La place de la liberté dans les trois modes d’existences de la personne

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LE SENS DE LA PERSONNE DANS LA VISION PERSONNALISTE

Le premier chapitre nous a permis de faire une approche sur la définition de la personne, en faisant une distinction entre individu et personne. Or, nous constatons aussi que nous sommes devenus esclave de la vie quotidienne. Ce qui nous amène à exposer le sens de la personne humaine dans ce deuxième chapitre. Ainsi, nous allons le diviser en trois volets bien distincts dont le premier consiste à expliquer que la personne n’est jamais u n moyen. Le second va la démontrer comme un être de dialogue. Et enfin, dansla troisième, nous allons l’exprimer comme un être de dépassement.

LA PERSONNE N’EST PAS UN MOYEN

La personne ne doit jamais être conçue comme un moyen, elle est une fin en soi. En ce sens, la personne n’est pas non plus une chose, parce que la chose est traitée toujours comme un moyen. Or, la chose est la nature elle-même ou encore le produit de la transformation de la nature par l’homme. Et le but de cette personnalisation de la nature c’est de pouvoir s’en servir pour que celle-ci donne satisfaction à l’homme dans ses besoins, non de le soumettre à lui. Déjà H. Bergson disait qu’ : Un être vivant est lui-même pour autant qu’il a desbesoins et qu’il les satisfait. Et il n’est pas lui-même pour autant qu’il se sert de lui-même comme outil pour la satisfaction de ses besoins1 Ce qui veut dire que la valeur des êtres vivants, donc aussi des hommes, repose déjà dans la manière dont ils se traitent eux-mêmes. Si un homme se traite comme un outil pour la satisfaction de ses besoins, il n’est plus considéré comme étant lui-même, en ce sens que sa valeur réside déjà en lui et qu’il n’a pu tenir en compte cette valeur. Du moins, pour un homme, sa valeur réside dans la considération de ce qui est humain en lui. En d’autres termes, c’est à tout un chacun de construire son existence ainsi que sa valeur au sein d’un groupe, d’une société ou même d’une communauté. Si jamais un homme se montreà autrui comme étant un outil, autrui le prendra et le considèrera comme tel. En ce sens, c’est à tout un chacun de donner bonne impression à son entourage, puisque celle-ci ne tient compte que de ce qu’elle voit, entende, constate ou même croit. Toutes ces informations sont captées et conservées par la société ; et ceux qui veulent s’en servir les consultent et les prennent comme référence. Par ailleurs, comme les besoins font parties intégrantes de la vie de tout être vivant, les satisfaire est nécessaire pour la conservation de son existence. Et c’est cette aptitude de conserver la vie qui donne à chacun la valeur inestimable d’être lui-même, c’est-à-dire d’avoir son identité propre, d’avoir sa personnalité. Celanous renvoie à dire qu’il y a aussi ceux qui n’arrivent pas à conserver leur vie sans l ’aide des autres. Et cela se termine parfois en dette morale vis-à-vis de son protecteur , et engendre une certaine domination aussi bien morale que corporelle. Dans ce cas, il y a une dépendance totale de l’homme dominé par celui qui le domine. Et là, le dominé se montre comme étant un outil dont son maître peut s’en débarrasser le moment venu où il ne représente plus rien pour lui, lorsqu’il ne serait d’aucune utilité pour lui. Nous ne pouvons nier que ce qui est utile se range du côté du contingent. De ce fait, il n’est pas nécessaire. Et c’est aussi la même représentation de ce que l’on fait d’un outil, puisque ce dernier n’est autre qu’une chose ; une c hose dont on se sert pour accomplir un travail, pour assouvir un besoin, un désir. Un outil peut se remplacer par un autre selon leur capacité et leur aptitude de parvenir à l’objectif de celui qui s’en est servi. Et l’utilité d’un outil varie déjà du genre de travail qu’un homme va effectuer.
