La mouche du fruit, arrivée d’un nouveau ravageur

La mouche du fruit, arrivée d’un nouveau ravageur

La mouche du fruit, arrivée d’un nouveau ravageur

Les mouches des fruits appartiennent à l’embranchement des Arthropodes, à la classe des insectes, à l’ordre des Diptera et à la famille des Tephritidae (White, 2006). Cette famille comprend deux sous familles (Dacinae et Ceratinae) et 4300 espèces reparties dans 500 genres dont Ceratitis (I-M. White, 1992).
Bien que la mouche du fruit soit un problème connus depuis de nombreuses années en Afrique de l’Ouest sous les traits des cératites (Ceratitis cosyra, C. sylvestrii, C. capitata), une nouvelle espèce nuisible vient de s’installer au Sénégal : Bactrocera invadens.
Les mouches des fruits (Diptera : Tephritidae) font partie des principaux ravageurs de cultures fruitières. Les mouches Ceratitis cosyra, endémique de l’Afrique, et Bactrocera invadens, invasive, sont les espèces recensées les plus nuisibles au Sénégal. Toutes deux considérées comme des « pestes animales » elles sont jugées comme responsables d’une altération majeure des récoltes puisque celles-ci peuvent être atteintes à plus de 80%.
La définition d’une espèce considérée comme peste (qu’elle soit végétale ou animale) est la suivante : « Espèce qui a une importance économique, pour un nombre important de pays, qui peut être facilement transportée d’un pays à un autre et peut entraîner une épidémie conséquente, dont le contrôle/management (incluant l’exclusion) requiert la coopération entre de nombreux pays ».Traduit d’après (FAO, 1996).
Un programme d’étude de ces ravageurs a été mis en place par le CIRAD au niveau de l’Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Sénégal. Parmi ses objectifs, ce programme vise à mettre en place un réseau de surveillance des ravageurs pour améliorer l’efficacité des méthodes de lutte.
Depuis plusieurs années, “Les Tephritidae sont considérées comme les ravageurs les plus nuisibles des cultures fruitières.”(Gutierrez, 1976_ Tejada, 1980_ Weems, 1981 cités in Bunge Vivier 1993) (Vivier, 1993).

Présentation de la mouche Ceratitis cosyra

Taxonomie et description

Ceratitis cozyra, ou mouche du Natal, appartient à la famille des Tephritidae. Elle est classée dans la sous-famille des Dacinae, la tribu des Ceratitini et la sous-tribu des Ceratitina.
Les cératites comptent, environ 4000 espèces, dont 250 d’importance économique. De façon générale, les cératites sont petites, ont des taches ou bandes sur les ailes et la surface dorsale supérieure (scutellum).
Le scutellum est bombé, tacheté de jaune et noir. La présence d’au moins trois taches noires sur le
scutellum ainsi que d’une tache ailaire isolée , sont les deux principaux critères de différenciation des Ceratitis par rapport aux autres genres.

Répartition géographique

D’origine africaine, l’espèce est présente dans le sud de ce continent (Afrique du Sud, Angola, Malawi, Mozambique, Swaziland, Zambie, Zimbabwe), l’est (Ethiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie), le centre (Rwanda, Zaïre) et l’ouest (Mali, Nigeria) (Organisation Européenne et Mediterranéenne pour la Protection des Plantes, 2006) .
Ceratitis cosyra est l’espèce dominante des cératites en Afrique de l’Ouest: elle est surtout présente dans les régions de savane sèche.

Plantes-hôtes

Cette espèce très polyphage est susceptible de s’attaquer à une large gamme de fruits-hôtes cultivés ou sauvages. On lui connaît actuellement 56 plantes-hôtes. Parmi les plus importantes, on peut citer notamment l’Anacardiaceae : Manguifera indica (manguier), Sclerocarya birrea (prune africaine), l’Annonaceae : Annona senegalensis (annone), la Caesalpiniaceae : Cordyla pinnata (poire du Cayor) et la Rubiaceae : Sarcocephalus latifolius (pêche africaine).
Ces fruits apparaissent comme clairement préférentiels à cette espèce et constituent des fruits-hôtes primaires. Parmi les hôtes secondaires, a été identifié l’Anacardiaceae : Anacardium occidentale (anacarde). (J-F. Vayssières, 2009).

