La naissance des différents mouvements spécialisés d’Action catholique

François Rothenfusse, le tisserand

Malheureusement, les recherches sur les parents de Jean George, François Rothenfusse et Marie Anne Greiner, n’ont pas donné de résultats pleinement satisfaisants. En cherchant dans les registres paroissiaux de Brouderdorff, nous n’avons trouvé que les actes de naissance de deux enfants, Jean George et Anne Marie.
Comme l’acte de mariage restait introuvable, nous avons émis l’hypothèse qu’il avait eu lieu dans une autre commune, et que ces deux enfants étaient peut-être les derniers d’une fratrie plus importante. Nous avons alors mené des recherches dans les communes les plus proches, et avons pu mettre au jour l’ensemble de la fratrie, dont les premiers sont nés dans la commune voisine de Troisfontaines.
Jean George est donc en réalité l’avant-dernier d’une fratrie de sept enfants :
1. Marie Magdelaine, née le 5 octobre 1726 à Troisfontaines,
2. Christine, née le 5 janvier 1728 à Troisfontaines,
3. Marie Eve, née le 9 juillet 1730 à Troisfontaines,
4. Pancrace, né le 4 juin 1733 à Brouderdorff,
5. Anne Marie, née le 8 décembre 1735 à Brouderdorff,
6. Jean George, né le 10 décembre 1739 à Brouderdorff,
7. Anne Marie, née le 16 janvier 1744 à Brouderdorff.
Le couple s’est donc installé à Brouderdorff entre 1730 et 1733. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenu à trouver davantage d’informations. Il n’y a pas d’acte de mariage à leur nom ni à Brouderdorff, ni à Troisfontaines, ni dans aucune des communes limitrophes. Nous pouvons simplement supposer, à partir des données fournies par les actes des registres paroissiaux concernant la naissance de leurs enfants, que François est né vers 1700 et Anne Marie Greiner vers 1695. Mais ces approximations sont invérifiables, car pour Troisfontaines comme pour la majorité des communes consultées, il n’y a pas d’archives conservées avant 1720.
Il est certain qu’ils étaient déjà mariés en 1726 à la naissance de Marie Magdelaine, puisqu’elle est présentée dans son acte de naissance comme « fille légitime ». Mais il reste difficile, dans l’état actuel de nos recherches, d’en dire davantage.
Nous savons toutefois que François était tisserand, comme son petit-fils Caspar après lui, et comme en attestent plusieurs actes notariés dans lesquels il figure.
Nous disposons en particulier d’un acte dressé par maître Mangin, notaire de la commune de Brouderdorff, le 13 août 173247, par lequel François Rothenfusse se fait l’acquéreur d’une maison et d’un jardin. Il y est désigné comme « François Rotenfouse, m[aîtr]e tisserant dem[euran]t à Hartzviller ». On y apprend donc également qu’avant de s’installer à Brouderdorff, François et son épouse ont séjourné dans la commune voisine d’Hartzviller. C’est donc sans doute dans cette commune qu’il faudrait chercher la naissance de François et la date de son mariage, mais les registres de Hartzviller n’étaient pas davantage conservés.
François est donc un artisan qualifié, peut-être maître d’un atelier. Il semble assez bien intégré dans la vie civile de la commune de Brouderdorff.
Ainsi, nous avons par exemple retrouvé son nom dans un acte notarié en date du 3 février 174648. Il s’agit d’un événement communautaire important à Brouderdorff : on a remplacé les cloches de l’église du village, qui vont être bénies et inaugurées lors d’une cérémonie villageoise en présence de quelques représentants officiels. Or dans l’acte notarié qui immortalise cet événement, on retrouve bien François parmi les signataires.

