La langue de barbarie : cadre physique, population et activites

Le XXe siècle a balisé la voie du réveil des consciences sur le changement climatique. Cette variation climatique est considérée comme le résultat de l’évolution naturelle de la planète accompagnée des activités humaines qui influent directement sur le climat. Cette péjoration du climat va impacter sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest d’une manière générale avec une dégradation croissante de leur espace littoral. Sous l’égide des Nations Unies, l’érosion en Afrique de l’Ouest et du Centre a été l’objet d’une étude exhaustive en 1978 et en 1984 et vingt (20) pays totalisant 8000 kilomètres de côte étaient concernés (A. Klingebiel 1989). Au terme de cette étude « des phénomènes de mobilités du trait de côte ont été signalés dans tous les pays de la façade atlantique de l’Afrique ».

Cadre physique

Le contexte géologique, la topographie et les éléments du climat déterminent le cadre physique de la Langue de Barbarie. D’abord l’histoire géologique va mettre en relief le processus de la mise en place de la flèche littorale. Ensuite, l’étude des éléments du climat, notamment le vent et la pluviométrie, va nous permettre de voir comment ces paramètres climatiques ont influé sur l’évolution actuelle de la flèche sableuse littorale de la Langue de Barbarie.

Le contexte géologiqu

L’histoire géologique de notre région s’inscrit dans le cadre général de celle du delta du fleuve Sénégal. Précisons que le delta appartient au grand bassin sénégalo-mauritanien qui correspond à une vaste zone de subsidence comblée par des sédiments marins continentaux provenant de l’érosion des roches des séries primaires et antécambriennes sur les lesquelles ils reposent. Ce bassin sénégalo mauritanien est prolongé d’Est en Ouest. Il est marqué par de légères déformations dont les plus apparentes se retrouvent dans la presqu’île du Cap-Vert, la Petite Côte à l’Ouest et l’anticlinal de Guiers au Nord. Contrairement à ces régions soulevées, le delta est une zone de subsidence s’enfonçant au fur et à mesure que les dépôts sédimentaires s’y accumulent. Ce processus très ancien s’explique par le fait que la zone repose sur un substratum de tectonique cassante, faillé, qui s’est soulevé à l’extrême Est, tandis qu’il s’affaisse sur la bordure Ouest du continent. Ainsi, depuis le début de l’ère Secondaire, le delta, par le jeu des affaissements successifs qu’a connu la partie occidentale du bassin, a constamment été une région submergée (M. AUDIBERT, 1970).

Le Quaternaire est cependant l’ère qui nous intéresse le plus dans la mesure où seules ses séries affleurent. Pendant cette période, en raison des phénomènes d’oscillations climatiques qui ont affecté l’ensemble du golfe et dont les effets ont été accentués par les mouvements tectoniques locaux, la région a connu différentes phases de transgressions qui ont été déterminantes dans sa formation et son évolution.

Les éléments du climat

Le climat de la Langue de Barbarie est étroitement sous la dépendance de trois centres d’action.

❖ L’anticyclone des Açores est situé dans l’Atlantique Nord. Il est responsable des précipitations occultes « rosée ».
❖ Au nord couvrant le Sahara et faisant suite à l’anticyclone des Açores, une cellule anticyclonique pendant l’hiver boréal génère les alizés du Nord-Est constituant l’harmattan qui fait parfois élever les températures (Anticyclone Saharo-libyen).
– Au Sud, l’anticyclone de Sainte-Hélène, situé dans l’Atlantique Sud, se manifeste dans la région pendant l’été boréal quand les deux premiers (anticyclones) cités sont affaiblis et il génère les alizés du Sud-Est détournés en flux de mousson du Sud-Ouest dans l’hémisphère Nord.

