LA POLITIQUE AGRICOLE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Le pas du temps d’une politique agricole1

Il se sépare en trois espaces de temps :
– Le court terme : domaine par excellence des actions de maîtrise des aléas et d’ajustement entreprises en toutes hypothèses et produisant leurs effets dans un espace de temps inférieurs à 2 ans.
– Le moyen terme : domaine de planification entre 0 à 5 ans.
– Le long terme : domaine des actions de structuration relevant d’une stratégie générale, les effets ne peuvent être perceptibles que progressivement à long terme.

Les champs d’action de la politique agricole2

On propose 2 champs d’analyses constitués par les 6 blocs :
Le premier champ est caractérisé par l’espace agricole qui comprend 3 blocs :
– B1 le bloc écologie environnement et base productive.
– B2 le bloc sociodémographique.
– B3 le bloc système et unité de production, destiné à décrire les agro écosystèmes résultants de la transformation des écosystèmes naturels sous les effets de la pression démographique.
– La deuxième sous ensemble regroupe les trois blocs caractérisant l’environnement économique et social de la production agricole :
– B4 le bloc « prix, marché et filière » ce sont les circuits liés à la production, à la transformation, à l’échange et à la consommation.
– B5 le bloc « institution » qui regroupe les agents, que ce qui appartiennent au circuit économique et financier ou aux différents services administratifs constitue un ensemble institutionnel dont la structure et le comportement déterminent les modes de fonctionnement, de régulation possible du système agricole agroalimentaire et agro-industriel national.
– B6 le bloc « agriculture et macroéconomique » précisant à la fois le rôle stratégique et souvent moteur du secteur agricole dans le fonctionnement de l’économie et l’impact sur son développement des choix macroéconomiques (politique, monétaire, fiscale, budgétaire, échanges extérieurs).

Les liens entre politique macroéconomique et politique agricole

Nous avons déjà expliqué que la politique agricole est l’une des politiques structurelles envisagée par le gouvernement, mais a une dépendance indéniable à la politique fiscale, ce dernier constitue l’une des branches de la politique macroéconomique.

Les objectifs principaux d’une politique agricole1

Nombreux sont les objectifs définis dans une politique agricole qui varient selon le programme de développement du pays mais voyons-en , pour simplifier et pour faciliter l’étude, les points communs entre eux :
Augmenter la productivité agricole: par la motivation (formation sur la technique de production) des agriculteurs, la création et renforcement des organisations de producteurs et des interprofessions (aides sélectives et création d’interprofession par zones de production).
Assurer un niveau équitable de la production (à la population agricole) et maximiser l’impact des actions de développement sur les producteurs.
Mener une politique des structures et des mains d’œuvre pour rentabiliser l’agriculture Garantir la sécurité alimentaire et les approvisionnements.
Stabiliser les marchés agricoles (national, régional et international) : par la politique de prix et les conditions d’accès sur le marché, le protectionnisme.
Assurer le prix raisonnable aux consommateurs (un prix d’équilibre).
Valorisation des produits de sol par le développement systématique de la recherche et des investissements productifs des produits agricoles.
Diversifier les activités agricoles suivant les filières par les incitations à la production (des primes à la meilleure récolte, les formations des producteurs).
Accroître la contribution du secteur agricole et du milieu rural à l’assiette fiscale de l’Etat ce qui pourrait être faite par la fiscalisation des produits agricoles.

Comment donc mener ces objectifs pour aboutir au développement et à la modernisation du secteur agricole ?

