”La littérature, c’est pas un truc hautain”

Internet et la « culture de la participation »

   « Y’a plein de livres, y’a des auteurs que tu aimes mais aussi parce que tu te sens de la communauté quoi c’est vraiment un groupe, c’est vraiment ça le gros plus de BookTube et de la blogo » (Rémy, le 24 juillet 2017). Rémy a 23 ans, il vit à Alès où il est surveillant cantine et animateur d’un centre de loisir, et pour la première fois de sa vie ce féru de lecture est allé au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse à Montreuil pour retrouver les autres lecteurs avec lesquels il échange quotidiennement sur Internet. Rémy a commencé à parler de ses lectures sur son « blog littéraire » en 2010 puis sur sa « chaîne BookTube » en 2011, avant d’échanger quotidiennement avec d’autres lecteurs sur Facebook, Twitter ou encore Instagram. Rémy est « blogueur » et « booktubeur », et avec lui d’autres passionnés de lecture échangent leurs avis, interagissent avec d’autres lecteurs et souhaitent prendre une part active à la promotion de la lecture comme leur permettent de le faire leur « blog littéraire » et leur « chaîne BookTube » qui constituent l’objet de cette thèse. En effet, Internet a donné les moyens à un nombre de plus en plus important de personnes de se regrouper autour d’intérêts communs et parfois, de se constituer en « communautés participatives » (Jenkins, 2006) qui souhaitent prendre une part active à la production et à la circulation de la culture (Maigret, 2013). Une idée qu’a développé le chercheur américain Henry Jenkins qui, malgré une considération utopique du « transmédia » déjà discutée par ailleurs (Maigret, 2013), souligne à travers la notion de « culture de la convergence », la « compétence de navigation et d’appropriation d’un multi-média-transmédia » par des publics qui passent d’une plateforme médiatique (Maigret, 2013, p10) à une autre et participent ainsi à la production et à la circulation d’une culture, dont les industries cherchent à tirer profit et à domestiquer. Une participation des publics que le développement du « Web 2.0 » au tournant des années 2000 a alors soutenu en se structurant, comme l’a souligné Laurence Allard (2008), autour de « plateformes de données partagées » qui architecturent des « réseaux sociaux » issus de la contribution essentielle des usagers à la création de contenus et des formats de publication (blogs, wiki…) » (Ibid.). Une contribution devenue essentielle car l’interconnexion des données personnelles produites par les usagers permet de soutenir un modèle économique qui repose sur le principe d’exploitation de ces données comme l’a souligné Franck Rebillard (2011). Le Web 2.0 dépend ainsi d’un « modèle de coopération » (Aguiton, Cardon, 2008, p81) qui repose sur « la participation massive d’utilisateurs » (Ibid.) qui vont créer les contenus, et dans le même temps produire des données qui seront exploitées. Aussi, la technologie du « Web 2.0 » s’est-elle accompagnée à son développement par la production d’un puissant imaginaire technique (Flichy, 2001) décrit par Franck Rebillard (2007) comme un idéal « participatif » et « socialisant » (Coutant, Stenger, 2012) caractérisé par une « horizontalité » des échanges qu’incarne symboliquement la notion de « communauté » (Rebillard, 2007, p32), ainsi que par la figure de « l’internaute contributeur » (Ibid., p37) enjoint à prendre part à la grande « conversation » d’Internet : « Les médias 2.0 sont ceux que produit la révolution des médias personnels. L’audience devient le contenu. C’est le royaume de la conversation : on veut commenter, évaluer, recommander. Les