LA PROBLEMATIQUE DE LA CONSERVATION DES TERRES

Définition de quelques concepts

Terre : Terme du langage courant désignant la matière sol au sens pédologique et agronomique, en géographie agraire, elle désigne aussi bien une parcelle (« pièce de terre ») qu’un type de terroir ou un sol agricole (« terre à blé ») ; George P. (1970). Par « terre » on entend d’une manière générale l’ensemble des ressources hydriques, végétales, animales et aux sols qui les supportent. Ainsi en dehors de ses multiples fonctions : de régulation (protection contre l’érosion, recharge des nappes, épuration…), de production (agricole, de bois, d’eaux…) et de support, la terre est un élément d’un système comportant entre autres la population qui l’exploite, ses techniques et ses richesses.
Dégradation : Pierre George la définit dans le dictionnaire de la géographie, comme étant la transformation subie par certains caractères et constituants du sol. Le dictionnaire Petit Larousse (2009) définit ce terme comme le passage progressif à un état plus mauvais. Sur le plan écologique, c’est le remplacement d’une formation végétale par une autre généralement moins diversifiée. Exemple d’une forêt par une garrigue ou par une prairie à la suite d’une exploitation intensive ou d’incendies répétés.
Conservation : Action de conserver, de maintenir intact, dans le même état dans lequel une chose subsiste (Petit Larousse 2009). Pour Pierre George, c’est un terme appliqué à la sauvegarde de l’environnement et du patrimoine. La conservation est un terme récent qui doit son essor à une prise de conscience du besoin de viabiliser notre environnement car, ses ressources ne sont pas inépuisables. Ainsi Brunet R. (1997) la définit comme la : « gestion prudente destinée à préserver des ressources par l’emploi de techniques adaptées ».

La mousson

   « Le terme de mousson peut s’appliquer à tout système de vents qui comporte un renversement de la direction dominante entre l’hiver et l’été » Pédelaborde, (1970). Il s’agit donc de « courants saisonniers de surface, inversés entre l’hiver et l’été » selon la même source. Ainsi donc la mousson est le prolongement d’un alizé qui traverse l’équateur géographique et change de direction du fait de la force de Coriolis. La mousson qui souffle dans la CR de Keur Samba Guèye comme sur l’ensemble du territoire sénégalais est issue de l’hémisphère sud au niveau de l’anticyclone de Ste Hélène. C’est un vent chaud, humide et instable générateur de précipitations estivales. Les premières pluies sont enregistrées dans la localité quand le Front Intertropical (FIT) qui a une évolution Sud- Nord dépasse l’espace communautaire, laissant ainsi toute la zone sous l’influence de la mousson. Il convient également de noter que les types de précipitations reçus dépendent de l’épaisseur et de l’ampleur de la mousson. Lorsque cette dernière a une épaisseur inférieure à 1500 métres, les précipitations qu’elle engendre peuvent être faibles ; par contre si son épaisseur dépasse 1500 métres les précipitations deviennent très importantes du fait de l’arrivée des lignes de grains qui balaient tout le pays d’Est en Ouest et de la présence des cumulonimbus (nuages à grand développement vertical). Enfin s’il arrive qu’elle dépasse 2000 métres les pluies deviennent continues, de longue durée et abondantes. En somme, les principaux vents qui balaient la région sont : L’Harmattan, chaud et sec, qui souffle sur toute la partie Nord et Nord-est ; l’Alizé maritime présent dans la zone côtière et la Mousson soufflant entre Avril et Octobre. Les directions constantes des vents dominants sont du Nord, Nord- Nord-Ouest à Est- Nord —Est pendant la saison sèche et pendant la saison des pluies du Sud, Sud-Sud -Ouest à Sud, Ouest-Sud-ouest, Sud — Ouest.

