La lutte contre les feux de brousse

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MONOGRAPHIE

Sakaraha est une ville située dans le Sud-Ouest malgache, située à 133 km de Tuléar sur la Route Nationale n°7 vers Tanana rive. Un voyage en automobile dure environ de 1h30 à 2h. La ville de Sakaraha est un Chef-lieu de Fivondronampokontany. Elle est limitée au Nord-Est par la grande forêt de Zombitsy, à l’Est et au Sud par des zones dépressionnaires, à l’Ouest par des plateaux et des plaines avec des cultures.
Les Bara occupent la région depuis 200 ans. Vers 1896 à 1960, des migrants Betsileo sont venus pour cultiver et exploiter des bois durs. Ainsi, à part les autochtones, c’est-à-dire les Bara, on voit à Sakaraha des Betsileo, des Antanosy, des Antandroy, des Antaisaka, des Vezo, des Masikoro, des Tagnalana .

Facteurs géographiques

La situation géographique de la ville de Sakaraha constitue un atout très important pour la région : c’est une excellente zone d’accueil qui a attiré des immigrants depuis longtemps jusqu’ à aujourd’hui. C’est une zone de transition entre Tuléar et les Hautes- Terres centrales. Sakaraha jouit d’un climat intermédiaire entre le climat chaud et sec de la côte, d’un coté, et le climat frais et humide de l’intérieur de l’autre. Les sols sont généralement boueux, alluvionnaires est dépressionnaires avec des sables ronds. Bien sûr, ces derniers nécessitent de grands travaux d’aménagement. Outre ces conditions naturelles favorables, Sakaraha possède d’autres potentialités physiques telles que les forêts : Herea, Mangona, Iarindrano, Vohiba sia et Zombitsy. Toutes ces conditions naturelles révèlent l’importance des activités agricoles, de la chasse et de la cueillette dans la région. Les immenses espaces naturelles font également de Sakaraha un domaine de civilisation de Zébu, d’activités agricoles intenses et aussi d’élevage bovin18.

LES FEUX DE BROUSSE 

L’une des conséquences néfastes d’une déforestation accélérée : les feux de brousse. C’est très important de mentionner qu’il s’agit d’une pratique plutôt traditionnelle en matière d’amélioration des pâturages. En fait, les éleveurs utilisent les feux comme seul procédé afin que les végétations, très prisées par les bovidés, poussent rapidement.
Ces feux apparaissent successivement au cours des trois saisons de l’année à savoir : Tsapay namea, Maintso ahitsy et May vokoky.

LES CAUSES Pourquoi les feux de brousse ?

Si le facteur de dégradation principal reste l’homme, ses motivations et ses causes sont multiples. Il s’y ajoute d’autres causes20.
Plusieurs causes sont à l’origine de feux de végétation. Les principales sont : – L’importance du cheptel bovin dans certaines régions, accentuant la nécessité des feux de pâturage, surtout dans les régions « Bara ».
– Le manque de bas fonds et de vallées aménageables dans les régions orientales de l’île.
– L’insuffisance des eaux d’irrigation et l’incapacité à les gérer convenablement, la croissance démographique galopante, tout cela pousse les paysans à recourir aux cultures sur brûlis, et donc à défricher. – Le sol, fatigué par les passages et annuels des feux, sans aucun apport supplémentaire en matière d’éléments nutritifs, on voit diminuer rapidement et progressivement ses capacités et sa fertilité. Effectivement, les sols arables s’amenuisent et les agricultures en souffrent. Les paysans, pressés par la pauvreté, sont obligés de raccourcir aux périodes de jachères. D’où la diminution rapide de la production et des rendements si bien que les modes de culture sur brûlis deviennent de plus en plus nécessaires en tant que moyen de survie pour la plupart des riverains. Aussi, il est très important de mentionner un autre fait. En effet, les problèmes de sécurité, dus à des actes de banditisme, caractérisé surtout par des vols de bœufs, ont des impacts significatifs su r l’importance des feux dans cette région de Madagascar. Les bandits, voleurs des bovidés, mettent du feu aux végétations pour effacer les traces des pas des bêtes volées, ensuite, retarder momentanément les poursuivants.
Cependant, les problèmes agraires et organisationnels ne sont pas à minimiser tels une forte croissance démographique, la recherche des nouvelles terres, l’incapacité d’investir dû à un appauvrissement croissant de la population rurale, ainsi que la destruction du tissu social, des contraintes incontournables pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans le pays21… Ainsi nombreux sont les facteurs qui font que les feux de brousse deviennent un phénomène courant, faisant partie de la vie quotidienne des gens ;Et ce n’est pas étonnant si les feux de brousse embrasent chaque année plusieurs centaines de milliers d’hectares de terrain, moment difficile pour les savanes herbeuses et arborées de l’Ouest que de l’Est. Il en est de même pour les savanes steppiques des Hauts- Plateaux et du Sud. Ces feux mettent en péril un certain capital naturel de la Nation et leur destruction risque de réduire à néant et valeur économique du pays et patrimoine national malagasy. Les origines des feux de brousse sont multiples et, disons-le, complexes du fait même de l’imbrication des facteurs socioculturels, d’une part et les facteurs liés aux systèmes de culture et d’élevage de l’autre.
La part de prépondérance des bois de chauffage en ant que sources d’énergie en est également pertinente. Selon l’article 6 de l’Ordonnance n° 60-127 du 03 Octobre 1960, fixant le régime des défrichements et des feux de végétation, lesdits feux comprennent : les feux de culture et de nettoiement, les feux de pâturage, les feux sauvages et, aussi, il y a les feux complices des malfaiteurs.