Les vents 

Les vents au niveau de la région de Saint-Louis sont marqués par l’alizé maritime de l’anticyclone des Açores de direction Nord et Nord-Ouest qui prédomine ou neutralise parfois les vents de l’harmattan ce qui donne au littoral un climat doux. Les vents soufflant sur la Langue de Barbarie sont caractérisés par une grande variabilité directionnelle et ont une forte incidence morphogénique sur cette zone. Rappelons que l’alizé maritime souffle en permanence de novembre à juin-juillet, l’alizé n’engendre pas de précipitations mais des condensations (rosées, brouillard). Pendant la saison sèche, un flux Est-Ouest issu des hautes pressions de la cellule maghrébine se fait sentir. Il se mêle et se confond avec l’alizé continentalisé et engendre l’harmattan qui est un vent chaud et sec soulevant sable et poussière. A partir de juin-juillet, un renforcement de l’anticyclone de Sainte-Hélène est noté, les flux provenant de l’anticyclone de Sainte-Hélène sont maintenus au niveau de l’équateur et aspirés vers les zones de basses pressions. Leur parcours océanique leur donne une certaine humidité génératrice de précipitations notées pendant cette période de l’année : c’est l’hivernage. Notons aussi par ailleurs que les vitesses moyennes mensuelles sont faibles généralement inferieures à 5 m/s. Nous pouvons retenir que les vents d’Ouest prédominent de juin à septembre. Ce qui correspond à la période pluvieuse où la vitesse des vents est relativement faible par rapport à la période de décembre-janvier .

La température 

Les températures de la région de Saint-Louis sont fortement influencées par l’effet adoucissant de la mer, des alizés maritimes et des autres éléments (insolation, flux dominants, etc.). Elles se caractérisent par deux saisons thermiques : une saison froide de décembre à mai et une saison chaude de juin à novembre. La température moyenne annuelle a augmenté en 50 ans, passant de 24,8°C à 26°C environ. Mais cette moyenne annuelle des températures est relativement faible par rapport à celle de l’intérieur qui connaît des seuils supérieurs. L’amplitude moyenne annuelle est également faible (6,3°C). Une analyse de la figure cidessous va nous permettre de dégager les remarques suivantes.

Les moyennes mensuelles révèlent des disparités importantes. Ainsi, on distingue nettement une période fraîche, de décembre à mai pendant laquelle la température est douce, 24° C en moyenne. Ensuite, nous pouvons noter une période relativement chaude de mai à novembre. Ainsi nous avons des minima mensuels qui peuvent atteindre 16°C en janvier et des maxima qui atteignent 30°C surtout en période d’harmattan. Ce qui relève un grand écart entre les minima et les maxima et montre par ailleurs une grande instabilité du climat notée ces dernières années.

La pluviométrie 

Les pluies tombent pour l’essentiel pendant l’hivernage, surtout aux mois d’août (110,2 mm) et septembre (122,3 mm) qui sont les plus pluvieux. Comme nous l’avons évoqué plus haut, le littoral saint-louisien demeure en grande partie sous la domination des flux d’alizés issus de l’anticyclone des Açores. Les lignes de grains peuvent apporter en moyenne plus de 80 % des précipitations des régions sahéliennes. Ces précipitations sont de types orageux et les lignes de grains prennent naissance dans la zone du Lac Tchad et celle située à l’Ouest de la boucle du Niger(1985). Les précipitations de la région de Saint-Louis se concentrent généralement sur 2 mois de pluie à peine supérieure à 100 mm (figure 2).Durant la saison sèche, (par exemple au mois de février en 2015 avec 0,3 mm) des pluies irrégulières et faibles peuvent tomber et elles sont dues à l’invasion polaire. Ces pluies sont appelées « Heug » et constituent moins de 1 % de l’apport pluviométrique et interviennent à un moment où les actions éoliennes sont prédominantes avec la présence de vents de Nord-Est. Certes les pluies sont faibles en intensité mais elles limitent l’action érosive du vent en imbibant le sol et en faisant pousser un maigre tapis herbacé ce qui peut également diminuer la déflation éolienne et participer à retarder le réchauffement de l’air et du sol.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LA LANGUE DE BARBARIE : CADRE PHYSIQUE, POPULATION ET ACTIVITES
Chapitre 1 : Cadre physique
Chapitre 2 : La population et les activités socio-économiques
DEUXIEME PARTIE : LA LANGUE DE BARBARIE, UN MILIEU DYNAMIQUE ET FRAGILE
Chapitre 3 : Evolution et unités géomorphologiques du littoral de la Langue de Barbarie
Chapitre 4 : Manifestations du changement climatique et les facteurs de la dynamique de la Langue de Barbarie
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE LITTORAL DE LA LANGUE DE BARBARIE ET LES STRATEGIES D’ADAPTATION
Chapitre 5 : Les impacts sur les activités socio-économiques
Chapitre 6 : Les stratégies d’adaptation
CONCLUSION GENERALE
Liste des illustrations
Références bibliographiques
Annexes

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