Le réseau hydrographique

   Les ressources en eau de la région sont constituées des eaux de surface et des eaux souterraines. Les eaux de surfaces sont constituées des cours d’eau pérennes du Sine, du Saloum, du fleuve Gambie ainsi que de leurs affluents localisés dans le département de Foundiougne et qui sont le Bandiala, le Soundougou, le Nianing-Bolong et le Diomboss. Il existe également des cours d’eau temporaires constitués de marigots et de mares. Cependant la salinité est influencée par la variation saisonnière du climat et reste supérieure à celle de l’eau de mer (35g/1) sur l’ensemble du réseau hydrographique avec un gradient croissant de l’aval vers l’amont. Pour ce qui est des eaux souterraines, elles sont constituées par les nappes, Maestrichtienne, Paléocène, l’Eocène, du Continental terminal et la nappe Phréatique. Dans la CR de Keur Samba Guèye, les ressources en eau sont constituées elles aussi des eaux de surface et des eaux souterraines. Les eaux de surface sont caractérisées essentiellement par les eaux de la vallée de Djikoye qui est un défluent du fleuve Gambie, des mares et des marigots.. Les eaux souterraines sont constituées par la nappe Maestrichtienne et la nappe Phréatique qui renferment d’importantes quantités d’eaux et se rechargent chaque année.

La surexploitation et les pratiques culturales

   L’importance des précipitations malgré les saisons hivernales aléatoires, permet à la CR de Keur Samba Guèye d’obtenir de meilleures productions par rapport au reste des autres localités du département de Foundiougne. Face à une forte pression démographique et l’augmentation des actifs, le déficit en terres de culture s’avère de plus en plus ardent. Ce déficit a entrainé la suppression de la jachère dans toutes les pratiques culturales de la CR. D’après les populations les terres sont insuffisantes, cause pour laquelle elles ne peuvent plus pratiquer la jachère, néanmoins elles pratiquent l’assolement. Ce qui signifie que toute la terre est exploitée chaque année sans repos et cela depuis plusieurs années. Cette utilisation chaotique et continue épuise la terre et la rend infertile. Aux yeux des paysans, ce sont les semis qui se sont « suicidés » après une petite croissance, alors que c’est la terre qui est épuisée. A cela il faut ajouter la vétusté du matériel agricole qui, ayant comme corollaire le manque d’accès au système de crédit et d’équipement en matériels, détermine un état des facteurs techniques de production peu performants. Les pratiques deviennent inappropriées suite aux méthodes culturales qui induisent les effets d’une agriculture extensive. Les ressources forestières font l’objet également d’une forme d’exploitation et de gestion anarchiques de la part des utilisateurs à des fins de bois d’ceuvre ou de service. Selon le PRDI de Fatick, on retrouve plus d’une vingtaine d’opérateurs locaux de bois dont le souci consiste seulement à la maximisation de leur profit monétaire. C’est pourquoi, on observe une dégradation sans cesse croissante des ligneux et la disparition de nombreuses essences forestières. C’est le cas du Cordylia Pinnata (Dimb), de Pterocarpus Eranaceus (Venn) etc. Cette forme de surexploitation modifie les potentialités et les ressources édaphiques et on assiste à la baisse de la fertilité et une régression des rendements. La zone la plus touchée par ces processus de dégradation est celle correspondant à l’ancienne zone d’occupation des activités de production du « projet maïs ». C’est la zone secouée par les phénomènes des érosions hydrique et éolienne en plus du déboisement abusif et anarchique. Dans cet espace agraire les sols Dior sont fortement représentatifs et se chiffrent à 70% du potentiel de terres arables. Les populations de cette zone sont des agro-pasteurs et l’intégration de l’élevage à l’agriculture avec l’adoption des boeufs de trait dans la culture attelée est effective. Cependant, l’amélioration des terres par le pacage reste très peu connue. Les seules actions d’amendement se font par l’utilisation du fumier et les éléments transportés des concessions vers les espaces agricoles et du peu d’engrais chimique reçu auprès des autorités. La restitution des ressources (eaux, sols et végétation), malgré son apport significatif est peu connue par les populations locales. La seule action engagée par ces dernières est la protection des jeunes pousses dans les champs correspondant le plus souvent aux essences les plus appréciées comme le Cordyla Pinnata et l’Acacia Albida. Les pratiques culturales traditionnelles comme l’utilisation du feu et le déboisement abusif pendant la préparation des champs de cultures sont restées sans amélioration. La spéculation foncière axée sur le fermage et le métayage constitue une limite dans la gestion des ressources foncières. Les pratiques culturales compromettent aussi la régénération naturelle. En effet l’utilisation du feu est le principal mode de défrichement des champs dans la zone. A l’approche de l’hivernage les agriculteurs allument le feu pour nettoyer leurs champs de culture. Généralement ils ne prennent pas la peine de le surveiller afin de le circonscrire. D’où les nombreux feux de brousse qui se déclarent dans la communauté rurale. Ces feux de brousse consument pailles et arbres et inhibent les capacités de régénération des ligneux. En plus, ils détériorent la structure du sol et appauvrissent les terres.

