La langue arabe

La langue arabe

Introduction générale

L’Algérie à connu plusieurs civilisations qui ont marqué leurs traces sur le territoire national et plus spécialement sur le plan linguistique, le contact de langue en Algérie fait de lui un pays plurilingue. En effet, les locuteurs Algériens pratiquent plus d’une langue dans leur production langagière quotidiennement. Un premier constat pourrait nous amener à supposer que l’usage des différentes langues se fait en alternance.
Aujourd’hui la confrontation collective à une situation plurilingue, constamment marqué par la présence de l’arabe dialectal et du berbère comme des langues vernaculaires, exclusivement orales, l’arabe classique comme langue officielle et nationale ainsi que le français considéré comme langue étrangère.
Notre thème de recherche s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique qui s’intéresse à la langue au sein de la société et aux différents usages que font les locuteurs d’une langue précise. Pour le dictionnaire universel francophone : « la sociolinguistique étudie l’influence des facteurs sociaux sur le comportement linguistique. D’une part, un même individu parle différemment dans des contextes sociaux différents, d’autre part, sa façon de parler et son répertoire linguistique révèlent son origine sociale, nationale, régionale, religieuse, etc…. ».
Selon William Labov l’un des fondateurs de la sociolinguistique : « la sociolinguistique c’est la linguistique, puisque la linguistique est l’étude des pratiques langagières dans une société données, don elle prend en charge les différentes langues qui existent dans une société » Ce qui nous intéresse dans notre travail de recherche est les pratiques langagières des habitants de Kherrata. Cette dernière est une commune de Kabylie en Algérie située dans la willaya de Bejaia à environ 58km chef-lieu. La population en 2008 était 35 077 habitants. On appelle le dialecte parlé dans cette région « tasahlit ».
La commune de kherrata est située au sud- est de la willaya de Bejaia limitrophe avec la willaya de Sétif, 58km au sud-est de Bejaia et 50km au nord –ouest de Sétif.
La région de kherrata est composé de localités suivantes : Laouader, Ait marai, Ahamam, Ait laaziz, Ighil n tahar, Tala n’tegra, Boughezrane, Bougrourène, Tiboudaouine, Bradma , Marouaha, Bou sadaa, Ikrnaf, Tabiya, Tala oulili, Bouzraoune, Ait azouz, Afra, Bouchartioua, Aifart, Manchar, Sebouka, Boufalki, Akharoub et Tiaouinine et Draa -el- gaid.
La création officielle du village de kherrata par l’administration coloniale eut lieu en 1876 et son peuplement en 1878. Mais bien avant, en 1870, à l’entrée des gorges du chabet el akhra, au bord de l’oued agrion, à 450 mètres d’altitudes, à mi-chemin de Sétif et de bougie, un petit hameau se constitua ; 13 familles composées de 13 hommes 8 femmes et 21 enfants y construisirent 12 maisons.
Entre 1886 et 1940 l’administration coloniale mis en ouvre les projets de construction d’une église, d’une justice de paix, d’une gendarmerie, d’une prison et autres, comme lan mise d’un réseau téléphonique, le 03 juin 1954 a vu la création de l’association culturelle israélite de kherrata dont le but était de subvenir aux frais, et à l’entretien et à l’exercice du culte israélite dans la commune.
Selon une interprétation orale, le village de kherrata porte le mot arabe « laboureurs ».
Le patelin est situé au pied de la chaine des babors dont le sommet culmine à 2400 mètres, à l’entrée des gorges du chabet el akhra, locution qu’on peut traduire par « le ravin du bout du monde » ou « le défilé de la mort ».
Une plaque, à l’entrée des gorges par rapport à Bougie, rappelle les grands travaux de percement de la route réalisée sous la direction des ponts et chaussées de 1863 à 1870, au rythme d’un kilomètre par an. La première liaison routière a eu lieu vers 1900, un servie diligences assurait dans les deux sens le transport postal et des voyageurs. Ces voitures à cheval rattachaient Sétif à Bougie.
En 1913, le colon Eugène Dussaux fit bâtir un château à la sortie du village, à proximité de l’entrés des gorges, avant de donner le jour à une minorité moderne ; cependant le petit moulin à façon étant un symbole de village de Kherrata aux yeux des colons fut conservé pour permettre aux populations indigènes de venir y faire moudre leur grain.
A cette époque kherrata était un modèle de cohabitation sur le plan religieux, sur un même trottoir, à quelques mètre d’intervalles seulement était érigées une mosquée et une synagogue, à la sortie ouest du village se dressait une église, le mélange entre musulmans, chrétiens, juifs ne souffrait d’aucun conflit particulier.

