La pratique des professeur-e-s documentalistes dans la lutte contre le décrochage scolaire 

Cadre théorique

Définition du décrochage scolaire

Le décrochage est souvent associé à l’idée d’échec scolaire mais tous les décrocheurs ne sont pas en échec et tous les échecs scolaires ne mènent pas au décrochage. Aujourd’hui, le nombre d’élèves décrocheurs est en baisse, mais cette question est plus que jamais mise sur le devant de la scène. Le décrochage scolaire est un objet discuté qui peut être abordé de plusieurs manières. Pour mieux le comprendre nous allons tout d’abord parler de la norme à partir de laquelle il se définit, puis des différentes acceptions que lui donnent la recherche et l’institution.
Le décrochage est souvent défini comme étant un problème social parce que le fait d’effectuer une scolarité complète est une norme qui s’impose à tous. Au fondement des enjeux du décrochage scolaire il y a donc une norme sociale et juridique de scolarisation. Du latin norma, qui signifie “règle, principe ou précepte légal”, la norme désigne toute pratique courante, régulière, considérée  comme « normale ». La norme par rapport à laquelle se construit le concept de décrochage scolaire est une norme sociale. Selon le Larousse, les normes sociales sont des règles, liées aux valeurs d’une collectivité, qui régissent de manière plus ou moins légiférée le comportement de ses membres. Elles constituent un code commun nécessaire à l’existence d’une société, puisqu’il permet aux individus de vivre-ensemble et d’échanger. Dans son ouvrage sur le décrochage scolaire réédité en 2019 aux Presses universitaires de France, le professeur émérite en Sciences de l’éducation Jean-Y ves Bernard revient sur les normes qui le définissent en creux. Il explique que la norme de scolarité obligatoire est d’abord une norme juridique née avec la Réforme du XVIème siècle. Dans un contexte post Renaissance où l’importance des sciences naturelles, l’essor philosophique et le renforcement des états nations favorisent la démocratisation de l’instruction, le protestantisme, notamment celui de Luther , met l’accent sur l’éducation des populations. Comme l’écrit l’auteure Claudette Marquet : « Être protestant, c’est se maintenir dans une écoute obstinée de la Parole de Dieu à travers une lecture intelligente de l’Écriture. » . Ainsi, les protestants ont construit leurs églises en même temps que de nombreuses écoles destinées à rendre les masses capables de lire les Saintes Ecritures. L ’instruction obligatoire des enfants de 6 à 13 ans sera légiférée par la suite en France par la loi Ferry du 28 mars 1882.
A l’importance de cette norme de scolarité obligatoire dans la définition du décrochage scolaire, Jean-Y ves Bernard ajoute celle de la norme du diplôme. La certification est le symbole de l’achèvement d’une formation mais elle n’est pas une règle légiférée comme l’obligation scolaire. Le baccalauréat par exemple a longtemps été plus une authentification d’un statut social qu’un marqueur de démocratisation de l’instruction. Le niveau de formation était plus évalué par rapport au cursus effectué que par rapport au diplôme obtenu. En 2020, le taux d’obtention du baccalauréat sur la France entière a atteint des records avec 95,7% d’admis.
Depuis les années 2000, l’obtention de ce diplôme s’est progressivement généralisée, jusqu’à devenir aujourd’hui une norme. Or, cette norme ne couvre pas les mêmes enjeux que celle de la scolarité obligatoire. En effet, comme l’écrit Jean-Y ves Bernard, si l’obligation scolaire est le résultat d’un projet politique, la certification quant à elle résulte de forces économiques et sociales complexes.
L ’importance du diplôme dans l’obtention d’un emploi, par exemple, en fait un ingrédient essentiel pour accéder à une existence sociale professionnelle. Avec la mondialisation, cette norme du diplôme, qui standardise les qualifications, est aussi une condition pour accéder à une existence sociale professionnelle internationale dans la plupart des pays. Cette norme d’achèvement de scolarité est donc aujourd’hui au cœur du marché du travail et les sorties prématurées du système éducatif constituent un handicap social et économique pour les jeunes qui sont concernés. Le décrochage scolaire existe donc par rapport à cette norme mais les décrocheurs ne sont pas des élèves anticonformistes à proprement parler . Il passe souvent par un questionnement des codes scolaires qui est une composante importante de la réussite scolaire.

Origines sociales et scolaires du décrochage scolaire

Dans leur ouvrage, Thierry Berthet et Joël Zaffran expliquent que le terme de “décrocheur” pose problème quand on s’interroge sur les facteurs du décrochage scolaire et lui préfère le terme « décroché » qui n’attribue pas la responsabilité de l’interruption de scolarité à l’élève puisque ses causes sont multiples et complexes.
Dès les premières études nord-américaines, publiées sur le sujet, les facteurs scolaires du décrochage sont mis en avant. Le travail de Berktold et Kaufman cité par Jean-Pierre Véran dans un article pour Médiapart par exemple rapporte que « pour près de la moitié des jeunes, le décrochage se rapporte au fait qu’ils estiment les cours inintéressants. Et cette proportion augmente avec le niveau d’études : plus celui-ci est élevé, plus les jeunes déclarent avoir décroché par ennui. ».
On retrouve cette idée chez George-Ezzelle, Zhang et Douglas. Ils expliquent en 2006 que « la majorité des raisons évoquées par les jeunes sont encore une fois d’ordre scolaire (83 %) » . Dans leurs recherches sur le cas français en 2014 pour le Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN), Pierre-Y ves Bernard et Christophe Michaut exposent aussi l’importance des facteurs scolaires comme le « ras-le-bol » et le désintérêt croissant des élèves pour l’école . Dans le rapport de diagnostique cité plus haut établi par la conseillère technique de « lutte contre le décrochage scolaire » Frédérique Weixler , il apparaît également que les raisons scolaires de décrochages jouent un rôle important même si elles interagissent avec d’autres facteurs . Pour le professeur de sociologie Dominique Glasman, les facteurs de décrochage sont avant tout relatifs à un environnement propre à chaque élève et interagissent avec des données psycho-sociales extra scolaires . Pour Mathias Millet et Daniel Thin aussi, le décrochage scolaire n’est que la partie émergée d’un problème social bien plus large . Pour Pierre-Y ves Bernard « Les facteurs scolaires sont en fait un sous-ensemble des facteurs sociaux mais isolés pour faire apparaître l’effet propre de la scolarisation sur le DS » . Selon lui les facteurs scolaires prennent en compte à la fois les caractéristiques scolaires des personnes, leur expérience, leurs évaluations etc., et des caractéristiques de l’environnement scolaire, comme le climat scolaire, l’établissement etc. Les éléments pouvant pousser un élève à décrocher d’une formation sont en effet nombreux. L ’école peut parfois manquer de sens pour certains élèves qui ne voient pas dans les apprentissages une route sûre vers un futur métier. Elle peut aussi être douloureuse lorsqu’un élève a subi son orientation ou que ses difficultés sont vécues comme des humiliations.

