La préservation des jardins familiaux de la rue des Lostes face au développement d’une liaison intercommunale (LINO)

Haubourdin, est une ville située dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui a pendant longtemps été marquée par la présence importante du secteur industriel. L’image de cette ville était fortement liée à cette dynamique économique. Toutefois, depuis quelques années, Haubourdin est caractérisée comme étant une « ville durable » et son identité repose essentiellement sur la protection et la mise en valeur de l’environnement et de ces espaces verts. Parmi eux, les jardins familiaux encore peu visibles sur le territoire, ont malgré tout une place importante au sein de la commune puisqu’ils favorisent, à l’instar des parcs et jardins, les espaces verts de proximité. Ces parcelles de terre mises à disposition par la commune, permettent aux habitants de cultiver des fruits, des légumes et des fleurs réservés uniquement à un usage familial. Ce concept de jardins familiaux se répand aujourd’hui de plus en plus dans les grandes villes, répondant à des problématiques d’insertions sociales ou encore de respect de l’environnement. Toutefois, à Haubourdin, l’avenir des jardins familiaux de la rue des Lostes risque d’être compromis à cause d’un projet de liaison intercommunale nord-ouest (LINO). En effet, le tracé de cet ouvrage de circulation urbaine de l’agglomération lilloise affectera de nombreuses parcelles de jardins.

Haubourdin, de la ville ouvrière à la ville durable

Une empreinte industrielle forte

Une ville liée à l’identité périurbaine des communes voisines 

La commune de Haubourdin, chef-lieu de canton, se situe dans le département du Nord (59) dans la région Nord-Pas-de-Calais, à 7 kilomètres au sud-ouest de Lille. Comptant 14 508 habitants en 2012 selon l’INSEE, elle couvre une superficie de 531 hectares, ce qui lui confère une densité de population de 2732 habitants/km². Son altitude est de 17 mètres. Par ailleurs, à l’instar de ses communes limitrophes (Santes, Houplin-Ancoisne, Emmerin, Sequedin, Loos et Hallennes-lezHaubourdin), Haubourdin fait partie de la structure intercommunale de Lille Métropole Communauté urbaine qui regroupe 85 communes et se divise en 8 territoires (Carte 2). En 2010, LMCU compte 1 108 872 habitants.

Haubourdin fait partie du territoire des Weppes (Carte 2), qui se compose de 20 communes petites ou moyennes, comptant au plus environ 15 000 habitants. Ce territoire est peu urbanisé et marqué par un « dynamisme agricole » important excepté dans sa partie nord-est limitrophe avec le territoire lillois.

La commune de Haubourdin avec ses 14 508 habitants, représente environ un quart des Weppes. Ce territoire offre un cadre de vie privilégié (lié à une identité principalement agreste) aux habitants qui peuvent notamment fréquenter le parc de la Deûle . Ce parc périurbain a été créé dans le but de protéger les champs captants qui représentent un tiers de la ressource en eau de la métropole. La protection des espaces agricoles et naturels sont des enjeux importants pour ce territoire « tant pour le maintien de l’activité agricole que pour l’offre d’espaces verts récréatifs aux urbains ».

Un passé industriel important

La commune a longtemps été marquée par le secteur de l’industrie et sa population ouvrière. Son passé riche permet de comprendre l’évolution de la population et notamment de certains quartiers de la commune. Au 16IEME siècle, la ville était célèbre pour ses draperies. Le textile a été une longue tradition à Haubourdin notamment avec la société familiale Fremaux, fabricant traditionnel de linge de maison depuis plus de cinq générations. C’est issus de ses ateliers que proviennent les produits de linge de maison haut de gamme tels que Yves Delorme ou encore Olivier Desforges. Cependant cette prospérité a été rompue à cause des guerres du XVIIe siècle . En effet, dans les années 1640, ce sont 160 maisons à Haubourdin qui furent brûlées . Comme dans l’ensemble de la région, la commune subit une grande épidémie qui causa une forte mortalité ou fit fuir la population. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle, avec l’industrialisation pour permettre à l’activité économique de reprendre avec l’émergence de nombreuses usines. Au début du XXème siècle, l’installation de la savonnerie Lever (Illustration 2), entre la voie ferrée, le canal de la Deûle et le boulevard de Lassus, prit une ampleur considérable. Elle employait plus de 1 700 personnes en 1972. Les industries de la tannerie eurent également une place importante au cours du XXème siècle .

Par ailleurs, depuis 1867, il y a eu la cimenterie situé dans le quartier du Petit Belgique, adossée à la ligne de chemin de fer de Lille-Béthune. A l’est de ce quartier, sur la plaine des Lostes, s’éparpillaient autrefois des moulins à vent qui étaient utilisés pour la fabrication de l’huile. Mais l’industrie molinologique disparut en 1900. En fait, au cours du XIXième siècle, le quartier se couvrit de plus en plus d’industries et Haubourdin a ainsi connut une période de prospérité avec notamment l’usine de ciments, une amidonnerie et des tanneries.

