La musique rap, une nouvelle tendance musicale pour les jeunes

De nos jours, du fait essentiellement de la mondialisation et de la globalisation traduite par l’ouverture de la frontière culturelle et économique, l’on parle de société multiculturelle. Aucun pays ou communauté, n’échappe à l’entrée (à cause d’un choix politique voulu) ou à l’invasion (subit par les sociétés économiquement faible) d’autres cultures. Pour notre part, nous appellerons cela un échange culturel où il faut passer afin de faire partie de la grande société monde. Il est à noter que cet échange se fait très souvent à travers les arts, la musique, l’architecture, les écrits, le cinéma et les idéologies. Mais encore, il se fait des pays industrialisés vers les pays en voie de développement. Certains spécialistes assimilent ce phénomène à une tentative de néo-colonisation. Ce sont les communautés et les individus habitant les capitales et/ou les grandes villes qui sont les premiers et les plus concernés par ces échanges. Ils subissent automatiquement des changements psychiques et physiques. La musique est un élément indispensable dans la vie d’un individu, et est un instrument de cohésion des différents membres d’une société déterminée. C’est donc un composant important permettant d’identifier une communauté et de la distinguer d’une autre. En effet, elle reflète les sensibilités, les règles de conduite et les conventions au sein du groupe. C’est ainsi que la musique Rap, élément de la culture émergente Hip Hop, est un sujet de débat qui nous est apparu important de cerner. En fait, de nouvelles façons de sentir, de voir et d’agir sur la société malgache urbaine en perpétuelle transformation font leur apparition. Et comme Jean Jacques Rousseau l’affirme : « Ce n’est ni la faim, ni la soif, mais l’amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix » , les jeunes malgaches ont, semble-t-il, trouvé une façon d’exprimer leur vision du monde dans lequel ils vivent au quotidien.

GENERALITES SUR L’ETUDE

Depuis quelques années, des chercheurs se sont penchés sur la microsociété de la culture Hip Hop. Nous allons donc essayer d’en faire de même suivant le contexte spécifique de Madagascar. Pour mieux appréhender l’univers de la musique rap, nous allons procéder, en premier lieu à une étude théorique du thème. Tout d’abord, nous exposerons les définitions sur la musique rap et la culture. Ensuite, nous évoquerons les termes usuels dans la culture Hip Hop. Enfin, nous mettrons en exergue l’historique de la culture Hip Hop en passant par sa naissance aux Etats Unis pour en terminer avec son arrivée et son développement à Madagascar.

ESSAIS DE DEFINITION

Le Rap
Défini par les académiciens comme un “style musical accompagnant un rythme martelé de paroles improvisées ou écrites”, le rap est, avant tout une sous-division de ce que l’on désigne comme le Hip Hop apparu en 1970 à New-York. C’est aussi un mode de vie dont la musique est la partie la plus médiatisée. En plus des DJ, qui fournissent les musiques, et des MC, qui débitent des textes, le Hip Hop regroupe des activités comme la danse (break, smurf, crunk) et la peinture (graffiti, tag) mais est aussi régi par des codes vestimentaires et comportementaux influents. Conçu par et pour les banlieusards des ghettos noirs américains, le Rap est une musique basée sur un refus de toute institutionnalisation (par exemple, certains rappeurs américains allongent l’abréviation R.A.P. comme ‘Rage Against the Police’ pour montrer leur mécontentement envers les abus des policiers à leur égard). C’est aussi une musique où l’originalité est un facteur déterminant pour se faire connaître. Les rythmes de la musique du rap sont quasiment toujours en 4/4 ou 2/2. Dans sa base rythmique, le rap « swingue ». S’il ne compte pas un rythme 4/4 carré (comme dans la musique pop, le rock, etc.), le rap se base plutôt sur un sentiment d’anticipation, un peu similaire à l’emphase du swing que l’on retrouve dans le jazz. Comme celle-ci, le rythme rap comprend une subtilité qui fait qu’il est rarement écrit comme il sonne. C’est en quelque sorte un rythme 4/4 basique auquel s’ajoute l’interprétation du musicien. Il est souvent joué comme « en retard », d’une manière détendue et douce.

