La participation active des femmes au développement local

Approche de l’intégration des femmes dans le développement (IFD) 1970

L’approche de l’intégration des femmes dans le développement (IFD) est apparue avec la décennie internationale de la femme (1975-1985) qui a entrainé une représentation positive et une prise en considération de l’importance des femmes dans le développement. Il y avait un constat que les femmes représentent une main d’œuvre non négligeable comme le montre (Ryckmans, 1995 :52), en insistant sur le fait qu’on se rendait enfin compte «qu’il y a du gaspillage à ne s’adresser qu’aux hommes adultes valides et qu’une considération meilleure des femmes engendrera sans nul doute une efficacité accrue de la coopération au développement». L’approche IFD est ainsi basée sur le principe d’équité dans le développement qui se rapporte, selon Massard, (1992) et St-Hilaire (1995) à la valorisation du potentiel de la main-d’œuvre que représentent les femmes, à la lutte contre la discrimination dont les femmes sont victimes et à la reconnaissance de leur contribution économique à la société.
Pour ce qui concerne particulièrement la participation des femmes des pays du Sud au développement, St-Hilaire (1995 : 41), précise que l’approche IFD consiste « à intégrer les femmes du tiers-monde dans les économies nationales de façon à relever le statut des femmes et à favoriser le développement dans son ensemble; ( .. . ) à donner aux femmes le plein accès au marché du travail et à l’indépendance économique qui en découle ». C’est suite à la conférence de Mexico en 1975 que beaucoup de pays adoptèrent l’approche IFD dans leurs programmes de développement.
Pourtant, il faut remarquer que l’approche IFD fut l’objet de nombreuses critiques selon lesquelles elle serait basée sur une idéologie sexiste qui renforcerait la marginalisation des femmes à travers les projets faits uniquement pour les femmes. C’est ce que montrent Weekes-Viagliani et Grossat (1980 :7), en disant que «c’était une erreur tactique que de mettre en œuvre des programmes destinés exclusivement aux femmes». Pour eux, il aurait fallu que les femmes participent activement aux projets conçus pour tous (les hommes et les femmes) sans qu’elles soient traitées comme un groupe à part. Pour Myrdal (1978) cité par (Weekes-Viagliani& al, 1980 :7), « … distinct ne serait être égal. »

Approche « Genre et développement» (GED) 1980

L’approche «genre et développement» est née au cours des années 1980. Pinton (1992) explique que son émergence coïncide avec les débuts de la substitution du concept «sexe» par celui de «genre» dans les études socio-économiques liées à des projets de développement. L’émergence du concept «genre» pendant cette même période est liée au rejet du terme «sexe» accusé de déterminisme biologique par les féministes. En effet, si le terme «sexe» se limite aux caractéristiques biologiques, le terme «genre» renvoie, de son côté, à «l’organisation sociale des différences biologiques entre les hommes et les femmes». (IWACU6 , 1998 :3) Dans cette optique, Scott (1988) cité par Sarr (1998 :82) insiste sur le fait que le genre est lié aux rapports humains car pour lui, «l’usage de genre met l’accent sur tout un système de relations qui peut inclure le sexe mais il n’est pas directement déterminé par le sexe ni ne détermine directement la sexualité». Le système de relations dont il est ici question concerne en fait des rôles, tâches et responsabilités impartis aux hommes et aux femmes par une société donnée. Il s’agit, en fait, selon le Centre tricontinental (1999 : 5), de «ce qui distingue les hommes et les femmes dans leurs rapports sociaux et culturels» .

