La pertinence de l’échelle de quartier

LA PERTINENCE DE L’ECHELLE DE QUARTIER

L’analyse des projets qui se montent actuellement en France permet de constater que la notion d’aménagement et de construction de quartiers est entendue de manière très souple, très large par ses acteurs. En effet, il existe de nombreux critères de délimitation des quartiers : la configuration des sites et la topographie, la typologie dominante des bâtiments, les fonctions qui y sont exercées principalement etc. Par ailleurs, sous cette qualification générale d’opérations d’aménagement de quartiers, on retrouve des territoires aux caractéristiques très diverses, au niveau de l’échelle (de x hectares à x hectares), de l’implantation géographique (en centre-ville ou banlieue)… Parfois même, c’est un îlot seulement au sein de ce quartier qui est réellement aménagé dans une optique de qualité environnementale.

Dans le cadre de la construction de la ville durable que tout le monde souhaiterait et à laquelle l’opération d’Ivry contribue, il paraît intéressant d’étudier et de travailler à l’échelle du quartier car c’est là que les habitants vivent. Ainsi, un des remèdes expérimentés à la crise des villes est d’intéresser et d’intégrer les habitants à la construction du devenir de leur ville et d’un territoire toujours plus vaste jusqu’au monde entier. Le point de départ pour cela est bien leur propre quartier. Il s’agit donc de mettre en œuvre une démarche ascendante, en cohérence avec les échelles de décision supérieures, et ce, le plus en amont possible du projet (Rencontres Agendas 21, 2005).

A travers le programme VUD du PUCA de 2001, il a été décidé de se focaliser sur des opérations majoritairement de renouvellement urbain et qui s’avèrent être de moyenne envergure. Les treize opérations, très diversifiées, concernent en moyenne 50 logements, de l’individuel au collectif, dans une optique de redensification de la ville. Il s’avère qu’elles se situent en milieu déjà très urbanisé pour la plupart avec une présence proche et forte de commerces et de services. C’est le cas pour l’opération d’Ivry qui se situe aux portes de Paris (Porte d’Ivry) avec la présence toute proche du périphérique et du métro, et également à proximité du centre ville (5km). La ville d’Ivry-sur-Seine a une ancienne tradition d’activités et d’habitats ouvriers mais son centre ville est aujourd’hui en voie de gentrification. Le but de l’opération Les Mirabeau est de faire face à la demande de logements des habitants d’Ivry, en s’appuyant sur les commerces et services existants : 52 logements sont donc prévus dont 30 en locatif social et 22 en accession sur une surface totale de 4 557 m2.

Un des points communs des opérations du programme de recherche VUD est qu’elles se situent à une échelle plus large que celle du simple bâtiment. Les transports, l’activité économique, la gestion sociale, l’intégration du quartier à la ville… sont autant de thèmes qui sont envisagés et intégrés dans un projet d’aménagement de quartier. En effet, dans une optique de développement durable à l’échelle urbaine, un bâtiment doit être intégré dans son quartier et ce dernier doit être envisagé, aménagé selon les autres quartiers de la ville, ils ne peuvent en être déconnectés. Ils forment un tout.

Ainsi, si la notion de quartier renvoie à différentes visions et ne fait pas consensus, il est possible de tirer la même conclusion pour la notion de qualité environnementale.