Ainsi, la chose est du domaine de l’utile, non du nécessaire. Elle peut être aliénée. Il y a une relativité de désir visvis-à- d’une chose. Nous ne pouvons pas nous passer par contre du nécessaire, nous pouvons seulement être en manque, et cela pourrait perturber notre vie.
Alors, si la chose n’est pas nécessaire, la personne peut-elle l’être ? La personne est plus que la réalité objective de l’homme. Elle est nécessaire et ne devait pas être absente en tant que réalisation, essence et existence de ce dernier.
Elle est une réalisation puisque l’homme est un être de devenir. Elle est une essence parce que c’est elle qui fait qu’un homme est ; une existence, en ce sens qu’un homme est aussi à la fois corporel que spirituel, c ’est la personne en tout homme qui donne la valeur de chacun par le simple fait qu’elle existe et qu’elle construit notre existence. En d’autres termes, la personne est l’objectif de toute vie sociale et elle est le fondement même de celle-ci. Elle en estl’objectif puisque la personne essaie de se connaître elle-même afin de connaîtreet comprendre autrui. Cela donne à la personne le pouvoir de se maîtriser soi-même et de maîtriser autrui et la nature. Ainsi, l’harmonie naîtra dans une communauté. La personne est le fondement puisqu’elle est l’objet de toute recherche de la di gnité humaine. Et c’est celle-ci qui fait de l’homme un homme. C’est celle-ci qui le met au piédestal pour le distinguer des autres natures, des autres êtres.
Or, la personne est un intérieur dont nous ne pouvons pas faire l’expérience. Elle est une fin, elle est loin d’être une chose, ni un moyen. La personne est une fin, en ce sens qu’elle vise la perfection de l’humanité. Et celle-ci se densifie en tenant compte de la valeur personnelle. La vie personnelle se fonde dans la dignité humaine. Et pour la préserver, l’homme doit d’abord préserver sa personne. De plus, la personne est une partie de l’être suprême, parce que ce dernier « a donné à l’homme de sa personne ». Elle est alors du domaine divin. Ainsi Kant la conçoit comme une fin avec son idée de « règne des fins » : car des êtres raisonnables sont tous sujets de la oil selon laquelle chacun d’eux ne doit jamais se traiter soi-même et traiter tous les autres simplement comme des moyens, mais toujours en mêmetemps comme des fins en soi. 1
Ce qui signifie que, la personne en tant qu’être aisonnabler est le seul être qui fait partie de ce règne des fins. Et c’estDieu qui en est l’être suprême. La personne n’est non seulement membre de ceci, mais aussi le législateur. C’est en ce sens que Kant affirmait qu’il faut toujours agir de telle sorte que nous traitons l’humanité en notre personne et en la personne d’autrui, comme fin et jamais simplement comme un moyen1. Ainsi, la personne est une fin en soi puisqu’elle est sujet de loi. La loi n’est pas un moyen, elle est une fin, elle vise la bonne marche de la vie sociale. Et dans la vie sociale, l’homme a toujours une « soif de communication ».

