La gouvernance des organisations temporaires contraintes à de forts enjeux de sécurité

Les théories classiques des organisations sont fondées sur l’hypothèse que celles-ci sont ou devraient être permanentes. Ainsi, les théories économiques et les analyses sociologiques s’intéressent principalement à l’individu, à ses actions, ses objectifs et ses stratégies au sein d’organisations qui durent.

Néanmoins, l’entreprise et les organisations ont évolué depuis le 19ème siècle. On est tout d’abord passé de structures familiales et à taille humaine à des entreprises intégrant les processus de production, divisant les taches, augmentant et employant le capital au service de leur expansion et de leur croissance. Cette évolution née de la révolution industrielle s’est accompagnée d’une importante réflexion sur l’organisation du travail, les rapports sociaux, et la création d’une hiérarchie managériale (Taylor, 1911 ; Fayol, 1916 ; Weber, 1924). Une deuxième phase de transformation s’est opérée au milieu du 20ème siècle, avec l’avènement de lois sociales et la création d’une « société salariale » (Etienne et al., 2004 ; Kunvari, 2006) que certains sociologues qualifient de « compromis fordiste ». Enfin, depuis les années 1980, on assiste à une crise voire une fin de ce « compromis fordiste ». André Gorz (1997) met même en avant une société du travail qui se meurt : « Il ne faut rien attendre des traitements symptomatiques de la « crise », car il n’y a plus de crise : un nouveau système s’est mis en place qui abolit massivement le travail ».

Plus précisément, même si le travail reste au cœur de la vie sociale, les modes de travail, eux, semblent avoir évolué : les individus cherchent davantage d’autonomie dans leurs activités, y compris en dehors de leur emploi ; les nouvelles technologies, en dématérialisant l’information et sa transmission, la communication et la finance, ont modifié la valeur du temps et de l’espace dans notre société.

Un cas d’étude industriel de changement propice aux questionnements en matière d’organisation et de sécurité 

Un site industriel à l’épreuve d’un projet de changement majeur soulève toujours des questions en matière d’organisation et de sécurité. En effet, tout changement, en particulier lorsqu’il est partiellement porté par des entreprises extérieures, impacte l’entreprise, ébranle son organisation, ses procédures et génère des inquiétudes quant au maintien de conditions viables de sécurité. Même lorsqu’il fait l’objet d’un important travail de préparation et d’anticipation, il conduit à son lot de surprises et de questions :
– Pourquoi les interventions anticipées ne se déroulent pas comme prévu ?
– Quelle est l’origine des retards et des réticences à avancer observées au niveau des différentes parties en place ?
– Comment être certain (lorsque l’on constate que de nombreuses tâches doivent être revues sur une durée courte et que de nombreux rôles ont été redéfinis) que les procédures de sécurité restent adaptées et font bien toujours l’objet de la même prévenance ?
Les travaux de cette thèse trouvent leur source dans un cas d’étude de cette nature : un site de stockage de gaz qui a fait l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la collaboration menée entre la Chaire Résilience et Sécurité de l’Ecole des Mines de Paris et l’un de ses Partenaires Industriels. Ce site, ayant été sujet à un projet de renouvellement de ses installations, a dû cohabiter avec un groupe d’entreprises extérieures, pilotées par un maître d’œuvre (également extérieur) rattaché au siège du Groupe. Plus précisément, ce projet, qui devait initialement durer 4 ans, a vu ses délais de réalisation s’allonger considérablement tandis que des inquiétudes sont remontées auprès du siège et que la coordination entre équipes internes et externes sur place a fait l’objet de nombreux ajustements. La sécurité étant un enjeu majeur sur ce type d’ouvrage, notre partenaire industriel a mis à profit la collaboration en place avec la Chaire et a proposé que ce site accueille un ou deux doctorant(s) afin de travailler sur la question du changement technique et organisationnel ainsi que de ses éventuels impacts sur la sécurité.

A la découverte d’une autre perspective d’analyse que le simple changement : l’entrée en scène d’une organisation de nature temporaire 

Les premières démarches entreprises ont consisté à rencontrer la direction opérationnelle du site pour :
– d’une part, valider l’intervention du groupe de recherche,
– d’autre part, préciser sa problématique en discutant ouvertement du projet de changement et de ses effets ressentis.

