La faiblesse de participation dans la vie sociale, économique et politique

La pratique de ses droits par la femme bara 

Il s’agit ici de parler de la femme qui vit dans la société bara, une société qui tient encore les normes coutumières et traditionnelles comme des règles qui la régissent d’après ce qui est vu dans la partie préliminaire, et en plus, cette société se trouve, en général, dans une zone rurale enclavée. La partie préliminaire a exhibé aussi les caractéristiques de la société bara qui favorisent nettement l’homme et le côté paternel. Analyser de près la situation de la femme bara, c’est mettre l’accent, dans ce premier chapitre, sur la place de la femme bara dans sa société ou pour plus précisément la façon dont la femme bara exerce dans la pratique, ses droits et libertés.

Les droits de la femme bara dans la pratique 

Le respect des droits assure l’essor de la nation et l’épanouissement de chacun. Le développement dépend de l’action ensemble de l’homme et aussi bien de la femme. C’est ainsi que la participation de la femme bara assure son évolution. En outre, « le bien-être et le progrès d’une femme se mesurent par le niveau d’instruction suffisant, une bonne santé pour pouvoir exercer un bon emploi avec une rémunération équitable et une prise de décision dans tout instant de la vie c’està-dire dans la vie familiale, sociale, politique, économique et surtout nationale » . C’est avec ces diverses critères que les droits de la femme bara seront mesurés ainsi que son extension dans tous les domaines. Et après tout cela, un constat sera fait si les droits de la femme bara sont respectés ou pas et c’est dans la deuxième partie que le résultat de ce constat sera détaillé.

Le droit à l’éducation

Il est constaté que dans la société bara, l’éducation scolaire des filles n’est pas considérée, par conséquent, elles sont nombreuses à être analphabètes.

La dévalorisation de l’éducation
La dévalorisation vient principalement des parents qui minimisent la scolarisation des filles. Ces dernières, à leur tour, vont négliger l’école et la considère comme étant un passage pas très utile.

La dévalorisation de l’éducation par les parents

« La Déclaration Mondiale sur l’Education pour tous accorde la priorité absolue de l’éducation à tous les enfants, garçons et filles, tant en milieu rural qu’en milieu urbain, du fait des rôles qu’ils devront assumer en tant que parents, époux(ses), agents économiques et citoyens » . Cependant, aux yeux de beaucoup des parents bara, l’école a perdu sa vertu, son prestige et sa valeur pour des nombreuses causes. La plupart des Bara ne trouve pas la nécessité de l’éducation d’où envoyer les enfants à l’école est considérée comme une perte de temps car cela encourage les enfants à être paresseux. Si quelqu’un leur pose « pourquoi ils préfèrent garder leurs enfants à surveiller les troupeaux et à faire marier les filles ? » Les parents répondent simplement que beaucoup ont étudié, travaillé et même devenus fonctionnaires mais aucun d’entre eux n’a un bœuf voire un parc à bœuf et des troupeaux. Si les temps perdus à l’école avaient été employés dans des travaux de champs qu’ils considèrent comme étant le vrai métier, ils auront eu beaucoup des bœufs « pañarivo » (propriétaire des milles têtes des zébus). Par conséquent, les Bara n’ont pas eu le courage de faire des études même si quelque fois ils pensent que ceux-ci sont très importants. Ils n’éprouvent aucune patience pour les études d’où ils disent qu’ « étudier c’est comme planter du palmier », il occupe tant de temps et le résultat reste encore incertain alors que « time is money » (le temps c’est de l’argent).