LA QUALITE ENVIRONNEMENTALE : UNE NOTION A DEFINIR AU CAS PAR CAS

Aujourd’hui, en France, la notion de qualité environnementale renvoie souvent uniquement au niveau du bâti. La démarche HQE est alors la plus connue et la plus diffusée. Pourtant, elle est loin de faire l’unanimité et n’est pas la seule référence. Cette absence de cadre de référence unique (qui ne sous-entend pas figé !) en matière de qualité environnementale du bâti présente le désavantage de créer un flou certain pour les acteurs. Là où certains s’emparent de cette liberté pour innover, d’autres peuvent se sentir perdus face à la masse d’informations disponibles et parfois contradictoires. Cela tient également au fait qu’il n’existe pas une solution type, applicable à toutes les situations locales pour créer un quartier à forte qualité environnementale, aussi bien au niveau du bâti que du reste. Toutefois, une évolution réelle est en cours et si les travaux sur la qualité environnementale au niveau des bâtiments se poursuivent, les réflexions sont en train de les intégrer dans une démarche plus globale d’aménagement de quartier. Ainsi, afin de comprendre cette notion de qualité environnementale à l’échelle d’un quartier, deux niveaux de prise en compte sont à distinguer (Ent. Prud’homme, ADEME) :

au niveau de l’aménagement du terrain nu
Il s’agit d’éviter les décaissements ou terrassements, d’utiliser plus ou moins de bitume en fonction du nombre de voiries planifiées, d’utiliser les courbes de niveau pour faire des noues, la bonne position des maisons par rapport au soleil…

Ce premier niveau correspond à du bon sens dans la réflexion sur l’aménagement du terrain : étudier le site, ses caractéristiques, ses avantages, ses contraintes et en tirer parti. Il s’agit en quelque sorte de partir du terrain pour faire le projet et non d’adapter le terrain au projet sorti de l’imagination de son créateur. Dans ce cas de figure, la qualité environnementale peut permettre de faire des économies sur le budget. Il en a été ainsi sur le projet de la ZAC du Contal, à la Tour de Salvagny, commune en périphérie de l’agglomération lyonnaise.

au niveau des bâtiments en eux-mêmes
Ce deuxième niveau présente plus de difficultés par rapport au sujet traité. En effet, comme il a déjà été dit, il existe de nombreuses démarches relevant de la qualité environnementale, au niveau du bâti, d’opérations plus larges et même si toutes se ressemblent beaucoup, aucune ne fait l’unanimité. De plus, chaque opération a ses propres spécificités (physique, économique, politique…) qui demanderont d’adapter la qualité environnementale.

Les acteurs des treize opérations lauréates du programme du PUCA ont eu, chacun, des appréciations différentes de la qualité environnementale applicable à leur terrain et leur projet. Ainsi, à Ivry-sur-Seine, la qualité environnementale de l’opération Mirabeau s’est définie dans un environnement de coulée verte, dans la pente d’une colline, au milieu d’un tissu de petites maisons disposant de jardins et de potagers. Il s’agit d’un secteur d’habitat ancien, parfois insalubre.

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Table des matières

INTRODUCTION  
CHAPITRE 1 : Cadre théorique et conceptuel de la recherche cherche
I. La pertinence de l’échelle de quartier
II. La qualité environnementale : une notion à définir au cas par cas
III. Un surcoût inhérent a la qualité environnementale
IV. La ségrégation sociale appréhendée par le critère des catégories socioprofessionnelles
CHAPITRE 2 CHAPITRE 2: Etude de cas :  identifier les différents leviers pour concilier surcoût de la qualité environnementale et lutte contre la ségrégation sociale  
I. Un jeu d’acteurs complexe à élaborer pour maîtriser la qualité environnementale
A. Une diversité des statuts au sein de la maîtrise d’ouvrage afin de baisser les coûts de montage d’opération et créer de la concertation
B. Un équilibre entre qualité environnementale et coûts de construction à définir entre tous les acteurs
II. Des solutions financières innovantes pour absorber le surcoût de la qualité environnementale
A. L’intégration partielle de l’approche en coût global dans le montage des projets
B. Une implication financière des acteurs nécessaire pour éviter l’explosion des coûts
III. Le quartier Vauban : une opération expérimentale non reproductible mais inspiratrice
A. Un objectif non prioritaire de lutte contre la ségrégation sociale dans les quartiers dits durables
B. Des éléments innovants de maîtrise de la qualité environnementale dans le projet du quartier Vauban
CONCLUSION  
BIBLIOGRAPHIE  
ANNEXES

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