La persuasion et la pression

Le modèle de McGill

Le modèle de McGill est une approche systémique de la santé et de la prise en soins des patients. Il met en avant l’importance de la promotion de la santé autour de quatre concepts essentiels : la santé, la personne, l’environnement et les soins infirmiers (Birot, Dervaux & Pegon, 2005). Selon l’OMS (1946), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». L’apprentissage de la santé se fait au travers d’une participation active au sein du système familial. La santé est la chose la plus précieuse. Son maintien incombe non seulement à toute la communauté mais il est également l’affaire de tous les individus qui la composent. La santé a une influence sur la dynamique et les interactions familiales qui, à leur tour, impactent l’individu. Le rôle du professionnel de la santé est donc d’aider le système familial à traverser la maladie tout en respectant leurs propres déterminants de la santé. Les interventions du soignant consistent prioritairement à améliorer et à favoriser le bon fonctionnement de la dynamique familiale. Le patient et ses proches sont considérés comme un tout ayant besoin d’un niveau de santé optimal. L’infirmière va prendre en soins le patient en prenant en compte son environnement familial car les problèmes de santé du patient touchent d’une manière ou d’une autre l’ensemble de la famille. De ce fait, la participation active du patient et de ses proches sans devoir attendre des solutions de la part du professionnel de la santé est vivement souhaitée. Ce qui sous-entend une implication active de tous les membres du système (patient-famille-soignant) (Birot, Dervaux & Pegon, 2005).

L’environnement est le cadre idéal dans lequel le processus d’identification en matière de santé se réalise. Le patient conçoit sa santé non seulement dans l’environnement social mais aussi dans son entourage. De plus, la santé interagit avec l’environnement et influence sur ce dernier. Il est donc nécessaire d’apporter des réponses adéquates en termes de promotion de la santé à savoir : les actions avec l’entourage, les ressources internes et externes et les facteurs psychosociaux et environnementaux (Birot, Dervaux & Pegon, 2005). Les soins infirmiers sont indispensables pour les individus, la famille et l’environnement. L’infirmière est un grand soutien du système. Avec les autres acteurs de l’équipe multidisciplinaire, elle est le leader du projet de promotion de la santé. L’infirmière soutient les familles et leur permet de développer leur potentiel en mettant l’accent sur les expériences de santé de ces derniers. 15 Les soins infirmiers, essentiellement basés sur l’apprentissage, doivent cibler toute la famille et s’appuyer sur les expériences de santé de cette dernière. Dans ce processus, l’infirmière doit explorer, négocier, collaborer, coordonner les objectifs fixés en partenariat avec le patient et sa famille (Birot, Dervaux & Pegon, 2005). Le modèle de McGill ne dissocie pas le patient de la famille. Ainsi, le but de la prise en soins réside dans une étroite collaboration avec la personne et sa famille afin de leur permettre de faire face à diverses situations de la vie de tous les jours et de développer des stratégies pour atteindre leurs objectifs (Paquette-Desjardins, Sauvé & Pugnaire Gros, 2015).

Les proches aidants

Selon la Confédération des organisations familiales de l’Union européenne (COFACE) « l’aidant familial est la personne non-professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne » (COFACE, 2009 cité dans Sager Tinguely et al., 2011, p.111). Une étude menée par Höpflinger et Hugentobler (2006, cité dans Sager Tinguely et al., 2011) démontre que plus de 50% des personnes âgées de 40 à 60 ans se trouvent obligées, à un moment de leur vie, de prendre soin d’un proche. Dans la majeure partie des cas, il s’agit des conjoints ou des enfants, principalement de sexe féminin. La raison prioritaire pour laquelle les proches interviennent dans la prise en charge du malade est l’affection portée à celui-ci. Connaissant personnellement le patient, le proche aidant est une ressource importante pour les professionnels. En effet, il pourra détecter rapidement une dégradation de l’état du patient ou tout autre symptôme inhabituel (Sager Tinguely et al., 2011). Les risques principaux d’une telle assistance sont l’épuisement et le stress qui, par conséquent, vont influencer la prise en soins et augmenter le risque de maltraitance (Sager Tinguely et al., 2011). Ainsi, l’importance d’évaluer et de documenter le fardeau des proches par des outils scientifiques devrait être systématique. L’échelle de Zarit « reflète la surcharge de travail et ses répercussions sur l’état d’esprit d’une personne prenant soin d’un parent […]. Il permet donc de mettre en évidence le degré d’épuisement ou d’usure psychologique » (Sager Tinguely et al., 2011, p.120).