Biologie

Rassemblés en leks, les mâles émettent une phéromone sexuelle afin d’attirer les femelles. L’accouplement ayant essentiellement lieu la nuit.
Les femelles déposent ensuite leurs œufs sous l’épiderme du fruit-hôte à l’aide de leur ovipositeur. Les œufs éclosent après 2-3 jours et les larves s’enfoncent alors dans la pulpe de fruit et s’en nourrissent pendant plusieurs jours (5 à 10 jours). Les larves s’enfouissent ensuite dans le sol pour se transformer en pupes (8 à 12 jours). De chaque pupe sortira une mouche adulte .
En laboratoire, la fécondité totale d’une femelle peut atteindre 400 œufs et la longévité des adultes est voisine de 2 mois en moyenne (40 à 90 jours). Après sortie des pupes, les adultes ne sont pas sexuellement mûrs. Les mâles adultes acquièrent une activité sexuelle environ 3-4 jours après émergence des pupes et les femelles adultes environ 6-8 jours après. (J-F Vayssieres, Mouches des fruits du manguier, 2010)

Présentation de la mouche Bactrocera invadens

Taxonomie et description

La mouche du fruit Bactrocera invadens est un Diptère de la famille des Tephritidae : Dacinae. Cette espèce est considérée comme peste animale et hautement invasive. (R.A.I. Drew, 2005).
Espèce de grande taille (environ 1 cm), présentant deux lignes jaunes thoraciques et un abdomen de couleur orangée avec un « T » central. Ses ailes sont en majeure partie transparentes et sans taches mais avec une nervure anale bien distincte. Elle peut présenter de nombreuses variations au niveau des dessins et des couleurs du scutellum (Drew et al., 2005).

Répartition géographique

Cette mouche du fruit est une nouvelle espèce originaire du Sri Lanka et récemment introduite en Afrique. Elle a été premièrement identifiée en Afrique de l’Est en février 2003 et s’est rapidement répandue pour atteindre la côte ouest africaine en octobre 2004.

Plantes-hôtes

Les plantes préférentielles de cette espèce sont l’Anacardiaceae : Mangifera indica (mangue), la Myrtaceae : Psidium guajava (goyave) et le Sapotaceae : Vitellaria paradoxa (karité). Ils constituent les fruits-hôtes primaires de ces ravageurs. On distingue en hôtes secondaires : l’Anacardiaceae : Spondias mombin (prune mombin), l’Irvingiaceae : Irvingia gabonensis (pomme sauvage), la Caricaceae : Carica papaya (papaye) et la Sapotaceae : Chrysophyllum albidum (pomme-étoile) (J-F. Vayssières, 2009).
L’espèce est très polyphage, ces différents hôtes jouent un rôle fondamental dans l’infestation et la ré-infestation des vergers. Toutes ces espèces (cultivées et sauvages) doivent être intégrées dans la stratégie globale de lutte contre cette espèce invasive (Ndiaye, 2009).

Biologie

B. invadens est une espèce invasive, donc nouvellement étudiée, et sur laquelle il y a peu d’informations.
L’espèce est multivoltine (plusieurs générations par an). Les femelles piquent les fruits à l’aide de leur ovipositeur pour déposer leurs œufs dans la pulpe. Une femelle pond en moyenne 700 œufs mais cela dépend de la plante-hôte, de la saison et des zones agroécologiques (J-F Vayssieres, Mouche des fruits du manguier, 2010).Elle a une duréV. Les différents impacts de la Mouche du fruit.

Dommages sur le fruit

Au point de piqûre, les fruits attaqués présentent généralement une zone de décoloration qui évolue en une tache de pourriture. L’attaque se traduit souvent par le mûrissement précoce du fruit.
Sur les espèces les plus sensibles, comme le manguier, les dégâts de Ceratitis cosyra et de Bactrocera invadens peuvent aller, en l’absence de traitements, jusqu’à la destruction totale de la récolte. Les dégâts sont également importants sur les fruits-hôtes primaires et généralement moyens sur les agrumes.

Conséquences économiques majeures

Les différents impacts et économiques y sont présentés : effets financiers (coût de lutte importants), effet sur l’offre (qui se réduit) et la demande (augmentation des prix pour les consommateurs). Enfin, les impacts environnementaux négatifs (dégradation de l’environnement, insécurité alimentaire et problèmes de santé induits) restent des externalités négatives importantes.Les travaux de synthèse d’évaluation économique à l’échelle nationale du Sénégal et de l’impact de ces pestes, sont peu nombreux. Cette carence est d’ailleurs soulignée par la FAO dans son rapport annuel “*4, FAO+” : on estime ainsi que l’évaluation économique du coût des pestes animales ou végétales et des mesures de contrôle associées est pourtant nécessaire. Elle facilite la sélection de techniques de lutte et de solutions économiquement efficaces dans le cadre de la mise en place de mécanismes de lutte appropriés. « Dans de nombreux cas, des modalités de gestion innovante des impacts économiques seraient plus efficaces que le contrôle direct des pestes et maladies ».

