La polarisation de l’economie mondiale

Les richesses mondiales sont inégalement réparties entre les deux blocs géographiques quasi immuables : le Nord et le Sud. Même l’avènement de la mondialisation n’a pu abroger les règles d’un jeu économique qui se joue sur un terrain ultra capitaliste et d’exclusion sociale. Selon SOROS (1998) « le développement d’une économie mondiale n’a pas été accompagné du développement d’une société mondiale ». Ainsi la bipolarisation de l’économie mondiale reste une triste réalité avec un fossé de plus en plus grand entre pays riches au Nord et pays pauvres au Sud. Ces derniers subissent un marasme économique et sont obligés de mettre en branle, continuellement, des programmes successifs et variés de redressement. S’il est remarquable que les qualificatifs de pays « sous-développés », puis de « pays en voie de développement », de « pays moins avancés »ou de « pays émergents » indiquent une relativité du mal économique, il n’en demeure pas moins évident que la pauvreté reste un fait commun des populations du Sud. Le débat le plus préoccupant au sein de toutes les sphères sociales et politiques porte d’ailleurs sur la pauvreté. Il convient alors d’en définir les contours afin de mieux cerner les enjeux d’une stratégie de lutte convenable.

LES ENSEMBLES REGIONAUX ET GROUPES ECONOMIQUES 

La communauté internationale, se fondant sur les disparités qui caractérisent l’économie mondiale et sur la situation particulièrement préoccupante de certains Etats, a établi des groupes économiques aussi homogènes que possible. Il s’agit d’une classification qui met en exergue les territoires les plus défavorisés en vue d’une orientation adéquate des aides internationales. Plusieurs index notamment le Revenu National Brut (RNB) par habitant et le niveau d’industrialisation servent à différentier les deux grands blocs économiques traditionnels : le Nord et le Sud. D’autres critères composites sont utilisés pour cibler des groupes économiques particuliers dans les deux grands ensembles régionaux.

Les grands blocs économiques

Les deux blocs économiques que l’on distingue sont représentés par:
− les pays développés qui constituent le bloc du Nord. Ils regroupent les pays industrialisés et les pays dits à économie de transition ;
− et la longue liste des pays en développement qui constituent le bloc Sud. Ils regroupent le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, l’Asie de l’Est et du Sud-Est, l’Asie du Sud, l’Afrique Subsaharienne et l’Amérique Latine et les Caraïbes.

Les groupes économiques

Les pays selon le Revenu National Brut (RNB) 

Selon le dernier classement de la Banque mondiale basé sur le revenu national brut par habitant en 2001, trois groupes de pays se distinguent :
− les pays à revenu élevé c’est-à-dire les pays dont le RNB par habitant est supérieur à 9206 dollars ;
− les pays à revenu intermédiaire c’est-à-dire les pays dont le RNB est compris entre 746 et 9205 dollars par habitant ;
− et enfin les pays à revenu faible c’est-à-dire les pays dont le RNB par habitant est inférieur à 746 dollars.

Les pays les moins avancés (PMA)

Les pays en développement les moins avancés ou PMA sont des pays ou territoires à faible revenu, à économie fortement vulnérable et souffrant d’une insuffisance de ressources humaines. D’après la dernière sélection de l’Organisation des Nations Unies 49 pays dont 34 d’Afrique subsaharienne figurent sur la liste des PMA (encadré I). La pauvreté voire l’extrême pauvreté font le lot quotidien de ces 49 pays. En effet en 1999, 49 % des africains subsahariens se contentaient d’un dollar par jour pour vivre. Cela correspondait à 315 millions d’individus frappés par l’extrême pauvreté. L’Afrique subsaharienne est donc la région la plus pauvre du monde (tableau I) même si la chine compte près de 81 % des pauvres dans le monde. Caractérisés par un PNB très faible, cette région du monde est quasi-absente du commerce international. Très appauvris, les pays souffrent cruellement de l’insécurité alimentaire.

