La politique économique conjoncturelle et l’élaboration de l’équilibre

La théorie du salaire d’efficience

Cette théorie focalise sur l’asymétrie de l’information qui peut exister entre l’entreprise et son salarié. D’un côté le salarié afin d’offrir du travail a du abandonner du temps de loisir, or pour récupérer ces loisirs perdus, il peut être tenté de ne pas fournir l’effort maximum au travail.
De l’autre côté, l’idée de l’entreprise est de proposer un salaire supérieur à celui que le salarié peut trouver ailleurs pour l’inciter à fournir l’effort maximum.
Par conséquent, le salarié prend conscience qu’il perdra le supplément de salaire qu’il a par rapport aux salariés des autres entreprises ne pratiquant pas le salaire d’efficience s’il perd son travail et il sera donc contraint de fournir l’effort requis par l’entreprise.
Toutefois cette théorie a des retombées négatives sur le marché du travail car si elle est pratiquée par un nombre important d’entreprises afin de motiver leurs salariés, le niveau du salaire d’équilibre va augmenter engendrant un chômage involontaire parce qu’il existe en réalité des chômeurs prêts à travailler pour un salaire inferieur à celui qui est pratiqué mais cela n’est pas faisable par l’entreprise par crainte qu’une fois embauchés, ils ne fourniront pas l’effort requis. On voit donc qu’il ya un supplément de salaire au détriment d’emploi.
Inversement, le taux de chômage influence également le niveau des salaires : quand le chômage est faible les travailleurs n’ont pas peur de démissionner dans la mesure où ils retrouveront facilement un travail, on déduit donc une relation négative entre les salaires et l taux de chômage.

La théorie de négociation salariale

En fait, tout comme la théorie du salaire d’efficience, la détermination des salaires dépend à la fois de la nature d’emploi ainsi qu’aux conditions du marché du travail.
Cette théorie part du constat que la majorité des contrats de travail sont négociés entre les syndicats et le patronat. D’un côté, l’action syndicale vise à élever les salaires au dessus du salaire d’équilibre existant dans le marché du travail, de l’autre, les entreprises qui négocient avec les syndicats se permettent en contre partie de conserver la quantité de travail demandé.
Autrement dit, toute hausse de salaire au dessus de l’équilibre va se traduire par une demande de travail inférieure de la part des entreprises.
D’autre part, le pouvoir de négociation d’un travailleur dépend aussi des conditions du marché du travail car quand le taux de chômage est bas cela ne laisse pas trop le choix aux entreprises de trouver de bons remplaçants, quant aux travailleurs, ils ont plus le choix de trouver un autre emploi et se trouvent avec un pouvoir de négociation fort leur permettant d’obtenir de plus hauts salaires, ce qui laisse apparaitre le relation négative entre les salaires et le taux de chômage.

Le modèle WS-PS

Le modèle WS-PS apparait en 1986 dans les écritures de Layard et Nickell dans lesquelles il apparaît comme un modèle d’équilibre général où le chômage s’explique à la fois par l’offre et par la demande, par l’introduction d’hypothèses de concurrence imparfaite sur le marché du travail et sur le marché des biens.
Comme son nom l’indique, le modèle WS-PS est composé de deux courbes distinctes : la courbe WS et la courbe PS ayant toutes les deux des relations entre salaire réel et taux de chômage.

La courbe WS (wage setting ou wage shedule relation)

La courbe de formation des salaires WS est une courbe de quasi-offre de travail et aboutit à une relation décroissante entre salaire réel et taux de chômage.
Cette relation décroissante trouve toute son explication dans les deux théories expliquées ci-dessus : celle de négociation salariale et du salaire d’efficience car la détermination des salaires induit une relation négative entre les salaires réels et le taux de chômage ; plus le chômage est fort, moins les travailleurs ont de pouvoir de négociation et par conséquent plus les salaires sont faibles.
Cette relation décroissante entre les salaires et le chômage est représentée sur la figure 1-12 par la courbe décroissante WS.