La dévalorisation de l’éducation par les enfants

Les parents sont censés de tout savoir, à avoir des connaissances, un savoir par le.truchement de l’éducation ou par des expériences vécues. Ce savoir, ils le transmettent par la suite à leurs enfants. Or, l’instruction fait défaut et n’a pas de valeur aux yeux des parents bara. Ainsi, avant et après l’indépendance, chez les Bara, il n’y avait pas encore d’école, des enseignants ou même des personnes qui vont enseigner non plus. C’était en 1964 que les missionnaires commençaient à apprendre aux adultes à lire et écrire mais cela ne les intéressait pas vu qu’ils ne se sont pas habitués à apprendre. C’est parfaitement logique et probable qu’ils ne trouvent pas la nécessité d’éduquer leurs enfants. Les enfants bara ne font qu’imiter ce qu’ils voient de leur entourage car si les parents ne trouvent pas l’importance d’étudier pourquoi les enfants y en trouveraient d’intérêt. C’est comme le proverbe qui dit « tel père tel fils » ou celui qui dit « dis- moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es». Ils se trouvent que, quelquefois, les parents envoient leurs enfants à l’école mais quand ils en ont assez ou ne veulent plus continuer ils soutiennent cette décision qui est tout à fait logique d’où ils respectent le choix de leurs enfants. Ils pensent que c’est mieux que les enfants disent franchement à leurs parents qu’ils ne veulent plus continuer d’étudier au lieu de dépenser la fortune de leurs parents. C’est pourquoi il ne faut pas forcer les enfants d’y retourner. En outre, les enfants préfèrent plus travailler pour avoir des bœufs (garçon) et se marier ensuite (fille) et ils se contentent de cette pensée que la société leur a éduquée et inculquée.

L’analphabétisme des filles et femmes bara

Les filles bara déscolarisées

En général, les Bara n’ont pas l’habitude d’envoyer leurs enfants à l’école car euxmêmes n’ont pas eu cette habitude pendant leur enfance. Ils apprennent leurs enfants à surveiller des troupeaux, à cultiver, à s’occuper du ménage. Ils leur apprennent à être responsable dès leur jeune âge et ils apprendront ces acquis, à leur tour, à leur progéniture. Les enfants apprennent donc déjà le métier d’avenir car l’école c’est dans la maison et non pas ailleurs. Et c’est pour ces raisons que les filles n’ont guère goût à l’éducation. Elles vont à l’école mais au fil de temps, elles la quittent prématurément pour aller se marier avec un riche patron de bœufs. Soit elles quittent l’école parce qu’elles trouvent qu’elles sont incompétentes ou qu’elles n’ont plus aussi l’espoir de continuer. Il leur suffit de savoir écrire leur nom et de savoir lire et non d’approfondir les connaissances. Les filles bara n’ont pas, par conséquent, des bagages intellectuels pour préparer leur vie adulte, leur vie mère et ce sont leurs enfants qui vont souffrir de ces lacunes. Ainsi, elles ne savent pas aussi que renoncer à l’éducation équivaut à renoncer un droit.

Les femmes bara illettrées

Il est constaté qu’il y a toujours eu et il y aura encore plus des femmes bara analphabètes que des hommes. C’est au niveau des générations anciennes que ce problème se trouve. La raison, c’est qu’auparavant il n’est pas nécessaire pour les femmes d’étudier car la pensée qui régnait en ce temps là , c’est que les femmes sont faites pour se marier, s’occuper des enfants et du foyer, et en conséquence la majorité des femmes était illettrée. De même que pour le travail, car c’est aux hommes de trouver les moyens de subvenir la famille. C’était la tradition en ce temps là et cette pensée a tendance à subsister encore dans la société bara. Ce qui la condamne à demeurer dans un niveau de vie faible. Ces femmes étaient des illettrées et elles le resteront jusqu’à la fin de leur vie car elles n’ont pas le courage d’apprendre à lire ni écrire mais se préoccupent, pourtant, de leurs tâches ménagères et de ce qu’elles vont manger.

Le droit à la santé

La santé en général
La santé est aujourd’hui reconnue comme un droit fondamental et un élément essentiel à la productivité. Beaucoup des « politiques nationales de santé » sont adoptées par Madagascar chaque année. La plupart se fonde sur la protection et la promotion de la santé du couple mère et enfant), y compris la planification familiale et la SRA (santé reproductif des adolescentes) et des hommes (IST). Cependant, en général, les Bara ne jouissent pas exclusivement leur droit à la santé.

