La protection de la santé psychologique au travail

La protection de la santé psychologique au travail

Le contexte du monde du travail

L’étude de Mercure et Vultur (2012) confirme l’importance du travail dans la société. Loin d’ être une valeur en voie de disparition, 75 %des Québécois considèrent que le travail est une des valeurs les plus importantes de leur vie alors que seulement 2 % le considèrent parmi les valeurs les moins importantes. Ainsi, 80 % des répondants à cette étude accepteraient un travail peu intéressant plutôt que de dépendre des prestations sociales.
Globalement, l’ étude montre une adhésion aux normes du modèle managérial, aux objectifs de flexibilité, d’efficacité, d’adaptabilité, de mobilité, d’avancement au mérite, de responsabilisation sur les résultats, de compétitivité, à condition que l ‘harmonie entre le travail et le hors travail soit assurée. Cette adhésion est évidemment plus forte chez ceux qui bénéficient de reconnaissance et qui arrivent à concilier la sécurité et la flexibilité. Les autres, ceux qui vivent dans la précarité et  n’ont pas beaucoup de soutien pour affronter la lutte des places, sont plus réservés vis-à-vis la nouvelle idéologie managériale (Mercure et Vultur, 2012).

La gestion des organismes communautaires : modèle et outils

En Abitibi-Témiscamingue, l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSSAT) a subventionné, en 2011-2012, un total de 153 organismes communautaires. De ce nombre, 126 organismes communautaires œuvrant principalement en santé et services sociaux ont été financés en soutien à leur mission globale. Dans le secteur de Rouyn Noranda, selon le bottin des organismes communautaires 2013-2014 de l’ASSSAT, 30 organismes sont reconnus et financés par le Programme de soutien aux organismes communautaires. Selon ces organismes, que nous avons contactés en février 2012 pour connaître le nombre de salariés œuvrant en intervention, environ 75 personnes travaillent dans ce domaine et c’est 21 organismes qui offrent principalement des services d’intervention.
La richesse du mouvement communautaire est sa diversité et son autonomie. En effet, les organismes communautaires sont multiples et variés, que ce soit par leur approche, leur mode de fonctionnement, leur culture particulière ou leur infrastructure (Agence de la santé et des services sociaux de Laval, 2007).
Selon le cadre de référence de l’ ASSSAT, les organismes communautaires évoluent dans de multiples secteurs d’activités : aide et entraide, sensibilisation, promotion et défense de droits, milieu de vie et soutien dans la communauté, hébergement temporaire, regroupements régionaux. En ce qui a trait aux missions, aux cultures et aux approches, on retrouve au sein du secteur communautaire des organismes porteurs de valeurs et d’aspirations (mouvement féministe, écologique, etc.), des ressources alternatives qui mettent de l’avant des approches novatrices se situant en marge des pratiques conventionnelles (certains organismes en santé mentale, groupes de femmes, etc.), des groupes centrés sur la défense des droits et intérêts, des groupes d’entraide et des groupes de pression à caractère sociopolitique dont l’action s’appuie  sur le militantisme. Sur le plan idéologique, bon nombre d’organismes appuient leurs activités, actions et interventions sur une vision critique des structures sociales existantes et situent leurs actions en marge de l’État.

Les préoccupations des organismes communautaires

Un rapport de recherche publié en 2013 par l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS) traite de l’impact de la gouvernance entrepreneuriale sur les pratiques des organismes communautaires du Québec (Depelteau et al., 2013). Dans ce rapport, les auteurs se basent sur une revue de littérature ainsi que sur des sondages et des entretiens effectués auprès des travailleurs d’organismes communautaires autonomes. Dans un premier temps, ils situent la gouvernance entrepreneuriale dans son contexte réel, en l ‘occurrence le Québec en changement depuis les années 1970, ainsi que vis-à-vis les théories et les pratiques de la démocratie. Il en ressort que la gouvernance entrepreneuriale est un mode de gestion hérité du néolibéralisme et de la logique marchande qui mise sur l’efficacité, la rentabilité, l’évaluation, la performance et l’innovation, ainsi que sur l’individualisme. En opposition, le modèle communautaire québécois, qui est basé sur l’autonomie de l’ action communautaire, repose sur la délibération, la solidarité, l’égalité, le partenariat, le pouvoir horizontal, l’approche globale, la mobilisation et la politisation de la communauté et de la société (Ibid.).
Dans cette étude, les chercheurs expliquent que la gouvernance entrepreneuriale s’immisce dans les pratiques des actions communautaires, et ce, au détriment de leur autonomie, de leurs pratiques de leurs rôles initiaux de démocratisation de la société et des luttes aux inégalités. Toujours selon l’ étude, les glissements idéologiques proviennent autant des bailleurs de fonds publics ou privés que des organismes communautaires eux-mêmes (Ibid.).

