LA PRATIQUE VETERINAIRE EN PARC ZOOLOGIQUE

LA PRATIQUE VETERINAIRE EN PARC ZOOLOGIQUE

Les limites de la contention physique : vers un développement de la contention chimique

Place de la contention chimique par rapport à la contention physique dans les années 50

Dans les années 50, la contention chimique est très peu citée dans les méthodes de contention des mammifères en parc zoologique. Elle est utilisée de deux manières :
par voie orale : l’administration d’un « soporifique » est pratiquée avant la capture dans le cas d’animaux nerveux comme les Cervidés ou les Antilopinés (58) ou dangereux comme les Ursidés (74). Toutefois, les molécules utilisées sont la plupart du temps refusées par les animaux en raison de leur saveur ou autres caractéristiques organoleptiques attirant l’attention de ces derniers (74).
par voie parentérale : toutes les voies sont utilisées, mais cela nécessite la contention préalable du sujet (74).Les molécules utilisées pour réaliser cette contention chimique sont peu décrites. Les publications emploient les termes « soporifique » (58), « subanesthésique », « tranquillisant », sédatif » (74). JACQUIN signale également l’utilisation de Gardénal NDH par voie orale sur un ours polaire et de Nesdonal NDV par voie intraveineuse sur une lionne (74).Dans la plupart des cas donc, la contention chimique n’intervient qu’après avoir contenu physiquement l’animal à examiner. Mais cette procédure n’est pas sans risque.

Les limites de la contention physique

En 1950, SEVERINGHAUS décrit dans un article une méthode de contention physique des Cervidés très « sportive » qui permet de cerner, même si de telles pratiques ont été abandonnées par la suite, les limites de la contention physique :Un assistant ouvrait la porte de la caisse de transport, ce qui permettait au cerf d’en sortir. Il s’enfuyait généralement, essayant d’esquiver le manipulateur. Ce dernier devait saisir le cerf d’une façon telle que sa main droite passait sous l’encolure de l’animal pour stopper sa course tandis que sa main gauche passait sur son dos pour le maintenir à terre. Simultanément, il se lançait de tout son poids contre l’épaule du cerf avec suffisamment de force pour lui faire perdre l’équilibre. Une fois le cerf à terre sur son côté gauche, le manipulateur passait de l’autre côté de l’animal, évitant ainsi de se faire battre par les pattes de ce dernier. Au cours de ce mouvement, sa main gauche devait glisser le long de l’encolure du cerf, ce dernier atterrissant ainsi sur le bras du manipulateur, tandis que sa main droite repassait sur l’épaule de l’animal pour saisir le membre antérieur droit par derrière. Une fois que le manipulateur était placé le long du dos du cerf, ses jambes étaient libres. Sa jambe droite était placée autour du flanc de l’animal et son pied accroché devant l’une ou les deux pattes postérieures. Pendant ce temps, un assistant abordait le cerf par derrière et, après s’être couché sur la hanche de ce dernier, faisait travailler ses mains sur les membres postérieurs de l’animal jusqu’à ce qu’il les ait saisis juste en dessous du jarret. Le cerf était maintenu dans cette position par deux hommes pendant qu’un anesthésique était injecté dans la veine saphène par une troisième personne. » (59)