valeurs-clé sont les histoires individuelles, les expériences, l’implication ou l’engagement. Nous sommes les médias. » (Rebillard, 2007, p19). Une « conversation » qui se constitue ainsi comme le nouvel horizon idéal d’une idéologie de la communication chère au « Web 2.0 » (Patrin-Leclère, 2011) ; celle d’une mise en scène de « co-énonciateurs perpétuellement à égalité dans un échange idéalement symétrique » qui tend alors à présenter la communication sur Internet comme dépouillée de ses enjeux marketing (Ibid.) : « Pour s’adapter à la nouvelle donne communicationnelle, les marques revisitent les traditionnels plans de communication et stratégies de communication au profit d’un « dialogue » avec leurs clients […] Le propos célèbre d’un autre visionnaire d’Internet, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, contribue à attester l’extension du domaine de la conversation : « Nous allons aider vos marques à faire partie des conversations quotidiennes qui se produisent tous les jours entre les membres » (Montety, Patrin-Leclère, 2011, p24). Appuyé dans son succès par cet enrobage discursif, le « Web 2.0 » a ainsi soutenu « l’émergence de publics numériques » (Allard, 2009) qu’est venu sanctionner ce que Laurence Allard décrit comme un « tournant expressiviste du Web ». Ce dernier se caractérise selon la chercheuse par l’arrivée des pages personnelles, des blogs, des sites de partage de vidéos comme YouTube, ou encore des dits « réseaux sociaux numériques » (Facebook, Twitter, Instagram etc.), regroupés communément sous le vocable « médias sociaux ». Les « médias sociaux » reposent sur le principe de l’UGC – pour « user generated content » – qui se généralise au milieu des années 2000 (Ghernaouti, Dufour, 2017), et accompagne, du point de vue d’une sociologie des usages, la « démocratisation d’Internet ». En effet, le principe de l’UGC a notamment été formalisé dans un certain nombre de dispositifs de publication qui enjoignent les publics à commenter, évaluer, partager et produire leurs propres contenus. L’« UGC » est ainsi présenté comme l’emblème d’un « tournant participatif » du web » (Farchy, Méadel, Sire, 2015, p72) qui doit permettre aux internautes de mettre en ligne un contenu qu’ils ont eux-mêmes produit. Ce « principe » technique peut dès lors expliquer l’idée d’une réversibilité des rôles qu’endosse l’usager, à la fois « consommateur » mais aussi « producteur » (Ibid., p72). Les « médias sociaux » se présentent ainsi comme des « objets facilitateurs de communication » (Patrin-Leclère, 2011) et des « technologies d’expression » (Allard, 2003) qui accompagnent la mise en visibilité de nouveaux acteurs et rend possible leur participation à la production et à la circulation de la culture – sans pour autant prétendre ici à une participation généralisée. En effet, la participation des publics n’a pas attendu le « Web 2.0 » – et plus précisément les « médias sociaux » – pour advenir comme le rappellent Alexandre Coutant et Thomas Stenger (2012). Ainsi, la presse ouvrait-elle déjà ses colonnes aux courriers des lecteurs, les « radios libres » constituaient l’une des formes possibles de la « co-production médiatique », et la télévision fait appel aux spectateurs par SMS (Coutant, Stenger, 2012). En outre, les chercheurs ajoutent que la participation ne concerne qu’une part réduite de la population mondiale, et qu’elle est le fait – dans le cas par exemple du « journalisme citoyen » – des catégories de la population ayant déjà accès « aux différentes formes d’expression publique » (Ibid.), remettant ainsi en question l’idéal d’une participation généralisée (Ibid.).