Hypothèses

A partir de toutes les informations recueillies sur le terrain et dans nos recherches personnelles, nous avons pu dégager plusieurs hypothèses pouvant répondre à notre problématique.
A la suite de notre constat du climat scolaire , la question de l’importance de la collaboration nous a fait réfléchir . L ’hypothèse qui est ressortie de notre réflexion est qu’elle est l’un des axes primordiaux pour lutter contre le décrochage scolaire. La cohérence pédagogique au sein d’un établissement est une nécessité pour son bon fonctionnement et lorsque l’on souhaite mener une action aussi conséquente et complexe comme la lutte contre le décrochage scolaire, la collaboration devient la meilleure réponse à apporter.
Elle permet à l’équipe pédagogique d’avoir une vue d’ensemble sur la réalité de chaque élève et de mieux comprendre les tenants et les aboutissants qui l’ont mené en situation de décrochage. Chaque membre de l’équipe pédagogique a son rôle et accès à des informations primordiales pour apporter une réponse adaptée à chacun.
Grâce à la collaboration, l’accompagnement de l’élève peut se développer dans tous les aspects de sa vie , il est transversal. L ’élève se sentira soutenu par une équipe pédagogique et administrative soudée et pourra plus facilement reprendre confiance en lui et en l’école. Ce soutien émotionnel, apporté à l’échelle de l’EPLE, permet de développer plus de liens entre lui et l’établissement et donc rapprocher , par le lieu, l’élève de l’enseignement. Le sentiment de solitude et d’abandon parfois ressenti par les décrocheurs peut être gommé grâce la multiplicité d’actions que permet la collaboration. Il est parfois difficile de mener des actions seul, car certaines demandent beaucoup de temps et de compétences. Pour être efficace sans délaisser les autres missions qui incombent
à chaque membre de l’équipe, il faut permettre à tous d’agir en fonction de ses compétences. Par exemple, un-une professeur-e documentaliste organise une action autour de l’orientation et l’auto-évaluation. Il fait appel à la Psy EN afin de pouvoir répondre à d’éventuelles problématiques qui pourraient survenir lors de cette action.
Avec cette hypothèse, il nous est apparu évident que le-la professeur-e documentaliste a un rôle-clé puisque son travail repose sur des compétences collaboratives. Il est plus facile pour lui de valoriser la collaboration auprès de l’équipe pédagogique puisqu’il en connaît les clés, les avantages et les pièges à éviter .
De l’idée de la collaboration découle une autre hypothèse qui s’inscrit dans l’établissement où nous sommes en stage : sensibiliser les élèves à la communauté et la vie lycéenne pour voir l’établissement autrement que comme un lieu de contraintes.
Notre hypothèse est de créer du collaboratif et du coopératif dans un univers souvent décrit comme individualiste et concurrentiel. De ce fait, la collaboration est une alternative à la solitude dans laquelle les élèves s’ancrent en se désengageant de la vie citoyenne et lycéenne. Nous avons donc décidé de favoriser des actions mobilisant les compétences présentes dans le parcours citoyen pour remotiver les élèves. Pour cela nous avons imaginé les faire participer à des activités citoyennes, comme un jardin pédagogique, pour leur permettre de mieux comprendre les missions transversales de l’école. Par cette manœuvre on souhaite redonner du sens aux apprentissages qui peuvent parfois paraître trop abstraits. Participer physiquement à la vie du lycée permet de comprendre l’impact qu’a chacun et il est valorisant de contribuer à la vie du lieu de formation.