LA PERSONNE EST UN ÊTRE DE DIALOGUE

Dire que la personne est un être de dialogue, c’est affirmer qu’elle est nécessairement relation. Relation puisqu’elle s’ouvre sur le monde, sur les hommes et sur Dieu. Et c’est cette relation avec son extériorité que nous appelons dialogue.
Premièrement, la personne est une ouverture au monde. L’homme n’est pas seulement un être spirituel mais aussi corporel. Ce dernier est le côté existentiel de l’homme. Il doit l’entretenir pour p ouvoir rester en vie. C’est à partir de ses besoins corporels que chaque homme établit son ouverture, sa relation avec le monde, avec la nature. Ainsi, l’homme s’extériorise vers le monde pour pouvoir combler ses besoins naturels et corporels. En ce sens, le monde est à la fois un fournisseur de ravitaillement et une condition nécessaire pour le développement et l’épanouissement de son être. La nature développeesl qualités physiologiques de l’homme et épanouit ses qualités personnelles, intellectuelles et spirituelles. En ce sens, l’épanouissement de l’homme se voit dans sa capacité d’humaniser, et de personnifier la nature. Cette humanisation et personnification se trouvent dans la notion de travail. Par ce dernier, l’homme arrive à établir un rapport avec la nature et une relation avec l’humanité. En d’autres termes, le travail est la condition propre de l’esprit incarné. C’est dans la conception biblique même de cette ouverture de la personne au monde que le travail joue son rôle en t ant que médiateur de l’homme avec la nature. Ainsi, l’homme ne doit manger qu’en travaillant. Or, manger c’est le premier acte pour survivre, à part la procuration d e bien être. En effet, le monde est donné à l’homme pour être travaillé, dominé et maîtrisé. Mais ces derniers exigent d’abord de la connaissance. Ce qui ramène toujours au rapport de la personne au monde. En effet, cette relation entre la personne et la nature est exprimée non seulement par la personnification de la nature, mais aussi par un rapport dialectique d’échange et d’ascension.
La nature est dite personnifiée puisqu’elle a subi une petite ou une grande modification de la part de la personne et suivant sa volonté. La personne a donné une part d’elle-même à la nature. Ce n’est autre que l’idée qui s’est intériorisée dans la nature tout en la personnifiant. Mais la nature, une fois personnifiée, ou encore humanisée, dans la conception hégélienne du terme, va retourner vers l’homme tout en naturant ce dernier. Ce qui veut dire que la modification de la nature par l’homme va aussi modifier le mode de vie de ce dernier. Elle va être modifiée parce qu’elle devrait suivre les règles supposées données durant la personnification de cette nature . Prenons l’exemple de l’instauration d’une chaise au sein d’une famille q ui a une mode de vie paysanne. Cette chaise va modifiée voire changer la vie de cette famille qui s’était habituée à s’assoir sur des nattes. Avec ces dernières, tout le monde a sa propre place selon son hiérarchie familiale ou sociale, et ne se tromper pas même étant un invité d’une autre famille.

