Soutenance mémoire
L’eau est nécessaire à tous aspects de la vie et constitue un élément essentiel de tous les écosystèmes terrestres. En effet, comme le souligne le Directeur Général du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Klaus TOEPFLER , Directeur exécutif du PNUE, 19 mai 2005), « l’eau est étroitement liée à la santé, à l’agriculture, à l’élevage, à l’énergie et à la biodiversité. Sans progrès dans le domaine de l’eau, il sera difficile voire impossible d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ». Mais, au cours de ces dernières décennies, les problèmes relatifs à la protection et à l’utilisation durable des ressources en eau se sont accentués dans le monde.
Face à l’augmentation de la demande et de la détérioration continue de la qualité de l’eau, les modèles de gestion du passé ne suffisent plus à la tâche. Il faut désormais sortir du mirage technologique et repenser en profondeur les approches qui permettront de satisfaire les besoins de l’homme en eau. De même, il est nécessaire de maintenir la qualité des systèmes naturels qui supportent l’existence même de la collectivité humaine. Parallèlement, parmi les besoins en eau de l’homme qu’il faut satisfaire figure la prise en compte du bétail. Le bétail occupe une part décisive de l’économie de tous les pays du monde. La production pastorale extensive se pratique sur 25% des terres du globe soit 66% des terres du continent africain. Elle fournit 10% de la production de viande et fait vivre quelque 200 millions de ménages pastoraux qui élèvent presque un milliard de têtes de chameaux, bovins et petits ruminants, dont environ le tiers en Afrique subsaharienne, où l’élevage pastoral représente environ 20% du PIB des différents Etats (FAO, 2001)..
En Afrique, le pastoralisme en zones sèches fait vivre 34% de la population agropastorale, représente 47% du cheptel, occupe 52% des pâturages, contribue à 55% de la production laitière et autant pour la viande (FAO, 1994). L’analyse de cette question sous l’œil du chercheur identifie plusieurs échelles géographiques ou niveaux d’étude.
Au niveau mondial, plusieurs rencontres sous forme de sommet ou de forum sur l’eau ont été tenus. Les décideurs de ces rencontres d’échanges ont toujours tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de préserver les Ressources en eau Pastorale (Forum mondial de Kyoto, mars 2003, CILSS, 2005, Sommet mondial sur le développement durable (SMDD) de Johannesburg septembre 2002, les sommets de Copenhague, mai 1995, et Mai 2010).
LE MILIEU PHYSIQUE ET NATUREL
L’analyse et la confrontation des différents éléments du milieu physique et naturel sont essentielles dans l’étude d’une thématique qui traite de la prise en compte du bétail dans la gestion des ressources en eau pastorale (forage) en milieu rural. C’est ainsi que le relief, le climat, les types de sols, la faune et la flore, l’hydrologie, déterminent l’intérêt de notre sujet.
Présentation de la Communauté rurale de Prokhane
La communauté rurale se situe au sud-est de l’Arrondissement de Paoskoto, département de Nioro du Rip, région de Kaolack. Elle couvre une superficie de 255 km2 . Elle est limitée : au nord, par les Communautés rurales de Taïba Niassène et de Paoskoto ; au sud, par la République de Gambie ; à l’ouest, par l’arrondissement de Wack Ngouna ; et à l’est, par la Collectivité Locale de Paoskoto et l’Arrondissement de Médina Sabakh. La Communauté rurale de Prokhane compte 60 villages et peuplée de 28 789 habitants selon le recensement de 2009, un chiffre qui dépasse même les projections qui estimaient cette population de à 25 058.
Le milieu physique et naturel
Il détermine le relief, le climat, les sols, la végétation et les activités des populations dans la Communauté rurale Prokhane.
Le relief
Il est relativement plat dans l’ensemble de la communauté rurale. Cependant on constate des dépressions au niveau de la zone de Keur Sette Diakhou.
Le climat
De type sahélo-soudanien, il est caractérisé par l’existence de deux saisons.
➤ Une saison sèche longue et qui s’étend de octobre à juin et subdivisée en quatre sous saisons.
➤ Une saison humide qui dure quatre mois juillet à octobre. Toutefois, la subdivision de l’année en quatre sous saisons successives détermine et rythme les principales activités des populations de la collectivité locale.
Le « lolli » s’étale du mois d’octobre à fin décembre. Il correspond à la fin des périodes de récole et de soudure. C’est la période propice aux grandes manifestations socioculturelles (lutte, mariage…..) et de mise en meule, de battage d’arachide et de l’égrènement du mil. Le « cooroom » qui va de janvier à mars, la fin de cette saison marque le commencement de la période de la grande chaleur à cause de l’harmattan vent chaud et sec qui souffre d’est en ouest. C’est un agent érosif très actif car emportant une bonne partie de la couche superficielle du sol. En outre, les températures moyennes oscillent à cette période entre 24° au mois de janvier, et 33° C de mars à avril. Le « noor» qui va généralement d’avril à juin, correspondant à la régénération des arbres. Elle est consacrée à la préparation des terres de cultures et de l’entretien du matériel agricole. C’est également la période de disette chez les animaux causée par le manque d’eau (pluies) contrastées ces dernières années .
Le « navet » correspond à la période pluvieuse qui s’installe de juillet à octobre. C’est le moment durant lequel la mousson se fait sentir. Ce vent humide qui provient du sud détermine le niveau des précipitations. La température est très élevée, elle varie de 35 à 45° pour les maximales et de 20 à 30° pour les minimales tandis que la moyenne décennale se situe à 42,7° pour les maximales et 24,4° pour les minimales.
Les vents dominants de la Collectivité Locale sont :
− L’harmattan, vent chaud et sec, souffle pendant la période de mars à juin. Et se dirige du Nord-est vers l’ouest. C’est un agent érosif très actif.
− L’alizé, il souffle du Nord au Nord-Ouest, aborde le littoral sénégalais après avoir circulé au dessus de l’océan. C’est la période de la fraicheur. (décembre-janvier).
− La mousson, vent du sud, frais et humide apporte les précipitations généralement en juillet.
Quant à la pluviométrie, la moyenne décennale (1994-2003) est de 745,1 mm en 56 jours pluies. La pluviométrie est caractérisée par une importante fluctuation, car son évolution demeure très instable.
Sur la décennie étudiée, il y a une première tendance à la baisse pendant la période 1994- 1998 où la pluviométrie a fléchi de plus de 25% , ensuite on a noté une deuxième tendance de reprise pendant la période 1999-2002 où quatre année sur cinq a atteint la fourchette de 800 à 985 mm dépassant ainsi la limite de l’isohyète régionale (800-900), l’année d’exception pendant cette période pluvieuse a été 2002 qui n’a enregistré que 500,2 mm en 41 jours de pluie.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE D’ETUDE DE LA CR DE PROKHANE
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE ET NATUREL
CHAPITRE II : LES HOMMES ET LES ACTIVITES
DEUXIEME PARTIE: LA REFORME DES FORAGES ET SES ORIGINES AU SENEGAL
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DE LA REFORME DES FORAGES : LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DE L’EAU
CHAPITRE II : LA REFORME DE LA GESTION DES FORAGES AU SENEGAL
TROISIEME PARTIE: LA PRISE EN COMPTE DU BETAIL DANS LA GESTION DE L’ASUFOR DE KMF ET LA DYNAMIQUE DES ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES
CHAPITRE I : Le Poids des Eaux Pastorales dans L’ASUFOR de Keur Moussa Frontière
CHAPITRE II : UNE NOUVELLE FORME D’ORGANISATION SOCIALE ET L’EMERGENCE DES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