Le Développement local

Pour comprendre le concept du développement local il faut tout d’abord souligner les circonstances de son émergence. D’après Boucher et Favreau, (2000 : 5), «la réalité tant sociale qu’économique du développement local doit être située dans le contexte de crise profonde du modèle de développement d’après-guerre». C’est donc dans le contexte de la crise économique des années 70-80 qu’apparaît la notion de développement local qui par le terme même de «local» exprime une opposition aux modèles d’intervention globaux, centralisés et réalisés du haut vers le bas. Il s’agit ainsi, selon Jean (1997 :233), «d’un développement auto centré , ascendant, endogène, par le bas».
Comme le précise Joyal, (2002), cette nouvelle notion du développement fait suite à la théorie des pôles de croissance adoptée au début des années soixante par beaucoup de décideurs gouvernementaux comme stratégie de réduction d’importantes disparités régionales constatées à cette époque, dans plusieurs régions du monde. Mais, puisque les résultats de cette théorie n’ont pas pu répondre aux attentes des décideurs, le développement local a été pensé comme une autre alternative de développement.
Toutefois, il convient de préciser que le développement local n’a pas ni de chemin obligatoire ni de modèle unique car comme le montre Houée (2001 : 111), «il n’existe pas de parcours unique ni d’étapes obligatoires à franchir, mais divers itinéraires où l’on relève des carrefours, des convergences qui peuvent nourrir une certaine problématique de développement local». C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles plusieurs dénominations ci-haut citées sont employées pour désigner le développement local.

Le concept d’autonomie

Le concept d’autonomie se retrouve dans plusieurs domaines de la vie des êtres humains : l’éducation, la psychosociologie, l’orthopédagogie, le développement, l’ économie etc., où il prend des sens qui diffèrent d’un domaine à l’autre. Ainsi, dans le domaine du développement local qui intéresse cette étude, l’autonomie est vue dans l’optique de la capacité de l’individu d’être maître de sa propre vie. Dans ce sens, Rocque et al. (1999 : 39), considère que l’autonomie est «la capacité d’une personne à décider, à mettre en œuvre ses décisions et à satisfaire ses besoins particuliers sans sujétion à autrui».
En insistant toujours sur cette capacité de ne pas toujours compter sur autrui, Verbunt (2006 : 140), définit l’ autonomie comme « la gestion de l’existence de l’individu et de la société selon les règles établies par lui-même, par l’être humain et non par Une force extérieure à l’humanité». Dans un ordre d’idées assez proche, Malu Muswamba (2006 : 12) dit que «le terme autonomie signifie fonctionner d’après ses propres lois. Lorsqu’ il se rapporte à un individu, il met en évidence la liberté d’action, et partant, l’ indépendance de cet individu».
Il découle de ces définitions que l’autonomie a un lien étroit avec la liberté et l’indépendance de l’individu par rapport à autrui. Il convient toutefois, de remarquer qu’ il y a une relative flexibilité au niveau de l’ indépendance et de la liberté envisagées dans le cadre de l’ autonomie qui fait que ces notions n’excluent pas totalement certaines relations d’interdépendance. C’est ce que souligne Saint Pierre (1975 : 166) en montrant que «l’ indépendance dont il est question (dans l’autonomie) ne s’ oppose pas à une certaine interdépendance saine exigée pour un fonctionnement social adéquat». Notons ici que l’ interdépendance saine est tout le contraire de la subordination et de la dépendance totale de l’ individu à quelqu’ un à qui il est assujetti. Pour Rocque et al. (1999 : 43), «être assujetti à autrui pour réaliser cette action ou encore pour prendre une décision signifie être soumis à ce tiers, être sous sa domination ou encore être contraint par sa volonté ou par son pouvoir». Dans ces conditions de sujétion, on ne peut pas parler d’ autonomie car, selon Verbunt (2006), l’autonomie est orienté vers l’interdépendance. En vue de mieux expliquer la nécessité de l’interdépendance dans l’autonomie, Rocque et al. (1999: 43), disent que «l’autonomie n’exclut en rien les relations d’ aide, de consultation d’ entraide ou encore d’interdépendance.» Il ne s’agit pas d’une autonomie totale.