Motivation et objectif

La ville de kherrata est un lieu ou coexistent une multitude de langues et différents parlers. Ce qui a attiré notre attention c’est la façon de parler des gens de kherrata qui ne se contentent pas d’utiliser une seule langue dans leurs conversations quotidiennes, nous avons remarqué que l’arabe dialectal occupe une place assez importante dans leurs productions orales, sachant que c’est une région kabylophone, on note aussi qu’ils mélangent deux à trois langues dans le même discours et qu’ils recourent à chaque fois à la langue arabe. Nous nous sommes posées la question de savoir pourquoi les gens de kherrata font-t-il recourt à la langue arabe ?
Ainsi notre thème de recherche est relié à notre réalité et à notre quotidien autant que étudiantes en sciences du langage motivées par une curiosité de savoir et de découvrir les différents facteurs de cette utilisation.
Problématique Dans ce présent travail de recherche notre attention sera portée principalement sur les pratiques langagières des habitants de kherrata. Par ailleurs les questions de départ que nous posons sont :
 L’espace géographique joue-t-il un rôle dans le choix des langues ?
 Pourquoi les gens de kherrata fonts-ils recourent à la langue arabe dans leurs pratiques langagières ?
 Quels sont les facteurs qui poussent ces informateurs à parler en arabe sachant que c’est une région kabylophone ?
 Les habitants de kherrata parlent ils en langue arabe plus que dans le passé ?

Plan de travail

Nous nous interrogerons dans la présente étude à propos des motivations du recours à l’emploi de l’arabe dialectal chez les habitants de kherrata.
Nous avons divisé notre travail en deux parties réparties en chapitres : une partie méthodologique et théorique et une partie d’analyse. La première partie est constituée de deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous s’intéresserons à la présentation de la situation sociolinguistique en Algérie, qui se caractérise par la coexistence de plusieurs langues, cette situation nous conduit à expliquer les facteurs extralinguistiques qui jouent un rôle dans l’influence des langues, en prenant les facteurs géographique, l’origine social, l’âge et le sexe du locuteur. Puis nous allons présenter quelques notions sociolinguistiques, commençant par le concept des pratiques langagières, puis nous allons présenter les représentations et les attitudes, la notion de bilinguisme, alternance codique, contact de langues, la diglossie, la communauté linguistique et l’insécurité linguistique.
Le deuxième chapitre du mémoire, sera la partie pratique dans laquelle nous aurons à analyser les données recueillies, d’après des enquêtes sur le terrain, notre technique se base sur un questionnaire, par ce qu’il est la plus déterminante pour arriver à recueillir les données.
Il convient de préciser que notre travail est de nature quantitative. Ainsi nous voudrons mettre en évidence et décrire les pratiques des enquêtés par rapport aux langues qu’ils parlent, aux mélanges et aux alternances qu’ils effectuent.

 La situation sociolinguistique en Algérie

Le paysage sociolinguistique en Algérie est marquée par la diversité de plusieurs langues (et variété de langues) qui se distinguent par leur histoires leur distribution géographique, leur typologie langagières, et culturelles bien déterminée. La situation sociolinguistique en Algérie est assez diversifiée et complexe.
En effet, l’Algérie possède un panorama assez riche en matière de multi ou de plurilinguisme. Il est à signaler que les langues en présence sont le berbère et ses déverses variétés (le mozabite, le kabyle, le chaoui, tassahlit, etc.) l’arabe dialectal algérien, l’arabe classique ou littéraire et le français. En ce sens Seeba Rabah déclare : « ceux qui connaissent l’Algérie savent qu’il existe dans cette société une configuration linguistique quadridimensionnelle, se composant fondamentalement de l’arabe algérien, la langue de la majorité, de l’arabe classique ou conventionnel pour l’usage de l’officialité, de la langue française pour l’enseignement scientifique, le savoir et la rationalité et la langue amazighe, plus communément comme sous l’appellation de langue berbère, pour l’usage naturel d’une grande partie de la population confinée à une quasi clandestinité ».