Cette question amène à expliquer les différentes façons ou méthodes, sous diverses possibilités, qu’on peut user dans le but d’atteindre un ensemble d’objectif afin de développer et de moderniser le secteur agricole. En effet, il convient d’abord d’y distinguer les obstacles à surmonter, parmi les plus déterminants on peut citer :
– La faiblesse de la productivité du capital et du travail, surtout dans les pays du Tiers Monde.
– Les rendements sont de bas niveau engendrant un problème d’autosuffisance alimentaire.
– L’inégalité de la croissance en termes de production.
– Les difficultés de recevoir les techniques modernes de production qui se traduit par le retard technique ralentissant les économies d’échelles.
– La rigidité des relations entre l’agriculteur et les vulgarisateurs et diffuseurs des nouvelles techniques de production.
– L’accroissement incessant des sous-employés tant technique que ceux sous l’effet de la croissance démographique.
– Insuffisance des débouchés pour les produits agricoles, etc.
Les stratégies suivantes permettent de bien mener les objectifs fixés et de surmonter les obstacles ainsi cités :
• Il faut tout d’abord une forte participation et responsabilisation des producteurs comme la création d’une CSA ou centre de service agricole.
• Renforcement des capacités opérationnelles de gestion et d’intervention des organisations paysannes (création d’une Association d’Usagers d’Eaux ou AUE, construction de barrages. entretien des canaux).
• Promotion du système de financement du monde rural c’est-à-dire le micro finance.
• Renfoncement d’un système d’information et de communication pour les suivis de l’évolution de la part de marché et de prix de vente, la prévision, la planification (le SYM ou Système d’Information sur le Marché.
• Intégration et mise en cohérence des interventions et des coordinations des opérateurs et des projets, instauration d’un environnement favorable et incitatif pour le secteur privé.
• Décentralisation et déconcentration des services (service de proximité).
Néanmoins, la résolution de ces problèmes par l’élaboration des stratégies saines n’est intégralement possible qu’en faisant intervenir l’Etat comme correcteur de déséquilibre et d’imperfection.

L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS LE SECTEUR AGRICOLE1 

Etant donné les problèmes majeurs incontestables rencontrés par le secteur agricole, englobés par : la question foncière, la surproduction permanente dans les pays développés, la fluctuation du prix des produits agricoles,… ; l’action de l’Etat n’est pas seulement nécessaire mais aussi indéniable, par contre limitée suivant la caractéristique du problème en question. Il doit intervenir en tant qu’organisme assurant l’harmonisation des actions menées à l’agriculture et comme on l’a dit ci-dessus, il est correcteur de déséquilibre .On peut d’ailleurs constater que cette interposition peut prendre la forme d’un monopole dans bien des cas et a une certaine possibilité de permanence au fur et à mesure que les déséquilibres s’intensifient.

La nécessité de l’intervention 

Pourquoi dit t- on donc que l’intervention de l’Etat est toute autant nécessaire qu’indéniable ? La recherche de la paix, l’harmonisation sociale et la stabilité socio politique et économique revendique une large compétence d’un organisme privé d’un pouvoir exécutif, législatif et judiciaire: le maintient des équilibres (équilibre des indicateurs économiques : la balance commerciale, le budget,…), maintient de la stabilité économique comme le taux d’inflation, le niveau de revenu et surtout la sécurité nationale et la négociation internationale. D’ailleurs, Keynes avait raison d’avoir soutenu et de démontrer que la présence de l’Etat dans un circuit économique est indispensable. On peut aussi justifier ces actions dans les cas ci-après :
– En cas de surproduction (cas des Etats -Unis après la première guerre mondiale) : à cause des progrès des sciences, des renouvellements des techniques culturales par le recours systématique à l’utilisation des machines, la production agricole aux Etats- Unis atteint un niveau très élevé et spectaculaire, une surproduction chronique et généralisée y a surgit autour de1930. C’est cette année qui marque la véritable apparition de la prise de conscience de la nécessité de l’intervention de l’Etat ; depuis lors, tous les pays connaissant ce problème ont mis en œuvre des systèmes d’interventions qui assujettissent l’agriculture à leur contrôle. Les mesures qui ont été prises par l’Etat sont : le stockage des excédents, le soutient des prix agricoles pour éviter leur effondrement (la fixation du prix indicatif), la réorientation de la production par le biais de la finance publique.
– Le deuxième exemple concerne la protection douanière du marché national : dans le cas d’une économie à libre échangiste. Prenons le cas des stratégies de politique agricole commun en Europe (il y a aussi les autres intégrations régionales) : l’action sur les droits de douanes des produits agricoles marquée par l’augmentation des taxes douanières des produits hors des pays membre et la réduction des droits de douanes pour eux.
Nous voyons donc que l’intervention de l’Etat est tout autant nécessaire qu’indispensable même si seulement pour corriger les déséquilibres, de la simple et temporaire action de soutient de ce dernier entraîne un élargissement procédant à une orientation de la production et de la commercialisation et que, sous l’empire des nécessités, l’Etat est amené à prendre le contrôle du secteur d’activité même s’il n’avait primitivement aucune intention de diriger avant.