Le cas des « blogs »

   La visibilité des « blogs » s’est accrue à mesure que se sont développés des dispositifs de publication qui ont permis la création gratuite et « toutes clés en main » (Jeanne-Perrier, 2005) de sites personnels. En effet, au tournant des années 2000, les programmateurs informatiques de différentes sociétés (ex, Pyra Labs, Groksoup) ont comme objectif de « faciliter » le processus de publication sur Internet. Pour cela, des outils de publication comme Blogger ou encore Pitas fournissent une adresse web à l’internaute ainsi qu’un espace d’hébergement sur son serveur afin d’aller dans le sens d’une facilitation des démarches à suivre pour créer un blog. A ce moment, la chercheuse américaine Rebecca Blood (2000) souligne que le déploiement des dispositifs de publication a une influence sur la forme des premiers « blogs » qui étaient alors jusque-là réservés aux personnes munies d’un bagage en compétences en informatique. Dans sa forme, le « blog » – issu de la contraction « web-log », signifiant le « carnet de bord du web » – s’inspire alors du « journal intime » et du « journal de bord » dans lequel les blogueurs sont incités à publier régulièrement, si ce n’est quotidiennement leurs pensées et leurs anecdotes personnelles. Comme le souligne Scott Rosenberg (2009) à la suite de Rebecca Blood, le blog ne constitue plus alors ce « filtre des informations du Web» – cher à l’idéal d’une partie des utilisateurs qui définissaient leur pratique du blog comme une manière de « contrer les médias traditionnels » (Le Cam, 2010, p9) – mais suppose de livrer ses pensées et ses anecdotes personnelles. Dans ce contexte, le blog prend davantage la forme d’une « archive personnelle » (record en anglais (Blood, 2000)) dans laquelle se compilent, sous la forme de « posts », les pensées que le blogueur cherche à relier avec celles d’autres blogueurs par le biais de « liens hypertextes » comme le souligne Florence le Cam (2010) : « Les liens vont se spécifier : ils mènent vers d’autres sites de blogueurs avec lesquels l’auteur du short-form journal a une « conversation », ou qu’il a rencontrés il y a peu, ou vers le site d’un groupe de musique qu’il a pu voir jouer la veille, etc. Des groupes de blogueurs se forment alors, par affinités » (2010, p9). Des liens hypertextes qui rendent ainsi possible la structuration de « communautés » autour d’intérêts commun, de la même manière que la possibilité de laisser des commentaires depuis l’encart réservé à cet effet soutient la logique « communautaire » par la stimulation des échanges entre pairs. L’ensemble de ces éléments techniques permet aux blogueurs de se structurer en « communautés » éparses et diverses au sein d’un ensemble plus large communément désigné comme la « blogosphère ». Cette dernière n’est pas un espace homogène mais recouvre « une très grande variété de formats d’édition, des publics très divers et des logiques sociales extrêmement hétérogènes » (Cardon et al, 2006, p11), le blog étant « une architecture logicielle qui donne lieu à divers types d’appropriation » (Deseilligny, 2009). Le blog est donc un « format technique de publication » (Paldacci, 2006) qui se situe à la croisée entre les pages et les sites personnels, propices au déploiement de l’énonciation personnelle, et des premiers forums de discussion et des chats qui proposent certaines modalités de mise en relation (Cardon et al, 2006). Il se caractérise ainsi (i) par une succession de « posts » – ou articles – antechronodatée et accessible à tous pouvant être composés de textes, images, sons, vidéos (Klein, 2007, p13) ou encore enrichis de « liens hypertextes » (Ibid., p11), ainsi que (ii) par la présence de fonctions de communication, telles que le « blogroll9 » ou le système de commentaires (Paldacci, 2006), qui rendent possible un certain nombre d’interactions et favorisent la mise en relation (Klein, 2007)

Premiers éléments de la méthodologie d’enquête et de constitution du corpus de thèse

   Notre thèse repose sur une approche « socio-sémiotique » des blogs littéraires et des chaînes BookTube. Cette approche méthodologique repose sur un emprunt à différentes méthodologies puisqu’elle article à la technique d’une « analyse sémiotique » des blogs et des chaînes YouTube, des entretiens semi-directifs issus de la méthode d’enquête sociologique. En outre, notre approche méthodologique se nourrit d’un emprunt à la démarche ethnographique puisque nous avons mené des « observations » sur les « réseaux sociaux numériques » – Facebook, Twitter et Instagram – en plus des blogs et des chaînes YouTube des enquêtés qui composent notre terrain. Un terrain que nous avons fait le choix de circonscrire à un corpus composé de vingt blogueurs littéraires et/ou booktubeurs, tous rencontrés en face à face dans le cadre d’entretiens semidirectifs. La construction de ce terrain s’est effectuée en deux temps. Tout d’abord, au cours d’une première phase exploratoire, nous avons listé dans un fichier Excel plusieurs blogs littéraires et chaînes BookTube françaises afin de récolter un certain nombre d’informations concernant les blogueurs et/ou les booktubeurs quand cela nous était possible :
(i) âge ; (ii) statut socio-professionnel ; (iii) « réseaux sociaux numériques » utilisés ;
(iv) nombre d’abonnés et de vues sur la chaîne YouTube ; (v) date de début du blog et de la chaîne YouTube ; (vi) pratique solitaire ou en groupe ; (vii) « genres littéraires » chroniqués ; (viii) autres articles que la lecture sur le blog.