 le statut des langues en Algérie

Cela nous amène à nous interroger sur le statut de ces langues en présence :

La langue arabe

Nous citons en premier lieux l’arabe classique. Après l’indépendance de l’Algérie, l’arabe classique est devenu la langue officielle et nationale pour des raisons politiques et idéologique plus que linguistiques .pourtant, cette langue n’est pas utilisées couramment par la population dans la vie quotidienne. C’est une langue essentiellement écrite et absolument incompréhensible à l’oral pour un public arabophone illettré.

 L’arabe algérien

L’arabe algérien est la principale langue véhiculaire, selon AREZKI.
Abdenour : « l’arabe dialectal, populaire ou arabe algérien : bien que d’un usage fort répondu, il est dénommé péjorativement dialecte et considéré inapte à véhiculer les sciences et à être enseigné à l’école ! » L’arabe algérien demeure la langue largement majoritaire, il est la langue maternelle d’une grande majorité d’algériens (première langue véhiculaire en Algérie). « L’arabe dialectal est la langue maternelle de 72% de la population algérienne ».1
Ainsi l’arabe dialectal constitue la langue de communication de tous les jours, l’outil d’expression spontané. Elle est utilisée dans les lieux publics : la rue, les stades, les cafés…..elle est employée dans des situations de communication informelles, intimes, en familles, entre amis, En effet, cette langue est le véhicule d’une culture populaire riche et variée. C’est la langue du monde affectif des locuteurs, de la production culturelle, de l’imaginaire Nombreux sont des pièces théâtrales, les chansons, les films produits dans cette langue. Par ailleurs l’arabe dialectal témoigne d’une formidable résistance face à la stigmatisation que véhiculent à son égard les normes culturelles dominante.

La langue française 

Le français, langue imposé aux algériens par le colonisateur français durant sa présence en Algérie, est la première langue étrangère en Algérie. SEBAA (2002 :85) « Sans être la langue officielle, la langue française véhicule l’officialité. Sans être la langue d’enseignement, elle reste la langue de transmission du savoir. Sans être la langue identitaire, elle continue à façonner l’imaginaire culturel collectif de différentes formes et par différents canaux. Et sans être la langue d’université, elle est la langue de l’université. Dans la quasi-totalité des structures officielles de gestion, d’administration et de recherche, le travail s’effectue encore en langue française ».2
« Le français est extrêmement répandu : avec près de 16 millions de locuteurs (47% de la population), l’Algérie est le deuxième plus grand pays francophone au monde après la France».
La langue française, bien souvent considérée comme une langue étrangère, tient une place importante dans le paysage linguistique et ce dans les différents domaines ; économique, politique, administratif, et éducatif, c’est une langue utilisée par une grande partie de la population algérienne. Elle est souvent mélangée avec la langue maternelle que ce soit dans la vie quotidienne ou professionnelle. La langue française permet d’accéder au développement autres langues étrangères.car il est présent dans différents domaine de la vie quotidienne des algériens. À ce propos AHCHOUCHE(1981) affirme que «malgré l’indépendance et les actions d’arabisation qui s’en souvent suivi, les positions du français n’ont pas été ébranlées, loin de là, son études ayant même quantativement progressé du fait de sa place dans l’actuel système éducatif algérien statut réel en Algérien. ». En effet c’est une langue d’enseignement des matières scientifiques et technique à l’université. Actuellement, après la réforme du système éducatif, l’enseignement du français et obligatoire à partir de la troisième année de l’école primaire ; c’est dire que le français occupe une place privilégies par rapport aux autres langues étrangères .Aujourd’hui, l’usage du français est toujours omniprésent.

Les facteurs extralinguistiques

La question de variation est une question fondamentale pour la sociolinguistique car il s’agit véritablement de tirer les conséquences du constat fait par tout linguiste : on ne parle pas de la même façon dans toutes les circonstances de sa vie. Un même personne, au cours d’une journée change considérablement d’usage, de variété de langue, et ceci en raison de ses interlocuteurs, en fonction de son milieux social, de son implantation géographique.