LA NOTION DE PAUVRETE 

Définition

Selon Larousse, la pauvreté est un manque d’argent, de ressources. Elle correspondrait alors à un état de dénuement de l’individu. Seulement la notion du manque que sous-entend le dénuement revêt une approche relativiste résidant dans le degré ou la forme. TOWNSEND (1998) prend cela en compte lorsqu’il écrit : « les individus, familles ou groupes de populations peuvent être considérés en état de pauvreté quand ils manquent des ressources nécessaires pour obtenir l’alimentation type, la participation aux activités et avoir les conditions de vie et les commodités qui sont habituellement ou sont au moins largement encouragées ou approuvées dans les sociétés auxquelles ils appartiennent. Leurs ressources sont si significativement inférieures à celles qui sont déterminées par la moyenne individuelle ou familiale qu’ils sont, de fait, exclus des modes de vie courants, des habitudes et des activités» Il ressort de cette approche que la pauvreté, selon les sociétés et le moment, se traduirait différemment aussi bien dans sa forme que dans son intensité. Il s’avère donc important que des indices de dénuement soient empruntés pour mieux définir la pauvreté.

Les indicateurs de la pauvreté

Conventionnellement, la mesure de la pauvreté se fait sur la base de considérations d’ordre monétaire, existentiel ou subjectif.

La pauvreté monétaire 

Elle correspond à l’approche la plus largement utilisée. Le principe consiste à considérer le revenu comme l’indice des capacités d’achat de l’individu et à le comparer à un minimum vital communément approuvé. Les personnes vivant avec moins de deux dollars par jour sont déclarées pauvres. Selon le rapport mondial 2003, 2,8 milliards d’individus étaient dans cette situation à l’orée du 3ème millénaire. Par ailleurs, plus de 1,2 milliards de ceux-ci (soit donc la moitié et plus) vivaient dans l’extrême pauvreté c’est-à-dire qu’ils se contentaient de moins d’un dollar par jour. L’extrême pauvreté a tout de même diminuer récemment. Selon les statistiques, elle a reculé entre 1990 et 1999 de 30% à 23% de la population mondiale (tableau I). Et selon les projections de la Banque mondiale (BANQUE MONDIALE, 2001), la proportion de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté extrême sera de 12,3% en 2015. Cependant force est de constater que la tendance positive n’est pas partout enregistrée. L’Afrique subsaharienne a vu sa proportion de pauvres augmenter de deux points environ, passant de 47,4% à 49,0% de sa population. Dans le même temps les régions d’Asie de l’Est et Pacifique ont enregistré une réduction très significative de l’extrême pauvreté.

La pauvreté existentielle ou pauvreté non conventionnelle

Selon cette approche, sont considérées comme pauvres les individus, familles ou groupes de populations ne bénéficiant pas d’une existence commode, pour le moins acceptable par tous. Les conditions de vie les plus en vue sont, ici, relatives à l’alimentation, au logement, à la santé, à l’éducation, etc.

⇒ Sur le plan alimentaire, la malnutrition, le non-accès à l’eau potable sont indicateurs de pauvreté. C’est ainsi que la faim et la pauvreté font bon ménage.

⇒ Sur le plan du logement, une habitation de fortune dans une zone enclavée et défavorisée, une toiture détériorée laissant couler l’eau, un environnement malsain sans sanitaire, sont des signes indubitables de pauvreté. Ces conditions de vie précaire laissent les populations dans un état de vulnérabilité manifeste vis-à-vis des maladies.

⇒ Sur le plan sanitaire, la plus ou moins grande difficulté d’accès aux soins médicaux dans un environnement malheureusement hostile est le principal indicateur de la pauvreté.