A partir de là, plusieurs critères ont présidé à la constitution du terrain que nous avons réduit à vingt enquêtés. Le premier critère a été la « diversité des profils sociologiques » puisqu’il présupposait – sans pour autant l’assurer – une diversité des points de vue, laquelle a été notre motivation principale pour la construction de notre terrain. Nous avons donc construit un panel d’enquêtés inscrits dans un éventail d’âges et de statuts socio-professionnels le plus large possible. Ainsi, nous avons rencontré des blogueurs et/ou booktubeurs âgés de 17 ans, pour la plus jeune, à 36 ans, pour le plus âgé, car nous présupposions que les motivations des uns et des autres ne s’articuleraient pas autour des mêmes « finalités », notamment en ce qui concerne les enjeux de professionnalisation. Nous avons également fait en sorte de rencontrer des personnes dont le statut socioprofessionnel ou les études n’ont pas de rapport « direct » avec l’« environnement littéraire », c’est-à-dire : des étudiants en lettres, des libraires, des bibliothécaires ou encore des enseignants. Ce faisant, nous présupposions que la « compétence littéraire» – facilitée par les études et le métier – jouait un rôle dans le succès d’un blog littéraire ou d’une chaîne BookTube. En effet, il est particulièrement apprécié sur les blogs littéraires que l’écriture soit soignée, de la même manière qu’en vidéo, la capacité du booktubeur à formuler et structurer son avis constitue un atout indéniable. Cette variable peut également offrir des indications précieuses quant au « statut économique » du blogueur et/ou du booktubeur, qui là aussi n’est pas sans lien avec la réussite de son blog littéraire et/ou de sa chaîne BookTube. On remarque ainsi que les deux booktubeuses les plus populaires de notre terrain cumulent à la fois un capital scolaire : l’une a un master en lettres modernes, l’autre une licence en espagnol. L’une a été libraire, l’autre, enseignante de français, et toutes les deux sont « indépendantes » financièrement : l’une étant community manager (ce qui constitue là aussi un atout indéniable pour considérer le succès d’une chaîne YouTube), l’autre étant soutenue financièrement par ses parents à la suite de sa démission de la librairie, mais aussi dans le choix et l’achat de son matériel par ses parents, et notamment son père qui travaille dans l’audiovisuel. Par ailleurs, nous avons fait le choix d’interroger plus de femmes que d’hommes, les blogs littéraires et les chaînes BookTube étant majoritairement tenues par des femmes, tout en laissant cependant une place importante aux hommes puisque huit des vingt entretiens ont été menés auprès de jeunes hommes. Au regard de cette variable, nous présumions apporter un éclairage concernant certains enjeux relatifs aux disparités entre les sexes, notamment en termes de visibilité, puisque sur les chaînes BookTube les femmes sont plus nombreuses mais aussi souvent plus « populaires », c’est-à-dire plus visibles, que les hommes. En outre, d’autres critères ont été pris en compte dans la constitution de ce terrain. Tout d’abord, nous avons fait le choix de ne pas rencontrer uniquement des personnes ayant un blog littéraire et une chaîne BookTube. Ainsi, certains de nos enquêtés ont fait le choix de n’avoir qu’un blog littéraire quand d’autres ont décidé de le mettre en pause ou de l’arrêter. D’autres au contraire, ont fait le choix de n’avoir qu’une chaîne YouTube et ne souhaitent pas avoir de blog. Là encore, nous présupposions qu’un « éclatement » des choix faits par les blogueurs et/ou les booktubeurs devait permettre de