La problematique de la mise en valeur des terres rizicoles

A la fin de ce XXe siècle, le développement agricole et rural se heurte à des défis sans précédent. A l’horizon 2020, le monde aura à nourrir 8,4 milliards de personnes (Nahal, 1998). La production agricole des pays en voie de développement se heurte à des obstacles liés à l’insuffisance des précipitations et la dégradation des sols et du couvert végétal. L’ensemble des pays du sahel a connu un développement considérable de la salure et de l’acidification des sols. Ces contraintes, conjuguées à la croissance rapide de la population, au manque d’investissements dans le secteur agricole, constituent de sérieux problèmes pour un développement agricole et rural durable.

Bien avant la grande sécheresse des années 1970, beaucoup de villages de la Casamance jouissaient d’une stabilité économique et sociale relative. Une pluviométrie abondante en Basse-Casamance permettait d’assurer l’autosuffisance alimentaire axée principalement sur la riziculture. En Haute et Moyenne-Casamance, elle était basée sur la production du mil, du maïs et du sorgho. Autour des années 1969-1970, la sécheresse et la crise économique mondiale avaient provoqué une dégradation progressive des conditions de vie des populations, surtout en milieu rural. Les conséquences de la sécheresse étaient remarquables. Il s’agit entre autre de : la remontée de la langue salée, la mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace des pluies, la diminution des superficies des terres arables et le manque récurrent de maturité des cultures.

Le bassin du fleuve Casamance d’une superficie de 20 150 km2 , ainsi que ses affluents et défluents forment des vallées qui n’échappent pas à la règle. Le Soungrougrou, en particulier, qui parcourt cette zone constitue ainsi son plus grand bassin versant avec 4 700 km2 . Il se trouve sur la rive Nord du fleuve Casamance et présente beaucoup de méandres. Ces méandres progressent au sein des forêts classées des Kalounayes et de Djipacoume. Devenues très salées, les eaux du Soungrougrou affectent les terres de la Communauté Rurale de Ouonck autrefois propices à une agriculture florissante. L’existence de cet affluent explique la salure et l’acidification des sols des vallées dont la presque totalité des rizières sont inexploitées par les productrices agricoles.

Pour pallier à ces dégâts, des aménagements ont été effectués au niveau des marigots de Guidel-Bignona, Baϊla et Soungrougrou. D’autres conséquences sont notées notamment la rupture de l’équilibre alimentaire, qui provoque le relâchement des rapports familiaux et les départs des ruraux vers les villes. Face à ces conditions de vie précaire, des organismes extérieurs, en collaboration avec des groupements restreints de la population se sont lancés dans la recherche de solutions. Enda-Acas, intervenant dans cette localité, a permis aux populations de la communauté rurale de Ouonck de comprendre ces phénomènes. Il leur a également permis de prendre globalement en charge les problèmes environnementaux et le développement de leur aire géographique. Certes, d’importants résultats sont obtenus, mais ils ne permettent pas de créer une dynamique de développement ou de rétablir une production importante. Avec une superficie de 28 700 ha, la communauté rurale de Ouonck appartient à la Basse Casamance. Elle est limitée au Nord par les CR de Sindian et Oulampane, au Sud par la CR de Coubalan, à l’Ouest par celle de Tenghory et à l’Est par le Soungrougrou.

Elle est comprise entre les latitudes 12°20 et 13°20 N et longitudes 14°53 et 16°10 W. Pour mieux aborder « la problématique de la mise en valeur des terres dans la Communauté Rurale de Ouonck », il nous incombe de procéder au préalable à la présentation du milieu par ses  aspects physiques et socio-économiques. Ensuite nous présentons la méthodologie adoptée avant de passer à l’analyse des contraintes liées au développement .

PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE OUONCK

Ici, il s’agit de faire la présentation du milieu en indiquant sa position géographique, son cadre physique en mettant l’accent sur son climat, ses sols, sa végétation, sur son réseau hydrographique mais aussi sur son peuplement.

Le Cadre physique

Géographiquement, la Basse-Casamance se trouve dans la partie méridionale du Sénégal. Avec une superficie de 7 300 km2 , elle s’étend du Soungrougrou (Est) à l’Atlantique (Ouest). En 1984, elle devient la région de Ziguinchor regroupant les départements de Ziguinchor, Bignona et Oussouye avec vingt cinq (25) communautés rurales et cinq cent deux (502) villages. La communauté rurale de Ouonck occupe le centre-est de la Basse-Casamance .

La géologie

En Basse-Casamance, les formations géologiques sont en grande partie du Quaternaire. Néanmoins, il existe des formations sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire. Le Miocène s’est caractérisé par des mouvements tectoniques affectant les cours de la Casamance et ses affluents. La mer s’est manifestée par une série de transgressions et de régressions suivies de dépôts des sédiments. Les derniers, déposés principalement en milieu continental, consolidés en grès argileux, en grès argileux bariolés, forment le Continental Terminal de faciès sidérolithique. Ce matériau a été déposé sous l’action d’un climat tropical à tendance subaride, à pluviométrie irrégulière, en période de rhexistasie. Ces dépôts datent de la fin du Tertiaire (Miocène-Pliocène) ». (Boivin et Le Brusq, 1984) .