Les aspects politico-économiques de l’intervention de l’Etat

L’Etat dans le secteur agricole n’est pas un phénomène nouveau mais ancien tout autant que nécessaire .Cet ancienneté repose sur la sécurité des biens et de l’activité de l’organisation sociale et productive par l’Etat ou les autorités en vue d’assurer la subsistance alimentaire de la population. En effet, l’agriculture est l’activité productrice fondamentale des paysans puisque pour eux « pouvoir cultiver c’est pouvoir vivre, mais pour pouvoir cultiver l’homme a besoin de sécurité 1», ceci tant dans les pays à niveau de développement élevé que dans les pays à phase pré décollage économique. Par exemple : la jouissance des droits politiques sur la propriétaire foncier, la définition d’un plafond de prix et les prélèvements y afférant. Là encore, l’intervention de l’Etat est nécessaire.

Le monopole d’intervention

Dans les pays développés, l’intervention de l’Etat est faiblement démontrable car l’agriculture est presque négligeable et ne constitue qu’une faible part à la production nationale. Par contre, c’est l’inverse chez les pays en développements.
Après l’indépendance des pays colonisés de l’Afrique, des nouveaux pouvoirs politiques, utilisant une bonne partie des institutions issues de l’époque coloniale, ont été installés dont le but est de former une organisation visant à accroître la capacité d’exportation des ressources locales, en particulier de l’agriculture (sur les filières suivantes : arachide, coton, cacao, café, huile de palme).Ainsi ,l’Etat, étant tenté de contrôler lui-même les circuits de produit assurant l’essentiel de ses ressources fiscales, crée de grande entreprise intégrant toute ces filières ou des entreprises séparant les activités de collecte, de transformation, et de négoce internationale2. De plus, cette tendance n’a pas été limitée aux filières d’exportations mais s’est aussi étendue souvent aux filières vivrières (ex : création des coopératives pour la production ou directement un office public céréalier, au Sénégal, au Niger, au Togo ………). La justification de ce monopole d’intervention trouve sa source dans la nécessité de réduire l’influence du commerce privé (spéculateur sur le prix) ou de maîtriser directement les flux de céréales afin de s’assurer que l’approvisionnement alimentaire fut effectué.
Les raisons de la monopolisation de l’intervention de l’Etat dans le secteur agricole dans les pays à faible développement ont été basé sur la recherche de surplus, ou de profit ou encore à l’alimentation du budget (ressources fiscales), dégageant ce secteur car il paraît que ce dernier peut générer d’autre secteur susceptible de développer le pays en prolongeant les activités comme l’industrialisation de certains produits agricoles.
L’agriculture apparaît ainsi comme un élément indispensable de la puissance de l’Etat et comme le terrain même de son intervention. Mais les actions et programmes menés ne sont vraiment dans certain cas de sa propre initiative mais, presque, celles des Bailleurs de Fonds à travers les programmes d’ajustements structurels.