diversifier les points de vue, notamment sur la manière dont chacun envisage différemment de mettre en scène son loisir littéraire. Aussi, nous avons décidé de rencontrer des blogueurs et/ou des booktubeurs qui utilisent Facebook, Twitter et Instagram, en plus de leur blog et/ou de leur chaîne YouTube, puisque leur utilisation fait partie intégrante de la pratique des blogs littéraires et/ou des chaînes YouTube. Pour cette raison, les réseaux sociaux numériques ont constitué un terrain propice pour nos observations comme nous le développons dans la partie II. Enfin, un dernier critère a été le nombre d’abonnés des booktubeurs puisque nous avons fait le choix de rencontrer des personnes dont le nombre d’abonnés varie d’un peu plus de 300 s à plus de 60.000 afin de ne pas concentrer nos analyses uniquement sur les booktubeurs les plus « populaires », c’est-à-dire les plus visibles. A partir de ces éléments explicatifs, il nous faut préciser que la constitution de ce terrain n’a pas répondu à un souci d’exhaustivité des points de vue et ne présume donc pas pouvoir être représentatif de ce qui se fait et/ou se dit sur l’ensemble des blogs littéraires et des chaînes BookTube. En revanche, la conduite d’entretiens semi-directifs auprès d’un corpus restreint à vingt enquêtés devait permettre d’articuler notre problématique aux histoires de vie de ces enquêtés, notamment par un détour sur les événements qui ont jalonné leur vie. Cela afin de poser des questions de fonds relatives à leur rapport à la lecture, à la littérature, à l’école mais aussi à leurs blogs littéraires et à leurs chaînes YouTube.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : Littérature, culture et communication : les prémisses d’un questionnement sur la « légitimité culturelle »
Chapitre 1 – « Partager la passion de la lecture sur internet »
1. Internet, « Web 2.0 » et participation des publics à la production et à la circulation de la culture
1.1. Internet et la « culture de la participation »
1.2. La participation des amateurs : une figure centrale de l’internet
1.3. La participation des passionnés de lecture à la circulation « conversationnelle » du livre sur Internet : le cas des blogs littéraires et des chaînes BookTube
2. Des blogs littéraires et des chaînes BookTube pour mettre en scène un « loisir littéraire »
2.1. Des « formats techniques de publication » au service de la structuration d’un réseau de passionnés de lecture
2.1.1. Le cas des « blogs »
2.1.2. Le cas des chaînes YouTube
2.2. Les « blogs littéraires » et la mise en scène du « loisir littéraire » selon Jean Marc-Leveratto et Mary Leontsini
2.3. Les chaînes BookTube : filer la mise en scène d’un « loisir littéraire »
3. Qui sont les blogueurs littéraires et les booktubeurs de notre terrain ?
3.1. Premiers éléments de la méthodologie d’enquête et de constitution du corpus de thèse
3.2. « Portraits de lecteurs »
Chapitre 2 – La « légitimité culturelle » en tension : des discours sur la lecture et la littérature
1. La confusion entre littérature et lecture : ébauche d’une remise en question de l’Ecole
2. L’école lieu de construction et de reproduction de la « légitimité culturelle »
3. « L’Ecole n’est pas un transmetteur du goût de lire » : « élitisme » et « snobisme » des « œuvres consacrées »
4. Lecture et atteinte à l’image de soi : le souhait de renouer avec la légitimité culturelle de la lecture
5. Les stigmates de l’illégitimité littéraire de la « littérature jeunesse » et de la « littérature de l’imaginaire »
Chapitre 3 – Culture et légitimité, ou comment penser la « légitimité culturelle » ?