A Madagascar, les rappeurs n’ont pas gardé cet aspect rebelle à toute institution dans leur approche de la musique rap. En effet, du fait de la sensibilité très critique et volatile du public malgache, les rappeurs se sont autocensurés en bannissant les gros mots et l’utilisation d’expression explicite dans les textes de leurs chansons. Par contre, ils ont gardé le côté festif et ‘m’as-tu-vu’ du Hip Hop qui veut être optimiste face aux problèmes de la vie quotidienne. Pour ce faire, ils ont mis créer un nouveau style, spécifique au rap malgache qui veut que les différents styles soient mélangés dans un nouveau genre qu’ils vont appeler ‘Rap Gasy’.

CULTURE 

• « Ensemble lié de manière de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui étant apprises et partagée par une pluralité de personnes, servant, d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte» (Guy Rocher : in « Introduction à la sociologie générale », tome I : l’Action sociale, Paris, Seuil, 1968, P III)
• Action par laquelle un individu développe chez lui ou chez les autres le raffinement des manières, les qualités de l’esprit.
• Ensemble des structures sociales, religieuses, des manifestations intellectuelles, artistiques, qui caractérisent une société. (Petit Larousse illustrée, Paris, Hachette, 1973, p.278) .

LES TERMES USUELS DANS LE HIP HOP

Voici une liste non exhaustive regroupant quelques termes issus de l’univers du Hip Hop. Vous noterez que ce sont des mots en anglais vu que cette culture est d’origine anglosaxonne et que les Français n’ont pas jugé utile de les traduire. De même qu’il n’existe pas d’équivalent en langue malgache. Pour plus de facilité dans la lecture, nous les avons classés dans l’ordre alphabétique .

B-Boy : servait de terme générique dans les années 1970 pour représenter tout Breaker. Aujourd’hui signifie membre actif du mouvement hip-hop.
Barres: mesures.
Battle : confrontation verbale entre deux Rappeurs ou Breakers.
Beat : rythme.
Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument.
Beef : embrouille, accrochage entre des personnes.
Bling bling : désigne les bijoux et l’accoutrement des rappeurs, mais aussi le style ostentatoire et excessif de leur mode de vie. Selon The Urban Dictionary, ce terme provient du jargon jamaïcain se référant à l’onomatopée des bandes dessinées.
Block : chrome obligatoirement réalisé de manière rectangulaire.
Block Party (littéralement “fête de quartier”): endroit où venaient se réunir tous les acteurs du hip-hop pour se défier dans la bonne humeur. La rue était fermée par des barricades pour empêcher les voitures de passer, et le DJ se branchait sur l’éclairage public.
Boogaloo : danse reposant sur des ondulations et des contractions du corps.
Breakdance : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses.

Chrome : lettrage réalisé en noir et en chrome.
Crew : groupe d’amis réunissant Rappeurs, Graffeurs, DJ’s, Breakers.
Cut : technique de DJ qui consiste à fragmenter une partie d’un vinyle et de le faire aller de l’avant en arrière plusieurs fois afin d’obtenir un effet de répétition (généralement en baissant le son du disque scratché à l’envers et en l’augmentant quand celui-ci est relâché). Dur à expliquer, dur à faire.
Crunk : contraction des mots Crazy (fou) et Drunk (bourré)). Rap sous arrière fond électronique popularisé par Lil’ Jon.
Clash : rap sous forme de vanne.
Christ-Hop ou Christian Rap : Rap Chrétien.
Crate-Digger : “To diggin in the crates” traduction littérale: Creuser dans la caisse, allusion au fait que les disquaires entrepose les disques 33 tours dans des caisses. Terme étroitement lié au dj’s & turntablists, les crate-digger sont des fouilleurs de backs à disques, cd’s & casettes. Ils sont constamment à la recherche de la perle rare, souvent dans le but de la sampler, ils dépensent beaucoup de leur temps et argent pour parvenir à leur fin.

