La patrimonialisation des arbres urbains

Qu’est ce qu’un arbre urbain ? 

L’expression d’arbre urbain désigne l’ensemble des végétaux ligneux que l’on peut rencontrer dans une agglomération, qu’ils soient introduits ou spontanés dans un pays. Dans les deux cas, il s’agit généralement d’espèces autochtones ou acclimatées pouvant résister au milieu hostile qu’est la ville , choisies en raison de leur rusticité et de leur caractère décoratif. Les arbres sont des êtres vivants complexes qui présentent une grande variété, si bien qu’il est difficile d’en donner une définition exhaustive. Cependant, plusieurs définitions s’accordent sur certains éléments : Le paysagiste Jacques Simon écrit « l’arbre est un végétal ligneux composé de trois parties distinctes : les racines, le tronc, la ramure. » =>L’arbre est d’abord un végétal Un végétal est défini scientifiquement comme étant un « être vivant généralement chlorophyllien et fixé au sol, doué d’une sensibilité et d’une mobilité extrêmement faibles, capable de se nourrir de sels minéraux et de gaz carbonique, dont les cellules sont habituellement limitées par des membranes squelettiques de nature cellulosique ». Les biologistes utilisent un système commun de classification afin de répertorier les organismes vivants. Tout organisme vivant est assigné à l’un des cinq grands groupes, ou règnes. Toutes les plantes appartiennent au règne des végétaux, subdivisé progressivement en groupes plus petits, sur la base de similitudes entre les plantes de chaque groupe. Ce règne est d’abord subdivisé en dix embranchements. Chaque embranchement est à son tour divisé en classes, chaque classe en ordre, les ordres en familles et les familles en genres. Enfin, les genres sont divisés en espèces. Ce système de divisions successives donne un « arbre généalogique » de toutes les plantes.

Chez les végétaux à fleurs (les angiospermes, qui signifie « graines habillées » car les graines sont enfouies dans l’ovaire) cohabitent deux grands groupes: les monocotylédones et les dicotylédones. Les premiers et les plus anciens, c’est-à-dire les monocotylédones, sont issus d’une graine plus simple que les seconds. Cette graine contient des réserves dans un organe appelé cotylédon qui donnera à la plante sa première feuille ; la majeure partie de ses représentants est de type herbacée. Les seconds, les dicotylédones, possèdent comme leur nom l’indique, deux cotylédons qui formeront les 2 premières feuilles. Les différences ne s’arrêtent pas là. Chez les dicotylédones se mettent en place, au bout de quelques années, des structures dites secondaires, parmi lesquelles on trouve le bois. C’est un tissu complexe formé de cellules disposées longitudinalement (les cellules conductrices de sève, les fibres) et de cellules disposées transversalement (les rayons). Le bois constitue la plus grande partie du tronc des dicotylédones. Il grossit au cours du temps grâce à des assises cellulaires concentriques, et présente des stries d’accroissement avec les saisons. Chez les monocotylédones, aucune structure secondaire ne se forme (il n’y a donc pas de bois) . Un cas particulier apparaît pour les palmiers et les bananiers qui, bien que considérés comme arbres (du fait de leur port arborescent), n’en sont en fait pas (au sens de la production du bois). Ce sont des monocotylédones. Ils ne possèdent donc pas véritablement un tronc mais une tige que l’on nomme un stipe, constitué des pétioles persistants des feuilles supérieures tombées. Si le stipe du palmier grossit et grandit, c’est que les feuilles qu’il portait sont tombées.
=>L’arbre est un végétal ligneux.
La distinction entre arbre et herbe remonte à une antiquité éloignée. Théophraste (vers 300 av. J-C.) en avait déjà fait la base de sa classification des végétaux. On sait que Hutchinson (1938) n’a pas hésité à scinder plusieurs ordres, établis traditionnellement d’après la structure florale, en groupes délimités d’après le port herbacé ou ligneux des plantes qui les composent.

Comment et pourquoi l’arbre a-t-il été introduit dans la ville?