L’Etat et le programme d’ajustement structurel ou PAS1

Le PAS est un programme de reforme économique que l’FMI ou Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale mettent en place pour permettre une sortie de crise pour les pays touchés par la difficulté économique notamment les pays en développement, il s’agit d’une disposition qui résulte d’une négociation entre un pays endetté et le FMI pour améliorer le fonctionnement économique du pays. En effet, beaucoup de ces pays qui ont subit une crise économique ont eu recours au financement de l’ FMI pour des « accords de confirmation » et à la Banque Mondiale ou BM pour des prêts d’ « ajustement structurel ou prêt agricoles » comportant des conditionnalités d’ajustement. Ce qui nécessite un bon retour prééminent de la solvabilité de l’Etat afin de pouvoir s’acquitter les dettes consenties en acceptant le programme proposé pour le rétablissement rapide des équilibres de paiement en obtenant des financements de ces deux entités.
Le retour à l’équilibre budgétaire constitue le premier objectif de l’adoption de ses mesures, ce qui pourrait entraîner en conséquence la réduction de salaire (éviter ceux qui peuvent engendrer la hausse de la demande de la part des consommateurs, l’excès de l’importation), la privatisation ou l’assainissement des entreprises publiques et la réduction voire la suppression des subventions de l’Etat.
Le second objectif recouvre la croissance économique globale tournant principalement autour de la croissance agricole durable, qui se fait à travers l’augmentation de la part allouée au secteur agricole c’est-à-dire les investissements affectés aux facteurs indispensables à la lutte contre la pauvreté.
Tant organisation que fonctionnement, économique que financière, l’Etat est donc le premier responsable de toutes les négociations nécessaires et la mise en œuvre du programme en terme d’ajustement structurel.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

PARTIE 1- LA POLITIQUE AGRICOLE
CHAPITRE I : THEORIQUEMENT, QU’APPELLE-T-ON VRAIEMENT POLITIQUE ?
Section 1 – LA POLITIQUE EN TANT QUE TELLE
1. Définitions générales
2. Evolution de la notion de politique
Section 2 – LES DIFFERENTS ASPECTS DE LA POLITIQUE
1. Les domaines incluant la question politique
2. Les champs d’actions
3. Typologie d’une politique
Section 3 – LA POLITIQUE AGRICOLE
1. Définitions
2. Le pas du temps d’une politique agricole
3. Les champs d’action de la politique agricole
4. Les liens entre politique macroéconomique et politique agricole
5. La politique agricole au service de développement rural
CHAPITRE II : LA POLITIQUE AGRICOLE et L’INTERVENTION DE L’ETAT ORIENTATIONS
Section 1- LES CONCEPTS GENERAUX DE LA POLITIQUE AGRICOLE
I – Principes généraux
II-Quelques objectifs et orientations menés par la politique agricole
1. Les objectifs principaux d’une politique agricole
2. Comment donc mener ces objectifs pour aboutir au développement et à la modernisation du secteur agricole ?
Section 2- L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS LE SECTEUR AGRICOLE
I. La nécessité de l’intervention
II. Les aspects politico-économiques de l’intervention de l’Etat
1. La permanence de l’intervention
2. Le monopole d’intervention
3. L’Etat et le programme d’ajustement structurel ou PAS
III. Les limites de l’efficacité du rôle de l’Etat dans le secteur agricole
CHAPITRE III : LES OPTIQUES LES PLUS MARQUANTES DEPUIS 1960 de la POLITIQUE AGRICOLE
Section 1- LA POLITIQUE AGRICOLE DANS LES PAYS DEVELOPPES
I. La PA de l’Amérique ou PAA
II. LA PAC ou politique agricole commun
III.LA PAF ou politique agricole Française
Section 2- LA POLITIQUE AGRICOLE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
PARTIE II- LA POLITIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR
CHAPITRE I : L’IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE à MADAGASCAR
1-Les contraintes d’ordres économiques
2-Les contraintes d’ordre financier
3-Les contraintes d’ordres sociaux et culturels
4-Les contraintes d’ordres institutionnels
5-Les contraintes d’ordre technique et technologique
6-Les contraintes d’ordre physique
CHAPITRE II : REVUE DE LA POLITIQUE AGRICOLE DEPUIS 1960
I. LA PERIODE DE 1960 à 1972
II. DE 1972 à 1975
III. DE 1976 à 1981
IV. DE 1982 à 1991
V. DE 1992 à 1996
VI. DE 1997 à 2005
VII. DE 2006 à nos jours
CHAPITRE III : L’ANALYSE DE LA POLITIQUE AGRICOLE DE MADAGASCAR
1- L’ensemble des mesures et stratégies prises depuis 1960
2- L’analyse de la politique agricole pour l’année 2003-2004-2005
1- La place du riz dans l’économie Nationale
2- L’impact de la politique agricole sur la riziculture
CONCLUSION
ANNEXES
LISTE DES TABLEAU ET DES GRAPHIQUES
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *