La gestion des situations d’urgence à l’interface entre expertise et décision

Introduction aux risques majeurs

  Les nombreuses définitions du terme « risque » se rejoignent principalement sur l’apparition d’effets indésirables pour les personnes, les biens, l’environnement ou les activités économiques et sociales (Ayral & Griot, 2001). Si, par le passé, l’occurrence d’une catastrophe a souvent été liée, de manière plus ou moins étroite, à une dimension de fatalité, la gestion des risques, notamment industriels, s’est, dans un premier temps, attelée à en réduire autant que possible les conséquences potentielles. Ainsi, l’explosion de la poudrière de Grenelle le 31 août 1794, au cœur du XVè arrondissement de Paris, a conduit à l’élaboration du premier décret à la base de la législation actuelle sur les installations classées (BARPI n°5692, 2006). La gestion des risques en tant que discipline d’étude n’interviendra qu’après la seconde guerre mondiale et la publication des premiers ouvrages académiques dans les années 60 (Dionne, 2013). Les recherches sur les risques industriels liées au retour d’expérience de plusieurs catastrophes comme Feyzin (1966), Flixborough (1974), Seveso (1976) ou Three Miles Island (1979) soulignent leur caractère fortement endogène. Les travaux de Perrow (1984) mettent en exergue le lien entre les caractéristiques mêmes des systèmes (complexité croissante et couplage étroit des activités qui les composent) et l’inévitabilité d’échecs multiples et inattendus. Emerge alors la vision moderne du risque dans la capacité des sociétés à les prévenir et impliquant les notions de choix et de prise de décision (Beck, 1986). Le concept de « risque majeur » apparaît également à cette époque, caractérisé par l’ampleur « hors norme » et « hors échelle » de ses conséquences potentielles – haut degré de nocivité, étendue de l’impact dans l’espace et dans le temps – qui dépassent les capacités habituelles de gestion et impliquent la capacité à créer des solutions innovantes en situation (Lagadec, 1979). Par ailleurs, à l’analyse des risques technologiques d’origine « purement » accidentelle, viennent s’associer des démarches d’analyse visant à intégrer de nouvelles menaces notamment liées à des actions de terrorisme. Dans les années 2000, les actions tendant par la terreur à déstabiliser des institutions étatiques ou la population civile, franchissent un seuil historique. Les attaques du 11 septembre 2001, celles de Madrid (2004) et de Londres (2005) ainsi que les événements plus récents liés à des mouvements radicaux comme Daesh, ont montré que le terrorisme est capable de frapper au cœur de tous les pays, à une échelle de violence et d’intensité dans l’action sans précédent. Ainsi, le détournement de technologies ou la prise pour cible d’installations emblématiques au potentiel d’impact important ne sont plus exclus des grilles d’analyse et nécessite l’élargissement des méthodes d’analyse des risques industriels « traditionnels » pour y intégrer ces menaces (Fedra, 2008).

Installations industrielles ou de transport

   Les rejets accidentels ont marqué l’histoire de l’évolution industrielle et ont participé à la mise en place des cadres réglementaires régissant les activités à risque. Dans le domaine des accidents d’origine chimique, l’accident de Seveso en 1976, en Italie, a conduit à la dispersion atmosphérique de dioxine, responsable de la contamination de 2000 ha de sol, de l’intoxication et de brûlures chez près de 300 enfants ainsi que d’un taux anormal de décès dans la population atteinte (BARPI n°5620, 2008). Il est à l’origine de la prise de conscience au niveau européen de la nécessité de renforcer le contrôle des pouvoirs publics sur les activités industrielles présentant des risques technologiques majeurs. L’accident de Bhopal est considéré comme la catastrophe chimique la plus meurtrière des dernières décennies. On estime que dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, 40 tonnes d’isocyanate de méthyl, de cyanure hydrogéné et d’autres gaz toxiques ont été rejetés à l’atmosphère. Les défaillances techniques et organisationnelles de l’installation ainsi que la densité de population autour de l’usine ont conduit à un bilan catastrophique, évalué entre 16 000 et 30 000 morts et environ 500 000 intoxiqués (BARPI n°7022, 2010). Près de trente ans après la catastrophe, ses conséquences sanitaires sont toujours d’actualité. En matière de radioactivité, depuis les premiers travaux scientifiques du début du XXè siècle, plusieurs accidents ont conduit à des expositions notables aux rayonnements ionisants à travers le monde. Leur origine est liée à des événements de perte ou de vol de sources non-scellées, au non-respect ou à des erreurs de procédures d’utilisation des rayonnements ionisants ou encore à la dispersion de composés radioactifs (Buisson et al., 2004). Cette étude s’intéresse à ce dernier cas. Dans le domaine nucléaire, les accidents de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011) ont conduit à la dispersion de grandes quantités d’espèces radioactives1 dans l’environnement dont les conséquences sanitaires, environnementales, économiques et sociales s’étalent sur le long terme. Le risque de rejets toxiques est également inhérent aux Transports de Matières Dangereuses (TMD) par la route, le rail, la mer ou encore par canalisation. Un accident de TMD peut survenir sur l’ensemble du territoire ce qui rend la menace plus diffuse par rapport aux installations fixes. Entre 1999 et 2011, 3 280 accidents de TMD ont été recensés en France. La route, le rail et la canalisation regroupent le plus grand nombre d’accidents avec respectivement 62%, 18% et 10% des accidents de TMD (source MEDDE). Le Transport de Matières Radioactives (TMR) représente moins de 2% de l’ensemble du transport de matières dangereuses en France (~10 millions de colis/ an) répartis entre différents secteurs d’activités (contrôle 56%, médical 28%, cycle nucléaire 15% recherche civile et nucléaire 1%) (IRSN, 2007). D’après le bilan des accidents de TMR entre 1999 et 2011, réalisé par l’IRSN (2013), une moyenne de 100 événements est déclarée chaque année. Cependant, ces événements ne conduisent pas tous à une perte de confinement et sont généralement classés en catégorie 1 et 2 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES) qui en comporte sept. Les trois principaux motifs identifiés concernent des erreurs de documentation ou d’étiquetage (19%), des chocs sur les colis lors de la manutention (17%) et de la contamination du colis ou des moyens de transport (16%). Au-delà de la nécessité de se doter de politiques de prévention des risques majeurs, les catastrophes liées aux installations chimiques ou nucléaires ont mis en exergue la possibilité d’un impact sanitaire et environnemental irréversible, y compris à très long terme

Les armes de guerre ou dispositifs malveillants

   Malgré la signature par une majorité d’Etats de conventions internationales concernant la nonprolifération d’armes nucléaires (TNP), bactériologiques (CIAB) ou chimiques (CIAC), l’utilisation volontaire de ce type d’armes par des États ou par des entités non-étatiques est considérée comme réaliste (Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale, 2013). Le développement d’un arsenal nucléaire par un État, aujourd’hui non officiellement doté, pourrait entraîner le bouleversement de la sécurité internationale. Les essais nucléaires de la Corée du Nord en 2006, 2009 et 2013, et les soupçons qui pèsent sur le programme nucléaire de l’Iran en sont une illustration. Ils participent à justifier la mise en place du réseau de surveillance à l’échelle internationale prévu dans le cadre de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des essais Nucléaires. Par ailleurs, l’utilisation d’un engin nucléaire improvisé mis au point par un réseau terroriste et visant une cible civile pourrait également être envisagée. Néanmoins, selon plusieurs spécialistes (Wirz & Egger, 2005 ; Loye & Coupland, 2007), cette éventualité semble peu probable car la fabrication et l’utilisation d’un engin nucléaire restent soumises à des exigences techniques difficiles à maîtriser. Le scénario lié à l’usage d’une bombe nucléaire ne sera pas traité dans le cadre de cette recherche. L’exploitation de dispositifs permettant la dispersion de matières radioactives sous forme de gaz, de liquide ou de poudre, sans impliquer de réactions en chaîne de fusion ou de fission, apparaît plus probable. Ce type de rejets peut provenir de dispositifs combinant des explosifs « conventionnels » et une « réserve » de produits radioactifs. On parle alors de « bombe sale » qui, lorsqu’elle explose, entraîne la dispersion des composés radioactifs dans l’atmosphère. A court terme, l’explosion et l’onde de choc engendrent des dégâts matériels et humains. A court et moyen termes, les personnes et l’environnement sont exposés à des rayonnements ionisants. Cependant, plus encore qu’un impact sanitaire majeur dû aux rayonnements ionisants, le principal effet attendu d’un tel événement serait d’ordre psychologique et social pouvant induire une panique généralisée et des bouleversements économiques importants (Loye & Coupland, 2007). Un engin « improvisé » peut également induire la dispersion de substances chimiques et biologiques sans avoir recours à un dispositif pyrotechnique. C’est notamment la méthode qui fut utilisée dans l’attentat chimique perpétré à Tokyo par la secte japonaise Aum Shinrikyō en 1995 qui incarne la réalité de l’usage d’agents NRBC à des fins terroristes. Le 20 mars au matin, des disciples de la secte déposèrent 11 « poches » en plastique contenant au total 5 à 6 kg de sarin sous forme liquide dans cinq rames de métro avant de les percer (Meyer & Leglu, 2003). Cet attentat fit 12 morts, 70 intoxiqués graves et plus de 5 000 blessés légers. Cette secte était déjà à l’origine d’un attentat similaire en 1994 à Matsumoto (7 morts et 150 intoxiqués) et de plusieurs tentatives de dispersion de substances biologiques (toxine botulique et spores de bacille du charbon) entre 1990 et 1993. Plus récemment, aux Etats-Unis, en 2001, l’affaire des enveloppes piégées par des spores de charbon rappelle que la menace biologique est bien réelle. Les installations industrielles ou les transports de matières dangereuses pourraient également servir de cible à un acte malveillant ou terroriste. Elles pourraient être sélectionnées en fonction de l’impact potentiel lié à la nature et la quantité des substances stockées, à la densité de cibles vulnérables à proximité (population et environnement) ou encore en raison d’une lacune dans leur niveau de protection (Fedra, 2008).

Les armes de guerre ou dispositifs malveillants

   Malgré la signature par une majorité d’Etats de conventions internationales concernant la nonprolifération d’armes nucléaires (TNP), bactériologiques (CIAB) ou chimiques (CIAC), l’utilisation volontaire de ce type d’armes par des États ou par des entités non-étatiques est considérée comme réaliste (Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale, 2013). Le développement d’un arsenal nucléaire par un État, aujourd’hui non officiellement doté, pourrait entraîner le bouleversement de la sécurité internationale. Les essais nucléaires de la Corée du Nord en 2006, 2009 et 2013, et les soupçons qui pèsent sur le programme nucléaire de l’Iran en sont une illustration. Ils participent à justifier la mise en place du réseau de surveillance à l’échelle internationale prévu dans le cadre de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des essais Nucléaires. Par ailleurs, l’utilisation d’un engin nucléaire improvisé mis au point par un réseau terroriste et visant une cible civile pourrait également être envisagée. Néanmoins, selon plusieurs spécialistes (Wirz & Egger, 2005 ; Loye & Coupland, 2007), cette éventualité semble peu probable car la fabrication et l’utilisation d’un engin nucléaire restent soumises à des exigences techniques difficiles à maîtriser. Le scénario lié à l’usage d’une bombe nucléaire ne sera pas traité dans le cadre de cette recherche. L’exploitation de dispositifs permettant la dispersion de matières radioactives sous forme de gaz, de liquide ou de poudre, sans impliquer de réactions en chaîne de fusion ou de fission, apparaît plus probable. Ce type de rejets peut provenir de dispositifs combinant des explosifs « conventionnels » et une « réserve » de produits radioactifs. On parle alors de « bombe sale » qui, lorsqu’elle explose, entraîne la dispersion des composés radioactifs dans l’atmosphère. A court terme, l’explosion et l’onde de choc engendrent des dégâts matériels et humains. A court et moyen termes, les personnes et l’environnement sont exposés à des rayonnements ionisants. Cependant, plus encore qu’un impact sanitaire majeur dû aux rayonnements ionisants, le principal effet attendu d’un tel événement serait d’ordre psychologique et social pouvant induire une panique généralisée et des bouleversements économiques importants (Loye & Coupland, 2007). Un engin « improvisé » peut également induire la dispersion de substances chimiques et biologiques sans avoir recours à un dispositif pyrotechnique. C’est notamment la méthode qui fut utilisée dans l’attentat chimique perpétré à Tokyo par la secte japonaise Aum Shinrikyō en 1995 qui incarne la réalité de l’usage d’agents NRBC à des fins terroristes. Le 20 mars au matin, des disciples de la secte déposèrent 11 « poches » en plastique contenant au total 5 à 6 kg de sarin sous forme liquide dans cinq rames de métro avant de les percer (Meyer & Leglu, 2003). Cet attentat fit 12 morts, 70 intoxiqués graves et plus de 5 000 blessés légers. Cette secte était déjà à l’origine d’un attentat similaire en 1994 à Matsumoto (7 morts et 150 intoxiqués) et de plusieurs tentatives de dispersion de substances biologiques (toxine botulique et spores de bacille du charbon) entre 1990 et 1993. Plus récemment, aux Etats-Unis, en 2001, l’affaire des enveloppes piégées par des spores de charbon rappelle que la menace biologique est bien réelle. Les installations industrielles ou les transports de matières dangereuses pourraient également servir de cible à un acte malveillant ou terroriste. Elles pourraient être sélectionnées en fonction de l’impact potentiel lié à la nature et la quantité des substances stockées, à la densité de cibles vulnérables à proximité (population et environnement) ou encore en raison d’une lacune dans leur niveau de protection (Fedra, 2008).