La santé psychologique au travail

Depuis quelques années, les problèmes de santé psychologique au travail sont d’actualité. Leurs effets sont nombreux, tant pour la société et les organisations que pour les individus et les familles. Au Québec, en 2008, un travailleur sur cinq présentait un niveau élevé de détresse psychologique (Vézina et al., 2011 ). L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (2009-2010) indique que 31% de la population de 15 à 74 ans, en Abitibi-Témiscamingue, éprouvait un stress quotidien élevé au travail, un pourcentage plus bas que dans la province (3 8 % ). Les femmes dans la région sont plus touchées que les hommes, 36 % contre 25 % respectivement (Plante et al., 2012).
De plus, les intervenants en santé au travail sont de plus en plus préoccupés par l’ importance des problèmes de santé psychologique au travail. Un nombre croissant de demandes en milieu de travail concerne des situations de détresse psychologique, d’épuisement professionnel, de dépression ou encore, de façon générale, de stress au travail (Vézina et Chénard, 2011).
En effet, les problèmes de santé psychologique au travail représentent actuellement l’une des plus importantes causes d ‘absence au travail, et ce phénomène a connu une croissance marquée au cours des deux dernières décennies (Houtman, 2007; Vézina et Bourbonnais, 2001). Selon Vézina (2010), ce phénomène serait directement lié aux nouvelles formes d’organisation du travail et à leurs effets sur l ‘environnement psychosocial de travail

La protection de la santé psychologique au travail

L’étude de St-Hilaire (2012) porte sur les pratiques des actions des gestionnaires et des employés qui permettent d’agir au quotidien sur l’environnement de travail pour prévenir les problèmes de santé psychologique au travail. Il ressort de cette étude que la santé psychologique est influencée par trois grandes composantes :
1) Les composantes associées au travail (autonomie, reconnaissance, charge et exigences du travail, etc.);
2) Les caractéristiques individuelles (personnalité, santé physique, histoire personnelle, dimensions affectives, compétences, etc.);
3) L’environnement social (amis, famille, communauté, etc.).
Aussi, en janvier 2013, la Commission de la santé mentale du Canada, l’Association canadienne de normalisation et le Bureau de normalisation du Québec ont lancé la norme nationale d’application volontaire sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail.
La norme nationale définit le milieu de travail psychologiquement sain et sécuritaire comme celui qui favorise le bien-être psychologique des travailleurs et qui prévient activement les dommages portés à leur santé psychologique par négligence, insouciance, ou de façon délibérée. Elle indique également aux employeurs et aux syndicats comment repérer, évaluer, éliminer et gérer les risques psychologiques et  comment favoriser la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail (Commission de la santé mentale du Canada, 2013).

L’aide mutuelle

Le concept d’aide mutuelle devient essentiel, car il éclaire les concepts de la santé psychologique et du soutien social au travail et il procure une base d’ exploration.
Inspirée par le travail de groupe et par le modèle axé sur l’aide mutuelle tel que développé principalement par Steinberg Moyse (2008), cette étude applique ce concept au contexte de travail.
Selon Steinberg Moyse (2008), l’aide mutuelle est une dynamique humaine d’origine biologique et sociale depuis longtemps reconnue. Elle se réfère à l’idée que les personnes s’aident les unes les autres. «L’aide mutuelle est à la fois un processus et un résultat. En tant que processus, elle correspond à tout ce que les membres du groupe font ensemble dans le but de s’aider. En tant que résultat, elle correspond à ce qui est vécu par les membres du groupe en conséquence de leur interaction particulière avec les autres. » (Ibid., p. 34)
Pour Steinberg Moyse (2008), beaucoup de contextes peuvent favoriser le processus d’aide mutuelle. Ce processus s’articule toujours autour de l’utilisation intentionnelle du soi, de son expérience, de ses connaissances et de ses sentiments. De cette façon, l’ aide mutuelle est un processus beaucoup plus complexe que le fait d’exprimer sa sympathie ou de donner des conseils. Elle est composée de nombreuses facettes et inclut plusieurs types d’interactions. La compréhension des dynamiques de l ‘aide mutuelle peut aider à reconnaître l’absence ou la présence de celle-ci.

 

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I
1. LA PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE 
1.1 Le contexte du monde du travail
1.1.1 La gestion des organismes communautaires : modèle et outils
1.1.2 Les préoccupations des organismes communautaires
1.2 La santé psychologique au travail
CHAPITRE II
2. LE CADRE THÉORIQUE 
2.1 La santé psychologique
2.1.1 La protection de la santé psychologique au travail
2.2 Le soutien social
2.3 L’aide mutuelle
2.4 Les précisions concernant le cadre conceptuel
2.5 La question et les objectifs de recherche
2.6 La pertinence sociale et scientifique de la recherche
CHAPITRE III
3. LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 
3.1 La stratégie générale de la recherche
3.2 La population à l’étude et les critères de participation et d’exclusion
3.3 L’échantillonnage
3.4 La méthode de collecte et d’analyse des données
3.5 Les considérations éthiques
3.6 Les mérites et limites de la recherche
CHAPITRE IV
4. LA DESCRIPTION DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
4.1 Les profil des répondantes
4.2 Le milieu de pratique
4.3 Le résumé des entretiens
4.3.1 Thème concernant la santé psychologique au travail
4.3.2 Thème concernant le soutien social au travail
4.3.3 Thème concernant l’aide mutuelle au travail
CHAPITRE V
5. L’ANALYSE ET LA DISCUSSION DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
5.1 Quelques mots sur le profil des répondantes et leur milieu de pratique
5.2 Rappel des intentions de recherche
5.3 Analyse et interprétation des résultats
5.3.1 Le soutien social au travail
5.3.2 L’ aide mutuelle au travail
5.3.3 Le lien entre le soutien social et l’ aide mutuelle
5.3.4 Les pistes de solutions
CONCLUSION

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