La mobilité des pasteurs dans l’aire d’attraction du Parc

La mobilité des pasteurs dans l’aire d’attraction du Parc

La Mobilité Des Pasteurs Dans L’aire D’attraction Du Parc

Dans ce chapitre, nous opérerons changement d’échelle, changement d’objets et rétrécissement du champ d’observation. Dans le chapitre précédent, j’ai décrit la mobilité pastorale comme un phénomène collectif, insistant sur son inscription spatiale régionale. Je propose maintenant de tenter de comprendre les déplacements des éleveurs en tant qu’expérience individuelle. Il s’agira d’abord de décrire la mobilité dans sa diversité puis les facteurs qui poussent un éleveur à prendre ses décisions. L’objectif est de détecter quels éleveurs fréquentent le Parc, pourquoi ils le font alors que d’autres n’y vont pas, s’il existe des modes de fréquentation divers. Une telle compréhension fine sera nécessaire par la suite pour examiner les facteurs sur lesquels le Parc pourrait avoir prise pour influencer la pénétration des troupeaux dans le noyau protégé.

Je vais d’abord faire le point sur les connaissances accumulées antérieurement au sujet des mobilités pastorales dans les régions autour du Parc du W. Chaque chercheur cherche à répondre à des questions spécifiques et je tenterai de faire la part des informations qui manquent pour mieux comprendre les relations des éleveurs et du Parc.

Les connaissances sur les mobilités dans la région du Parc du W

Loin d’être une pratique marginale, la mobilité des éleveurs est au contraire très répandue et pratiquée par de nombreux peuples dans de nombreuses régions du monde et dans des milieux très variés : Laponie avec les éleveurs de rennes, montagnes himalayennes des éleveurs de yacks, régions arides du moyen orient, régions désertiques du Sahara et du Moyen-Orient avec les bédouins, montagnes européennes ou grandes prairies américaines… Elle est en fait caractéristique des milieux contraints par une forte irrégularité fourragère, spatiale ou temporelle. En Afrique seulement, elle serait la caractéristique essentielle de 50 millions de pasteurs se déplaçant au sein des zones arides ou semi-arides, qui constituent 43 % de la surface habitée du continent et 40 % de sa population. Elle joue aussi un rôle pour 200 millions d’agropasteurs qui ont souvent recours eux-aussi à la mobilité (IIED, 2010).J’ai déjà exposé les caractéristiques détaillées du contexte, sur les plans physiques et social. Rappelons néanmoins les grandes différences entre cette zone et d’autres zones arides aux milieux les plus proches, en se limitant à quelques caractéristiques, afin de souligner les limites d’éventuelles comparaisons (Hiernaux et Le Houérou, 2006). Le climat de la zone d’étude connaît une répartition des pluies monomodale, à la différence notamment des régions arides d’Afrique de l’est. Le Sahel est la grande zone écologique du monde dont les températures moyennes sont les plus élevées, où l’air est le plus sec et l’évapotranspiration la plus élevée, avec des transitions saisonnières plus brusques que partout ailleurs. Contrairement à ce qu’on imagine souvent, la variabilité interannuelle des précipitations au Sahel est l’une des plus faibles parmi les zones arides mondiales. Ce climat a amené une végétation qui comporte elle aussi des spécificités par rapport aux autres zones arides : rareté des plantes succulentes (peut-être en raison de l’extrême sécheresse de l’air) ; rareté des graminées pérennes au Sahel central alors qu’elles redeviennent abondantes dans les zones adjacentes, soudanienne et sahélo-saharienne ; sensibilité photopériodique des annuelles qui donne un caractère zonal très marqué à leur cycle, leur maturité et leur déclin intervenant de façon très homogène… Une autre particularité de la zone, politique cette fois, est l’ouverture des frontières dans l’espace CEDEAO qui rend la transhumance transfrontalière très courante, même si elle continue à poser des problèmes aux États, notamment à certains États d’accueil qui tentent d’en limiter les flux. En Afrique de l’Est par exemple, la traversée des frontières est un vrai problème pour les éleveurs, dont la population a parfois été répartie de part et d’autres de frontières fixées à la décolonisation. La mobilité des éleveurs y est d’ailleurs encore combattue au nom de la lutte anti-terroriste (Anonyme, 2008).

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1. Problématique
Un postulat à examiner : les interventions en périphérie des aires protégées en faveur de la conservation
Un cas éclairant : le Parc du W et ses relations avec les pasteurs mobiles
Question principale de recherche
Chapitre 2. Méthode de recherche
Le choix d’un angle particulier : le lien entre les interventions du Parc et la pénétration des éleveurs
Démarche de recherche
Des outils de recherche adaptés à une analyse multi-échelle, une grande région d’étude, un large champ
Outils conceptuels pour l’analyse du comportement pastoral
Chapitre 3. La recherche des espaces pertinents pour comprendre les relations entre les pasteurs et le Parc du W
Évolution de la fréquentation du Parc par les éleveurs depuis sa création
Décrire la mobilité à différentes échelles : du déplacement individuel au schéma régional de mobilité
L’aire d’attraction du Complexe du W
L’attractivité des espaces pour les pasteurs
Conclusion du chapitre 3 : les espaces d’interactions entre Parc et éleveurs
Chapitre 4. La mobilité des pasteurs dans l’aire d’attraction du Parc
Les connaissances sur les mobilités dans la région du Parc du W
Les clés pour comprendre la mobilité pastorale
Les formes de mobilité
Les usages pastoraux du Parc
Le processus de décision
Les leviers d’action pour influencer la transhumance
Conclusion du chapitre 4 : formes et facteurs multiples des transhumances
Chapitre 5. Les stratégies du Parc en périphérie
Le Parc : des entités multiples
Logiques d’intervention du Parc en périphérie
La déclinaison des actions envers le pastoralisme
Influence des actions du Parc sur la mobilité
Des erreurs ou des intentions inavouées
Conclusion du chapitre 5 : un Parc démuni face aux éleveurs dans la périphérie
Chapitre 6. Outils et Perspectives pour la gestion des périphéries d’aires protégées
Proposition d’un cadre conceptuel des interventions en périphérie d’aire protégée
Vision prospective des stratégies du Parc du W en périphérie
Perspectives : nouvelles formes d’organisation des espaces, entre ségrégation et intégration
Conclusion générale. Les conditions d’intervention en périphérie d’aires protégées grâce à l’exemple du Parc du W
Bibliographie
Annexes

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