 Le contact de langue 

La région de kherrata comme toute autre région est un lieu de brassage de plusieurs langues.
Le premier chercheur à avoir utilisée se terme est WEINREICH, selon lui« le contact de langue inclut toute situation dans laquelle une présence simultanée de deux langues affecte le comportement d’un individu .le concept de contact de langue réfère au fonctionnement psycholinguistique de l’individu qui maitrise plus d’une langue, donc de l’individu bilingue ».
Selon la vision de WEINREICH, l’individu est confronté souvent à une situation qui lui offre plus d’une langue. Le milieu multilingue influe certainement sur les pratiques langagières d’un sujet parlant.il ressort de cette vision que le contact de langues se focalise sur la situation psycholinguistique d’un individu qui dispose de plus d’un système linguistique.
Il considérait en effet que des langues étaient dites en contact lorsqu’elles étaient utilisées alternativement par la même personne.

Conclusion générale

Notre travail de recherche est composé de deux chapitres, l’un théorique et méthodologique, et l’autre pratique.
Dans la partie théorique nous avons présenté la situation sociolinguistique en Algérie, qui est très complexe et diversifie. Nous avions mené une enquête sociolinguistique dans la région de kherrata, tout en cherchant des réponses à notre questionnaire sur la place de la langue arabe dans les pratiques langagières des habitants de kherrata. Et sur les facteurs qui poussent ces informateurs à utiliser l’arabe comme langue de communication à la place du kabyle.
Nous avons proposé pour notre analyse trois hypothèses ; la première est celle de parler arabe habituellement, la deuxième concerne l’espace géographique et son influence sur la façon du parler des habitants de kherrata, et la troisième se repose sur le phénomène du prestige.
A partir de notre analyse nous pouvons confirmer notre première hypothèse, c’est-àdire parler en arabe est devenu une habitude chez ce public.
Selon nos enquêtes, et l’analyse faite nous confirmons aussi la deuxième hypothèse.
Notre analyse nous amène à infirmé notre troisième hypothèse, c’est-à-dire la présence de la langue arabe dans cette région n’a aucune relation avec le phénomène de prestige ou de vouloir démarquer des autres.
En conclusion, l’analyse que nous avons mené au sein de la région de kherrata dont l’échantillon est de 30 locuteurs, nous a permis d’avoir une image descriptive du paysage sociolinguistique de cette région.
L’analyse que nous avons effectuée, démontre que le kabyle semble être ressenti comme langue identitaire pour nos enquêtés. Ainsi, notre échantillon a révélé que la langue arabe occupe une place prépondérante dans les pratiques langagières de nos informateurs, et que l’espace géographique joue en faveur à l’apprentissage de cette langue. Tandis que le français est complètement absent dans cet espace.
Durant notre enquête, nous avons constaté que la variable sexuelle est considérée comme un élément de distinction, car la gente féminine se distinguent de gente masculine dans leur production linguistique.

 

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Table des matières

Introduction générale
CHAPITRE I : A propos de la situation sociolinguistique en Algérie
1. La situation sociolinguistique en Algérie
2. Le statut des langues en Algérie
2-1.la langue arabe
2-2. l’arabe algérien
2-3. le berbère
2-4. le français
3. Le rôle des facteurs extralinguistiques dans les usages langagiers
3-1- l’origine géographique
3-2- l’âge
3-3- le sexe
Conclusion partielle
4- définitions de quelques concepts sociolinguistiques.
Introduction partielle
1- Les pratiques langagières
2- La politique linguistique
3- Les représentations et les attitudes sociolinguistiques
4- Le contact de langues
4-1- la notion de bilinguisme/ plurilinguisme/ multilinguisme
4-2- la notion de diglossie
5- L’alternance codique
6- La communauté linguistique
7- L’insécurité linguistique
conclusion partielle
CHAPITRE II : considération méthodologique et analyse de corpus
Introduction partielle
1- Présentation du terrain
2- Le déroulement de l’enquête
3- La méthode et la technique
4- Les difficultés rencontrées sur le terrain
5- Le corpus
6- L’interprétation des donnés
Conclusion partielle
Conclusion générale

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