Le relief 

La Basse-Casamance s’étend de l’Océan Atlantique au Soungrougrou. Très arrosée, elle présente deux formations végétales distinctes : la forêt aux essences hautes et puissantes sur les plateaux et la mangrove sur les rives du fleuve et de marigots. (www.usoforal.org) La communauté rurale de Ouonck a un relief plat qui ne dépasse guère 34 mètres d’altitude. Le Soungrougrou est l’affluent qui borde cette localité du Nord au Sud dans sa partie orientale. Il se jette dans le fleuve Casamance. Le relief nous présente un plateau et une dépression.

Le climat 

De type subguinéen, le climat est caractérisé par une saison pluvieuse (4 à 5 mois de pluie) et une saison sèche (8 à 7 mois secs). Les températures sont assez élevées et les vents sont de directions diverses.

Les facteurs généraux du climat 

Le climat est déterminé par plusieurs facteurs et trois centres d’action assurent les transferts d’énergie au Sénégal en général. Il s’agit de l’anticyclone des Açores et celle de Sainte Hélène situés respectivement au Nord-ouest et au Sud (dans l’Atlantique). Ils sont d’origine dynamique et existent en permanence. Quant à l’anticyclone saharo libyen, il est semi permanent. Il est anticyclone en hiver boréal et devient dépressionnaire en hiver austral. Il est d’origine thermique.

En hiver boréal, l’anticyclone des Açores envoie un flux d’air frais et sec sur la zone côtière du pays appelé Alizé maritime. Se propageant vers l’intérieur du pays, cet Alizé maritime perd ses caractères originels et devient un Alizé continental ou harmattan. L’anticyclone des Açores est suivi dans son fonctionnement par la cellule Libyenne qui donne naissance à l’Alizé continental ou harmattan, un vent chaud et sec. En été boréal, l’anticyclone de Sainte Hélène envoie un vent d’alizé qui, lorsqu’il traverse l’équateur géographique change de direction et devient de la mousson (un vent chaud et humide). Il est à l’origine de la majorité des précipitations enregistrées pendant cette période.

Les éléments du climat 

Les éléments du climat sont les vents, les températures, la pluviométrie, l’humidité relative, l’évaporation et l’insolation.

Les vents
Il y a deux principaux types de vents provenant des trois centres d’action évoqués plus haut. Il s’agit des vents d’alizé (alizé maritime et harmattan) et les vents de mousson qui sont respectivement de directions Nord, Nord-est et Ouest (Cf. tableau n° 03, p. 25). Ces vents d’alizé soufflent dans la CR de novembre à février pour céder ensuite la place au vent d’ouest d’avril à juin puis en octobre. Le mois de mars semble être une période transitoire avec la présence des secteurs Nord, Nord-ouest et Ouest. Août et septembre sont une période intermédiaire car ils enregistrent les secteurs Ouest, Sudouest et Sud.

➤ Les vents d’est
Appartenant au secteur Nord à Est, ces vents ne circulent que durant quatre mois (de novembre à février). Les mois de décembre et janvier enregistrent les plus forts pourcentages avec 70% chacun. Février (47%), mars (27%) et novembre (50%) ont une prédominance des vents du Nord tandis que décembre (37%) et janvier (50%) enregistrent les vents du Nord-est. Les vents du Sud-est sont quasiment nuls pour tous les mois et durant cette période 1982- 2011. Ils ne sont enregistrés qu’en juin et septembre avec 3% chacun.

➤ Les vents d’Ouest
A part les mois de novembre, décembre, janvier et février, toute la période 1982-2011 est dominée par la circulation des vents d’Ouest. Tous les mois dépassent les 60% sauf les quatre cités précédemment avec successivement (16%), (0%), (3%) et (16%) (Cf. tableau 2). Le mois de mai, avec 100% des vents d’Ouest, constitue le début de l’hivernage. Ce qui correspond à l’installation de la mousson. Les secteurs Sud-ouest et Nord-ouest n’enregistrent que six (6) mois de circulation. Pour les vents d’Ouest qui regroupent plus de la moitié des fréquences, la direction ouest domine la circulation de mars et octobre. Mai et juin avec 94% des fréquences, constituent les maxima de cette direction Ouest.

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Table des matières

Introduction
Bilan et synthèse bibliographique
Problématique
Première partie : Présentation de la Communauté Rurale de Ouonck
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Les ressources hydriques
Chapitre III : Le cadre humain
Deuxième partie : Les systèmes de production, les contraintes et impacts climatiques
Chapitre I : Les systèmes de production
Chapitre II : Les contraintes à la mise en valeur des terres
Chapitre III : Les impacts du changement climatique sur l’environnement
Troisième partie : Les stratégies mises de lutte contre la dégradation des terres
Chapitre I : Les stratégies locales
Chapitre II : Les acteurs agricoles
Chapitre III : Quelques perspectives
Conclusion générale
Bibliographie

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