LA LUTTE CONTRE LES FEUX DE BROUSSE

Il existe à Madagascar une réglementation tendant à l’interdiction des feux de végétation (brûlis forestiers ou tavy, destinés à la culture en vue de l’alimentation humaine, feux de brousse destinés à permettre la repousse des herbes des pâturages). Bien que tous les ans des sa nctions soient prises en application de cette réglementation, la pratique de ces feux persiste27.
La densité de la population, bien que très variable sur l’ensemble de l’île, est en moyenne faible. La production agricole est toujours l’activité économique prépondérante, fournissant le tiers du PIB et 80 % des recettes en devises. Près de 85% de la population active travaille dans l’agriculture.
Le niveau d’éducation de la population, bien supérieur à celui des pays possédant des revenus par habitant comparables, constitue un atout à exploiter en vue d’un développement.
Actuellement, il est constaté, au niveau des cadres et décideurs du pays, une élévation de la conscience environnementale. Ele n’est pas encore, hélas, parvenue jusqu’à la masse populaire et notamment paysanne, qui souffre le plus de la destruction de l’environnement28.
En ce qui concerne les feux de brousse, l’attitude de l’administration coloniale se nuance d’hésitations, de retours en arrière, et il faudra de nombreuses années avant qu’une position se dégage, aussi ferme que celle adoptée vis-à-vis des tavy. Une circulaire gubernatoriale du 1er avril 1897 prescrit aux autorités locales d’user de leurs pouvoirs généraux de cœrcition pour empêcher les feux de pâturage. Les éleveurs, p our qui ces interdictions étaient nouvelles, réagissent, en défendant le droit de vie à leurs bovidés.

ASPECT REPRESSIF

Dans la première République, l’on a adopté une mesure très efficace mais inhumaine : la déportation à Nosy Lava. En effet, s’il est une chose dont les Bara répugne, c’est d’être séparé de sa famille.
Et si la répression en matière des tavy et des feux de brousse s’est soldé à un échec, ne faut-il pas s’interroger sur des solutions plus positives et humaines s’appuyant sur les pratiques et les stratégies paysannes plutôt que de chercher à réprimer ? Autrement dit, n’est-il pas possible que mode d’élevage traditionnel et conservation de la nature fassent bon ménage ?.
On ne peut aboutir à la disparition des tavy qui demeure nécessaire à certaines cultures, mais simplement à leur limitation. Etant donné les différentes raisons qui amènent les paysans à le pratiquer, les feux sont une façon de gérer les tanety en milieu rural. On ne peut résoudre totalement les problèmes des feux, on ne peut que les gérer en faisant participer la population. A propos des tavy, la solution radicale : elle découle de l’application systématique des textes. Pour parvenir à la disparition des tavy, on sanctionne sans faiblesse les manquements à la réglementation forestière. Soumis à une répression sévère, les paysans se mettront bien à cultiver des rizières, puisqu’ils n’auront pas d’autre moyen d’existence. En outre, on s’attaquera aux causes en interdisant l’existence de villages isolés en forêt et en déplaçant les populations forestières vers des zones aménagées à leurs intention. Tout cultivateur sera dans l’obligation de résider dans un village administratif36.