Les proches aidants d’une personne atteinte de maladie chronique à domicile peuvent recevoir une aide de la part des professionnels de la santé. Selon une étude menée en 2014, enseigner aux proches aidants l’importance du soutien ainsi que les techniques pour le perfectionner, améliore les symptômes physiques, dépressifs ainsi que la qualité de vie du patient (Heo et al., 2014). Aussi, la participation des proches aux sessions d’éducation thérapeutique a un impact positif sur le patient. L’entourage aura l’impression d’avoir reçu les informations par rapport aux traitements au même titre que le patient lui-même. Le patient aura la sensation d’être pleinement soutenu dans les changements de ses habitudes de vie (Garbacz et al., 2015). La problématique de l’adhérence aux recommandations thérapeutiques est importante dans la prise en soins des maladies chroniques à l’instar du diabète de type 2. Cependant, d’après les conclusions d’une revue systématique, les interventions auprès des patients atteints du diabète de type 2 dans ce sens sont faibles. En conséquence, l’implication de la famille est recommandée (Zomahoun et al., 2015). Dans ce processus, le professionnel de la santé valorise les forces et le potentiel de la personne et de sa famille au détriment de ses limites ou lacunes. Le but étant d’apporter son soutien en vue de favoriser un apprentissage optimal. La responsabilité de la décision appartient uniquement à la personne et sa famille. Lorsque cette décision est prise, le professionnel doit l’accepter et s’y conformer (Paquette-Desjardins, Sauvé & Pugnaire Gros, 2015). « Les valeurs personnelles et les croyances de l’infirmière ne doivent pas être imposées » (Paquette-Desjardins, Sauvé & Pugnaire Gros, 2015, p.40). Selon Phaneuf (2013) « L’infirmière a non seulement le devoir de respecter les droits des personnes dont elle prend soin, mais la relation de confiance qu’elle entretient avec elles et son rôle infirmier, lui confèrent l’obligation éthique de les protéger » (p.2).

Fonctionnement du couple / famille

• Le coping dyadic : Johnson et al. (2013), dans leur étude quantitative exploratoire sur le common dyadic coping (mécanisme d’adaptation du couple), ont obtenu des résultats en lien avec la prise en charge efficace du diabète. Le Common dyadic coping subscale of the dyadic coping inventory (Bodenmann, 2008 cité dans Johnson et al., 2013, p.6) composé de 5 items a été utilisé pour évaluer la manière dont le couple fait face ensemble au stress de la vie en s’engageant dans des séries d’activités. L’objectif étant de tester un aspect spécifique du fonctionnement de la relation intime en lien avec l’adhérence à l’alimentation et à l’exercice physique chez les patients atteints du diabète de type 2. Cette étude s’est inspirée de la social-cognitive theory de Bandura (Bandura, 1986 cité dans Johnson et al., 2013, p.11). Les participants à l’étude ont été recrutés à partir d’un registre de patients d’un centre médical aux Etats-Unis. Parmi les résultats de cette étude, les auteurs constatent que des niveaux plus élevés de common dyadic coping ont été associés au diabetes efficacy élevé pour les patients (p=.041) et pour les conjoints (p<.001) (Johnson et al., 2013). Le diabetes efficacy est évalué par la sous-échelle MDQ en 7 items. Cette échelle évalue la confiance du patient dans sa capacité à adhérer au régime alimentaire prescrit (Johnson et al., 2013). Les mêmes auteurs dans une autre étude portant sur le coping du conjoint en lien avec l’adhérence aux recommandations diététiques du patient révèlent que la satisfaction de la relation du couple a été associée à des niveaux d’engagement actif plus élevé du conjoint (Johnson et al., 2015).

• La surprotection : Une étude exploratoire a été menée sur 117 couples dont un membre est diagnostiqué d’un diabète de type 2. Cette recherche vise à explorer l’association indirecte de la surprotection du conjoint sur l’adhérence aux recommandations diététiques du patient à travers un mécanisme de détresse diabétique (diabetes distress) (Johnson et al., 2015). L’engagement actif (active engagement) et la surprotection (overprotection) sont évalués par le patient and spouse reports of a scale (Buunk et al., 1996 cité dans Johnson et al., 2015, p.364) qui contient 6 items. Il s’agit pour les participants d’indiquer comment ils s’impliquent dans la gestion du diabète de leur partenaire. Le diabetes distress est mesuré par le Problem Areas In Diabetes Scale (Polonsky et al., 1995 cité dans Johnson et al., 2015, p.364). Cette échelle qui contient 20 items, évalue le degré de détresse du patient face à sa maladie. Le Dietary adherence (adhérence au régime alimentaire) est évalué par la sous-échelle de Revised summary of diabetes self-care activities measure (2 items) (Toobert, Hampson, & Glasgow, 2000 cité dans Johnson et al., 2015, p.364). Cette sous-échelle évalue l’adhérence au régime alimentaire dans le diabète de type 2. Le tableau ci-dessous met en évidence les corrélations qui existent entre les différentes variables précitées.

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Table des matières

Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction
Cadre théorique
Le partenariat
Les proches aidants
Méthode
Mots clés ou mots MeSH
Critères d’inclusion
Stratégies de recherche
Résultats
Le soutien
La persuasion et la pression
Le coping dyadic
La surprotection
Discussion
Conclusion
Liste des références bibliographiques
Appendices
Appendice A : Déclaration d’authenticité
Appendice B : Grille d’évaluation et de lecture, approche mixte Article de Mayberry & Osborn (2012)
Appendice C : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Pereira, Pedras, & Machado (2014)
Appendice D : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Searle, Norman, Thompson, & Vedhara (2007)
Appendice E : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Stephens et al. (2013)
Appendice F : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Pereira, Pedras, Machado, & Ferreira (2015)
Appendice G : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Johnson et al. (2013)
Appendice H : Grille d’évaluation et de lecture, approche quantitative Article de Johnson et al. (2015)
Appendice J : Echelle de Zarit

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