Traumatismes physiques

L’un des problèmes majeurs associé à la contention physique dans les années 50 est la fréquence des accidents consécutifs à la capture, en particulier chez les espèces ayant des membres très fins et qui sont donc très sujettes aux fractures (58, 74). Pour limiter ces accidents, certains parcs zoologiques décident donc de réduire au maximum les déplacements d’animaux au sein du parc ainsi que les changements de cage ou d’enclos, souvent à l’origine d’accidents graves voire mortels (58). En plus des accidents auxquels sont exposés les animaux, il ne faut pas oublier que les manipulateurs eux aussi sont exposés à des dangers (74).Les traumatismes encourus par les mammifères sont très divers : contusions, lacérations, abrasions, plaies ponctiformes, fractures. Soit ce sont des autotraumatismes, soit ils résultent d’une mauvaise manipulation pendant la capture ou la contention. Si des traumatismes mineurs peuvent être traités sans problème par des procédures vétérinaires standards, il n’en est pas de même en cas de fracture ouverte par exemple, et il faut alors envisager l’euthanasie, surtout chez les mammifères habitués à vivre en groupe et supportant mal l’isolement indispensable à des soins fréquents (126).Certaines méthodes de contention, jugées plus dangereuses et contraignantes que d’autres, sont donc abandonnées et remplacées. Ainsi, la technique présentée sur la figure 3 a été abandonnée par le personnel du Parc Zoologique de Paris en raison de la durée des manœuvres nécessaires à la capture, des réactions de défense et de la fatigue qu’elle provoquait, des risques de fracture et de syncope auxquels elle exposait l’animal et enfin, du danger qu’elle présentait pour le manipulateur et ses aides (128). Ceci a conduit le Professeur NOUVEL à développer un nouveau moyen de contention pour les grands Félidés : un « sabot de capture » (voir II.).La meilleure prévention de ces traumatismes physiques est de réaliser une manipulation prudente des animaux pendant la capture ainsi que d’inspecter l’environnement immédiat afin de détecter les dangers pouvant conduire à un traumatisme (126).

Traumatisme psychologique : le stress

Définitions
On définit le stress comme une réponse cumulative, résultat de l’interaction d’un animal avec son environnement par le biais de récepteurs (45, 126).On entend par réponse au stress la réaction d’un organisme à des sensations de nature nuisible, des infections et des états aberrants pouvant perturber sa stabilité physiologique normale (126). L’animal est stimulé par des modifications environnementales par le biais de ses récepteurs. Le système nerveux analyse et produit des influx allant de ses récepteurs aux organes effecteurs de la réponse, cette dernière étant spécifique, non spécifique, ou les deux à la fois. On qualifiera ces modifications d’éléments stressants qui initient la réponse au stress (46).La réponse au stress implique différents systèmes au sein d’un organisme : le système moteur volontaire, le système surrénalien et le système hypothalamo-hypophysaire. Si le système moteur volontaire est stimulé, l’animal répondra par différents comportements (fuite, posture de défense, agressivité, vocalisation, …) variables en fonction des espèces. Si le système surrénalien est stimulé, l’animal répondra par une réaction de fuite, encore appelée « réaction d’alarme ». Enfin, le système hypothalamo-hypophysaire est stimulé en cas de stress chronique et est à l’origine de réponses métaboliques nuisibles pour l’animal (46).La contention constitue l’un des événements les plus stressants pour un mammifère (46, 126), et une stimulation intense et/ou prolongée peut induire des réponses préjudiciables à l’animal (46).Eléments stressants auxquels sont soumis les mammifères en parc zoologique.Ces éléments stressants étant à l’origine de la réponse au stress, réponse pouvant être préjudiciable à l’animal, il est important de comprendre lesquels de ces éléments interviennent chez les mammifères en parc zoologique. On distingue des éléments stressants :
somatiques : sons, visions et odeurs étrangers ; sensations tactiles inconnues ; position, température, changement de pression ; étirement anormal des muscles et tendons ; effets de produits chimiques ou de médicaments psychologiques : ils jouent un rôle important dans l’adaptation des mammifères aux procédés de contention. On distingue : l’appréhension : c’est un élément stressant modéré qui peut s’intensifier et devenir de l’anxiété, de la frayeur ou de la terreur, certains animaux pouvant même devenir enragés, la frustration : un animal qui fait face à une situation étrangère à son environnement habituel tentera soit de s’échapper, soit de se défendre. Mais, lorsque l’animal est contenu physiquement, il ne peut exprimer ces comportements normaux, il est donc frustré, frustration à l’origine d’un stress. comportementaux : ils sont fortement liés aux éléments psychologiques. Entrent dans cette catégorie : environnement non familier, surdensité animale, bouleversements territoriaux ou hiérarchiques, changement dans les rythmes biologiques, manque d’interactions sociales ou au contraire d’isolement, changement d’alimentation.
divers : malnutrition, intoxication, parasitisme, agents infectieux, brûlures, chirurgie, immobilisation physique, confinement. Si ces éléments agissent pendant une longue période, ils peuvent contribuer à un épuisement des capacités adaptatives de l’animal. A un tel stade, ce dernier peut succomber à un choc surrénal en cas de nouvelle manipulation (46).

Les mécanismes de la réponse au stress

Les éléments stressants auxquels est soumis un mammifère au cours des étapes de la contention physique (poursuite, capture et immobilisation) sont responsables d’un stress à court terme, primaire. Les étapes de la réponse à ce stress sont les suivantes :
perception d’une modification ou d’une menace dans l’environnement immédiat de l’animal par le système nerveux par le biais d’une ou plusieurs fonctions sensorielles ;
organisation d’une défense biologique variant d’un animal à l’autre en fonction de ses précédentes expériences, des conditions environnementales, de l’âge, du sexe, de la génétique. Cette défense consiste en un relargage de catécholamines entraînant une augmentation marquée des fréquences cardiaque, respiratoire, et de la pression artérielle. Elle consiste également en différents changements hormonaux et chimiques, leurs effets nuisibles étant cumulatifs et proportionnels à l’intensité du stimulus initial ; si l’animal est incapable de s’adapter à ces changements ou de neutraliser la menace par la fuite, il atteindra un état d’épuisement physiologique induit par le stress et sera incapable de rétablir son équilibre biologique normal, d’où une chute précipitée de la pression artérielle et de la glycémie. Il s’en suivra des conséquences nuisibles ou létales : hypoglycémie, hyperthermie, défaillance cardiaque, choc (126).

Prévention du stress

On voit donc que les conséquences du stress peuvent atteindre une certaine gravité comme je vais le détailler par la suite. D’où l’importance de minimiser les éléments stressants auxquels sont soumis les mammifères en parc zoologique (46, 126). Pour cela, il faut :
choisir une méthode de capture adaptée à chaque situation (126),
manipuler les animaux avec précaution (126),installer l’animal dans un environnement aussi proche que possible de ses conditions de vie dans la nature (46).

Conséquences du stress : quand l’adaptation physiologique devient pathologique

Myopathie de capture

Définitions
La plupart des mammifères en parc zoologique étant présentés dans des enclos de dimensions relativement limitées, ils ne sont donc pas habitués à parcourir rapidement de longues distances (126). Ainsi, une capture précédée d’une longue poursuite entraîne une augmentation de la peur de l’animal, d’où un niveau de stress élevé et une activité musculaire intense. Ces deux derniers éléments sont à l’origine d’un épuisement du système orthosympathique, les effets de cet épuisement entraînant des syndromes mortels variés regroupés sous le terme de « myopathie de capture » (126, 183).On entend par myopathie de capture une maladie musculaire associée au stress de capture et de contention caractérisée par une dégénérescence et une nécrose des muscles cardiaque et striés squelettiques (43) . Décrit pour la première fois en 1964, ce phénomène est connu sous plusieurs dénominations : « maladie de capture », « dystrophie musculaire » (126), « maladie du surmenage » (43, 126), « rhabdomyolyse » (126), « maladie du stress » (43), « maladie du muscle blanc » (43, 126) . A noter que cette dernière dénomination s’applique également à une myopathie nutritionnelle chez les Bovidés. La myopathie de capture touche particulièrement les Primates et les Ongulés (126).