La fréquentation des hôpitaux

La majorité des Bara a recours à la médecine traditionnelle ou au devin guérisseur (ombiasy) lorsqu’ils ne se sentent pas bien. La médecine moderne n’est utilisée que lorsque la maladie soit très grave et qu’il n’y a plus d’autre moyen pour s’en sortir c’est-à-dire que l’ombiasy ne peut plus rien faire. Par ailleurs, pour les Bara, la maladie ne résulte que de l’une des cause suivantes : des raisons physiques externes, la jalousie des autres (le jet de sorts maléfique ou l’empoisonnement) et surtout les cause surnaturelles (l’irrespect de tabous, et les injures ou manque de respect aux ancêtres). Vu leur faible niveau d’instruction, ils ne peuvent pas ni vouloir comprendre que la maladie vienne de l’altération de la santé causée par le trouble des organismes humains. Les Bara préfèrent croire profondément aux superstitions naturelles d’où ils n’amènent pas le/la malade à l’hôpital mais chez l’ombiasy. Ce dernier va le soigner et lui expliquer la cause de la maladie à l’aide de divination (sikidy). Puis il donne comme remède des plantes médicinales ou le remède spéciale « bilo » quand le premier remède s’avère inefficace. Si le bilo est aussi inefficace c’est là qu’ils ont recours au médecin (à l’hôpital) alors qu’il serait déjà trop tard.

La santé reproductive (SR)

Puisque la femme bara ne fréquente guère l’hôpital, c’est logique qu’elle ne maîtrise pas sa SR. Par conséquent, la fécondité est très précoce chez les filles et les femmes bara. De plus, les filles abandonnent très tôt l’école pour aller se marier. Ces filles n’atteignent même pas l’âge de maturité pour bien discerner le bien et le mal, ni le bon et le mauvais, pour aller se marier d’où pour la femme bara la grossesse est nombreuse et rapprochée. Aussi, le défaut d’instruction a un grand impact à cette santé reproductive. En effet, avoir beaucoup d’enfant c’est avoir des héritiers et c’est une richesse selon la coutume bara puisque ce sont ces héritiers qui pourront offrir aux parents un bon entretien dès leur vivant et des bonnes funérailles à leur décès. Avoir d’enfant est donc un honneur pour la femme bara surtout pour l’homme, car cela prouve qu’il/elle n’est pas « kanda » c’est-à-dire stérile. Néanmoins, les femmes ainsi que les hommes bara ignorent et n’utilisent pas les méthodes contraceptives modernes (pilules, stérilet, préservatifs…). Ils ne les utilisent pas par ignorance pure et simple ou par peur des conséquences de l’utilisation de ces produits car les rumeurs disent que les méthodes contraceptives rendent malade et stérile. Le PF est en quelque sorte un « tabou » car c’est contre leur mœurs bara et surtout l’avortement. Sur sa SR, la femme bara ne peut pas décider toute seule mais il lui fallait d’en parler d’abord avec son époux. Pour l’accouchement, la plupart des femmes bara accouchent à la maison assistée par une matrone (reninjaza). C’est elle qui soigne les femmes enceintes avant, durant et après la grossesse. C’est toujours elle qui soigne le bébé jusqu’à ce qu’il grandisse.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE PRELIMINAIRE : Les généralités sur la tribu bara
Chapitre I : La sociologie de la tribu bara
Section I : Etude sur l’origine des Bara
Section II : Les caractéristiques de la société bara
Chapitre II : Les mœurs et coutumes bara
Section I : Les mœurs bara
Section II : Les coutumes bara
PREMIERE PARTIE : L’exercice de ses droits par la femme bara
Chapitre I : La pratique de ses droits par la femme bara
Section I : Les droits de la femme bara dans la pratique
Section II : La femme bara et le pouvoir
Chapitre II : L’analyse de la pratique des droits de la femme bara
Section I : La faiblesse de participation dans l’éducation scolaire
Section II : La faiblesse de participation dans la vie sociale, économique et politique
DEUXIEME PARTIE : Les obstacles à l’exercice de ses droits par la femme bara
Chapitre I : Les causes des obstacles à l’exercice des droits de la femme bara
Section I : La prédominance de la coutume
Section II : L’insuffisance de l’implication de l’Etat
Chapitre II : Les solutions aux obstacles à l’exercice des droits de la femme bara
Section I : L’amélioration de la situation sociale de la femme bara
Section II : L’amélioration de la condition juridique de la femme bara
CONCLUSION 

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