LA LAPIDAIRERIE

LA LAPIDAIRERIE

GENERALITES

Le terme lapidairerie tire son nom du latin Lapis, lapidis, pierre ; c’est le travail de taille des pierres, le plus souvent les pierres précieuses et les pierres fines. Les « études anthropologiques de lapidairerie » montrent que la taille des pierres remonte loin. Le paléolithique inférieur voit apparaître l’Homo habilis en Afrique orientale, vers 2 à 1,6 millions d’années. Son outil caractéristique est le galet aménagé dont on a enlevé un éclat en le frappant avec un autre galet pour obtenir un ou plusieurs tranchants. En effet, il y a plus de 2 millions d’années, l’Homo habilis taille des outils rudimentaires : ce sont des galets aménagés, c’est-à-dire des galets auxquels il a fait sauter un ou plusieurs gros éclats en les frappant avec une autre pierre. Il utilise les côtés tranchants de ces outils par exemples pour couper la viande, racler et casser les os, couper des plantes. Le véritable tailleur de pierre est l’Homo erectus, de 1,6 million à 300 000 ans environ, qui met au point des outils beaucoup plus performants que le galet aménagé : le hachereau et le biface. Cette dernière est en forme d’amande à bords tranchants, taillée sur ses deux faces. Elle a été l’objet d’une lente évolution et correspond à un étage appelé acheuléen. La précision dans l’enlèvement des éclats pour obtenir un objet prédéterminé est allée de pair avec l’augmentation de sa boîte crânienne (1 250 cm3 contre 800 cm3 pour Homo habilis), et sa sortie d’Afrique pour coloniser l’Asie et l’Europe. Ce biface est vieux d’environ 700 000 ans. Il a été découvert dans le site paléontologique des gorges d’Olduvai, en Tanzanie (en Afrique).

Au paléolithique moyen, de – 300 000 à – 35 000 ans, deux types d’individus se manifestent : Homo sapiens, qui est une évolution d’Homo erectus et comprend des stades intermédiaires, et Homo sapiens neandertalensis, une forme archaïque du précédent, et qui a disparu. L’outillage est caractérisé par le débitage de la pierre pour obtenir des éclats utilisés ensuite comme outils une fois retouchés. La technique employée, dite « Levallois », du nom du site éponyme dans la proche banlieue parisienne, consiste à prédéterminer sur la pierre « le nucléus » d’où part la forme de l’éclat désiré. L’industrie associée à l’homme de Neandertal est le moustérien : les préhistoriens parlent de « complexe industriel », caractérisé par de nombreux outils en silex retouchés et diffusés dans toute l’Europe (- 150 000 ans environ).

Au paléolithique supérieur, de – 100 000 à – 10 000 ans environ, commence la colonisation de la terre par Homo sapiens sapiens, c’est-à-dire l’homme moderne, notre ancêtre direct, apparu hors d’Europe. Il invente l’art (grottes Chauvet, Lascaux, Altamira, figurines féminines sculptées dans l’ivoire de mammouth) et fabrique un outillage de plus en plus économe en matière première, mais plus sophistiqué, plus diversifié et plus efficace, avec des lames et des lamelles, et de minuscules pièces taillées appelées microburins. Au fur et à mesure que l’homme préhistorique améliore les techniques de taille de la pierre, il apprend à réaliser une taille de plus en plus perfectionnée : des pointes et des lames de toutes dimensions et de formes très variées, adaptées à différents usages. Certaines conditions de conservation permettent de constater qu’il utilisait aussi, en plus de la pierre, d’autres matériaux tels l’os, le bois de cervidé, l’ivoire pour fabriquer des sagaies, des poinçons, des aiguilles et des harpons. Le paléolithique supérieur est divisé en de nombreux étages (périgordien, aurignacien, magdalénien) et sousétages (châtelperronien, gravettien).

Le néolithique, étymologiquement « âge de la pierre récente », marque un changement fondamental dans l’usage et la taille de la pierre. Si, au départ, les pierres étaient taillées de manière à en fabriquer des outils utiles pour la survie, la défense et la chasse, elle devient de plus en plus utilisée pour la taille d’objets décoratifs. Ainsi apparait petit à petit la lapidairerie. L’emploi des pierres précieuses comme objets de luxe, en bijouterie ou en joaillerie, remonte à la plus haute antiquité. Les Asiatiques, puis les Romains confectionnaient de nombreux joyaux, et la taille des pierres leur était parfaitement connue, sauf celle du diamant qui date de 1479. En effet, si déjà en Gaulle et en Germanie on savait cliver le diamant afin d’obtenir des octaèdres de clivage, ce n’est qu’à partir du deuxième millénaire que l’on commença réellement la taille par facettage. Les croisés remportaient en Europe une grande quantité de pierres précieuses, auxquelles on attribua des vertus particulières.

