La phytothérapie : trop d’informations, non encadrée

L’aromathérapie : une pratique avec des controverses

Les huiles essentielles sont récupérées par hydrodistillation permettant d’obtenir un distillat composé d’huile essentielle en haut et d’un hydrolat en bas moins concentré. Elles sont composées de substances volatiles, dont l’utilisation doit être encadrée. Alors que la vente d’huiles essentielles et de multiples diffuseurs sont disponibles sur Internet et dans des structures non spécialisées dans la grossesse, la qualité des huiles peut être remise en question face à l’ignorance de la provenance.

Concernant les données scientifiques retrouvées à ce sujet sur les femmes enceintes : l’huile de menthe poivrée n’a pas prouvé son efficacité contre les nausées et vomissements (Hajar Paska et al, 2012). Cependant, l’étude menée sur l’utilisation de l’huile de citron est favorable à l’amélioration des nausées (Parisa Yavari kia et all 2014), mais dans le même souci de validité de l’étude, son manque de puissance remet en cause l’efficacité réelle des traitements. Les règles hygiéno-diététiques recommandent de ne pas inhaler d’odeur forte afin d’éviter l’apparition de nausées. Or, l’aromathérapie peut faire partie des traitements alternatifs pour soulager ces petits maux grâce à l’inhalation d’huiles essentielles qui, par nature, sont très odorantes. La rareté des études sur la question rappelle que l’utilisation de l’aromathérapie n’est malheureusement pas assez encadrée, et qu’aucune recommandation n’a été publiée à ce sujet.

L’huile d’amande amère

Serman Timur et al 2012 a étudié l’utilisation de l’huile d’amande amère pour prévenir l’apparition de vergetures, en concluant que l’association d’huile d’amande amère et d’un massage quotidien dès 19SA réduit l’apparition de vergetures. La seule application d’huile n’a aucun effet sur les vergetures, c’est l’action de massage, augmentée par l’hydratation de l’huile qui permettent des résultats probants. A ce jour, aucun traitement étudié n’a prouvé son efficacité dans la prévention d’apparition des vergetures au cours de la grossesse [21] [22] [23] [24] Pour autant de nombreux laboratoires pharmaceutiques prônent l’utilisation d’huile et de crème dites “anti vergetures”, testé sur un panel de patiente restreint ne pouvant donc prouvé leurs efficacités.

La phytothérapie : trop d’informations, non encadrée

La pharmacopée française recense deux listes de plantes médicinales (liste A et B disponibles sur le site de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé), comprenant plus de 360 plantes considérées comme ayant une action thérapeutique. Il existe une quinzaine d’herboristeries en France. La discipline d’herboriste n’étant plus reconnue depuis 1941, certains la considèrent comme une pratique semi-clandestine. Les pharmacies conservent donc le monopole économique sur les plantes, qui représente 3% environ de leur chiffre d’affaires. Ils sont amenés à dispenser dans leur officine deux types de médicaments de phytothérapie qui sont :
● les médicaments à base de plantes dont les substances actives sont des substances végétales ou des préparations à base de plantes, ayant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) précisant l’indication thérapeutique
● et les médicaments traditionnels à base de plantes qui ne sont pas soumis à l’AMM mais autorisés à commercialisation, ainsi que des compléments alimentaires à base de plantes.

Tous les pharmaciens sont formés à un enseignement de base de biologie végétale, de botanique et de pharmacognosie, les autres professionnels en contact avec les femmes enceintes n’ont pas de formation initiale en phytothérapie [25]. Au sein de l’Académie Aix-Marseille, il existe un Diplôme d’études supérieures inter universitaires (DESIU) en plantes médicinales phytothérapie aromathérapie ouvert aux professionnels diplômés d’Etat de médecine, médecine vétérinaire, pharmacie, odontologie et sage-femme [26]. Les médicaments de phytothérapie restent en accès libre dans les officines et herboristeries. Il ne faut pas oublier qu’ils contiennent des substances actives puissantes pouvant être dangereuses, davantage pour les femmes enceintes. Bien que la vente des médicaments de phytothérapie soit encadrée pour la population générale, ce n’est pas le cas pour les femmes enceintes. Il existe de nombreux sites internet dédiés à la phytothérapie pour les femmes enceintes dont les informations varient de l’un à l’autre, et proposent des produits à la vente, sans oublier les grandes surfaces qui disposent de produits phytothérapeutiques en vente libre.

Automédication et grossesse

L’automédication est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant un comportement qui consiste pour les individus à soigner leur maladie grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées, avec la possibilité d’assistance et de conseil de la part des pharmaciens. Les médicaments de phytothérapie s’insèrent en tout logique dans cette catégorie. Malgré les recommandations de l’HAS en vigueur concernant l’automédication durant la grossesse, une enquête réalisée sur 740 femmes enceintes en 2015 par D.Courier et al, a montré une prévalence globale de l’automédication importante car la moitié des femmes enceintes ont consommé des médicaments en automédication dans le mois précédent le recrutement [27]. Une autre étude réalisée en 2013 sur la prévalence de la consommation médicamenteuse chez la femme enceinte en fonction du trimestre de grossesse par Emilie Rongier s’est intéressée à la phytothérapie, dont la prévalence est de 11,57%. Celle-ci fait partie des 4 classes médicamenteuses les plus consommées avec les médicaments du système nerveux, l’homéopathie et les médicaments du système digestif .

Coût de la phytothérapie

Les prix des médicaments de phytothérapie sont variés et dépendent du laboratoire pharmaceutique de production, ils restent dans l’ensemble très onéreux. Ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, il en est de même pour les consultations de phytothérapie. Cependant, certaines mutuelles proposent des forfaits prenant en charge une partie des coûts.

Place de la phytothérapie en Europe
Concernant la prévalence générale de l’utilisation de la phytothérapie chez la femme enceinte, une étude multinationale dans 41 pays du monde a été réalisée. Le taux le plus élevé d’utilisation est en Russie, puis en Europe orientale. Au niveau européen, la Suisse est majoritairement consommatrice puis vient l’Autriche et en dernier la France. L’European Scientific Cooperative on Phytotherapy (ESCOP) à travers de nombreux travaux fait progresser les connaissances en matière de phytothérapie et contribue à l’harmonisation du statut des médicaments à base de plantes en Europe. Pour cela, elle publie des monographies qui sont des fiches des caractéristiques des plantes. Parallèlement, le Comité des Médicaments à base de plantes (Herbal Medicinal Products Commitee/HMPC) au sein de l’Agence européenne du médicament (European Medicines Agency/ EMA) continue d’élaborer des corpus sur ces médicaments .

Un guide de bonne pratique professionnelle pour les sagesfemmes 

Pour répondre à la demande des femmes enceintes concernant la phytothérapie, il semble pertinent d’informer les différents praticiens (médecin généraliste, sages femmes, gynécologues-obstétriciens). Une thèse présentée et soutenue en 2016 par Marion MONTFORT s’est intéressée à la réalisation de fiches conseils pratiques à proposer aux professionnels et aux femmes enceintes. Chaque fiche est divisée en cadre abordant un thème :

● type de pathologie
● questionnement sur la symptomatologie
● limite des symptômes imposant une consultation approfondie
● traitement proposé
● précautions d’emplois
● conseils hygiéno-diététiques  .

La diffusion de fiches permettrait d’informer aussi bien les différents professionnels que les patientes ce qui permettrait une utilisation plus harmonisée des plantes.

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Table des matières

Introduction
Matériels et méthode
Résultats
Analyse et discussion
a) Validité interne de l’étude
b) Validité interne des articles
c) Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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