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Table des matières

Remerciements
Publications et communications
Liste des sigles et abréviations
Liste des Figures
Liste des Tableaux
Introduction
Partie I. Contexte
Chapitre 1. Analyse des risques et gestion des urgences NRBC-E
1.1. Introduction
1.2. Les risques NRBC
1.3. La réponse organisationnelle aux situations d’urgence NRBC-E
1.4. Conclusion – Synthèse
Chapitre 2. Introduction aux outils de modélisation des rejets atmosphériques NRBC-E
2.1. Introduction
2.2. Le terme source
2.3. Les modèles atmosphériques
2.4. Les modèles de dispersion atmosphérique
2.5. Evaluation de l’impact sanitaire de rejets toxiques
2.6. Modélisation et incertitudes
2.7. Conclusion – Synthèse
Partie II. Définition de la problématique : questions de recherche et hypothèses
Chapitre 3. Evolution de la place des systèmes de modélisation en situation d’urgence NRBC-E
3.1. Introduction
3.2. Les accidents de Tchernobyl et Fukushima : bref rappel des faits
3.3. Evolution de la place des outils de modélisation dans l’aide à la gestion des situations d’urgence à 25 ans d’intervalle
3.4. Mise en œuvre des outils en situation d’urgence
3.5. Des évaluations issues des outils de modélisation à la prise de décision en matière de protection des populations
3.6. Conclusion – Synthèse
Chapitre 4. La place des outils de modélisation dans l’organisation de prévention et de gestion des urgences NRBC-E en France
4.1. Introduction
4.2. En amont de l’urgence : un outil opérationnel pour l’étude des risques toxiques majeurs
4.3. Utilisation des outils de modélisation en situation d’urgence
4.4. Conclusion – Synthèse
Partie III. Cadre conceptuel et méthodologique
Chapitre 5. Comment se gère les situations d’urgence ou de crise au sein d’un collectif pluri-disciplinaire ? Cadre conceptuel mobilisé
5.1. Introduction
5.2. L’interface expertise-décision : des limites bien identifiées dans la littérature
5.3. Systèmes d’aide à la gestion des situations d’urgence
5.4. La gestion de crise : de la construction de sens à l’action
5.5. Gestion collective de la situation : place de la construction collective de sens dans les mécanismes de coordination au sein d’un groupe d’acteurs
5.6. Conclusion – Synthèse
Chapitre 6. Méthode de collecte et d’analyse des données
6.1. Introduction
6.2. L’approche située comme unité d’analyse pertinente des processus cognitifs et des mécanismes de coordination
6.3. Technique d’observation et collecte des données
6.4. Introduction à la méthode d’analyse de contenu
6.5. Analyse de la coordination explicite des acteurs du COD
6.6. Valeurs et limites de la technique d’analyse
6.7. Conclusion – Synthèse
Partie IV. Résultats et discussion
Chapitre 7. Cas d’étude n°1 : résultats issus des mises en situation dans le cadre de la formation à la chaîne de commandement territorial de l’INHESJ
7.1. Introduction
7.2. Présentation des mises en situation observées et principales caractéristiques
7.3. Analyse de la coordination des acteurs au sein du COD
7.4. Analyse qualitative du processus de prise de décision et du rôle des outils de modélisation et de leurs résultats par épisode
7.5. Conclusion – Synthèse
Chapitre 8. Cas d’étude n°2 : Résultats issus des observations de deux exercices d’urgence radiologique et nucléaire
8.1. Introduction
8.2. Présentation des deux exercices nationaux de crise radiologique observés
8.3. Analyse des résultats
8.4. Conclusion – Synthèse
Chapitre 9. Cas d’étude n°3 : Analyse de la collaboration expertise – décision dans la conception et la réalisation d’un exercice
9.1. Introduction
9.2. Gestion d’un événement majeur au niveau du quartier de la Défense
9.3. Phase 1 : contribution à l’élaboration du scénario NRBC-E « Toxique 2014 »
9.4. Phase 2 : contribution du CEA dans le déroulement de l’exercice « Toxique 2014 »
9.5. Phase 3 : retour d’expérience
9.6. Conclusion – Synthèse
Chapitre 10. Discussion
10.1. Introduction
10.2. Ce que nous apprennent les exercices sur la prise de décision à l’interface expertise – décision en situation d’urgence
10.3. Mise en perspective des résultats des observations par rapport aux éléments de la phase exploratoire de la recherche
10.4. Perspective sur l’évolution de la place des outils de modélisation dans l’aide à la gestion des urgences NRBC
10.5. Question de recherche – méthodologie – résultats : objectifs atteints ?
Conclusion
Références
Annexes

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