D’ETUDE ET CONSIDERATIONS ETHIQUES.
5 MATERIEL ET METHODES
5.1 Les sites d’étude
5.1.1 La sous station de Farako
5.1.2 Les laboratoires du CIRAD et du CEFE
5.2Types d’étude et période des études
5.3Matériel
5.4Méthodes
5.4.1 Étude 1 (avec traitements insecticides hebdomadaires)
5.4.2 Étude 2 (sans protection insecticide)
5.4.3 Étude 3 (sans protection insecticide)
5.4.4 Étude 4 (sans protection insecticide)
5.4.5 Étude 5 (sans protection insecticide)
5.4.6 Étude 6 (sans protection insecticide)
5.4.7 Étude 7 (avec traitements insecticides hebdomadaires)
5.4.8 Études 8 (avec des traitements insecticides hebdomadaires)
5.4.9 Étude 9 (sans protection insecticide)
5.4.10 Étude 10 (sans protection insecticide)
5.4.11 Étude 11 (sans protection insecticide)
5.4.12 Étude 12 (avec traitements insecticides hebdomadaires)
5.4.13 Étude 13 (laboratoires du CIRAD et du CEFE61 xiv
5.5 Enregistrement et analyses des résultats
6 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION
6.1 Evaluation de l’effet de l’écimage des cotonniers sur les populations des chenilles de la capsule
6.2 Précision des effets de l’écimage de cotonniers sur les populations de chenilles de la capsule au niveau des plants écimés.
6.2.1 Influence de la date de l’écimage
6.2.2 Caractéristiques des populations de chenilles de la capsule des cotonniers écimés
6.2.3 Effet de l’écimage sur les populations de différents stades de développement larvaire des chenilles de la capsule
6.2.4 Effet de l’écimage sur les pontes des adultes des chenilles de la capsule
6.2.5 Date d’apparition et durée des effets de l’écimage sur les chenilles de la capsule
6.3 Examen du rôle de l’absence de cimes de cotonniers dans les effets de l’écimage des cotonniers sur les populations de chenilles de la capsule.
6.4 Examen et caractérisation d’autres effets biologiques de l’écimage de cotonniers
6.4.1 Effets de l’écimage sur la faune auxiliaire prédatrice
6.4.2 Effets de l’écimage au niveau de cotonniers non écimés voisins de cotonniers écimés
6.4.3 Persistance des effets de l’écimage au niveau de cotonniers non écimés voisins après l’arrachage des cotonniers écimés
6.5 Examen des modifications d’un cotonnier après son écimage susceptibles d’être impliquées dans la réduction des populations de chenilles de la capsule.
6.5.1 Effet de l’écimage sur la floraison d’un cotonnier
6.5.2 Effet de l’écimage sur la dimension des feuilles
6.5.3 Effet de l’écimage sur la densité de glandes à gossypol
6.5.4 Effet de l’écimage sur la densité de poils
6.5.5 Effet de l’écimage sur les émissions de composés volatils
7 COMMENTAIRES ET DISCUSSION
7.1 Evaluation de l’effet de l’écimage des cotonniers sur les populations de chenilles de la capsule au niveau des plants écimés.
7.2 Précision des effets de l’écimage de cotonniers sur les populations de chenilles de la capsule au niveau des plants écimés
7.3 Examen du rôle de l’absence de cimes de cotonniers dans les effets de l’écimage des cotonniers sur les populations de chenilles de la capsule.
7.4 Examen et caractérisation d’autres effets biologiques de l’écimage de cotonniers
7.5 Examen des modifications d’un cotonnier après son écimage susceptibles d’être impliquées dans la réduction des populations de chenilles de la capsule.
8 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
8.1 Conclusion
8.2 Recommandations
9 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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