NAISSANCE DE LA CULTURE HIP HOP AUX ETATS-UNIS : DE SA FORME PREMIERE A SON STATUT ACTUEL

Conçu par les Afro-américains des ghettos noirs américains, le Rap est basé sur l’innovation. Les artistes ayant basé leur carrière sur une constante mise à jour de leur niveau face à l’évolution rapide de la concurrence et sur une intégrité à toute épreuve sont les seuls à avoir gardé une certaine longévité artistique. Dans cette rubrique, nous nous emploierons à faire tout d’abord une étude chronologique de l’apparition et du développement du rap aux Etats-Unis puis nous mettrons en évidence les rapports qu’il a entretenus avec le marché, l’image ou encore la censure.

Les racines du rap

Pour ce qui est des influences lyricales, comme nombre de musicologues ont pu le faire remarquer, les rappeurs perpétuent en un sens la tradition des griots africains, ces poètes et musiciens qui se décrivaient et indiquaient leurs conditions de vie et celles de leurs contemporains dans un monde en crise. Cependant, les racines les plus directes du rap remontent à la fin des années 1960 et à l’apparition des Last Poets, un collectif de jeunes Noirs militants ayant mis leur rage en rimes et en percussions afin de transmettre leurs messages révolutionnaires. Les influences musicales principales sont, quant à elles, bien évidemment la Soul et le Funk qui rythmaient les parties de chaque quartier mais aussi le jazz pour son sens de l’improvisation et sa remise en cause des schémas mélodiques classiques. Le rap est en effet un coup de poing, un moyen pour le rappeur au micro de prêcher sa parole en face d’inconnus et de tenter de les convaincre, quel que soit le message. Les idées sont dès lors courtes, ce sont des flashs sonores et des significations qui fusent, des chocs répétés de mots courts ou longs à la phonétique proche destinés à frapper l’auditeur comme pouvaient l’être les solos des musiciens du free jazz . Les origines du rap ce sont aussi les Sounds Systems jamaïcains où des discos mobiles aux haut-parleurs énormes colportent à travers l’île, depuis le milieu des années 60, chaque nouveau tube reggae et sont des lieux de micro ouvert pour tous les chanteurs qui désirent se faire connaître. Mais le père fondateur de la culture hip-hop qui a vu naître le rap est un dénommé Clive Campbell, plus connu sous le nom de Kool Herc. En 1973, ce jeune immigré jamaïcain fasciné par les Sounds Systems et par les disques de James Brown anime une soirée pour l’anniversaire de sa sœur dans la cave de son immeuble du Bronx (New York) et a la géniale idée d’utiliser deux platines afin de pouvoir enchaîner sans pause les morceaux et de faire durer les breaks, ces passages rythmiques où tout disparaît au bénéfice du beat, du tempo nu. Dès lors, les soirées se multiplient pour lui, les danseurs venant en masse pour donner libre cours à leurs improvisations. Afin de “chauffer” quelque peu la foule en début de soirée ou pour saluer quelques personnes, Herc décide de faire monter sur scène une “célébrité” de chaque quartier ayant rôle d’ « Entertainner» dans ces blocks partis. Peu à peu, ces Entertainners vont mettre en rimes leurs messages de la manière la plus originale et la plus rythmée possible. Des rivalités vont apparaître au fil des soirées entre chaque Entertainner donnant lieu à des joutes verbales qui déchaînent les foules. C’est la naissance des premiers MC, les Maîtres de Cérémonie, des premiers rappeurs et, par là même, de toute la culture Hip-Hop qui va se répandre peu à peu dans tout New-York.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’ETUDE
A – ESSAIS DE DEFINITION
B – HISTORIQUE
CHAPITRE 2 : ENQUETE SUR TERRAIN
A – CARACTERITIQUES GENERALE DES GROUPES
B – ENQUETE SUR LA VISION DE LA CULTURE EN GENERALE
C – LES RESULTATS OBTENU POUR LE QUESTIONNAIRE SUR LA MUSIQUE RAP ET LA CULTURE HIP HOP
CHAPITRE 3 : ANALYSE ET SUGGESTIONS
A – ANALYSE
B – LA POLITIQUE CULTURELLE
CONCLUSION

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