Pathogénie

Elle est fonction de la durée et de l’intensité de l’effort physique réalisé par l’animal pendant la procédure de contention (poursuite, capture et immobilisation). Plus ces dernières seront importantes, plus les mécanismes à l’origine de la myopathie de capture engendreront un syndrome sévère (126).Deux éléments entrent en ligne de compte dans la pathogénie de la myopathie de capture : un exercice musculaire excessif et soutenu et un stress intense et prolongé (126, 183). La figure 27 montre de façon simplifiée les mécanismes engendrés par ces deux éléments :la poursuite, la capture et la résistance de l’animal à la contention provoquent chez ce dernier une accumulation d’acide lactique dans les cellules musculaires (126, 183). Cette accumulation d’acide lactique entraîne :d’une part une destruction des fibres musculaires cardiaques, ce qui compromet la fonction cardiaque de l’animal pour finalement conduire à une défaillance cardiaque (43, 126, 183),d’autre part une destruction des fibres musculaires squelettiques, ce qui entraîne un relargage de calcium, de potassium et de myoglobine dans le sang. Le calcium et le potassium provoquent une sensibilisation du muscle cardiaque aux catécholamines, d’où désorganisation du rythme cardiaque et fibrillation ventriculaire précédant l’arrêt cardiaque. La myoglobine, toxique pour le rein, est à l’origine d’une insuffisance rénale aigüe (43, 126, 183).les différentes étapes de la contention physique d’un mammifère sont pour ce dernier une source de stress. La réaction physiologique (réponse au stress) qui en découle peut devenir pathologique si elle est d’intensité et de durée trop importantes :dans une situation normale, l’animal est soumis à un stress provoquant une stimulation de la médulla surrénalienne, d’où un relargage de catécholamines dans le sang. Ces dernières augmentent, par vasoconstriction périphérique, le flux d’oxygène arrivant au cerveau, au cœur et aux muscles nécessaires à la fuite. Il s’ensuit donc une réponse au stress physiologique (126).en cas de stress intense et prolongé, la stimulation de la médulla surrénalienne est également prolongée, d’où un relargage prolongé de catécholamines. La vasoconstriction périphérique prolongée entraîne une hypoxie des tissus concernés, d’où une désensibilisation ultérieure aux catécholamines et une vasodilatation. Il s’ensuit une chute brutale de la pression artérielle, une défaillance cardiovasculaire, puis un choc entraînant la mort (126, 183).

Les syndromes rencontrés

On distingue quatre syndromes cliniques regroupés sous le terme de « myopathie de capture ».
Le syndrome de « choc postcapture » :étiologie : ce syndrome est dû à l’association entre un état d’hyperthermie, de choc, un épuisement surrénalien aigu et une rhabdomyolyse subaigüe signes cliniques : l’animal est faible, déprimé et reste en décubitus latéral après avoir été relâché par les manipulateurs. Il présente une respiration rapide et superficielle, une tachycardie, une température corporelle élevée, évoluant rapidement vers une défaillance circulatoire et un choc conduisant à la mort en une à six heures après la capture ;modifications biochimiques : augmentation des taux sériques d’ASAT (aspartate aminotransférase), LDH (lactate déshydrogénase) et CPK (créatine phosphokinase) ;lésions : œdème pulmonaire, congestion sévère de l’intestin grêle et du foie ;traitement : fluidothérapie (NaCl (chlorure de sodium) associé à une solution de glucose à 1%) que l’on complémente en bicarbonate de sodium à 4-6 mEq/kg ; dexaméthasone IV à 4-8 mg/kg ;
prévention : elle est essentielle étant donné le faible pourcentage de survivants suite au traitement et consiste à réduire les facteurs de stress et à garder l’animal dans un endroit correctement ventilé (126).

Le syndrome « ataxie-myoglobinurie » 