La courbe PS (price setting ou price shedule relation)

La courbe de formation des prix PS est une courbe de quasi aboutit à une relation croissante entre salaire réel et taux de chômage.
Cette relation trouve son explication dans un contexte de concurrence monopolistique sur le marché des biens du fait que la productivité marginale du travail diminue lorsque la quantité de travail employée augmente.
Autrement dit, le salaire réel augmente avec le chômage en raison de l’hypothèse de la productivité marginale décroissante.
Cette relation croissante entre les salaires et le chômage est 12 par la courbe croissante PS.
L’équilibre sur le marché du travail est traduit par l’égalité du salaire réel déterminé lors des négociations salariales (WS) avec le salaire découlant du processus de détermi (PS) d’où, à l’intersection des deux courbes d’équilibre correspondant à l’équilibre global de l’économie.
Ce taux de chômage d’équilibre varie positivement avec les allocations chômage, le pouvoir de négociation et les cotisations sociales patronales ainsi que le entreprises. Autrement dit, politique qui augmente les gains de chômeurs, dans les deux cas la courbe WS se déplace vers le haut engendrant une augmentation du taux de chômage d’équilibre.
La courbe PS aussi se déplace vers le bas engendrant une augmentation du taux de chômage d’équilibre et une baisse des salaires réels si les entreprises augmentent la marge mais également dans le cas d’une augmentation des cotisations sociales par autre prélèvement payé par les employeurs.
Cependant, l’expression du taux de chômage d’équilibre peut être associée à un grand nombre de concepts tels: chômage structurel, naturel, frictionnel ou encore NAIRU.
Le taux de chômage structurel est défini l’absence de chocs conjoncturels, il correspond entièrement au fonctionnement et à l’équilibre du courbes, on obtient le salaire réel et le taux de chômage , si les syndicats renforcent leur pouvoir de négociation ou s’il ya une a 1-13 à droite).

Le retour du chômage volontaire

Le début des années deux mille a été marqué par de nouvelles préoccupations des gouvernements concernant des problèmes d’incitation à l’activité face au allocations chômage ou minima sociaux existants. Autrement dit, les individus refuseraient de travailler devant des revenus de remplacement car ils arbitrent de manière rationnelle entre travail et loisir, surtout quand ces revenus alternatifs sont trop importants en comparant aux salaires qu’ils peuvent toucher en travaillant, ce qui engendre un grand risque de tomber dans ce qu’on appelle une trappe à chômage .
Cependant, afin d’éviter cette trappe à chômage, les gouvernements ont décidé de prendre de nouvelles mesures de réforme du système d’indemnisation du chômage afin de conditionner la perception des allocations à la recherche effective d’un travail et d’appliquer des sanctions en cas de refus de reprendre un emploi.
Or ces éléments nous évoquent une certaine évolution dans l’analyse du chômage , qui se déplace peu à peu du concept du chômage involontaire vers le chômage volontaire puisque les individus sont en mesure de refuser des emplois car la rémunération associée ne leur procurerait pas un gain suffisant.
Ainsi, dans le modèle WS-PS le chômage ne paraît pas keynésien mais bien classique par son aspect volontaire et ressemble de plus près au chômage que Pigou décrivait insensible à une relance par la demande mais plutôt par une baisse des allocations chômage ou une diminution du pouvoir syndical.
Tout compte fait, bien que le modèle WS-PS soit une étude fournie par les keynésiens, il marque une étonnante réconciliation entre ces derniers et les classiques.