Impacts environnementaux indirects

On note cependant que le contrôle des ravageurs peut aussi avoir des impacts indirects sur les écosystèmes, notamment du fait de l’utilisation de traitements chimiques. Il reste essentiel d’également considérer les différents effets de ces méthodes de limitation des populations sur les activités économiques, l’environnement et milieu humain (impacts sanitaires) . Il existe différentes méthodes de lutte pour limiter les populations de mouches du fruit.Ainsi, sont recensées la lutte chimique, la lutte intégrée, la lutte biologique et le lutte culturale. La méthode de lutte raisonnée associe le piégeage sexuel, pour la surveillance des populations de mâles, à l’utilisation d’appâts empoisonnés, constitués d’un attractif sexuel et d’un insecticide. Cette technique permet une réduction des volumes employés et des quantités d’insecticide répandus par hectare et permet donc de limiter les impacts négatifs sur l’environnement tout en permettant une réduction des populations de ravageurs.Bactrocera invadens cause des pertes de récolte très importantes. Les échantillonnages à intervalles réguliers de mangues infestées permettent de dire que les variétés dites « de saison » et les variétés dites « tardives » sont beaucoup plus attaquées que les précoces (Vayssières et al, 2005). En effet, cette espèce devient largement prédominante après les premières pluies, facteur de déclenchement de la pullulation.On connait plusieurs méthodes de lutte contre cette espèce . Cependant, jusqu’à présent, aucune méthode de lutte prise individuellement ne garantit des résultats durables dans le combat contre les mouches du fruit. Il s’avère indispensable de promouvoir un ensemble de méthodes de lutte efficaces, compatibles entre elles et viables économiquement, en vue de leur transfert aux exploitants.Pour être efficace, la lutte doit être programmée à l’échelle du bassin de production et pas seulement à l’échelle individuelle. Les vergers alentour peuvent, en effet, agir comme des réservoirs de mouches. Les pistes de contrôle des populations explorées jusque là et depuis près de 50 ans n’ont pas permis d’apporter les solutions adaptées au cultures sénégalaises, caractérisées par des petites parcelles, où les moyens financiers (à des fins de lutte) sont très différents entre exploitants.
Cette déficience peut être expliquée en partie par :Une grande mobilité des adultes
Une fécondité importante : 300 à 700 œufs par femelle en moyenne (J-F Vayssieres, Mouches des fruits du manguier, 2010).Espèce invasive débarrassée de se ses ennemis. Elle investit alors son énergie de défense dans la fitness (croissance, reproduction), expliquant ainsi la facilité de ces animaux à se multiplier.Une larve en permanence dans le fruit, qui la rend peu exposée aux attaques extérieures ou aux insecticides.Un manque de lutte à l’échelle régionale. Les quelques traitements appliqués ne se font qu’à l’échelle individuelle (lorsque qu’elle n’est pas trop coûteuse), insuffisante à une lutte efficace.Le problème des mouches du fruit, est un problème de première importance à la vue des impacts économiques et sanitaires qu’elles induisent. L’objectif du stage est d’étudier les interactions éventuelles entre la structure des vergers, les pratiques agricoles, l’environnement immédiat des vergers, et les dynamiques de population de ces animaux en saison sèche. En effet, des disparités de densités de populations ont étés observées, par des études précédentes (Ndiaye, 2009), entre les différents vergers sélectionnés pour l’étude.
Il serait donc intéressant de connaître quelle peut être l’influence de ces variables, sur les pullulations de la mouche du frui

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Table des matières

I. Objectifs de l’étude
II. Présentation du CIRAD 
2.1) Histoire
2.2) Ses missions
2.3) Les partenaires du CIRAD au Sénégal
III. Présentation du Sénégal
3.1) Géographie
3.2) Pédologie
3.3) Climatologie
3.4) Manguier et Sénégal
3.5) La flore
IV. La Mouche du Fruit  
4.1) La mouche du fruit, arrivée d’un nouveau ravageur
4.2) Présentation de la mouche Ceratitis cosyra
4.2.1) Taxonomie et description
4.2.2) Répartition géographique
4.2.3) Plantes-hôtes
4.2.4) Biologie
4.3) Présentation de la mouche Bactrocera invadens
4.3.1) Taxonomie et description
4.3.2) Répartition géographique
4.3.3) Plantes-hôtes
4.3.4) Biologie
V. Les différents impacts de la Mouche du fruit
5.1) Dommages sur le fruit
5.2) Conséquences économiques majeures
5.3) Impacts environnementaux indirects
VI. Matériel et méthodes
6.1) Choix des zones d’étude
6.2) Choix des vergers
6.3) Pratiques agricoles
6.4) Relevés floristiques des haies
6.5) méthodes d’observation des mouches du fruit
6.6) Etude statistique
VII. Résultats
7.1) Description de la structure des vergers
7.2) La diversité fruitière cultivée
7.3) Conséquence des pratiques agricoles sur les populations de mouches du fruit.
7.4) Diversité des haies encadrant les vergers et environnement direct
7.5) Populations des mouches du fruit ; comparaison des dynamiques des deux espèces
VIII. Discussion
8.1) description de la structure du verger
8.2) Diversité fruitière cultivée
8.3) Impact des pratiques agricoles
8.4) Diversité des haies et environnement direct
8.5) Densité de populations de mouches du fruit
IX. Conclusion et perspectives

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