Après la seconde guerre mondiale, avec les nouvelles machines, les tanneries ont cessé d’exister et ce sont de nouvelles entreprises qui naissent. La cimenterie sera détruite en 1994 dans le cadre de la requalification de la friche Lafarge. Aujourd’hui, cette friche a laissé place à l’atelier d’insertion par le maraîchage bio et la floriculture d’Interval.

La présence d’une activité économique tertiaire et industrielle 

La vie économique de Haubourdin est marquée essentiellement par deux grandes entreprises : la multinationale Cargill, spécialisée dans la fourniture d’ingrédients alimentaires et la société Frémaux spécialisée dans le linge de lit et de maison. Haubourdin est aussi composée de PME ayant une activité artisanale, commerciale ou de service. (Pharmacie, boulangerie, boucherie, etc.) En outre, deux structures agricoles maintiennent leur activité. Il s’agit de l’atelier maraîchage et la ferme du P’tit potager, qui représentent 0.2 % dans les emplois en 2009 à Haubourdin.

Le secteur de l’industrie a connu un déclin non négligeable de 1999 à 2009, passant de 32.1 % à 19.4 % dans la part des emplois. En effet, en subissant de grandes restructurations industrielles, la ville a perdu des emplois dans ce secteur, et certaines populations connaissent ainsi des difficultés sociales importantes. La population active est composée principalement d’employés, de professions intermédiaires et d’ouvriers. Cette dernière catégorie a d’ailleurs connu une baisse importante de 1999 à 2009 due au déclin de l’activité industrielle. Mais cette baisse des emplois industriels est compensée par la croissance des emplois tertiaires proposés par la ville. En 2011, dans la création d’entreprises 80% reposent dans le tertiaire , dont 65% dans le commerce, les services et les transports et 15% dans la santé, l’administration publique et l’enseignement. Aujourd’hui, l’activité économique de la commune se répartit essentiellement de la manière suivante: 67.8% dans le tertiaire, 19.4% dans l’industrie et 12.5% dans la construction. Une répartition qui tend à se rapprocher de la moyenne nationale.

Un dynamisme démographique qui freine

Une population stable et vieillissante

Au début du XXième siècle, Haubourdin bénéficie d’une situation des plus favorables avec la localisation le long de la Deûle des industries dominantes du textile et de la chimie. La population de Haubourdin a connu une forte augmentation entre 1946 et 1975 (Graphique 2) : elle a eu environ 12 095 habitants vers le milieu du XIXième siècle, puis 14 552 habitants en 1975. Cette croissance qui s’est poursuivie assez régulièrement en trente ans ne semble pas avoir progressé depuis 1975. En effet, après un siècle de développement, Haubourdin a connu une période de récession économique avec la crise industrielle des années 1970 accompagné d’un taux de chômage important engendrant une augmentation de la population dans les villes voisines. Si l’on observe la répartition par tranche d’âge de la population haubourdinoise en 2009 (Graphique 3a), on remarque que la part des moins de 45 ans est dominante. Toutefois, si l’on compare la population de Haubourdin de 1999 à celle de 2009, on constate que cette part a diminué.

Cependant, le vieillissement de la population n’est pas un phénomène isolé puisqu’il se manifeste également sur toute la France (Graphique 3b) mais de manière moins brutale. Ainsi, malgré cette jeunesse apparente, Haubourdin semble marquée par un vieillissement de sa population qui est du à divers facteurs comme une baisse de la fécondité et un allongement de la durée de vie, plus importants que sur la moyenne nationale.

Un taux de chômage et une part de retraités importants

En 2008, dans le territoire des Weppes, 3 200 ménages vivent sous le seuil de pauvreté, soit 13 % des ménages (20 % pour Lille Métropole). Parmi eux, un tiers vivent à Haubourdin. Par ailleurs, Haubourdin connaît un taux de chômage relativement important. En 2009 ce taux était de 12.6%, bien supérieur à la moyenne nationale qui était de 9,7%. Enfin, d’après les données INSEE, la part de retraités dans la population active à Haubourdin est de 8.9 % en 2009, ce qui un peu plus important que la moyenne nationale (8.7%).

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Haubourdin, de la ville ouvrière à la ville durable
1.1 Une empreinte industrielle forte
1.2 Un dynamisme démographique qui freine
1.3 La protection et la mise en valeur de l’environnement, un enjeu fort de la commune
Partie 2 : Les jardins familiaux de la rue des Lostes à Haubourdin, quel avenir?
2.1 Les jardins familiaux : d’un rôle productif à un rôle social
2.2 La place des jardins familiaux dans la commune de Haubourdin
2.3 Des jardiniers motivés et désireux d’améliorer leurs jardins
2.4 Un espace naturel perturbé par un projet de voirie
Partie 3 : Propositions d’aménagement : la préservation des jardins familiaux de la rue des Lostes
3.1 La délocalisation des jardins familiaux : choix des emplacements d’aménagement
3.2 La qualité des jardins familiaux à préserver
3.3 Le renforcement de l’identité des jardins familiaux
Conclusion
Bibliographie
Table des illustrations
Index des sigles
Annexes

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