1. D’une « haute » idée de culture à l’idée d’une « haute » culture
1.1. L’émergence du concept scientifique de « culture » en sciences sociales : l’importance de l’héritage des Lumières en France
1.2. La « culture » du point de vue des politiques culturelles en France : le cas de la « démocratisation culturelle »
1.3. De la « démocratisation culturelle » à la « démocratie culturelle »
2. Culture et dominations sociales : la théorie de la légitimité culturelle
2.1. De la « démocratisation culturelle » à la « domination culturelle » : retour sur la « légitimité culturelle » selon Pierre Bourdieu
2.2. La légitimité culturelle en question : populisme, misérabilisme et dérive légitimiste
2.3. La légitimité culturelle à la culture selon Bernard Lahire
3. Culture et luttes symboliques : les Cultural Studies et la remise en question du modèle « légitimiste » de la culture
3.1. Le contexte d’émergence des Cultural Studies : substituer au modèle « légitimiste » de la culture, l’étude des « cultures populaires »
3.2. Le déplacement épistémologique des Cultural Studies : la proposition d’un autre modèle de la domination
3.3. L’exemple des « médiacultures » selon Éric Maigret et Éric Macé
4. Une autre manière d’appréhender la légitimité : la « trivialité » selon Yves Jeanneret
4.1. Aux origines de la trivialité : une pensée de la circulation des idées et des valeurs
4.2. L’approche triviale de la culture
4.3. La trivialité, enjeu de pouvoir
PARTIE II : L’importance des « dispositifs médiatiques » dans la mise en scène de la lecture 
Chapitre 1 – Des « médias sociaux » aux dispositifs d’écriture : éléments de définition des blogs et des chaînes « YouTube »
1. La définition des blogs et de YouTube au regard de la sociologie des usages
1.1. Des médias sociaux ? Ebauche d’une réflexion sur l’appréhension « sociotechnique » des blogs et de YouTube
1.2. Les limites d’une typologie des « médias sociaux » : l’exemple des « médias informatisés » selon Yves Jeanneret
1.3. Retour sur la place des médias du point de vue des « médiacultures »
2. La définition des blogs et des chaînes YouTube au regard de l’approche « techno-sémiotique »
2.1. Des « dispositifs d’écriture », une approche qui prend ses origines dans la notion d’écriture selon Michel de Certeau
2.2. Eléments d’analyse de l’ « écrit d’écran » selon Emmanuel Souchier
2.3. « Enonciation éditoriale » et « architexte »
2.4. Synthèse de la discussion et premières perspectives méthodologiques
Chapitre 2 – Définition d’une approche « socio-sémiotique » des blogs littéraires et des chaînes BookTube
1. La construction de l’analyse sémiotique des blogs littéraires et des chaînes BookTube
1.1. La sémiotique des écrits d’écran : pour une analyse des propriétés techniques et sémiotiques des blogs littéraires et des chaînes BookTube
1.2. La sémiotique des sites web : penser le « jeu énonciatif » dans lequel s’inscrivent les blogs littéraires et les chaînes BookTube
1.3. Constitution des corpus analysés, méthodologie de recueil des données et présentation des critères d’analyse sémiotique
2. Présentation de la méthodologie des entretiens semi-directifs
2.1. Le choix des entretiens semi-directifs
2.2. Les « deux temps » des entretiens semi-directifs : questionnaires et rencontres en face à face
2.3. Prises de contact, « effet communauté » et mise en récit de soi
3. Démarche ethnographique & observations en ligne : présentation des objectifs de l’« observation en ligne »
3.1. Un emprunt à la démarche ethnographique : présentation des objectifs de l’« observation en ligne »
3.2. Présentation méthodologique de la récolte des données : « observation flottante », « observation diffuse » et « densification des données »
3.3. Synthèse
Chapitre 3 – Des « dispositifs attentionnels » : l’« injonction à la visibilité » sur les blogs littéraires et les chaînes BookTube
1. Des lieux de l’« écriture industrialisée »
1.1. « Industries scripturaires » et « capitalisme médiatique » selon Yves Jeanneret
1.2. La fabrique de dispositifs « prêts à l’emploi » : le cas de Blogger, WordPress, Wix et Weebly
1.3. La constitution de YouTube en industrie « médiatisante »
2. Des dispositifs de valorisation de l’attention selon Y. Citton