La vie citoyenne passe également par des espaces de socialisation, ce qui manque cruellement à notre lieu de stage. Le lycée mène déjà de nombreuses actions pour y remédier . Cependant, nous nous sommes rendu compte que le lieu clé de cette démarche est le Centre de Documentation et d’Information (CDI). Suite à la fermeture du foyer , les élèves ont commencé à venir s’y retrouver et s’y reposer . Par la gestion de cet espace, le-la professeur-e documentaliste peut proposer de  nombreuses ressources et activités aux élèves et toucher un large public. Nous avons conclu sur l’idée que si les élèves décrocheurs ne vont pas en cours mais qu’ils viennent dans l’établissement, cela permet de garder un lien et d’éviter une rupture totale. Par ses compétences de pédagogue, le-la professeur-e documentaliste peut agir sur ces élèves décrocheurs qui se réfugient au CDI et comprendre d’où vient la démotivation. Il est un enseignant particulier qui partage avec les élèves des temps périscolaires, ce qui favorise l’échange informel et leur permet de se livrer .
A la suite de la réflexion de l’hypothèse précédente, notre chemin de pensée nous a conduit à s’interroger sur un aspect du décrochage souvent peu exploité dans sa lutte : la place de la parole de l’élève décrocheur.
Dans les temps scolaires et périscolaires, l’écoute des élèves n’est que partielle et ne reflète pas la totalité de leur ressenti. L ’accès à ces informations est d’autant plus complexe puisque les cours sont denses et les entretiens personnalisés sont parfois empreints de solennité, ce qui peut réfréner la parole des adolescents. Nous pensons que l’écoute des besoins et des problèmes des élèves décrocheurs peut permettre une meilleure compréhension des raisons du décrochage.
L ’analyse des facteurs, qui ressortira de la parole des élèves, est primordiale pour construire des actions qui permettront de lutter contre le décrochage scolaire de façon efficace. Cette prise de parole peut être libératrice pour certains élèves et briser le cercle vicieux du silence qui les bloque (harcèlement, problèmes familiaux, perte de sens, perte d’envie, …). Cette problématique est solvable si l’écoute offerte est professionnelle. Une écoute objective pourrait leur permettre de prendre du recul.
Même si la discussion qui en résulte fait partie des missions de la Psy EN, nous pensons que la récolte de ces maux se doit d’être faite par l’ensemble de l’équipe pédagogique. Comme le dit Jean-Claude Meyer dans son ouvrage Le travail collaboratif des enseignants : Pourquoi ? Comment ? T ravailler en équipe au collège et au lycée, le métier d’enseignant a évolué. La dimension psychologique prend de plus en plus de place dans notre pratique, si cela n’est pas officiellement inscrit dans nos circulaires, elle n’en reste pas moins une mission officieuse. Les élèves accordent leur confiance en fonction de leur affinité avec les professionnels. Nous avons conclu que la parole d’un élève peut être reçue par tous, mais traitée en collaboration avec la Psy EN et l’assistante sociale.
Pour favoriser la prise de parole des élèves, on peut réfléchir à des sollicitations extérieures et quotidiennes pour banaliser cet exercice parfois complexe pour certains. Souvent oubliée sur les temps d’enseignement, elle peut cependant être révélatrice d’une situation à risques. Pour cela, il existe plusieurs heures prévues dans l’emploi du temps des élèves. On peut imaginer les heures de vie de classe comme un temps de parole ouverte. Il est également intéressant de travailler à l’aide de méthodologies pédagogiques qui valorisent la parole (les débats, les discussions réglées, …). Si c’est instruit comme une pratique récurrente cela peut faire comprendre à l’élève décrocheur l’importance de la communication et le stabiliser en lui assurant l’écoute de l’équipe de professionnels.
Le-la professeur-e documentaliste, par sa position non-conventionnelle aux yeux des élèves, peut récolter plus facilement des paroles révélatrices. De plus, la multidisciplinarité que lui offre son poste (professeur-e d’Education aux Médias et à l’Information, gestionnaire du CDI, médiateur culturel, responsable de l’ouverture de l’établissement,…), lui permet de participer à plusieurs aspects de la vie des élèves.
Mais son plus grand atout dans cette action est sa liberté pédagogique, il peut donc proposer des alternatives d’enseignement plus adéquates aux élèves décrocheurs.