Les impacts sur l’élevage

   L’élevage qui est la deuxième activité de la CR de Keur Samba Guèye après l’agriculture est lui aussi affecté par la dégradation des terres. De type extensif, son développement et sa bonne marche dépendent des ressources naturelles de la zone. Or ces dernières ont subit ces dernières années des effets négatifs (que nous avons cités plus haut) causés à la fois par des facteurs naturels et anthropiques qui ont fortement porté atteinte à l’élevage surtout sur l’abreuvement et alimentation du bétail.
— Abreuvement du bétail : Il est fonction de la disponibilité et de la qualité de l’eau et des équipements. La durée de rétention d’eau des mares est tributaire de la situation pluviométrique. Il se fait à partir des mares temporaires en hivernage. En saison sèche, quand les mares tarissent ou deviennent boueuses donc impropres à l’abreuvement les éleveurs éprouvent d’énormes difficultés pour faire boire leur bétail. Ils se rabattent alors sur les puits une bonne partie de l’année et concurrencent la satisfaction des besoins en eau des ménages. Les abreuvoirs sont quasi inexistants sur l’espace communautaire. Cinq (5) seulement ont été recensés dans l’ensemble de la communauté rurale. Ils sont dans un état passablement viable. Ce sous équipement, en ouvrages hydrauliques pastorales, oblige la majeure partie des éleveurs à parcourir parfois de longues distances et à mettre plus de temps autour des points d’eau pour abreuver leurs troupeaux.
— Alimentation du bétail : L’alimentation du bétail repose principalement sur l’exploitation des ressources fourragères prélevées de la végétation naturelle. Les potentialités (pâturages naturels) sont assez importantes. Elles sont faites de ligneux et d’herbacées pérennes très abondants. Ainsi la nature a fait de la communauté rurale de Keur Samba Guèye un cadre idéal pour le développement de l’élevage. Cependant les pâturages naturels sont fortement menacés par les effets anthropiques. Le bétail local qui n’est ni supplémenté ni complémenté sauf quand il est atteint de maladies souffre de la disparition précoce de l’herbe fourragère à cause des feux de brousse. Le potentiel fourrager couvrirait largement les besoins du cheptel s’il n’était pas, chaque année, brûlé en partie par les feux de brousse et soumis à la pression des pasteurs transhumants. S’y ajoute le rétrécissement des parcours et aires de pâturage. Aujourd’hui, les seules aires de pâturage sont les forêts de Passy Ndenderling, de Patako, de Baria. Elles sont difficiles d’accès. Ces forêts classées à elles seules disposent de 11180 ha d’aire de pâture soit 1,11 ha/UBT. (PAGT, Juillet 2001). Aussi, les éleveurs éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner en aliments de bétail à cause de l’insuffisance de vente d’aliments de bétail. Les sous produits de l’agriculture (tiges de mil, fanes d’arachide et maïs, sous produits du maraîchage etc….) contribuent fortement à l’amélioration de l’alimentation du cheptel.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Méthodologie
Première partie : cadre physique et humain 
Chapitre I : les aspects physiques
Chapitre II les aspects humains
Chapitre III : les aspects économiques
Deuxième partie : la dégradation des terres : causes et impacts
Chapitre I : les causes de la dégradation des terres
Chapitre II : les impacts de la dégradation des terres
Troisième partie : les stratégies de gestions et conservations des terres 
Chapitre I : les stratégies de conservations des terres dans la CR
Chapitre II : les retombées environnementales et socio-économiques des stratégies de conservations des terres
Conclusion générale

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