c’est le syndrome le plus fréquemment décrit ; il apparaît plusieurs heures à plusieurs jours après la capture (43, 126) ;
facteurs prédisposants : peur, anxiété de l’animal, exercice physique excessif, manipulations répétées de l’animal, tension musculaire constante, impossibilité de laisser au repos un animal après une procédure de contention (43) ;
signes cliniques : ils sont d’intensité légère à sévère, le pourcentage de survie étant inversement proportionnel à la sévérité des symptômes. On distingue des signes nerveux (ataxie, torticolis) et urinaires (émission d’une petite quantité d’urine brunâtre, couleur due à la présence de myoglobine). En cas de signes graves, la mort survient en quelques heures à quelques jours des suites de l’insuffisance rénale provoquée par la myoglobine (126) ;
modifications biochimiques : augmentation des taux sériques d’ASAT, LDH, CPK et d’urée
lésions : reins noirs et congestionnés, vessie vide ou remplie d’une faible quantité d’urine brunâtre, muscles présentant des lésions visibles uniquement en cas de mort retardée (43, ; traitement : fluidothérapie complémentée en bicarbonate de sodium (4-6 mEq/kg), oxygénation de l’animal (43).
Le syndrome de « rupture musculaire » :
étiologie : rupture bilatérale des muscles gastrocnémiens ;
signes cliniques : l’animal est amorphe, tremblant et incapable de se tenir sur ses membres postérieurs (hyperflexion des jarrets), la mort survient au bout de 3-4 jours ;
modifications biochimiques : augmentation des taux sériques d’ASAT, LDH et CPK ;
lésions : hémorragie sous-cutanée massive au niveau des membres postérieurs, lésions de nécrose pâles plus ou moins étendues des muscles des membres antérieurs, postérieurs, du diaphragme et de l’encolure associées à une rupture musculaire sur les muscles présentant une nécrose très étendue (126).
Le syndrome « suraigu retardé »
Il est rencontré chez les animaux en liberté détenus en captivité depuis au moins 24 heures (126). Il ne concerne donc pas les mammifères en parc zoologique, mais plutôt les réserves naturelles où des animaux en liberté peuvent se retrouver capturés et confinés dans des enclos en attente d’être relocalisés par exemple.
Prévention de la myopathie de capture
Etant donné le pronostic relativement réservé de ces différents syndromes une fois qu’ils sont apparus, la prévention de la myopathie de capture est indispensable à la réussite d’une procédure de contention physique. Les points suivants sont essentiels à respecter :
limiter le temps de poursuite et de capture à 2 minutes maximum et, si cela n’est pas possible, reporter la procédure d’au minimum 24 heures (126, 183) ;
limiter la durée de contention physique au minimum ainsi que les stimuli auditifs, visuels et olfactifs (126, 183) ;
fournir à l’animal après la procédure un endroit calme, de taille suffisante et approvisionné en nourriture et en eau (126, 183) ;
éviter de capturer des animaux en mauvais état général, des femelles gestantes ou en lactation (126) ;
complémenter l’alimentation de l’animal en vitamine E et sélénium, éléments jouant un rôle important dans la prévention de la myopathie de capture (126, 183).