L’exil de la famille Schweitzer : de Sarrebourg à Essonnes

Revenons à notre couple de référence, Antoine Schweitzer et Anne Rothenfusse, qui prononcent leurs voeux le 30 octobre 1849 dans la commune de Sarrebourg. Tous deux originaires de communes différentes (Antoine est né à Cernay mais vit à Réding au moment de son mariage, Anne a grandi à Guntzviller), ils s’installent à Sarrebourg après leur mariage, puisque c’est là que vont naître leurs premiers enfants. Ces derniers naissent à un rythme très régulier, et tous survivent jusqu’à l’âge adulte, ce qui indique un niveau de vie relativement correct. On trouve dans l’ordre de naissance :
1. Madeleine, née le 12 janvier 1850. Nous n’avons pas trouvé d’informations sur sa vie, hormis qu’elle accompagne sa famille lorsqu’elle migre en direction d’Essonnes (cf. ci-dessous).
2. Antoine, né le 14 septembre 1851. Il se marie le 9 mars 1878 avec Marie Adeline Cossin, dans la commune d’Essonnes (Seine). Ils ont ensuite quatre enfants : Antoine Edmond (né en 1878), Léonie (1885), Marceline Adeline (1888) et Raymond André (1894).
3. François, né le 21 octobre 1853. Il se marie le 26 juillet 1879 avec Marie Antoinette Boulay, à Rambervillers (Vosges)55. Ils auront trois enfants : Alfred (né en 1881), Marie Victorine (1883) et Henri (1885)56.
4. Agathe, née le 24 décembre 1855. Elle se marie le 24 août 1878 à Essonnes avec Alfred Cordier, un maçon qui semble très proche de la famille car il apparaîtra dans presque tous les actes d’état-civil qui la concerne. Ils ont un fils, Henri, né avant leur mariage en 1875.
5. Émile, né le 27 février 1858. Il se marie avec Marie Gilbert à une date que nous n’avons pas pu établir, et avec laquelle il aura quatre enfants : Émilie (née en 1882), Fernande (1887) et Georges Émile (1892)60.
6. Louis, né le 30 avril 1860. Il se marie deux fois : la première fois avec Berthe Adèle Humeau à Essonnes le 9 septembre 189161, dont il n’aura aucun enfant et qui décède en 1899 ; la seconde fois au même endroit avec Ernestine Gaudrion le 28 avril 190062, avec laquelle il aura un fils, André Louis Ernest, né en 1901.
7. Marie, née le 3 septembre 1862. Elle épouse Eugène Houblout le 13 mars 1893 à Essonnes ; ils auront deux enfants : Hélène (née en 1895) et Raymond (1897).
8. Clémence, née le 12 août 1864. Elle se marie avec Louis Desbarres le 4 avril 1885 à Essonnes66. S’ils eurent des enfants, nous n’en avons pas encore retrouvé la trace car les époux quittent rapidement la ville d’Essonnes après leur mariage.
9. Constant, né le 22 novembre 1866. Il épouse Ernestine Bombarde le 16 juin 1894 à Essonnes. Ils auront un fils, Roger, né en 190068.
A ce stade de la recherche, avec cette fratrie déjà bien complète, nous pensions avoir fait le tour des descendants d’Antoine et Anne. En réalité, nous avons découvert, par le plus grand hasard, qu’ils avaient eu d’autres enfants par la suite, dont aucun n’a survécu jusqu’à l’âge adulte (ce qui explique que nous ne soupçonnions même pas leur existence, au vu de leur absence dans toutes les sources consultées).
Si ce document n’est qu’un brevet, c’est-à-dire un acte qui a été remis aux bénéficiaires et dont le notaire de conserva pas de double, sa mention n’en a pas été moins révélatrice pour notre étude. Sans cette indication, nous n’aurions jamais soupçonné, pour la famille Schweitzer, une étape intermédiaire entre leur départ de Sarrebourg et leur arrivée à Essonnes.
Nous apprenons donc à sa lecture que François, l’un des fils d’Antoine Schweitzer et Anne Rothenfusse, par ailleurs bien identifié, quitte Essonnes en 1879 pour aller épouser Marie Antoinette Boulay à Rambervillers. Il revient ensuite, comme en attestent les recensements d’Essonnes, avec son épouse. La proximité de Rambervillers avec Sarrebourg nous a incité à aller consulter les tables décennales de cette commune pour vérifier si la famille avait pu s’y installer temporairement ; ce qui expliquerait que François ait pu faire la connaissance de cette jeune femme.
Et en effet, on découvre à Rambervillers la naissance des trois derniers enfants d’Anne Rothenfusse et Antoine Schweitzer :
1. Un enfant mort-né, le 3 décembre 1868 ;
2. Une fille, Joséphine, née le 15 mai 1870 et décédée le 26 juillet de la même année ;
3. Un dernier fils, Charles, né le 12 décembre 1871 et décédé le 2 mars 1872.