Cette rencontre fut particulièrement étonnante à deux titres. Le premier est que, par un hasard fortuit, il s’avéra que la directrice du site, à laquelle était soumis le projet de terrain en vue de sa validation, était une amie et ancienne camarade de classe. Ces retrouvailles inopinées furent une agréable surprise et elles permirent de discuter plus ouvertement du projet et de ses impacts. Il a été de plus aisé de bénéficier, une fois sur le terrain, de souplesse dans l’organisation des entretiens et de poser les questions les plus pertinentes pour mes recherches doctorales. La seconde source d’étonnement fut la nature de l’organisation à étudier. L’objet d’intérêt de notre partenaire était l’impact qu’avait eu le changement technologique de ce site de stockage de gaz sur son fonctionnement et sur sa gestion de la sécurité. Il était envisagé que nous menions plusieurs entretiens et observations. L’objectif était (i) d’analyser les impacts de ces importantes modifications technologiques sur l’organisation et sa sécurité, (ii) de comprendre le rôle et l’attitude qu’avait eu le management de proximité pour s’adapter et (iii) de tenter de retenir quelques bonnes pratiques pour la gestion de projets de même nature. Néanmoins, nous restions encore neutres quant à l’approche à adopter pour notre investigation future. Certes, nous allions tenter de répondre à cette demande, mais ce cas d’étude industriel nous semblait également intéressant à plus d’un titre :
(i) Il mêlait des entreprises externes et des agents du Groupe, aux objectifs différents, en les amenant à collaborer sur un même site industriel ;
(ii) Il plaçait ces mêmes acteurs dans une logique de coopération à court terme, qui n’avait pas vocation à durer une fois les installations livrées ;
(iii) Il nous présentait une organisation finalement assez atypique : il ne s’agissait ni d’étudier l’unité d’exploitation du site de stockage, ni la direction du projet qui était assumée par le siège du Groupe, ni le seul projet mais l’entité regroupant toutes ces parties mobilisées autour du projet. Ainsi, qui devions-nous interroger sur le changement et ses impacts ? Les agents du groupe ? les sociétés impliquées dans le projet ? La direction du projet ? Tous ces acteurs ? L’objet d’étude était finalement un mélange d’acteurs internes et externes coexistant le temps des travaux de renouvellement. La question qui s’est alors posée pour nous, en parallèle du projet de recherche affiché avec notre partenaire, était : Peut-on analyser cette organisation comme n’importe quelle organisation ? Comment appréhender ce caractère temporaire ? C’est pour répondre à cette interrogation, et mieux comprendre notre terrain d’étude, que nous avons décidé de d’abord chercher, dans la littérature, ce qui pouvait faire référence à des organisations de nature temporaire.

Vers une meilleure compréhension de l’organisation de nature temporaire : de quoi parle-t-on ? 

Nous venons d’évoquer notre souhait, avant de revenir vers notre cas d’étude, de mieux comprendre les organisations de nature temporaire. C’est ce que nous nous attachons à faire dans cette partie où nous réfléchissons tout d’abord au sens que le caractère temporaire peut prendre pour une organisation. En effet, de quoi parle-t-on exactement ? Il semblerait que des organisations de nature temporaire aient toujours existé (Packendorff, 1995 ; Bakker, 2010 ; Bechky, 2006). La construction des grandes pyramides, comme l’évoque Packendorff, en est d’ailleurs un des exemples anciens les plus parlants. Pour autant quel sens leur donner ? Peut-on et doit-on les appréhender comme des organisations à part entière ?

Le caractère temporaire : quel sens lui donner dans l’organisation ? en fait-il une organisation à part entière ? 

Le qualificatif de « temporaire », lorsqu’il est associé à une organisation, semble pouvoir signifier plusieurs choses. Il peut traduire le constat que la durée d’une organisation, quelle qu’elle soit, est limitée en référence à la durée traditionnelle des autres organisations. Sous cette perspective, on pourrait dire qu’un chantier ou une mission d’audit sont des organisations de nature temporaire puisqu’elles ne durent que quelques semaines, voire quelques années, tandis que la plupart des entreprises ont vocation à durer nettement plus longtemps et affichent une certaine forme de pérennité tant qu’elles restent profitables. Dans un tel cas, le caractère temporaire se rattacherait donc à la notion de durée, lorsque celle-ci diffère de la durée moyenne des entreprises qui, dans le cas d’une organisation contemporaine et occidentale, peut être de 10 ans voire beaucoup plus. Si la durée « de vie » d’une organisation est facilement mesurable a posteriori, elle n’est en revanche pas systématiquement aisée à anticiper. Pour autant, on peut, dès la création d’une organisation, ou dès sa formation naturelle – comme c’est le cas dans notre site industriel d’étude – la qualifier de temporaire. Le qualificatif « temporaire » traduit alors le fait qu’on envisage, dès le départ, que sa durée sera limitée, bien souvent parce que son existence est liée à un objectif ponctuel et qu’une fois celui-ci atteint, l’organisation sera dissoute ou, se transformera considérablement (au point qu’il ne s’agira plus de la même organisation). C’est le cas d’un chantier dont l’objectif est la mise en exploitation d’une usine ou encore d’une cellule de gestion de crise. L’atteinte de l’objectif de ce type d’organisation coïncide généralement avec sa date de dissolution. Ces organisations peuvent donc être qualifiées de temporaires au sens où leur durée dépend de la poursuite d’un objectif précis. Ledit objectif étant généralement fixé par une ou des organisations de nature plus pérenne.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : ORIGINE DE NOTRE INTÉRÊT POUR L’ORGANISATION TEMPORAIRE SES RISQUES
1.1 CONTEXTE & GENÈSE DE LA THÈSE UN CAS D’ÉTUDE INDUSTRIEL DE CHANGEMENT PROPICE AUX QUESTIONNEMENTS EN MATIÈRE D’ORGANISATION ET DE SÉCURITÉ
A LA DÉCOUVERTE D’UNE AUTRE PERSPECTIVE D’ANALYSE QUE LE SIMPLE CHANGEMENT : L’ENTRÉE EN SCÈNE D’UNE ORGANISATION DE NATURE TEMPORAIRE
1.2 VERS UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DE L’ORGANISATION DE NATURE TEMPORAIRE : DE QUOI PARLET-ON ?
LE CARACTÈRE TEMPORAIRE : QUEL SENS LUI DONNER DANS L’ORGANISATION ? EN FAIT-IL UNE ORGANISATION À PART ENTIÈRE ?
ETAT DE L’ART DE LA RECHERCHE SUR L’ORGANISATION TEMPORAIRE
DÉFINITION DE L’ORGANISATION TEMPORAIRE
CONCEPTS CLEFS ET TYPOLOGIE DE L’ORGANISATION TEMPORAIRE
L’incertitude et le caractère planifiable de l’organisation temporaire
Le concept de temps
Les liens entre organisation temporaire et organisation « mère » permanente, et son degré d’autonomie
1.3 PREMIÈRES RÉFLEXIONS ET RÉFÉRENCES RELATIVES AUX SPÉCIFICITÉS ORGANISATIONNELLES DE
L’ORGANISATION TEMPORAIRE
L’ADHÉSION DES INDIVIDUS À L’ORGANISATION
L’adhésion des individus sur une durée qu’ils savent limitée
L’adhésion des individus dans un système collaboratif lié à une organisation pérenne
L’adhésion des individus en l’absence de « culture collective »
Résumé
LA DÉFINITION ET LA COORDINATION DES TACHES
Des structures normatives légères axées sur des compétences interpersonnelles
Un formalisme peut exister, bien souvent lorsqu’une organisation pérenne-mère est fortement liée à l’organisation
Une coordination formelle héritée de l’organisation mère et plus fréquente dans les organisations
temporaires amenées à se renouveler
Réflexion – entre structure normative légère et système formel mis en place par des organisations pérennes ?
Une coordination cherchant à gérer et réconcilier des divergences de culture et de perception
Résumé
LE MANAGEMENT ET LE RESPECT DE L’AUTORITÉ
Un management fondé sur la fixation d’objectifs clairs possible lorsque l’organisation est devenue
moins incertaine
L’organisation temporaire peut faire collaborer des parties ayant des perceptions du temps
différentes, ce qui rend nécessaire une unité de management pour maintenir la cohésion et les
objectifs
Le management perd son importance lorsque des normes, règles, codes précis et acceptés de tous
suffisent à coordonner les activités
Résumé
LA COMMUNICATION ET L’INFORMATION DANS L’ORGANISATION TEMPORAIRE
Résumé
CONCLUSION SUR LES SPÉCIFICITÉS DES ORGANISATIONS TEMPORAIRES VUES À TRAVERS LA LITTÉRATURE
1.4 PROBLÉMATISATION DE LA THÈSE ET INTÉRÊT DU TERRAIN
NOTRE CAS D’ÉTUDE INDUSTRIEL : UNE ORGANISATION TEMPORAIRE DANS UN CONTEXTE AUX FORTS ENJEUX DE
SÉCURITÉ
Notre cas d’étude industriel vu comme une organisation temporaire
Description plus détaillée du terrain d’étude (i) : l’organisation du site de stockage (l’organisation pérenne)
Description plus détaillée du terrain d’étude (ii) : le projet de rénovation des installations et ses
acteurs associés (l’organisation temporaire)
Intérêt du terrain : une organisation temporaire, en lien avec une organisation pérenne, présentant de
forts enjeux de sécurité
LES ORGANISATIONS TEMPORAIRES, DES ORGANISATIONS PLUS OU MOINS RISQUÉES QUE LES ORGANISATIONS PÉRENNES ?
LA PRÉCISION DE NOTRE DOMAINE DE RECHERCHE : LA SÉCURITÉ DANS L’ORGANISATION TEMPORAIRE
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 2 – EXAMEN DU PROBLÈME  TEMPS ET SÉCURITÉ : COMMENT L’INDUSTRIE ET LA RECHERCHE DANS LES SAFETY SCIENCES ADRESSENT LA QUESTION DU TEMPS ?
2.1 L’ORGANISATION TEMPORAIRE PRÉSENTE-T-ELLE DES RISQUES ET DES ACCIDENTS DIFFÉRENTS DES AUTRES ORGANISATIONS ?
CAS D’ACCIDENTS LIÉS À DES ORGANISATIONS TEMPORAIRES
Tchernobyl
Le cas Mann Gulch
Le festival de Roskilde
Challenger
Le Titanic
Conclusion partielle
RETOUR SUR LES CARACTÉRISTIQUES ATYPIQUES DES ORGANISATIONS TEMPORAIRES : PEUVENT-ELLES ÊTRE SOURCE DE RISQUES ?
Des risques liés aux spécificités de l’organisation temporaire
Des risques soulevés par des relations atypiques entre acteurs
2.2 LE TEMPS ET LA SÉCURITÉ : COMMENT L’INDUSTRIE ET LA RECHERCHE DANS LES SAFETY SCIENCES
ADRESSENT LA QUESTION DU TEMPS ?
EST-CE QUE LES ENSEIGNEMENTS ACADÉMIQUES S’APPLIQUENT AUX ORGANISATIONS TEMPORAIRES ?
Reason : l’erreur humaine et « le Swiss Cheese Model »
Charles Perrow et la Théorie de l’Accident Normal
Vaughan
Le mouvement des HRO (« High Reliability Organisations » ou, en français : « Organisations à Haute Fiabilité »)
La théorie du sensemaking, élaborée par l’un des chercheurs sur les HRO
Hollnagel et l’Ingénierie de la Résilience, un champ à mi-chemin entre le courant des HRO et la Théorie
de l’Accident Normal
COMMENT L’INDUSTRIE RÉPOND-ELLE À LA QUESTION DU PILOTAGE DE LA SÉCURITÉ EN LIEN AVEC L’ORGANISATION TEMPORAIRE ?
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 3 – SYNTHÈSE DES ÉLÉMENTS THÉORIQUES INITIAUX & MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
3.1 SYNTHÈSE DES ÉLÉMENTS THÉORIQUES INITIAUX DE NOTRE RECHERCHE
BILAN DES PROPOSITIONS ISSUES DE NOTRE LITTÉRATURE ET RELATIVES AU FONCTIONNEMENT ET À LA SÉCURITÉ DANS
LES ORGANISATIONS TEMPORAIRES
Propositions concernant le fonctionnement de l’organisation temporaire et l’atteinte de ses objectifs
Les propositions portant sur l’organisation temporaire et la sécurité : que nous disent les auteurs sur
les risques et la résilience de ce type d’organisation ?
Synthèse des thèmes clefs extraits de notre littérature
ABSENCE DE CONSENSUS SUR LE FONCTIONNEMENT TYPE D’UNE ORGANISATION TEMPORAIRE OU SUR SON IMPACT SUR
LA SÉCURITÉ
PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE : LA GOUVERNANCE D’UNE ORGANISATION TEMPORAIRE CONTRAINTE À DE FORTS
ENJEUX DE SÉCURITÉ
La notion gouvernance dans le cas d’une organisation
Origine et l’évolution de cette notion
Signification de la notion de gouvernance en sociologie des organisations
Redéfinition de notre axe de recherche : la gouvernance de l’organisation temporaire contrainte à de
forts enjeux de sécurité
3.2 MÉTHODOLOGIE APPLIQUÉE À NOTRE CAS D’ÉTUDE INDUSTRIEL AINSI QU’À LA POURSUITE DE NOS RECHERCHES
EXPLICATION ET DESCRIPTION DE NOTRE MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Justification d’une approche de recherche empirique compréhensive visant à produire de nouveaux
éléments théoriques
Le choix d’appliquer la méthode de la théorie ancrée
Rappel descriptif de la méthode de la théorie ancrée
LIMITES DE LA THÉORIE ANCRÉE ET DESCRIPTION DE NOTRE MÉTHODE SPÉCIFIQUE
Les limites de la méthode de la théorie ancrée
Explication de notre méthode et de notre application de la théorie ancrée
CONCLUSION DU CHAPITRE
CONCLUSION

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