La microfinance

La micro finance constitue un sujet d’actualité en matière du développement. Cette situation est liée à sa récente apparition sur la scène internationale mais aussi et surtout à l’originalité de sa mission en faveur des exclus du système bancaire classique à savoir la population la plus pauvre, constituée en majorité par les femmes. Elle est le centre d’intérêt de plusieurs chercheurs qui s’intéressent au développement des pays en voie de développement où la micro finance a semble-t-il déjà fait ses preuves. Tout, dans ce nouveau champ de développement attire l’attention des chercheurs. Au moment où certains s’attèlent aux aspects organisationnels et institutionnels de la micro finance, les autres se consacrent à sa viabilité financière et les autres encore à ses performances sociales. Ce dernier thème préoccupe de plus en plus les auteurs qui cherchent à savoir si réellement ‘ la micro finance parvient à toucher les plus pauvres pour améliorer leurs conditions socioéconomiques. C’ est d’ailleurs la préoccupation de la présente étude, Mais, pour comprendre les performances sociales de la microfinance, il s’ avère important de comprendre préalablement ce qu’est réellement la micro finance à travers son histoire.

La mission et les objectifs de la microfinance

Comme sa définition l’indique, la microfinance poursuit une double mission: la viabilité financière et les services à la population à faibles moyens. C’est ce que souligne Rouighi (2007 : 16) en montrant que l’objectif de la micro finance est de« combiner l’accessibilité aux pauvres avec la viabilité financière de l’institution». Notons ici, que l’institution dont parle l’ auteur est l’institution de microfinance (IMF) par laquelle passent tous les services financiers offerts aux clients dans le cadre de la micro finance. Comme le montrent Boyé et -al. (2006), une IMF est une organisation à part entière avec une structure bien déterminée, des organes de décisions et de pouvoirs ainsi que des procédures établies pour permettre de délivrer des services de qualité à grande échelle. Remarquons, par ailleurs, que dans divers ouvrages les auteurs utilisent les termes «microfinance» et institution de microfinance» pour signifier une même réalité. Au fond, il n’y a pas de différence entre la mission et les pratiques de la microfinance et celles des IMF qui en sont les organes d’exécution. Ainsi, dans ce travail, ces deux termes seront utilisés dans le même sens.
Pour revenir à la raison d’ être initiale des premières organisations micro financières, il ne faut pas perdre de vue que la mission sociale était au départ primordiale. C’est avec l’évolution du secteur de la micro finance que la mission d’assurer une certaine rentabilité financière pour rendre fiables et pérennes les services des IMF s’est imposée. Actuellement, la mission sociale de la micro finance est au cœur du débat. Beaucoup d’auteurs s’interrogent sur la portée de cette mission et sur ses impacts réels. La mission sociale des IMF renvoie aux changements positifs portés aux conditions de vie de leurs clients. C’est ce que disent Lapenu et Reboul (2006 :3) en ces termes «la mission sociale de la micro finance est liée à l’amélioration de la vie des clients pauvres et exclus et de leurs familles et à l’ élargissement de la gamme d’opportunités socioéconomiques pour la communauté».

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE
1.1 Cadre général
1.1.1 Position du problème
1.1.2 Les intentions de recherche
1.2 Cadre conceptuel
1.2.1 La participation active des femmes au développement local
1.2.2 Le concept d’autonomie
1.2.3 La microfinance
1. 3 Les questions et hypothèses de recherche
1.3.1 La question principale
1.3.2 Les questions spécifiques
1.3.3 Les hypothèses de recherche
1.4 La méthodologie de recherche
1.4.1 La population et l’échantillon d’étude
1.4.2 Le terrain de recherche
1.4.3 La procédure de collecte des données
1.4.4 Le schéma d’entrevue
1.4.5 Les questions éthiques
1.4.6 La procédure d’analyse des données
CHAPITRE 2: RÉSULTATS DE RECHERCHE
2.1 Les considérations générales sur le lieu de recherche: le Rwanda
2.1.1 L’organisation administrative du Rwanda
2.1 .2 Les aspects socio-économiques
2.1.3 Les politiques de développement au Rwanda
2.2 La présentation des Institutions de Microfinance (IMF)
2.2. 1 Coopérative d’Épargne et Crédit Duterimbere Kigali (COOPEDU)
2.2.2 Vision finance Company S.A. (VFC)
2.2.3 Réseau lnterdiocésain de Microfinance S.A. (RIM S.A.)
2.3 Analyse et présentation des résultats de l’entretien
2.3 .1 Analyse descriptive : Le portrait des participants à l’enquête
2.3 .2 Analyse thématique
2.4 Synthèse globale et discussion des résultats
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *