La morphologie des phytonymes

La morphologie des phytonymes

Présentation du sujet

Le cadre d’investigation de notre recherche intitulée « Etude phytonymique de la région de Béjaïa cas des plantes médicinales du parc national de Gouraya (approche morphologique et sémantique) » s’inscrit dans le domaine de l’onomastique et plus particulièrement dans la phytonymie. Cependant selon Chériguen (1993) les études onomastiques portant sur le Maghreb sont peu nombreuses ce qui est dû au fait que des langues telles que le berbère et l’arabe algérien ne disposent pas de statut, à savoir qu’elles ne sont pas des langues d’Etat. Ainsi ce manque d’études se montre à la fois négatif (car on retrouve un grand manque de documentation) et positif puisque la région du Maghreb n’est pas encore exploitée d’un point de vue linguistique (onomastique). La nomination des plantes a été pratiquée avec une assez grande importance par les populations locales ainsi l’étude des noms vernaculaires des plantes définis par Claisse et al (2000, p.3) comme étant des termes qui « sont donnés aux plantes par leurs utilisateurs dans une zone géographique déterminée. L’observateur les rassemble par catégories fondées sur une caractéristique commune (forme, comportement ) » constitue un immense domaine très peu exploré, et les phytonymes sont dotés d’une grande richesse et permettent de renseigner sur la culture des sociétés ce qui est illustré par Vilayleck (1997,p.03) comme suit « Certains chercheurs américains comme BERLIN et ses coauteurs ont pu penser que la nomenclature, en particulier de la faune et de la flore, donne une idée à peu près parfaite des classifications des plantes et des animaux dans une culture donnée; la structure linguistique de la phytonomie serait le reflet exact de la manière dont une culture donnée classe les végétaux de son environnement ». Les plantes médicinales à leurs tours occupent une place très importante dans toutes les sociétés humaines et leur démarche nominative n’est pas moins importante puisque elle « mêle le réel et l’imaginaire et cherchons à en pénétrer les motivations car, contrairement à l’opinion de quelques linguistes, il nous paraît impossible que l’attribution d’un phytonyme plutôt qu’un autre soit le fruit du hasard » (Hochard-Bihannic, 2008, p.313). Donc avant d’étudier les noms des plantes médicinales, il nous parait très important de connaitre d’abord le monde de ces plantes que ce soit d’un point de vue religieux, traditionnel, mythique, historique…etc. qui ne font que témoigner de la place importante qu’occupe les plantes médicinales dans la société humaine.

Présentation et description du corpus

Notre corpus est constitué de 160 noms de plantes médicinales (phytonymes) appartenant au parc national de Gouraya, ce dernier dont le terme vient de « Guer » qui signifie « roche ») se situe entièrement dans la commune de Bejaia. Il a été créé « par décret n°84 / 327 du 03 novembre 1984 et régit par un statut fixé par le décret 83 / 458 du 23 juillet modifié et complété par le décret n°98 /216 du 24 juillet 1998 fixant le statut type des Parcs Nationaux. En 2013, un nouveau décret fixant le statut type des parcs nationaux vient d’être promulgué, conformément à la loi n° 11 – 02 du 17/01/2011 relative aux aires protégées, il s’agit du décret n°13 – 374 du 09/11/2013 ».1 Et (ibid) occupe une superficie de « 2080 Ha ». Ainsi tout cet espace contient plusieurs richesses naturelles avec plusieurs espèces animales comme les singes et les oiseaux et végétales avec « 523 espèces de plantes dont 160 plantes médicinales » (ibidem). Les noms propres de ces dernières font l’objet de notre recherche. La liste des cent soixante (160) phytonymes nous a été fournie par la direction du parc national de Gouraya. D’emblée nous constatons à partir de ce corpus, qui contient des noms dans différentes langues, que le contact de langues qui caractérise la situation sociolinguistique de la région de Bejaia où il y a coexistence de trois langues (le kabyle, l’arabe et le français) rend compte de la complexité de la formation de cette phytonymie. Nous remarquons par ailleurs la présence d’un grand nombre de noms simples et quelques noms composés avec une équivalence dans la répartition des noms en genre (masculin et féminin) et en nombre (singulier et pluriel).

Analyse morphologique

Le phytonyme est un mot comme les autres, puisque il est « formé, comme tous les autres, de voyelles et de consonnes, de phonèmes articulés par les organes de la parole et transmis par l’oreille au cerveau. Il ne saurait donc être étudié autrement qu’un autre mot quelconque, en dehors de la langue dont il fait partie et dont il porte l’empreinte.» (Muret cité par Rostaing, 1965, p.09). Donc nous devons le décrire et l’analyser comme toutes unités de la langue. Notre étude qui porte sur les noms des plantes médicinales, impose en premier lieu une analyse propre à la morphologie qui est une branche de la linguistique, étudiant les types et les formes de mots. Ainsi il est question dans le présent chapitre de relever l’origine linguistique des phytonymes dans un premier temps puis classer, décrire et analyser les cent soixante (160) phytonymes de notre corpus sur le plan de la forme et de la structure (en noms simples et noms composés) en considérant leurs genres, nombres et catégories grammaticales. Par ailleurs, la transcription constitue une part très importante dans l’interprétation et la recherche du sens exact des phytonymes. En ce qui concerne les phytonymes de la région Béjaia, nous sommes confrontés à des formes francisées et à d’autres arabisées. A ce propos, Chériguen (1993, p.29) affirme que «la transcription française et / ou, francisée est souvent source de confusions qui, parfois, peuvent avoir un impact déterminant sur les interprétations. Il convient donc de transcrire de façon à rétablir au mieux la prononciation convenable ». Il signale aussi que le français ne transcrit pas correctement certains phonèmes propres à l’arabe et au berbère, ce qui est sans doute dus à la non-correspondance du système phonétique de l’arabe et du berbère au système phonétique de la langue française en ajoutant que ce dernier ne dispose pas de tous les sons du système phonétique berbère et arabe. Donc, il est très important d’être très vigilant en ce qui concerne la transcription des noms des plantes médicinales du parc national de Gouraya.

L’origine linguistique des phytonymes

Avant d’effectuer le classement des phytonymes selon l’origine linguistique, il serait important de mettre l’accent sur la situation linguistique de notre terrain d’étude à savoir la région de Béjaia qui se caractérise par une situation de plurilinguisme où coexistent trois différentes langues (le berbère, l’arabe et le français). Ainsi ce plurilinguisme transparait aussi dans la dénomination des plantes médicinales qui composent notre corpus (le berbère et l’arabe avec un degré plus élevé que le français) de ce fait, ce dernier comporte des noms qui trouvent leur origine dans l’arabe et le berbère, ces deux langues ne cessent d’être en contact, et qui par conséquent s’influencent l’une sur l’autre, cette influence se manifeste tant au niveau morphologique, syntaxique et phonétique où nous avons trouvé quelques difficultés pour préciser l’origine linguistique des phytonymes étudiés . Trabut (2006, p.10) précise à ce sujet que « les dénominations berbères sont souvent traduites en arabe ou soumises à la syntaxe arabe. Nous avons ainsi des noms berbères arabisés et aussi des noms arabes berbèrisés». Pour établir l’origine linguistique des phytonymes de notre corpus nous nous sommes principalement basés sur deux ouvrages AIT YOUSSEF M ., Plantes Médicinales de Kabylie, Ibis Press, Paris, 2006 et Beloued, Etymologie des noms de plantes du bassin méditérranéen, Office des publications universitaires, Alger, 1989. Ces derniers nous ont permis de classer les phytonymes dans le tableau ci –dessous.

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Table des matières

Introduction
1) Présentation sujet
2) Motivations du choix du sujet
3) Problématique
4) Hypothèses
5) Méthodologie
6) Présentation et description du corpus
7) Plan et organisation du travail
Chapitre I Analyse morphologique
I – L’origine linguistique des phytonymes
II- La morphologie des phytonymes
1) Les noms simples
2) Les noms composés
Chapitre II Analyse sémantique
I- Catégorisation des phytonymes
1) Phytonymes relatifs à la forme
2) Phytonymes relatifs aux animaux
3) Phytonymes relatifs au gout
4) Phytonymes relatifs à l’odeur
5) Phytonymes relatifs au mouvement
6) Phytonymes relatifs aux couleurs
7) Phytonymes relatifs à l’homme
8) Phytonymes relatifs à l’utilité de la plante
9) Phytonymes relatifs à la vertu
10) Phytonymes relatifs à l’eau
11) Phytonymes relatifs aux lieux
12) Phytonymes relatifs à la quantité
13) Phytonymes relatifs au temps
II- Statistiques et thèmes
Conclusion
Références bibliographiques
Annexe
1) Liste des phytonymes recensés
2) Tables des figures
Figure 1 L’origine linguistique des phytonymes
Figure 2 La catégorie grammaticale des phytonymes simples
Figure 3 Le genre des phytonymes simples
Figure 4 Le nombre des phytonymes simples
Figure 5 La catégorie grammaticale des phytonymes composés
Figure 6 Le genre des phytonymes composés
Figure 7 Le nombre des phytonymes composés
Figure 8 Les catégories sémantiques des phytonymes

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