Bilan

Ce qui ressort de notre travail est majoritairement positif en ce qui concerne la validation de nos hypothèses.
Même si nous n’avons qu’une petite expérience, il n’y a eu aucun problème de discipline. Les élèves ont été attentifs et respectueux lors de nos séances. De plus, la pédagogie que nous avons mise en place, et qui leur était inconnue, a renforcé leur attention et leur investissement. Certains des élèves réfractaires à la participation spontanée, se sont investis dans le cours et ont été volontaires pour les activités pratiques. C’est en cela que nous pouvons valider notre sous-hypothèse selon laquelle la nouveauté est un bon outil pour centrer l’attention des élèves en attisant leur curiosité. Notre présence est souvent associée au CDI et il est surprenant pour des élèves de nous voir en salle de cours . C’est pour cela, que certains des élèves à tendance absentéiste, suite aux retours de leur camarade, ont décidé de rejoindre la classe pour les autres séances. Ce qui a résulté pour certains d’obtenir de bonnes, voire d’excellentes évaluations. Nos évaluations se sont majoritairement portées sur la participation et les compétences orales et ces compétences sont souvent sous-exploitées par les élèves démotivés. C’est pour cela que nous avons déduit des résultats l’importance de la nouveauté pour l’investissement des élèves dans les cours.
Nous avons tout de même noté un manque de participation spontanée mais cela a été corrigé par la sollicitation de la professeure. Le constat a été que les élèves ne sont pas demandeurs en ce qui concerne la prise de parole lors des cours.
Ils sont dans l’attente d’un apport de savoir sans avoir conscience qu’ils peuvent être à l’initiative de cette plus-value. En valorisant leur réflexion et en les laissant exprimer leur avis, nous avons voulu leur montrer que le questionnement interne/externe permet d’aborder des notions sous plusieurs angles et de façon plus approfondie sans pour autant alourdir la phase d’apprentissage. Par cette pratique,nous les aidons à travailler leur esprit critique tout en leur fournissant des connaissances théoriques. Même lors du cours dit “classique” la sollicitation a aidé à l’activation de la mémoire.
Grâce aux développements de ces compétences orales, nous avons pu constater l’évolution de certains élèves. Ils ont progressé au fil des séances et sont passés d’élèves démotivés à investis dans leurs apprentissages. Leur parole est écoutée et leur participation à la construction du cours les a valorisés en tant que membres de la classe. Certains élèves étaient plus en difficultés et nous avons pris soin d’écouter leur problématique afin d’y répondre au mieux lors des séances suivantes. Il s’en est résulté, à la suite de nos modifications, une hausse de leur participation. Ils ont été reconnaissants de notre écoute et ont noté l’effort mis en œuvre pour répondre à leurs besoins. Cette expérience permet de valider l’hypothèse selon laquelle l’écoute des élèves démotivés permet de mieux cerner leurs attentes et leurs besoins. Cela facilite la lutte préventive contre le décrochage scolaire.
Nous sommes conscientes que ces actions ne sont pas applicables par tous et de façon récurrente. C’est en quoi nous pouvons valider notre hypothèse selon laquelle la collaboration est l’une des clés maîtresses de la lutte contre le décrochage scolaire. La professeure de Lettres Histoire, avec qui nous avons collaboré, a été reconnaissante de notre proposition pédagogique en ce qui concerne l’un des thèmes de son programme (Égaux et Fraternels). Les notions souvent abstraites et “ennuyeuses”
peuvent parfois poser problème, c’est en quoi notre initiative issue de la pédagogie active a permis de valoriser cet apport théorique. Cependant, nous avons tout de même dû réaliser un cours plus théorique en amont afin de pouvoir mener notre séance de pédagogie active. C’est pour cela que la collaboration est indispensable. La complémentarité que nécessite cette pratique induit forcément une coopération pour sa mise en action. Il est donc facilement envisageable de faire appel au-à la professeur-e documentaliste afin de mener des interventions au sein d’un enseignement. Cela crée de la nouveauté pour les élèves et une diversité pédagogique nécessaire pour motiver les élèves qui sont en perte d’intérêt pour les cours. En parallèle, le-la professeur-e chargé-e de la classe propose l’apport théorique nécessaire à la mise en œuvre de cette pédagogie.