Désordres métaboliques

Acidose métabolique
Deux phénomènes sont à l’origine d’une acidose métabolique lors d’une procédure de contention physique :
un excès d’acides : l’activité musculaire excessive due à la poursuite, la capture et la résistance à la contention de l’animal déclenchent les réactions d’oxydation anaérobie produisant de l’acide lactique, l’accumulation de ce dernier dans les cellules musculaires entraînant une baisse sensible du pH (43) ;
une perte de bases : l’excitation de l’animal peut entraîner un ptyalisme et une sudation importante à l’origine d’une perte de bases, mais pas seulement (126). La présence d’un jeûne prolongé (43), d’une diarrhée (43, 126), de vomissements (126), d’une néphrite interstitielle chronique, d’une insuffisance rénale aigüe (43), d’une déshydratation (43, 126) sont également à l’origine d’une perte de bases. Il est donc important de bien évaluer l’état de l’animal à immobiliser avant d’envisager une procédure de contention physique (43).
Cet état d’acidose métabolique entraîne une augmentation du taux sérique de calcium d’où, comme nous l’avons vu précédemment, une sensibilisation du muscle cardiaque aux catécholamines et les conséquences qui en découlent. Il est important de garder à l’esprit que cet état d’acidose persiste pendant plusieurs minutes après la fin de la poursuite ou de la contention, même si l’animal essaie de compenser cet état par une hyperventilation marquée (43).
Hypoglycémie
Les mammifères en parc zoologique peuvent, même si ce n’est plus vraiment le cas à l’heure actuelle, recevoir une alimentation déséquilibrée. De plus, ils souffrent, comme je l’ai dit plus haut, d’un manque d’exercice physique. Ces deux éléments sont à l’origine d’une diminution des réserves de glycogène de l’animal. Or, une procédure de contention physique implique des besoins énergétiques accrus, énergie transmise aux cellules par un apport massif de glucose, apport non renouvelé du fait du manque de réserves de glycogène. Il s’ensuit donc une chute du taux de glucose sanguin et un choc hypoglycémique. A noter que certaines espèces, en particulier celles qui hibernent, sont très sensibles à ce phénomène.
L’hypoglycémie entraîne une diminution du métabolisme oxydatif cérébral, d’où l’apparition d’une anoxie cérébrale se traduisant par une tétanie, du ptyalisme, une tachycardie et une sudation profuse. Si l’anoxie cérébrale se prolonge, elle provoque des dommages irréversibles à l’origine d’un retard mental, d’une paralysie partielle, d’une ataxie, de crises d’épilepsie ou de la mort.
Le traitement de l’hypoglycémie consiste en l’injection IV ou IM de dextrose 10 à 50% (la réponse à cette injection doit être immédiate) ainsi que d’épinéphrine en SC (qui a un effet néoglucogénique) . Sa prévention consiste en l’administration d’une alimentation équilibrée ou, si tel est déjà le cas, à s’assurer que l’animal ne trie pas ses aliments (43).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA CONTENTION PHYSIQUE DES ANNEES 50 A NOS JOURS, INTERÊTS ET LIMITES
I. La contention physique : étude générale
A. Historique
B. Principes
C. Matériel nécessaire
II. La contention physique : étude par ordre
A. Monotrèmes et Marsupiaux
B. Insectivores
C. Chiroptères
D. Dermoptères
E. Scandentia et Macroscélidés
F. Primates
G. Xénarthres ou Edentés
H. Pholidotes
I. Rongeurs et Lagomorphes
J. Mammifères marins
K. Carnivores
L. Proboscidiens
M. Tubulidentés
N. Hyracoïdes
O. Ongulés
III. Les limites de la contention physique : vers un développement de la contention chimique
A. Place de la contention chimique par rapport à la contention physique dans les années 50
B. Les limites de la contention physique
C. Place de la contention physique dans les parcs zoologiques aujourd’hu
DEUXIEME PARTIE : LA CONTENTION CHIMIQUE DES ANNEES 50 A NOS JOURS, UN PROGRES CONSIDERABLE POUR LA PRATIQUE VETERINAIRE EN PARC ZOOLOGIQUE
I. La contention chimique : étude générale
A. Historique et principes
B. Matériel nécessaire à la contention chimique
C. Les molécules utilisées en contention chimique
D. La contention chimique : un progrès considérable, mais qui présente des dangers
II. La contention chimique : étude par ordre
A. Monotrèmes et marsupiaux
B. Insectivores
C. Chiroptères
D. Scandentia et Macroscélidés
E. Primates
F. Xénarthres ou Edentés
G. Pholidotes
H. Rongeurs et Lagomorphes
I. Mammifères marins
J. Carnivores
K. Proboscidiens
L. Tubulidentés
M. Hyracoïdes
N. Ongulés
III. Quelques exemples de contention chimique
A. Parage de sabots sur un zèbre de Grévy
B. Examen et traitements dentaires répétés sur un babouin de Guinée
C. Traitement d’une hernie ombilicale sur un girafon
TROISIEME PARTIE : VERS UN NOUVEAU MODE DE CONTENTION, LA CONTENTION PSYCHOLOGIQUE OU « TRAINING »
I. La contention psychologique : étude générale
A. Historique
B. Les différents modes d’apprentissage
C. Comment entraîner un mammifère ?
D. Les étapes du training
E. Intérêt du training en parc zoologique
II. La contention psychologique : étude par ordre
A. Primates
B. Mammifères marins
C. Proboscidiens
D. Carnivores
E. Ongulés
F. Divers
III. Quelques exemples de contention psychologique
A. Training médical des otaries du zoo de La Flèche
B. Gestion et training médical des éléphants du zoo de La Flèche
C. Gestion des Primates du Nouveau Monde au zoo du Bronx
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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