LA PERSONNE : UN ÊTRE INACHEVE, EN QUÊTE DE SON ESSENCE

Avant d’entamer le vif du sujet, il nous est légitime de discerner un point qui peut être d’une grande importance pour notre explication. En fait, la question ici est de savoir comment identifier une personne ou à quel stade de la vie on peut considérer une personne comme telle ? Cette question se posait, déjà au Moyen Age dans la théologie qui voulait persister sur l’existence des personnes potentielles à propos du fœtus et de l’embryon. A c ette époque, ces derniers sont pris comme étant une virtualité de personne qui a neu possibilité de devenir une personne humaine dans le temps ou dans le devenir. Par ailleurs, le sens de la personne se trouvait obscure surtout avec la conception chrétienne d’un Dieu unique en trois personnes que nous pouvons voir avec le concept de la Trinité, et celui de la conception du Christ, à la fois homme et Dieu, qui trouve son unité dans une seule personne. Mais cette question de la détermination du stade de la personne ne reste pas à cette époque, elle a évolué et continue à être posée surtout de nos jours. Il est mieux de souligner que la remise en question de l’identité personnelle est dû, surtout, à l’émergence des problèmes, aussi bien éthique que psychologique, concernant la valeur et l’identité de l’homme. A vrai dire, comment serions-nous indifférent devant une remise en question des traits fondamentaux de la condition humaine ? En d’autres termes, actuellement, l’homme qui se veut être maître et possesseur de la nature, n’arrive plus à s’abstenir de son égoïsme (voire absolu) et essaie de modifier la manière de penser. Nous pouvons citer les phénomènes suivants à titre de références : une grand-mère quiporte en elle l’enfant de sa fille ; le stockage des embryons humains congelés, le surnuméraire, le bébé médicament…Ces derniers nous montrent à quel point la condition humaine est déchue. C’est ainsi que nous sommes aussi bien bouleversés face à nos représentations de nous-mêmes, mais surtout déstabilisés dans nos relations avec autrui. Bref, l’évolution de l’être humain dans toutes ses dimensions donne une certaine frustration, un manque de sérénité qui entraîne une sorte de méfiance envers autrui.
En fait, nous avons évoqué ces problèmes pour bienpouvoir esquisser l’essence de la personne. Justement si ces problèmes surgissent c’est que l’homme ignorait ce qui fait qu’une personne est. Il est vrai, certes, que même les fœtus et les embryons humains ont une dignité en ce sens qu’ils ont tous la potentialité de devenir une personne humaine. De même, la conceptio chrétienne conçoit que, dès sa conception, la personne est déjà présente dans ’embryonl ou dans le fœtus humain, d’où l’interdiction de l’avortement. Mais, comme la détermination fondamentale de la personne suscite un débat depuis tant de siècles, nous allons focaliser notre explication dans le fait que la personne n’existe que lorsqu’un homme est capable de faire des choix moraux. En ce sens, nous allons parler de personne en tant que sujet moral et sujet conscient. En effet, ce qui fait qu’une personne est, ce sont sa liberté et sa maîtrise desoi.
Tout d’abord, la liberté est l’essence de la personne en ce sens que cette dernière n’arrive pas à se réaliser sans elle. C’est la présence de la liberté dans l’agir humain qui rend possible l’existence de la p ersonne. En d’autres termes, sans la liberté, la personne n’existe pas. Mais cette liberté n’est pas une liberté absolue ni arbitraire. En tant qu’essence de la personne, elle doit viser, en tout cas, l’épanouissement de cette dernière. C’est la liberté qui la constitue qui fait que la personne est un être en mouvement. Et là, être en ouvement c’est être en manque. C’est en ce sens que la personne cherche à se réaliser, à s’achever en essayant de trouver son essence. C’est-à-dire, étant inachevée,il manque à la personne quelque chose d’essentiel qu’elle s’obstine à chercher tout au long de son existence. Ce qui nous permet aussi de dire qu’étant toujours en mouvement, la personne ne trouve son essence et ne se réalise que dans l’agir. Il est évident alors que la dignité d’un homme se juge d’abord à travers et dans ses actes. En d’autres termes, tout acte libre est le reflet (ou le produit) de la personne en l’homme. C’est en ce sens qu’un acte n’est pas jugé par l’intention de l’homme mais par le fait que l’homme a eu d’autres possibilités d’exercer son agir, par le simple fait qu’il est libre. Comme disait Bergson : Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste 1 Ce qui signifie que la liberté en tant qu’essence de la personne constitue et projette toute sa manière de s’affirmer, de s’exprimer. Et comme la personne existentielle est l’axe de tout déterminisme, elle est, dans ce cas, un être de tension. Et de son côté, la liberté est conditionnée et reste une aventure inachevée qui exige un effort personnel et un engagement infini.