A Madagascar, la filière lapidairerie a été introduite récemment. C’est vers 1960 que la société d’exploitation minière DELORME organisait au sein de la « Taillerie de la grande Ile S.A.» sise à Ankadifotsy Befelatanana Antananarivo, des formations en matière de taille de la pierre. Puis le CETA ou Centre d’Etude Technique de l’Artisanat a pris le relais en 1968 pour cesser ses activités en 1997. Actuellement, ayant constaté que plus de 99% de nos pierres sont envoyées à l’état brut à l’étranger, l’IGM ou Institut de Gemmologie de Madagascar, un des volets du PGRM ou Programme de Gouvernance des Ressources Minérales, s’est engagé à former des artisans malagasy afin d’être compétents à tailler des pierres de bonne qualité aux normes internationales. C’est ainsi que des artisans de la Capitale ou du Vakinankaratra comme ASJA ou Athénée de Saint-Joseph Antsirabe (rattaché à l’IGM, 1998), furent formés en lapidairerie. Aujourd’hui, Antsirabe semble être la plaque tournante de la taille des pierres de l’ile. Les lapidaires y taillent et polissent les pierres sur des meules. Leurs ateliers se trouvent le plus souvent au fond d’un atelier sombre et mal aéré. Par contre, les centres de vente y sont plus accueillants tels les bords du lac de cratère Andraikiba, La Cité des Merveilles de l’hôtel Trianon (Figure 5), Cour du Cercle Mess Mixte (Figure 6).

Définitions de quelques notions utiles Gemmes (du latin Gemma = bourgeon ou pierre précieuse) : ce sont des minéraux, appelés aussi pierres semi-précieuses ou pierres fines et pierres précieuses, généralement transparents, que l’on apprécie pour leur beauté et/ou leur rareté et/ou leur durabilité. Certaines matières d’origine organique, comme le corail rouge ou l’ambre, sont classées parmi les gemmes. C’est l’homme qui a décidé de labéliser certaines gemmes sous l’appellation de « pierres précieuses ». En fait, seules quatre gemmes ont ce privilège : le Diamant, l’Emeraude, le Rubis et le Saphir. Lapidairerie : c’est la transformation physique d’une pierre brute afin de valoriser sa beauté. Lapidaire : c’est le professionnel qui travaille la taille et le polissage des pierres gemmes. Minéraux : ce sont des corps naturels, généralement solides et inorganiques, et chimiquement homogènes constitutifs des roches. Pierres : ce sont les principaux constituants de l’écorce terrestre. C’est également la dénomination des matériaux de construction, mais aussi des cailloux qui ont une valeur précieuse. Dureté : c’est la résistance à la rayure. La dureté est utile pour déterminer les abrasifs à utiliser, les différentes poudres de polissage adaptée à la pierre et à la précaution à prendre pendant le temps de taille. Plus la dureté de la pierre est faible, plus elle est difficile à tailler. On considère une pierre à dureté faible, celle qui affiche une dureté inferieure à 5. Pour connaitre la dureté relative, on se réfère à l’échelle de Mohs dans laquelle la pierre qui a une dureté supérieure raye celle qui a une dureté inférieure.

Méthodologie

Durant notre formation à Antananarivo le mois de juin dernier au sein de l’IGM ou Institut de Gemmologie de Madagascar, nous avons eu la chance d’assister à une formation en gemmologie et en lapidairerie. Ceci nous a permis de connaitre deux méthodes de taille qui existent au sein de ce centre de formation. Par la suite, nous avons eu des entretiens auprès de lapidaires artisanaux habitant la Cité des 67 ha Antananarivo qui nous ont expliqué la méthode de taille à la Malgache. Nous avons posé les questions nécessaires, essayé de noter tous les détails et pris des photos. Enfin, du point de vue socio-économique, nous avons pu recevoir les avis des commerçants locaux de Bazar Be de Mahajanga. Pour étoffer le tout, les recherches bibliographiques auprès de différentes bibliothèques et les navigations sur les sites internet nous ont beaucoup aidés à l’élaboration de ce mémoire, sans oublier les supports de cours qui nous ont fournis les fondements de cette étude.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
DEDICACE
INTRODUCTION
I PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1. Historique
2. Objectifs
3. Définitions de quelques notions utiles
4. Classification des gemmes
5. Coût des gemmes
II DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET MATERIELS
1. Méthodologie
2. Matériels
a. Matériels d’identification des gemmes
b. Matériels de lapidairerie
III TROISIEME PARTIE : RESULTATS-TYPES DE LAPIDAIRERIE ADOPTEES A MADAGASCAR
1. Lapidairerie à l’Américaine
a. La taille en cabochon
b. Le polissage au tonneau
c. La taille à facettes
2. Lapidairerie à la Malgache (Ady Gasy)
a. Evidences malgaches
b. Ambitions envisageables
c. Les tailles facettes à la Malgache
3. Lapidairerie à la Thaïlandaise
a. Généralités
b. Les étapes à suivre
IV QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION ET SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
RESUME

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