⇒ Pour ce qui est de l’éducation, l’analphabétisme et la déscolarisation des jeunes filles surtout sont en cause.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE MONDIAL DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
CHAPITRE 1 : LA POLARISATION DE L’ECONOMIE MONDIALE
1 Les ensembles régionaux et groupes économiques
1.1 Les grands blocs économiques
1.2 Les groupes économiques
1.2.1 Les pays selon le Revenu National Brut (RNB)
1.2.2 Les pays les moins avancés (PMA)
2 La notion de pauvreté
2.1 Définition
2.2 Les indicateurs de la pauvreté
2.2.1 La pauvreté monétaire
2.2.2 La pauvreté existentielle ou pauvreté non conventionnelle
2.2.3 La mesure subjective de la pauvreté
2.3 La pauvreté et l’exclusion financière
2.4 Les impacts sociaux de la pauvreté
2.4.1 La pauvreté et la dénutrition
2.4.2 La pauvreté et la santé
2.4.3 La pauvreté et les tensions sociales
CHAPITRE 2 : L’EVOLUTION DE L’AIDE INTERNATIONALE AU DEVELOPPEMENT DES PMA
1 Les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS)
1.1 Le principe des PAS
1.2 Le bilan controversé des PAS
2 L’initiative PPTE de réduction de la dette des pays très pauvres très endettés et les Stratégies de Réduction de la Pauvreté
3 Les stratégies de réduction de la pauvreté
4 Le rôle des institutions loco – régionales
4.1 L’UEMOA
4.2 L’EISMV
4.3 La Banque Africaine de Développement (BAD)
4.4 La Banque Régionale de Solidarité (BRS)
CHAPITRE 3 LES STRATEGIES NATIONALES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE : LE CAS DU BENIN
1 Le Bénin en bref
1.1 L’économie en général
1.2 Le secteur agricole
1.2.1 L’agriculture
1.2.2 L’élevage
2 La pauvreté au Bénin : le diagnostic de la Commission Nationale pour le Développement et la lutte contre la Pauvreté (CNDLP)
3 Axes stratégiques de la lutte contre la pauvreté rurale
DEUXIEME PARTIE: OBSERVATIONS SUR LA FABRICATION DU FROMAGE TRADITIONNEL, WAGAASHI EN MILIEU PAYSAN
CHAPITRE 1 : METHODES D’OBSERVATION
1 Le cadre d’étude : justification et présentation
1.1 Le centre d’intérêt
1.2 La zone d’étude
1.2.1 La carte agricole du Bénin
1.2.2 La prévalence de la pauvreté par zone
1.2.3 Présentation de la zone d’étude
2 La méthodologie
2.1 L’enquête sur les caractéristiques du marché de wagaashi
2.1.1 Le principe
2.1.2 Le déroulement de l’enquête
2.1.3 L’analyse des données
2.1.4 Les limites de l’enquête
2.2 L’enquête d’intention auprès des professionnels des productions animales
2.3 La participation aux activités de production fromagère
2.4 Les analyses de laboratoire
2.4.1 La détermination de la matière sèche (MS) du wagaashi
2.4.1.1 Le principe
2.4.1.2 Le mode opératoire
2.4.1.3 L’expression des résultats
2.4.2 La détermination des cendres ou des matières minérales (MM) du wagaashi
2.4.2.1 Le principe
2.4.2.2 Le mode opératoire
2.4.2.3 L’expression des résultats
2.4.3 La détermination de la teneur en matière azotée totale (MAT) du wagaashi
2.4.3.1 Le principe
2.4.3.2 Le mode opératoire
2.4.3.3 L’expression des résultats
2.4.4 La détermination de la teneur en matière grasse (MG) du wagaashi
2.4.4.1 Le principe
2.4.4.2 Le mode opératoire
2.4.4.3 L’expression des résultats
CHAPITRE 2 : Résultats d’enquete et d’observations
1 Les caractéristiques du marché de wagaashi
1.1 Les fromagères
1.2 Structure et gestion des unités de production fromagère
1.3 La production fromagère
1.4 Le marché
1.4.1 La demande
1.4.2 L’offre
1.4.3 Les marchés physiques
1.4.4 Les prix du marché et la rentabilité
2 La fabrication du waagashi
2.1 Le matériel
2.1.1 Le lait
2.1.2 Le coagulant
2.1.3 Le colorant
2.1.4 Les ustensiles
2.2 Le diagramme de fabrication du wagaashi
2.2.1 La filtration
2.2.2 Le chauffage
2.2.3 L’égouttage – moulage
2.2.4 La coloration
2.2.5 Le salage
2.3 Le produit final : le wagaashi (photo III)
2.3.1 Caractères organoleptiques
2.3.2 Composition chimique
CHAPITRE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1 La production de wagaashi et le revenu des femmes rurales
2 La production de wagaashi et la réduction de la malnutrition
3 La production de wagaashi et la promotion de petites entreprises
4 Les contraintes de la production de wagaashi et les approches de solutions
CONCLUSION

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