Après Charles, Anne Rothenfusse n’aura plus d’enfants, ce qui n’est pas vraiment étonnant car elle a déjà 43 ans à la naissance de ce dernier, et qu’il s’agissait de son douzième accouchement.
Il est difficile d’établir avec certitude à quoi sont liés ces trois décès prématurés. Peut-être la santé de la mère était-elle déclinante ou son âge trop avancé. Peut-être faut-il y voir le reflet d’une situation économique plus difficile. En effet, comme nous le développerons plus loin, la famille est alors en route vers le département de la Seine, et s’apprête à quitter sa région d’origine. Sans doute ont-ils perdu, dans cet exil, une partie de leurs ressources économiques.
Quoi qu’il en soit, ces derniers enfants permettent d’apprendre un élément important sur la famille : elle n’a pas migré directement de Sarrebourg jusqu’à Essonnes, mais a fait une station d’au moins quatre ans dans la commune de Rambervillers.
C’est donc entre mars 1872 (date du décès de Charles à Rambervillers) et 1875 (première trace de la famille Schweitzer à Essonnes, grâce aux répertoires de maître Charles Jozon) que la famille s’installe à Essonnes.
Cet exil progressif depuis Sarrebourg est très certainement lié au conflit franco-prussien qui touche durement la Lorraine et les Vosges. Avec l’annexion de la région par la Prusse en janvier 1871, les habitants sont soumis à un choix difficile : continuer à vivre sur place, en acceptant de devenir des sujets de l’empire prussien ; ou bien choisir la nationalité française, auquel cas ils étaient contraints de migrer. La famille Schweitzer a opté pour cette dernière solution.
Ils font donc partie de ceux que l’on appelle alors les « optants à la nationalité française ».
Nous en avons la certitude grâce à des listes qui ont été établies, et sur lesquelles nous voyons apparaître l’ensemble de la famille.
On constate d’emblée sur cette liste les origines très diverses des optants installés à Rambervillers. Cette ville semble avoir fait fonction d’étape dans leur migration.
On trouve ici, dans l’ordre de la liste (donc par ordre alphabétique) : Agathe, Antoine (père), Antoine (fils), Clémence, Constant, Émile, François, Louis, Madeleine et Marie ; autrement dit toute la famille hormis la mère, dont nous avons supposé qu’elle avait dû être classée à son nom patronymique. Ils ont fait leur déclaration tous ensemble, le 8 mars 1872. Étrangement, nous n’avons jamais pu retrouver dans cette liste le nom d’Anne Rothenfusse, même si nous savons par ailleurs qu’elle migre effectivement avec le reste de sa famille. Plusieurs membres de sa fratrie feront le même choix d’opter pour la nationalité française.
La plupart des Alsaciens contraints de fuir leur région d’origine se sont déplacés soit vers la Lorraine encore sous souveraineté française, soit vers la région parisienne. La famille Schweitzer a donc fait les deux choix successivement : ils s’installent d’abord à Rambervillers, avant de regagner Essonnes. Ce second exil semble lié à des impératifs économiques. Il est certain que le travail était plus abondant dans le département de la Seine, en pleine essor industriel. De plus, certains enfants du couple (notamment François et Antoine) exercent déjà le métier de « papetier ». En effet, en prenant en compte les dates auxquelles la famille réside à Rambervillers, nous en avons déduit que les deux fils aînés, Antoine et François, avaient dû y faire leur service militaire en 1871 et 1873.
Nous avons aisément retrouvé Antoine (fils) dans les listes alphabétiques du recrutement militaire de 1871.
En tout cas, les fils de la famille (ou au moins certains d’entre eux) semblent avoir déjà adopté la profession de papetier lorsqu’ils résident à Guntzviller. Peut-être ont-ils souhaité migrer en direction de la plus grande industrie du papier en France, l’usine d’Essonnes, qui était sans doute une promesse de travail pour ces ouvriers expérimentés.
La famille accomplit donc une seconde migration vers la ville d’Essonnes entre 1872 et 1875. Antoine (père) décède le 16 avril 1890 à Essonnes74 à l’âge de 68 ans ; Anne Rothenfusse s’éteint le 15 septembre 190775, toujours à Essonnes, à 79 ans.
C’est donc l’histoire de cet exil que nous allons faire dans la suite de ce mémoire, l’histoire de l’installation et de l’adaptation de cette famille lorraine dans la ville d’Essonnes, qui accueille alors la plus grande industrie papetière de France.