ASPECT EDUCATIF

Cachés par l’aspect répressif, l’aspect éducatif a toujours fait défaut rendant ainsi les résultats insatisfaisants.
Pour y arriver, il faut que : Il faut que les communautés locales aient une certaine capacité de gérer les ressources naturelles environnantes, doivent avoir un système de production propre à elles et qui ne nuit pas à la nature, y compris la manière de gérer les feux de pâturage. Que les populations locales arrivent à identifier avec le temps, des objectifs communs, et sachent gérer leurs conflits internes. Que l’Administrations puisse redéfinir les attributions respectives des différents acteurs concernés dans cette gestion communautaire des ressources naturelles, établir les termes de négociation afin de transférer les responsabilités et les compétences aux communautés locales, mettre en place un système de suivi, incluant la surveillance et l’application des textes réglementaires, des Dinam-pokotany y afférents, mettre en place les mesures d’accompagnement techniques et économiques pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique de gestion communautaire des ressources renouvelables.
– Les communautés locales et l’Administration devront établir un schéma d’aménagement des terroirs, en concertation. Autrement dit, il faut qu’il y ait un certain partage ou un consensus entre l’Etat d’une part et les paysans de l’autre, à propos du pâturage à renouveler et des a ires à protéger du feu. Un contrat, en bonne et due forme, est de mise. En fait, il n’est pas question de nuire aux paysans éleveurs mais sauvegarder la nature, du moins, en partie. Bien évidemment il ne s’agit là que d’une mesure transitoire, en attendant une solution plus efficace et humaine. Cette nouvelle approche et que nous proposons ici par le truchement de notre étude, à propos de la gestion des ressources naturelles, limitera les feux de brousse espérons-le.
Il appartient à la population locale d’être respons able et sécurisée et qu’elle participe à la protection de son patrimoine, leurs bétails et avec leur pâturage. A propos de la protection des forêts d’Iz ombitsy-Vohibasia, le WWF a mis en place ce qu’on appelle une GE.LO.SE. (Gestion Locale Sécurisée) c’est-à-dire, il appartient aux habitants riverains de protéger de leurs patrimoines, disons-le, ancestrales. Ainsi, il s’agit avant tout de préserver le pâturage si l’on veut que les bovidés prospèrent. En cela, il faut gérer les feux de brousse. Voilà en quoi consiste, si on l’expose d’une manière très brève et succincte, cette nouvelle approche que nous avons préconisée, à la fin de notre travail.
Cette gestion communautaire des feux ne se fera qu’avec des mesures d’accompagnement appropriées :
– juridique, à travers les réglementations nationales en vigueur.
– économique, via les études et l’encadrement des paysans, et la priorisation des actions.
– éducative, à travers les différentes actions de sensibilisation et d’information, ou d’éducation environnementale, des populations cibles, des paysans, des élèves, du public en général.
– à travers un plan d’action concerté et intégré .
Mais la meilleure solution c’est l’éducation :
– Faire connaître aux villageois les lois en vigueurpunissant les malfaiteurs pris en flagrant délit.
– Formation de base à la protection de l’environnement.
– Dès leur jeune âge, il faut inculquer aux enfants l’importance de la protection de l’environnement. D’où création des écoles, là où il le faut dans toutes les communes rurales.
– Application des DINA relatifs aux feux de brousse et à la protection des forêts.

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Table des matières

Partie I : Les textes existants
Chapitre I : Evolution des textes
I – Les ordonnances
II – Les décrets
III – Les annexes des textes
Chapitre II : Commentaire des textes
I – Les ordonnances
II – Les décrets
III – Les annexes des textes
Partie II : L’application des textes
Chapitre I : Le district de Sakaraha
I– Histoire et géographie de district de Sakaraha
A – Monographique
B – Géographie
II – Les feux de brousse
A – Causes
B – Statistiques
Chapitre II : La lutte contre les feux de brousse
I – Résultat
A – Efficacité
B – Limite
II – Solution proposée
A – Aspect répressif
B – Aspect éducatif
CONCLUSION
ANNEXES

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