LA PERSONNE : UN ÊTRE INACHEVE, EN QUÊTE DE SON EXISTENCE

L’agir est une expression de l’existence de la pers onne. Nous parlons ici d’agir et non d’action, puisque le premier est un projet et qui peut se prolonger vers le devenir, quant au second, il est un fait, déjà accompli dans le passé. Or, l’existence de la personne ne se fait pas une fois pour toute dans l’action, mais elle est à réaliser sans cesse à travers l’agir humain. En ce sens, nous pouvons identifier deux modes d’agir humain, à savoir : le doute et le travail.
La personne en tant qu’être doué de raison est amenée à agir raisonnablement. En ce sens, douter, en tant qu’activité de la raison, exprime l’existence de la personne. Sans pouvoir ni vouloir douter, la personne n’arrive jamais à réfléchir sur sa manière d’exister, ni à en prendre conscience, ni à la contester. Et comme douter c’est agir, en ce sens, celui ou celle qui ne doute pas, n’agit pas ; et celui ou celle qui n’agit pas, n’es t pas. Plus précisément puisque l’existence de la personne ne se fait que dans l’ag ir, nous pouvons dire alors que, c’était en ce sens que les « premiers hommes » ont pu douter de la parole de Dieu. En fait, le doute est l’expression de la liberté de la personne. Or, ce qui spécifie cette liberté de la personne c’est qu’elle peut se déterminer sous l’activité de la raison. Ainsi, la personne peut cacher à une autre qu’elle doute de quelques choses pour pouvoir le prouver ou le vérifier sans vouloir choquer l’autre. Comme disait justement J. Lacroix : Et c’est cette capacité indéfinie de douter qui fait que je suis une personne, c’est-à-dire plus et autre chose qu’un élément du cosmos ou un moment du devenir1.
En ce sens, c’est à travers le doute que la personn e affirme son existence. Ainsi, le doute est un arrêt puisque c’est le moment idéal pour la personne de remettre en cause ses propres actions ou celles des autres, ainsi que de se remettre en question. De là, douter vise toujour s l’amélioration de soi et l’atteinte d’une vérité.
Par ailleurs, l’existence de la personne, en tant qu’action, se prolonge vers le travail. Ce dernier se montre comme expression de la potentialité de la personne. En ce sens, il est une détermination fondamentale de l’homme. Détermination fondamentale puisqu’aucun homme ne peut se passer du travail. Ce dernier est essentiel à l’homme, il marque toute so n existence. C’est la raison pour laquelle, une fois détacher de son travail (peu importe quel type de travail) un homme est à la recherche d’autres occupations. L’ho mme trouve son épanouissement dans et par le travail et fonde sa dignité à travers ce dernier. C’est en ce sens qu’ « il n’y a pas de sot métier mais de sotte gens ». C’est-à-dire, tout travail est bien quand celui ou celle qui l’exerce y trouve sa dignité et son épanouissement. A vrai dire, le travail, en tant que transformation de la nature, doit, en tous cas, valoriser ce qu’il y a d’humain en tou t homme. De là, l’homme ne doit pas se soumettre au travail, au contraire, c’est le travail qui doit épanouir l’homme. Nous parlons de soumission au travail lorsque l’homme est devenu élément ou objet du travail, non plus son sujet ni son objectif. C’est ce que Charlot voulait nous faire comprendre à travers son film que l’homme est aliéné, il est réduit en objet du travail. Et là, le capitaliste ne lui donne qu’un s alaire juste pour la survie, comme s’il entretenait sa machine pour que l’accomplissem ent du travail n’ait aucune faille. C’est ainsi que des hommes comme Karl Marx, Friedrich Engels…Gabriel Marcel, Emmanuel Mounier prennent leur part de responsabilité pour redonner sens à la dignité de l’homme. Pour eux, le travail est une sorte de libération, d’affirmation de soi, il ne doit pas être une oppression. Si le travail est conçu comme oppression, il ne peut en aucun cas épanouir l’homme ni affirmer sa liberté. A vrai dire, « le rapport du moi concret à l’acte qu’il accomplit (…) est indéfinissable précisément puisque nous sommes libres »1. En ce sens, la conception ontologique de la personne se fonde sur les principes d’identité et d’unité. En d’autres termes, à travers le travail d’une personne, nous pouvons reconnaître (sans sa présence) l’œuvre d’une personne. Ainsi, nous pouvons dire qu e la liberté, l’acte et la personne sont une seule et même réalité. Puisque estc’ dans son acte que la personne s’exprime, s’affirme ; or, cette affirmati on n’est autre que sa liberté. Ainsi, étant inachevée, la personne cherche à trouver son existence dans le travail. Elle essaie de combler ce manque en elle par le travail, tout en donnant sens à son existence. En ce sens « la personne, engagée dans sa famille et sa nation, est un être au travail qui, à travers le projet national, vise un projet humain »2. Ce qui veut dire que la réalisation de l’existence de la personne se fait dans et par le travail. Mais, la question ici est de savoir : comment parvenir à l’édification de la personne ? Ce que nous allons exposer dans la deuxième partie de notre travail.