La Papeterie d’Essonnes au XXème siècle

L’usine ne cesse de s’étendre jusqu’à la Première Guerre Mondiale, avec la création d’usines annexes (à Echarcon, dans l’annexe de Moulin-Galant, à Bellegarde puis aux Tarterêts), mais aussi d’une immense cité ouvrières à Essonnes, baptisée « Cités Darblay ». Mais l’industrie du papier subit de plein fouet la crise des années 1920 et 1930. La fabrication n’est plus vraiment rentable à Essonnes, puisque ce site avait été choisi dans l’optique de produire du papier à partir de chiffons ; désormais, il faut se rapprocher des sources d’approvisionnement en bois. Malgré tout, l’usine reste essentielle dans l’économie de la commune : en 1937, elle emploie encore plus d’un millier d’ouvriers.
Elle est finalement restructurée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale dans l’optique d’une diversification de ses activités. C’est notamment en son sein qu’est inventé en 1946 le Sopalin (Société du Papier Linge). Mais ce n’est qu’un dernier sursaut. L’usine dépose son bilan en 1980, à la suite du premier choc pétrolier qui a un impact désastreux sur ses activités. C’est en 1996 qu’elle ferme définitivement.
La zone va rester pendant longtemps une immense friche industrielle, qui est devenue propriété de la ville de Corbeil-Essonnes en 2005. Des travaux de construction et d’aménagement ont fait disparaître les traces de l’ancienne Papeterie ; le seul vestige encore visible est le bâtiment des pompes d’Essonnes, installé en bord de Seine, et aujourd’hui protégé comme élément du patrimoine industriel de la région Île-de-France. Malgré des projets de mise en valeur, ce bâtiment reste assez difficile d’accès et n’est ouvert au public qu’une fois par an, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine.

Vivre et travailler à Essonnes aux XIXème et XXème siècles

Un paysage industriel

La ville d’Essonnes est fortement marquée dans son paysage par le nombre important de voies de communications qui la desservent. Les voies maritimes sont les plus anciennement utilisées (la Seine et l’Essonne) ; mais on trouve aussi de nombreuses voies terrestres, et notamment le chemin de fer. C’est ce caractère intermodal qui permet à la ville de se développer dans un contexte d’industrialisation. Cela est très bien décrit par l’instituteur à l’origine de la monographie communale :
Mais le bourg d’Essonnes est en réalité le centre d’un complexe plus large, avec un réseau de hameaux et d’annexes de l’usine dans des communes voisines. Le hameau le plus important est celui de Moulin-Galant, qu’il convient de présenter ici car certains des membres de la famille Schweitzer y résideront. D’après Turgan, cette annexe de l’usine est l’endroit « où l’on fabrique le papier-goudron avec les matières les plus grossières ». C’est donc une zone secondaire mais très active de la papeterie.
Le hameau se trouve au sud-ouest d’Essonnes et comprend environ un millier d’habitants à la fin du XIXème siècle (sur les 9 000 habitants de la ville d’Essonnes). On trouvera à la page suivante (document 30) le plan fourni dans la monographie de la commune, qui permet de mieux situer ce lieu.

Les conditions de travail

Lorsqu’il visite la papeterie dans les années 1860, Turgan note le nombre colossal d’ouvriers employés par l’usine, mais aussi une division du travail qui accorde une place très importante aux ouvrières. Regroupées par tâches, elles exercent des fonctions très variables, en général sous la direction d’un homme.

Une famille dans l’industrie du papier

Au terme de la migration qui les amène à s’installer à Essonnes, dans le département de la Seine, les hommes (et certaines femmes) de la famille Schweitzer vont donc s’engager dans l’industrie locale la plus importante, la Papeterie d’Essonnes. Tous les fils du couple vont, au moins dans un premier temps, travailler dans ce domaine. C’est le cas par exemple d’Antoine, le fils aîné, dont nous allons suivre la trajectoire ; sur son acte de mariage daté de 1878111 (donc quelques années seulement après l’arrivée de la famille à Essonnes), on peut lire :
On constate ici qu’il existe une forme d’endogamie sociale à Essonnes à cette époque, dans le cercle particulier des employés de la Papeterie, qui vivent tous dans des lieux proches et créent des liens particuliers. Tous les Schweitzer sont papetiers de père en fils, et parfois aussi de mère en fille ; même chose de toute évidence dans la famille Cossin, dont est issue l’épouse d’Antoine, puisque les deux parents de Marie Adeline ainsi que ses frères sont eux-mêmes papetiers.
Le phénomène se vérifie si l’on enquête sur les autres fils d’Antoine Schweitzer et Anne Rothenfusse : Louis est désigné comme « conducteur de machine à papier » lors de son second mariage en 1900, Constant également. Pour le cas de Constant, on constate que lui aussi, comme Antoine, épouse une papetière, fille de papetiers.
L’étude des registres de recensement de la commune d’Essonnes est très instructive à ce propos, en particulier à partir de 1901. En effet, à cette date, une nouvelle colonne fait son apparition dans les registres et indique le statut professionnel. Il suffit de parcourir très rapidement les registres pour s’apercevoir que la famille Darblay est, de très loin, le premier employeur de la ville. On remarque aussi très clairement que des quartiers entiers sont occupés par des ouvriers de la Papeterie, de façon quasiment exclusive.

un lien conservé avec la région d’origine ?

Avant de nous pencher plus en détails sur le destin d’Antoine Schweitzer (fils), il convient d’aborder un élément structurant, omniprésent dans les recherches menées sur cette famille. Beaucoup d’éléments semblent indiquer un regroupement avec des familles elles aussi originaires des Vosges, et en particulier avec la famille Cossin, dont est issue l’épouse d’Antoine.
En effet, l’acte de mariage d’Antoine fils et Marie Adeline Cossin116 informe que Marie Adeline est née à Arches (Vosges) le 18 novembre 1857. Or cette localité se trouve à mi-chemin entre Sarrebourg, lieu d’origine d’Anne Rothenfusse, et Cernay (Haut-Rhin), lieu de naissance d’Antoine, et dans la même région culturelle des Vosges. Il semble donc y avoir un rapprochement lié à des origines similaires. À partir de là, il serait toutefois hasardeux de supposer que les deux familles avaient déjà des liens avant leur exode ; cela indique au moins un regroupement, à Essonnes, entre personnes d’origine commune.
Et la famille Cossin n’apparaît pas seulement dans le cas du mariage entre Antoine et Marie Adeline.

Le cas de Marceline Adeline Schweitzer

Marceline Adeline est la fille d’Antoine (fils) ; elle épouse un certain Edouard Marcel Duchêne en 1911. Nous avons trouvé le nom de ce dernier sur leur acte de mariage119, daté du 28 juin 1911. Or cet acte nous indique surtout qu’il est né à Arches (Vosges) le 26 novembre 1887 et qu’il est le fils de Constant Duchêne et de Lucie Cossin. Et parmi les témoins, pour ne laisser aucun doute sur les liens familiaux, on retrouve Henri Edouard Cossin, « cousin germain de l’époux ». Marceline Adeline épouse donc le cousin du mari de sa cousine.

Antoine Schweitzer, portrait d’un entrepreneur

Première approche : l’état-civil

Fils aîné d’Antoine Schweitzer et Anne Rothenfusse, Antoine est né le 14 septembre 1851 à Sarrebourg. Il suit ses parents dans leur exode après leur inscription sur la liste des « optants » de 1872, et s’installe donc à Essonnes.
Nous avons cherché à trouver une trace de son parcours en consultant son registre matricule. Recruté avec la classe 1871, il se trouvait a priori à Rambervillers avec sa famille à cette époque. C’est donc dans les archives départementales des Vosges qu’il fallait chercher ce document. Et en effet, Antoine apparaît dans la liste alphabétique du recrutement du bureau de Neuf château en 1871125, sous le numéro matricule 1605. Or il n’existe pas de fiche pour ce numéro. Après avoir vérifié tous les individus recrutés à Rambervillers, et ne l’y ayant pas trouvé, nous en avons déduit qu’Antoine avait sans doute tiré un « bon » numéro et avait été exempté de service militaire. Une aubaine pour lui, mais pas pour notre étude qui a dû se passer de cette source d’informations.