2.1. L’importance du « regard » du spectateur : ébauche d’une injonction à la visibilité sur les blogs littéraires et les chaînes BookTube
2.2. Des dispositifs d’écriture-lecture en prise avec une « économie de l’attention » selon Yves Citton
2.3. La « boîte noire » de l’algorithme : l’injonction à la visibilité n’est pas un processus maîtrisable
3. Les stratégies de mise en visibilité des blogs littéraires et des chaînes Booktube : entre référencement et mesures d’audience
3.1. Visibilité et référencement sur les blogs littéraires et les chaînes BookTube
3.2. Mesures d’audience et impératif gestionnaire des blogs littéraires
et des chaînes BookTube
3.3. Synthèse
Chapitre 4 – « Être et avoir son propre média » : la teneur imaginaire formes de l’énonciation personnelle
1. Des dispositifs de la mise en scène de soi
2. La « prescription de la personnalisation » sur les blogs et les chaînes YouTube
3. Une « intensification du rapport à soi » ? De la « personnalisation » à la « personnification »
4. « Expression culturelle vernaculaire » et « idéal démocratique » sur les blogs et les chaînes YouTube
5. Synthèse
PARTIE III : L’amateur et la culture : de l’ambivalence des discours sur la mise en scène de la lecture
Chapitre 1 – La prescription : un difficile dilemme pour la mise en scène de la lecture sur les blogs littéraires et les chaînes BookTube 
1. « Je suis pas là pour faire critique littéraire » : les discours de distinction de la « prescription traditionnelle »
1.1. « Sociabilités littéraires » et production d’un jugement esthétique sur les blogs littéraires et les chaînes BookTube
1.2. De la production d’un « jugement esthétique » à la « prescription littéraire »
1.3. « Ni critique, ni libraire » : le blogueur et le booktubeur en tant que « passeur-découvreur »
2. Un « art de jauger sans juger » ou comment se distinguer de la « prescription traditionnelle » ?
2.1. La « subjectivité » : ce qui compte c’est ce que le lecteur donne à penser du livre
2.2. Une « personnalité engageante » ou la promesse d’une relation « directe » et « personnalisée »
2.3. « Parler de ses goûts » ou l’idéal de la mise en scène des préférences du plus grand nombre
3. Synthèse
Chapitre 2 – « C’est voir le livre ou en parler ? » : La divergence des discours sur les dispositifs de la mise en scène de la lecture
1. Du modèle épistolaire sur les blogs littéraires au « simulacre » de l’échange en face à face sur YouTube
1.1. L’« égotisme » sur YouTube ou la critique de l’importance du booktubeur au détriment de la lecture
1.2. De la transcription sur les blogs à l’enregistrement sur YouTube : l’idéal d’une mise en scène « non-scénarisée » d’un « soi-lecteur »
1.3. L’impression de proximité ou l’idéal de l’échange « non-médiatisé »
2. Du « studieux » entre soi de lecteurs au divertissement « moderne » et « juvénile »
2.1. Le « divertissement » sur YouTube : entre discours de la « spontanéité » et discours sur les « artifices de l’amusement »
2.2. La mise en scène d’une identité « juvénile » : pour une proximité symbolique avec les publics projetés
3. Synthèse
Chapitre 3 – Entre mise en scène du geste de la consommation et mise en scène du geste de lecture : la fin d’un « sacre » ?
1. La portée « désacralisante » du « divertissement » sur YouTube
2. La « consommation littéraire » : le « haul » et ses déclinaisons
3. La mise en scène de la littérature comme « bien expérientiel » : des nouveaux formats de la promotion marchande ?
4. « La qualité plutôt que la quantité » : une autre manière de mettre en scène la consommation littéraire ?
5. Synthèse
Chapitre 4 – Partenariats, professionnalisation et enjeux de légitimation des amateurs de lecture 
1. Les premiers temps des services de presse : la remise en question du blogueur littéraire et du booktubeur
2. Mettre en scène son professionnalisme : un enjeu de légitimation
3. La construction de « l’autorité critique » du blogueur littéraire et du booktubeur
4. La reconnaissance des compétences : entre consécration marchande et consécration institutionnelle
5. Se désengager d’une image amateure ? La mise en scène de soi en tant que « pro-am »
Conclusion

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