L’arbre, élément le plus individualisé du monde végétal de par son volume et sa longévité, a pendant longtemps été exclu de l’espace public de la ville (comme tout ce qui est communément considéré comme faisant partie de la nature sauvage et cultivée à la campagne). Néanmoins, il a toujours eu une place dans les jardins des habitations. Et c’est par ces jardins qu’il s’est introduit dans la ville. Rappelons brièvement que l’histoire du jardin commence avec les plus anciennes civilisations : celles d’Egypte, de Perse, de Grèce et de Rome. Le jardin jouait un rôle important dans la vie économique et sociale, et a aussi servi de représentation symbolique du Paradis dans les religions monothéistes. Dans la tradition judéochrétienne, mais aussi en Islam, Adam et Eve ont été chassés du jardin d’Eden qui symbolisait le Paradis. Le jardin perse, adopté plus tard par l’Islam, était une représentation du Paradis, « un état de bénédiction selon le Coran ». De la Perse vient l’une des formes de jardin arboré qui a subsisté le plus longtemps. Dans ce milieu difficile où l’eau se faisait rare, on créait des jardins dans des espaces clos et abrités. Les plantes locales et notamment les arbres avaient une fonction essentiellement décorative, médicinale et culinaire. De nos jours, on retrouve encore un grand nombre de ces plantes dans le monde méditerranéen. Le jardin persan a survécu jusqu’au VIIe ou VIIIe siècle, mais il a acquis une nouvelle signification avec l’expansion de l’Islam qui a conservé et transmis cette forme de jardin tout en lui donnant un sens symbolique, comme le précise l’historien Ed. Bennis « La culture persane a été absorbée par l’Islam et a continué sans interruption apparente. Le jardin a su englober et absorber les schémas de pensée aux antipodes l’un de l’autre du fidèle musulman comme du philosophe à l’esprit rationnel. Pour le musulman, le jardin est resté le Paradis décrit dans le Coran : « Pour eux [les pieux] les jardins d’Eden, à l’ombre desquels coulent les rivières. » Pour le philosophe, le jardin a continué à être un lieu de contemplation et de conversation, où le corps et l’esprit trouvaient le repos et où l’intellect était libéré de tout préjugé. » Tentons maintenant de retracer les étapes clés de l’entrée de l’arbre en ville par les jardins en nous concentrant sur ceux que l’on retrouve à Tunis.

Le cas des jardins aristocratiques arabo-musulmans : des arbres d’agrément. Vers 632, après la mort du prophète, l’Islam dépasse les frontières et s’impose aussi bien en Orient qu’en Occident. Dans les pays nouvellement conquis où la nature semble plus clémente, les califes et les émirs ont pris possession des villes et y ont construit de magnifiques palais agrémentés de jardins intérieurs privés. Des bassins et des fontaines, jouxtant des arbres de différentes espèces : fruitières (citronnier, pommier, poirier…) ou ornementales (Bougainvillier, chèvrefeuille…) conféraient à ces jardins une note d’intimité et de mystère. « Les jardins gardaient toujours les mêmes composantes : eau, kiosques, arbres fruitiers, bassins et fontaines. Tous ces éléments offraient ombre, calme et intimité, qualités très recherchées. » .

Dans les promenades urbaines des villes européennes à la Renaissance : les arbres de l’espace public comme décor de la théâtralisation de la ville

Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir des Médicis pour que les plantations d’arbres d’ornement se diffusent hors des jardins en France, et que le modèle de l’allée-promenade s’impose à toute l’Europe. A Paris, Catherine de Médicis fera planter les allées des Tuileries de sycomores, d’ormes et de sapins, et en 1625, Marie de Médicis ajoutera au jardin du Luxembourg deux milles ormes adultes.

Très vite, les allées tracées aux abords des riches demeures s’habillent d’arbres disposés en doubles ou triples rangées d’ormes et de tilleuls. Comme le souligne le géographe Frank Debié dans son ouvrage Jardins de capitales, une géographie des parcs et jardins publics de Paris, Londres, Vienne et Berlin (1992): « Nous devons ce goût de l’arbre, comme celui de la promenade, à nos reines italiennes. Les avancées techniques du géomètre, ou de l’artilleur, qui se servent des mêmes instruments trigonométriques et optiques, permettent de donner aux allées une rectitude parfaite sur plusieurs kilomètres, quels que soient le terrain et ses accidents, d’en faire un extraordinaire facteur d’ordre et d’unification dans le désordre des forêts et des campagnes, des villes, et partant, une marque de progrès » .

Le maître jardinier André Le Nôtre apportera toute sa créativité aux tracés des allées-promenades dans les jardins qu’il réalisera, notamment à Versailles et à Vauxle-Vicomte. Le Nôtre, qui a contribué pour beaucoup à la création du style du jardin classique dit à la française, représente avant tout un désir de faire triompher l’ordre royal sur le désordre de la nature, du réfléchi sur le spontané. Fort d’une ambition esthétique et symbolique, Il maîtrise l’art de faire usage de l’arbre en lui imposant une forme géométrique, entre autre par la symétrie de la composition. En parlant du jardin de Vaux-le-Vicomte (1661) Marie Françoise Valéry écrit « Vaux est le paradigme du jardin français. Conçu pour être admiré du château qui symbolise l’autorité du châtelain, le jardin offre une vue unique qui donne au spectateur le sens d’une unité et d’une symétrie rigoureuse, qui à la fois subordonne et embellit l’œuvre de la nature ».

Ainsi, forts de l’influence des Italiens (les travaux des reines Catherine et Marie de Médicis, et de la Renaissance italienne), les Français vont au XVIIe siècle pousser plus loin l’art des jardins en redessinant la nature avec les concepts de géométrie et de symétrie. Dans cette action, l’arbre est leur outil le plus puissant. En effet, en taillant les alignements en rideaux, ils structurent les allées-promenades et élargissent la perspective, offrant aux spectateurs une impression d’infini.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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