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Table des matières

INTRODUCTION
1-HISTORIOGRAPHIE ET QUESTIONNEMENT
11-Une histoire des années noires de l’occupation
111-Une histoire de l’Occupation
1111-Une histoire naissante qui donne une vision rassurante
1112-Une production de plus en plus politique sur la véritable nature du régime de Vichy
112-Un glissement des champs d’études à travers la société française sous l’Occupation
1121-Une description de la société qui émerge au niveau national
1122-Cette description se prolonge en Vendée
113-Un nouveau départ historiographique sur le régime de Vichy
12-Une histoire de l’Eglise
121-Une histoire religieuse ancienne
122-Des facteurs de renouveau qui permettent son intégration complète comme champ historique
1221-Un facteur sociologique
1222-Des facteurs évènementiels
123-De nouveaux jalons émergent : l’Eglise catholique et la Seconde Guerre mondiale
124-La conquête territoriale : l’appropriation de l’espace local
13-Problématique
131-Les questions posées
132-Une proposition
1321-Une problématique possible
1322-Des axes de réflexion
13221-L’Eglise comme société religieuse
13222-L’Eglise dans la société
13223-La religion vécue dans la société vendéenne
2-SOURCES
21-Les sources religieuses
211-Des fonds intéressants
212-Les sources diocésaines
213-Les sources paroissiales
22-Les sources administratives départementales
221-Des fonds d’archives diversifiés
222-La presse
3-L’EGLISE : UNE SOCIETE A PART ENTIERE
31-L’Eglise de Vendée
311-Le diocèse de Luçon
3111-Son organisation territoriale
3112-Sa structure administrative
3113-L’évêque
31131-Un nouvel évêque : Monseigneur Cazaux
31132-La génération de l’épiscopat français ancien combattant
3114- Le clergé vendéen
3115-Les institutions les plus significatives
31151-Les oeuvres et la Maison des OEuvres
31522-Les séminaires
31153-Les écoles
312- Des interventions multiples qui dépassent le cadre de la sphère religieuse
3121-Des lignes directrices pour la société vendéenne
3122-Des consignes religieuses
3123-Des consignes aux fidèles
3124-Le rôle majeur du clergé local
313-Des moyens d’informations qui pénètrent dans la société
3131-Des outils de communication diocésains
3132-Des outils de communication paroissiaux
32-L’Eglise et l’Etat
321-L’Eglise et la guerre
3211-La déclaration de guerre
3212-Un soutien ne se dément pas pendant la « drôle de guerre »
3213-Le curé « sac au dos »
3214-La défaite
322-L’Eglise sous le régime de Vichy : une proximité
3221-« Mea culpa »sur la poitrine des autres
3222-L’adhésion et la vénération du maréchal
3223-Une Eglise de Vendée pétainiste
3224-Des principes partagés avec le nouveau régime
32241-Les congrégations
32242-L’école
3225-Le clergé et l’occupant
323-L’Eglise et la vie sociale
3231-Paroisse et commune
3232-La défense d’un certain « ordre moral »
32321-La famille, communauté primordiale
32322-Hygiène morale et sociale : alcoolisme, tuberculose
3233-Une Eglise présente sur le terrain
32331-L’aide aux personnes touchées par la guerre
3234-L’Eglise et la jeunesse
32341-Les écoliers
32342-Les patronages
33-L’Eglise confrontée aux réalités de l’évènement
331-La Résistance et le clergé
3311-Les raisons d’une résistance : par idéologie, en bon français
3312-Des clercs dans les réseaux. Un exemple : l’abbé Arnaud
3313-Les aumôniers
3314-Des clercs cachés
332-L’Eglise aux secours des personnes persécutées par les nazis
3321-Les prêtres
3322-Le STO
3323-Résistance chrétienne et persécution religieuse
Un exemple : l’abbé Giraudet
333-la Libération
3331-Une présence incontournable de l’Eglise.