Conclusion

Suite à cette réflexion et notre expérience, nous pouvons retenir ces quelques points importants.
La pédagogie est un bon tremplin pour maintenir ou relancer l’intérêt des élèves. Si les actions se réalisent en amont et/ou de façon préventive cela pourrait permettre de réduire considérablement le risque de décrochage. Cependant, cette pédagogie seule n’est pas efficace, c’est la diversité qu’elle apporte qui impacte sa réussite. Il est plus intéressant de l’envisager en complémentarité pour pouvoir appliquer la pédagogie différenciée et ainsi répondre plus efficacement aux besoins des élèves démotivés. Elle n’est pas une solution mais un outil intéressant à considérer lorsque l’on envisage une action de lutte contre le décrochage scolaire.
Grâce à nos séquences, nous pouvons affirmer qu’elle n’est pas moins efficace pour l’apprentissage de notion, elle est juste plus malléable et permet une meilleure adaptation pédagogique aux besoins des élèves. Hormis son apport pour la lutte contre le décrochage scolaire, elle est un avantage pour les professeur-e-s qui peuvent rendre concrètes des notions abstraites et ainsi redonner du sens aux apprentissages.
Cependant, nous nous sommes rendu compte que la diversité est essentielle, voire indispensable pour la lutte contre le décrochage scolaire. Les actions se doivent d’être variées pour éviter la lassitude, qui est un des symptômes de la démotivation des élèves. Pour cela, la seule réponse à apporter , selon nous, est la collaboration. Afin de diversifier au mieux les actions et d’accompagner les élèves décrocheurs dans un large spectre de leur vie, il est nécessaire de les mener en collaboration avec l’ensemble de l’équipe pédagogique/administrative.
Malgré les difficultés que cela peut engendrer , le-la professeur-e documentaliste fait partie des réponses à apporter à ces dernières. En effet, ses compétences professionnelles en font un coordinateur de projet efficace. Par sa pluridisciplinarité, il peut avoir une vue d’ensemble et un champ d’action plus large.
Responsable de l’ouverture de l’établissement sur le monde, il peut aussi bien collaborer avec des partenaires extérieurs et faire le lien avec l’EPLE, que de coopérer avec ses homologues. Sa liberté pédagogique lui permet de proposer , valoriser et appliquer des pédagogies alternatives, car l’absence de programme lui offre la  possibilité d’explorer et de se renseigner sur différentes méthodes d’apprentissage. De ce fait, en collaboration avec cet enseignant, les professeur-e-s de spécialités peuvent imaginer une coopération qui les aidera à raccrocher certains élèves en risque de décrochage en le sollicitant en tant qu’intervenant.
A notre grand regret nous n’avons pas pu avérer l’apport de la pédagogie de projet dans la lutte contre le décrochage scolaire et donc éprouver l’hypothèse de l’engagement citoyen comme source de motivation. Heureusement, nous avons eu la confirmation que la prise en compte de la parole des élèves démotivés nous permettait d’adapter nos méthodes pédagogiques. Cette attention a fait naître, chez certains, la notion de plaisir et a donc affirmé l’hypothèse que l’écoute des besoins est une des clés de réussite. Nous avons donc eu la certitude que la pédagogie active permet la pédagogie différenciée à la suite de l’écoute des besoins, mais afin que l’action soit menée dans son entièreté, la collaboration est indispensable.
Pour conclure, nous avons eu beaucoup de plaisir à mener nos actions, mais la situation sanitaire a grandement affecté nos résultats et notre pratique. Cependant, ce qui résulte de ce mémoire est qu’il est important de continuer la réflexion autour de cette problématique, que la place du-de la professeur-e documentaliste doit être valorisée en ce sens et que les pédagogies alternatives sont un réel atout en complémentarité de la pédagogie déjà en place dans l’Education Nationale française.

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Table des matières
Introduction 
1 . Cadre théorique 
1.1 Définition du décrochage scolaire
1.2 Historique de la recherche scientifique et de l’institutionnalisation de la question
1.3 Origines sociales et scolaires du décrochage scolaire
1.4 La pratique des professeur-e-s documentalistes dans la lutte contre le décrochage scolaire
2 . Mise en pratique de nos hypothèses 
2.1 Contexte de l’établissement
2.2 Hypothèses
2.3 Mise en application
2.3.1 Séances EANA
2.3.1.1 Séquence pensée par Chloée ARMAND
2.3.1.2 Séquence pensée par Loli GJELSTRUP
2.3.2 Séquence EDD (Education au Développement Durable)
2.3.3 Séquence EMC
2.3.4 Les projets en cours ou avortés
3 . Retour et analyse sur la pratique 
3.1 Les résultats
3.1.1 Observation tuteurs
3.1.2 Évaluations des élèves
3.1.3 Expressions écrites des élèves
3.2 Bilan
3.3 Les limites de l’étude
Conclusion 
GJELSTRUP Loli ARMAND Chloée
Bibliographie 
Annexes 
Annexe 1 – Séance EANAChloée
Annexe 2 – T extes EANA
Annexe 3 – Séance EANALoli
Annexe 4 – Séance EDD
Annexe 5 – Séance EMC
Annexe 6 – Saynète sur le harcèlement
Annexe 7 – Saynète sur la discrimination à l’embauche
Annexe 8 – Questionnaire vierge EDD
Annexe 9 – Questionnaire vierge EMC
Annexe 10 – Évaluation de notre pratique
Résumé 
Mots clés
Abstract 
Keywords

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