la courbe de Philips entre inflation et chômage

En fait, les nouvelles théories du chômage, ont puisé leurs idées à partir des pratiques empiriques de la courbe de Phillips, pour refonder le concept du chômage d’équilibre où le taux de chômage joue négativement sur le niveau des salaires.
Cette même idée a été démontrée en 1958 par Alban William Phillips du London School of Economics où il a publié un article intitulé : « the relation between unemployment and the rate of change of money wage rates in the United Kingdom, 1861-1957 » dans lequel 97 années de données britanniques ont été examinées sur le chômage et la croissance des salaires nominaux.
Cette relation démontrait que le chômage avait tendance à être faible lorsque la croissance des salaires nominaux était rapide et à être élevé lorsque la croissance des salaires nominaux était lente car si la demande de travail est forte, les entreprises ont tendance à augmenter les salaires pour se procurer de la main-d’oeuvre dont ils ont besoin, ce qui fait baisser le chômage.
Par la suite, il ya eu une déduction pour une relation : inflation- chômage au lieu de la relation croissance salariale-chômage sous l’hypothèse de la cause d’inflation qui était uniquement d’origine salariale.
Pendant les années soixante, plusieurs études ont été effectuées pour examiner la relation existante entre l’inflation et le chômage, la plupart des résultats démontraient une relation négative, notamment celles réalisées par Paul Samuelson et Robert Solow (1960) sur des données américaines de 1900 à 196031.
Ces résultats mettaient les autorités face à un arbitrage « inflation-chômage », c’est-à-dire moins d’inflation au prix de plus de chômage ou moins de chômage au prix d’une augmentation d’inflation.
Ainsi, pour atteindre le bon compromis inflation-chômage, les autorités pouvaient employer des politiques économiques en jouant sur la demande globale et influencer le niveau de chômage pour arriver à un certain niveau d’inflation.
Cependant, vers la fin des années soixante, l’arbitrage inflation-chômage fut contesté par les deux économistes Milton Friedman et Edmund Phelps, à travers des études purement théoriques, dont voici quelques citations publiées par Friedman en mars 1968 : [implicitement, Phillips parle d’un monde dans lequel chacun anticipe que les prix nominaux seront stables, et dans lequel cette anticipation reste invariable et immuable quelque soit l’évolution des prix et des salaires réels. Il ya toujours un arbitrage temporaire entre inflation et chômage ; mais pas d’arbitrage permanent. L’arbitrage temporaire ne vient pas de l’inflation elle-même, mais d’un taux croissant d’inflation. ].

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Table des matières

Résumé
Introduction générale
Chapitre premier : Les dysfonctionnements ; inflation et chômage
Introduction
Section1 : Différentes explications de l’inflation.
1-1 L’approche quantitative
1-2 L’approche qualitative
1-3 L’approche structurelle
1-4 D’autres formes d’inflation
1-5 L’inflation et le taux d’intérêt
Section 2 : Chômage et plein emploi
2-1 L’approche classique du chômage
2-2 L’approche keynésienne
2-3 D’autres approches récentes de chômage
2-4 La courbe de Philips entre inflation et chômage
Conclusion
Chapitre II : L’élaboration du modèle mundell -fleming
Introduction
Section1 : Le modèle Hicks-Hansen ( IS-LM)
1-1 L’équilibre du marché des biens et services
1-2 L’équilibre du marché de la monnaie
1-3 L’équilibre macroéconomique global (en économie fermée)
Section 2 : Le modèle Mundell- Fleming ( IS-LM –BP)
2-1 Le nouvel équilibre du marché des biens et services
2-2 L’équilibre de la balance des paiements BP
2-3 L’équilibre macroéconomique global (en économie ouverte)
Conclusion
Chapitre III : La politique économique conjoncturelle et l’élaboration de l’équilibre
Introduction
Section 1: L’élaboration de l’équilibre
1-1 L’élaboration de l’équilibre par la politique budgétaire
1-2 L’élaboration de l’équilibre par la politique monétaire
Section 2: Principes et limites de la politique économique conjoncturelle.
2-1 Les fondements de la politique économique
2-2 Les principes de la politique économique
2-3 Les dilemmes de la politique économique
Conclusion
Chapitre IV: Etude empirique sur la politique conjoncturelle en Algérie (1990-2012)
Introduction
Section 1: Genèse sur la politique conjoncturelle de l’Algérie.
1-1Aperçu historique sur la situation économique de la période
1-2 la Politique budgétaire durant la période de l’étude
1-3 La Politique monétaire durant la période de l’étude
Section 2: Evaluation de la politique conjoncturelle de l’Algérie par l’étude économétrique
2-1 Revue de la littérature
2-2 La modélisation
Conclusion 
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des figures, graphes et tableaux
Table des matières

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