3332-Un clergé sollicite
3333-Les regrets affichés
3334-Une épuration inexistante
4-LA VENDEE : « UNE SOCIETE CATHOLIQUE A L’EPREUVE DE LA GUERRE »
41-La société vendéenne dans la République
411-Un département rural
412-Une société dominée par des notables
413-La stabilité du corps électoral
42-Les Vendéens dans la guerre
421-La mobilisation
422-De la «drôle de guerre» à la débâcle
423-La loi du vainqueur pendant quatre ans
424-Le soulagement et le soutien au Maréchal
4241-Le nouveau régime
4242- « Un régime à la convenance de l’élite vendéenne »
42421-Les structures nationales
42422-Les structures départementales
42423-Les structures municipales
4243-La société civile vendéenne se rallie à Vichy
4244-L’adhésion de la population
43-Les premières réactions
431-La collaboration d’Etat ne passe pas dans la société vendéenne
432-Un environnement de plus en plus pesant
433-Des réactions diffuses dans la population
4331-Des sabotages
4332-Une hostilité affichée
4333-La résistance sort de l’ombre
44-La rupture à la fin de l’année 1942
441-Un environnement militaire en profonde évolution
442- Des changements sur le plan intérieur
4421-Pétain « vénération et distance critique »
4422-Le refus de la collaboration
443-Le rejet de l’occupant
45-La mobilisation se développe à partir de 1943
451-Une résistance a l’idéologie qui s’amplifie :
4511- Les Vendéens et les Juifs
45111-Les persécutions
45112-Des différents mouvements de solidarité
4512-Les réfractaires au STO
452-La Résistance s’organise et intensifie ses actions
46-Vers la Libération
461-« Subir »
462- « Oublier Vichy »
463-« 1944 : le rêve d’une transition pacifique, le cauchemar de la guerre civile »
5-LA RELIGION VECUE
51-Les pratiques religieuses traditionnelles
511- Un acte traditionnel : le baptême
512-Les actes réguliers
5121-Les enquêtes
5122-La vie sacramentaire perçue dans les différentes zones cultuelles
5123-Une approche particulière avec la fête de Pâques
5124-Les raisons possibles d’une baisse sensible des pratiques religieuses
5125-La vie sacramentaire perçue par sexe
5126-La vie sacramentaire perçue par groupes sociaux
51261-Cas particuliers : la pratique religieuse des marins
52-La religion populaire : une grande diversité
521-Des cérémonies dans l’église paroissiale à l’heure de la guerre
522-Des cérémonies dans l’espace public à l’heure de la guerre
5221-Le cas particulier des écoles
5222-Un autre aspect : la fête de la mer aux Sables d’Olonne
5223-Les saints locaux
52231-Les grottes de Lourdes
52232-Notre-Dame-de-Bourgenay
523-La piété mariale
5231-Le contexte particulier en 1943
5232-L’année mariale en Vendée 1943
5233-La piété populaire avec Notre-Dame-de-Boulogne
524-L’Eglise poursuit son développement
5241-Une nouvelle paroisse
5242-Des vocations sacerdotales qui se confirment
53-OEuvres et mouvements : l’apostolat des laïcs
531- La situation des différents mouvements avant la guerre
532-La naissance des différents mouvements spécialisés d’Action catholique
5321-La JAC
5322-La JOC
5323-Les autres mouvements d’action catholique spécialisés
533-Les mouvements spécialisés confrontés à la guerre
534- La vitalité des mouvements spécialités pendant l’Occupation
535-Les raisons de ce développement
5351-Un pilotage voulu au plus haut niveau
5352-Un soutien incontournable : celui de l’évêque
5353-Une demande de la société vendéenne
5354-L’« honneur d’être chrétien »
536-Les freins au développement des mouvements spécialisés
537-Des mouvements dynamiques à la Libération
CONCLUSION
TABLEAUX
ANNEXES
SOURCES
SOMMAIRE

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