LA LIBERTE COMME STRUCTURE ONTOLOGIQUE DE LA PERSONNE

La personne en tant que situation concrète, ne peut être conçue que dans et par la liberté. La liberté est pour elle une nécessité pour la personne puisque comme nous avons déjà dit auparavant qu’elle est un être inachevé. Inachevée, elle est en quête de sa réalisation, de son essence et ed son existence. La personne cherche sa réalisation puisqu’elle est non donnée àl’avance mais à construire tout au long de sa vie. Et elle se perfectionne dans le devenir. Elle est en voie de perfectionnement dans l’être tant qu’elle vive. En ce sens, c’est évident si elle est encore à la recherche de son essence. Or, ce qui fa it qu’elle est n’est autre que son affirmation. Et l’affirmation de la personne n’est autre que la liberté. Dans ce cas, la liberté est l’essence même de la personne. Sans elle, la personne ne peut ni tendre
vers l’être ni être. Et c’est évident qu’elle estoujourst en quête de cette liberté puisqu’à tout temps, dans tout espace, la liberté se crée elle-même de nouveaux obstacles à surmonter. Mais ces obstacles ne persis teront pas perpétuellement, ils se résolvent et se renouvellent. Enfin, nous pouvons dire que la personne est en quête de son existence puisqu’elle vit dans le devoir être qui doit tendre vers l’être. C’est-à-dire, se construire et se perfectionner dans le d evenir. En ce sens, une fois réalisée, la personne doit faire des défis face à ons individualité pour qu’elle soit pour toujours. C’est la raison pour laquelle il y a des hommes à qui nous donnons de la valeur en tant que personne et d’autre que nous n’estimons même pas, vue leur manière d’exister et de manier leur liberté. La liberté de la personne humaine est très compliquée vue qu’elle touche le fond de la subjectivité de chacun. Et cette subjectivité est imperméable pour autrui. En ce sens, ce dernier ne doit pas apporter des jugements sur les décisions ou les choix qu’une personne a effectués. En effet, si une personne est respectée par tant de gens, ce n’est pas parce qu’elle les craint, mais parce qu’elle sait entretenir une relation saine avec eux. Et c’est dans cette relation qu’elle s’affirme tout en affirmant ses cô tés humains et tout en respectant ceux des autres. Ainsi, nous pouvons dire avec Mounier que « l’homme est tout entier libre et toujours libre intérieurement quandil le veut »1. En ce sens, la liberté est en chacun de nous, elle est pleinement présente en nous et n’attend qu’à être exercée. En d’autres termes, c’est la liberté qui donne à tout homme l’opportunité de réaliser sa personne, son essence et son existence. Donc le pouvoir de se perfectionner, de réaliser son choix, de s’épanouir. En ce sens, seuls ceux qui l’exercent peuvent en jouir. Comme celui du slogan de PMU « izay milalao ihany no mahazo » (seuls ceux qui jouent gagnent). Et c’est évident puisque, même si nous avons trouvé les bons numéros, tant que nous ’avons pas joué, nous avons toujours tort.
De là, nous pouvons dire que la liberté joue un rôl e primordiale dans la vie de l’homme. Elle renferme tout ce qui fait d’un homme un homme, et surtout elle détermine l’être et la manière d’être de touthomme. En ce sens, Mounier affirme que la liberté « n’est pas l’être de la personne, mais la manière dont la personne est tout ce qu’elle est, et l’est plus ple inement que par nécessite »2. C’est-à-dire, qu’il n’est pas possible de concevoir la pers onne sans la liberté. En ce sens, la liberté détermine le mode d’existence de la personn. Dans un premier temps, elle se montre comme conscience de soi, et dans un second temps comme action, puisque la manière dont la personne est, est dans le dynamisme : affirmation, affrontement, engagement et responsabilité. Ainsi, un être libre est amené à découvrir lui-même sa vocation et du coup à adopterlibrement les moyens et stratégies pour sa réalisation. Toutefois, il est mieux de rappeler que, tant que la liberté est conçue comme étant la manière dont la ersonnep est tout ce qu’elle est, la liberté de chacun ne doit jamais être sans borne mais elle doit viser autant l’épanouissement de son être, que le respect de l’humanité.

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Table des matières

Première partie : Notion de la personne
I.1. Individu et Personne
I.1.1. Distinction entre individu et personne humaine
I.1.2. Causes de l’aliénation et de la dispersion de l’individu
I.1.3. Le défi de la personne face à son individualité.
I.2. Le sens de la personne dans la vision personnaliste
I.2.1 La personne n’est pas un moyen
I.2.2 La personne est un être de dialogue
I.2.3 La personne est un être de dépassement
I.3. La personne dans son sens ontologique
I.3.1 La personne : un être inachevé, en quête de sa réalisation
I.3.2 La personne : un être inachevé, en quête de son essence
I.3.3 La personne : un être inachevé, en quête de son existence
Deuxième partie : Edification de la personne par la liberté
II.1 La liberté comme fondement de la réalisation de la personne
II.1.1 La liberté comme structure ontologique de la personne
II.1.2 La liberté crée la personne : le choix
II.1.3 La communication : un temps favorable pour l’épanouissement de la personne
II.2 La place de la liberté dans les trois modes d’existences de la personne
II.2.1 Affrontement
II.2.2 Engagement
II.2.3 Responsabilité
II.3 L’expérience de la liberté source de la créativité
II.3.1 Le sens du concept de créativité
II.3.2 L’implantation de quelques méthodes pédagogiques favorisant la créativité dans le programme d’enseignement
II.3.3 Le processus de la créativité
Conclusion
Bibliographie

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